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 Sujet du message : Rafle de juillet 1942
MessagePublié : ven. juin 10, 2022 10:10 am 
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Enfants de déportés juifs, ils se souviennent de la rafle de juillet 1942

L'Union, Soissons, jeudi 13 juin 2019

Je me souviens très bien de la soirée où mes parents ont été emmenés, raconte Nathan Lewkowicz. J'avais 11ans. C'était la rafle de juillet 1942.» Avec sa soeur, Clairette Lhuet, ils assistaient ce dimanche à une réunion organisée à l'église Saint-Pierre avec plusieurs descendants de juifs soissonnais déportés. «Mes parents ont été autorisés par les gendarmes français (NDLR: qui agissaient sous les ordres de Vichy et de la Gestapo) à nous faire adopter par notre soeur aînée, Germaine, qui vivait avec son mari, Jacques Bouldoire, en face de Magany (futur Monoprix)», ajoute Clairette, qui avait tout juste 5 ans à l'époque. Le but était de transférer les deux enfants et leur autre soeur, Micheline (décédée depuis), «en zone libre», comme le rappelle Nathan Lewkowicz. C'est ainsi que les enfants Lewkowicz ont échappé à une mort certaine. Robert Lewkowicz, leur père, qui était tailleur autour de la place Centrale (future place Fernand-Marquigny), et leur mère n'ont pas eu cette chance. «Ils ont été amenés à Drancy, puis à Auschwitz. On a reçu une lettre de leur part, puis, plus aucune nouvelle», détaille Nathan Lewkowicz. Cette histoire ils ont pu en parler avec les descendants de la famille Liwer, réunis grâce à Stéphane Amélineau, qui a écrit le livre La Shoah en Soissonnais: Journal de bord d'un itinéraire de mémoire: «Quand mon livre est sorti les gens de la famille Liwer ont voulu rencontrer d'autres survivants du Soissonnais. Ils voulaient aussi revenir à Soissons.» Dans les années 1940, il existait quatre branches de la famille Liwer dans le Soissonnais, trois à Soissons et une à Crouy. Stéphane Amélineau a permis aux Lewkowicz de rencontrer Lisette Ehrenkranz-Liwer, qui vit en Israël et qui avait été sauvée par la famille Laplace qui l'a hébergé quand elle avait 6 ans, ou encore Alain Barthel, fils de la survivante Madeleine Liwer, et petit-fils d'Avram Adolphe Liwer, mort en déportation. Avram Adolphe Liwer et Robert Lewkowicz se connaissaient et leurs enfants jouaient ensemble. Les deux hommes se seraient croisés une dernière fois à Drancy. Nathan Lewkowicz et Clairette Lhuet étaient ravis de parler avec Alain Barthel. Ce dernier, qui vit actuellement en Allemagne, était content de rencontrer les copains d'enfance de sa mère: «C'est la première fois que je viens à Soissons, mais je trouve dommage que ma mère, qui est décédée en 2008 ne soit pas avec nous.» Les échanges se sont malgré tout avérés très émouvants.

Hervé Marti


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 Sujet du message : Re: Rafle de juillet 1942
MessagePublié : mar. nov. 28, 2023 15:06 pm 
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80 ans : La première rafle des Juifs de Picardie, 18-21 juillet 1942
par Stéphane Amélineau

VOIR :

https://itinerairesdememoire.com/2022/0 ... llet-1942/
et
Liste reproduite à partir de celle signée par le gendarme Le Dall le 21 juillet 1942. [Archives départementales de Laon]
Les deux dernières colonnes ont été ajoutées afin de notifier le sort de chaque individu.
https://drive.google.com/file/d/1_cgT5K ... bZE7H/view



Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: Rafle de juillet 1942
MessagePublié : mar. nov. 28, 2023 15:13 pm 
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Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
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Localisation : Somme
80 ans du Vél’ d’Hiv: des juifs raflés aussi en Picardie en juillet 1942
La France se souvient de la rafle du Vél’ d’Hiv à Paris les 16 et 17 juillet 1942. En Picardie, des juifs ont aussi été arrêtés voici quatre-vingts ans, avant d’être déportés et de périr à Auschwitz.

"Cette année marque les 80 ans d’une bien sombre et sinistre page de l’Occupation : la rafle dite du Vél’ d’Hiv, le vélodrome d’hiver à Paris, où 13 000 personnes de confession juive, dont près d’un tiers d’enfants, ont été parquées après leurs arrestations les 16 et 17 juillet 1942 par des policiers et gendarmes français sur ordre du gouvernement collaborateur de Vichy répondant avec zèle à l’antisémitisme du IIIe Reich.

