France 2 propose ce mercredi soir (23 mars 2022) une soirée thématique sur l’occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Avec un documentaire tiré du livre d’Anne Sinclair, précédé par un téléfilm historique, « Les enfants des justes ».
Extrait de l'Article du Courrier Picard de ce jour page 35
Ils étaient magistrats, politiciens, commerçants et français, mais ce statut privilégié ne les a pas protégés des nazis, car ils étaient juifs : basé sur un livre d’Anne Sinclair, un documentaire diffusé ce soir raconte la « rafle des notables » de 1941/42, restée méconnue du grand public. La majorité de ces hommes, raflés le 12 décembre 1941 à Paris, a ensuite fait partie du premier convoi de déportation de juifs de France. On commémorera ce dimanche le 80e anniversaire de ce convoi, parti de Drancy pour Auschwitz le 27 mars 1942, avant la rafle du Vél d’Hiv de juillet suivant. Entretemps, ces notables ont été internés dans le camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). « On les laissait mourir à petit feu dans ce camp nazi à une heure de Paris », dit la journaliste Anne Sinclair.
LA PARTICULARITÉ DU CAMP DE ROYALLIEN, (sic) À COMPIÈGNE Diffusé ce mercredi à 22 h 40 sur France 2 (puis sur France 5 dimanche 27 mars à 22 h 20), le documentaire La rafle des notables est basé sur le livre éponyme qu’elle a publié en 2020. Car parmi ces notables au destin tragique se trouvait son grand-père paternel, Léonce Schwartz, un négociant en dentelles. S’il a échappé à la déportation, il est mort en mai 1945, usé par son internement. « Au départ, cette histoire était une quête personnelle, que j’ai voulu élargir à une rafle très méconnue du grand public. Cela me fait un plaisir fou que ça puisse toucher un public plus large » grâce au documentaire, poursuit Anne Sinclair, qui en dit le texte et est présente à l’image. Les cibles de cette rafle étaient 743 français juifs bien installés dans la société. « Il y avait un ancien ministre, Pierre Masse, des présidents de cour de cassation, de grands avocats, le frère de Léon Blum (ancien président du Conseil, ndlr), le mari de (l’écrivaine) Colette, Maurice Goudeket », énumère Anne Sinclair. Mais pour parvenir à 1 000 prisonniers, on y ajouta 300 étrangers juifs socialement moins favorisés. Et leur internement commun à Compiègne donna lieu à un choc des cultures. « C’est l’une des spécificités de ce camp très particulier » , souligne Anne Sinclair. En effet, les juifs français totalement assimilés ne comprenaient pas ce qui leur arrivait : « Ils se disaient On a fait la guerre de 14, on a toujours été Français depuis des générations, qu’est-ce qu’on fait là ? Ils n’avaient pas les clés de lecture qu’avaient les juifs venus de Pologne, de Roumanie ou de Hongrie, qui avaient subi des pogroms et connaissaient déjà les ravages du nazisme », souligne encore Anne Sinclair.
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Cordialement Eric Abadie
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