Bonsoir,
Marcel COLIGNON, ancien résistant du réseau BÉARN, vient de mourir à l'âge de 92 ans. Il fut déporté à Buchenwald et à Neu-Stassfurt mais eut la chance de rentrer vivant des camps de concentration.
Le 20 juillet 1944,
Marcel COLIGNON et
Jacques MOIGNET, originaires d'Abbeville, appartenant au réseau BÉARN, se rendent à Roye au PC régional du réseau - soit 90 km à l'aller et la même distance au retour. En revenant de Roye, ils furent arrêtés en possession de papiers compromettants, lors d'un contrôle de la gendarmerie allemande près de Fontaine-sur-Somme. Après une longue détention et des interrogatoires musclés, ils seront déportés tous deux. Malheureusement, Jacques MOIGNET mourra en déportation.
Marcel COLIGNON épousera à son retour la soeur de son infortuné compagnon.
Il apporta son témoignage dans le livre de l'Amicale des Déportés de Neu-Stassfurt "Un pas, encore un pas... ... pour survivre", Éditions Martelle, 1996.
Voici un extrait d'un article du Courrier Picard qui lui fut consacré le 9 mai 2008 :
"L'association (Amicale des Déportés de Neu-Stassfurt) regroupe en très grande majorité des déportés partis le 17 août 1944 avec le dernier train au départ de Compiègne (Oise). Ce convoi qui transportait 1250 déportés arriva quatre jours plus tard, le 21 août 1944, à Buchenwald.
Parmi eux se trouvait donc Marcel Colignon [...]
"A notre arrivée à Buchenwald, nous avons été répartis dans différents endroits du camp, raconte-t-il,
puis 500 déportés ont été désignés pour aller travailler à la mine de sel de Stassfurt, au sud-ouest de Magdebourg, où nous sommes arrivés le 17 septembre, 49 étaient originaires de la Somme. 19 sont décédés là-bas.""Aussitôt arrivés, une équipe de nuit a été constituée pour aller travailler à la mine qui comptait aussi une équipe de surface dans laquelle j'ai été intégré", poursuit Marcel Colignon.
Il y connaît le dur sort des travailleurs forcés avant de souffrir de rhumatismes paralysants, d'être ramené à Buchenwald le 8 novembre pour y être soigné, puis d'être assigné à une autre mine de sel, à Springen, le 15 janvier 1945. Ensuite, du 30 mars au 6 avril 1945, devant l'avancée des alliés, il endurera une marche forcée d'évacuation.
Le 11 avril, le camp de Buchenwald est atteint par les soldats du général Patton. Mais ce même jour commence une autre marche d'évacuation : celle de Stassfurt où se trouvait précédemment Marcel Colignon. Elle durera jusqu'au 8 mai !
"Cette marche fut atroce. Certains sont partis sans chaussures et celui qui ne pouvait plus marcher, parfois sous la pluie ou la neige, était abattu. La nourriture était réduite", se souvient marcel Colignon.
Ils étaient 380 au départ du camp. Seuls 150 ont été libérés un mois plus tard... Et 70 sont ensuite morts des séquelles de cette marche après leur retour en France. [...]
Pièce jointe :
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Cordialement
Eric ABADIE