Mais ces rafles de personnes de confession juive considérées comme « étrangères, apatrides ou déchues de la nationalité française » par Vichy, ont aussi concerné la province. En Picardie, des arrestations ont notamment eu lieu à la même période à Amiens et à Soissons.

Enseignante retraitée domiciliée à Arvillers (est de la Somme),
Martine Vasse travaille sur cette question historique, dans la continuité des recherches de l’historien américain David Rosenberg, versées aux archives départementales de la Somme.

Martine Vasse retrace le parcours des victimes de ces rafles qui périrent pour la majorité à Auschwitz. Elle cite d’abord l’histoire dramatique de Marc Adler, né en 1911 au Luxembourg. Après des études à Metz de 1931 à 1933, l’ingénieur des Ponts et Chaussées réside à Abbeville puis à Amiens. Il est domicilié 120 rue Lemerchier. Arrêté et déporté par le convoi 21 du 19 août 1942, il est assassiné par les nazis à Auschwitz.

« Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français », a déclaré, le 16 juillet 1995, le président de la République de l’époque, Jacques Chirac.

Des cérémonies du souvenir pour la journée nationale « à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux justes » sont organisées en Picardie, dimanche 17 juillet, notamment place René-Goblet à Amiens à 11 heures.
"


VOIR l'article du Courrier Picard du 15 juillet 2022 de Nicolas Totet :
https://www.courrier-picard.fr/id325832 ... illet-1942



Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: Rafle de juillet 1942
MessagePublié : dim. janv. 14, 2024 20:46 pm 
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Courrier picard, mardi 4 janvier 2022, Isabelle Bernard

SOISSONS

Un témoignage inédit sur les arrestations de juifs

«Un souvenir cruel». C'est en ces termes qu'Yvonne Salvage témoigne dans un document audio mis au jour récemment de l'arrestation de ses voisins juifs, des marchands forains soissonnais, le 17 juillet 1942. Elle tenait la boulangerie familiale située au 11 rue Saint-Quentin, à l'emplacement de l'actuelle.

«J'ai acheté un appareil en ligne pour convertir la cassette en son numérique. En l'écoutant, j'ai été surpris par l'intérêt de ce témoignage.» Denis Rolland

Ce document d'un peu moins de 50 minutes témoigne non seulement de l'arrestation d'amis et de voisins juifs, mais aussi d'un courrier envoyé par l'un d'eux depuis Drancy et du témoignage d'une rescapée d'Auschwitz. Tous soissonnais. Elle raconte notamment avoir donné trois pains au jeune Maurice, dont la famille avait été déportée. Elle ne les revit jamais. «J'ai pleuré sur eux de toute mon impuissance», dit-elle. Yvonne Salvage, âgé de 38 ans en 1942, y évoque aussi les rationnements et le quotidien de la boulangerie de ses parents avant et après la Première Guerre mondiale.
Cette cassette audio était conservée à la Société historique de Soissons. «Elle avait été mise dans un coin. De temps en temps, on retombait dessus, raconte Denis Rolland, président de l'association. À l'occasion de notre nouveau site Internet, on s'est dit qu'on allait l'écouter. J'ai acheté un appareil en ligne pour convertir la cassette en son numérique. En l'écoutant, j'ai été surpris par l'intérêt de ce témoignage, surtout la partie consacrée à l'arrestation des juifs.» Denis Rolland a d'ailleurs immédiatement envoyé le document à Stéphane Amélineau, auteur du livre La Shoah en Soissonnais.
À la Société historique, on ignore dans quelles circonstances ce témoignage a été recueilli, ni même quand, dans les années soixante-dix ou quatre-vingt présume-t-on. Mais Yvonne Salvage n'est pas inconnue. Elle a longtemps été adhérente à la Société historique de Soissons. «Je me souviens d'elle et de sa voix aiguë, indique Denis Rolland. Elle intervenait régulièrement lors des conférences. Elle avait reçu la médaille de la Ville en 1993.»


À la recherche de sa descendance

Mis à part cela, on ne sait pas grand-chose de cette femme ni de sa descendance. Denis Rolland a entamé des recherches. Yvonne Salvage aurait deux petites-filles, mais aucune trace d'elles à Soissons ni dans l'Aisne. «J'ai mis une généalogiste dessus», précise l'historien, qui a aussi contacté le successeur d'Yvonne Salvage à la boulangerie de la rue Saint-Quentin, aujourd'hui âgé de 90 ans. «Il détient un texte d'elle, sans doute celui de son témoignage audio.» Le document est en écoute sur le nouveau site Internet de l'association, sahs-soissons.org, dans l'onglet «médiathèque».


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