ABBEVILLE PERQUISITIONS CHEZ DES COMMUNISTES MM. Asquin, commissaire de police, et Vermeille, chef de la brigade de gendarmerie d'Abbeville, ont consacré leur journée de jeudi (
17 avril 1941) à des perquisitions chez différents militants communistes.
Depuis quelque temps, en effet, on constatait une recrudescence clandestine de l'activité des agents locaux du communisme.
Des tracts étaient trouvés çà et là, des journaux tapés à la machine étaient distribués, des papillons étaient collés sur les murs. Toute cette agitation larvée a motivé les mesures de police dont nous parlons.
En fin d'après-midi, deux militants furent présentés à M. Couëtoux du tertre, procureur, qui les interrogea.
Rien ne nous permet jusqu'alors d'étendre notre information sur cette affaire qui, pour l'instant, ne présente qu'un intérêt de fait divers.
S'il y a lieu et si une instruction est ouverte, nous reviendrons sur ces faits.
Le Progrès de la Somme, numéro 22335, 20 - 21 avril 1941
ABBEVILLE - AU PALAIS - L'ACTIVITE OCCULTE DES AGENTS COMMUNISTESNous avons relaté dans un précédent numéro les perquisitions opérées par MM. Asquin, commissaire de police et Vermeille, chef de la brigade de gendarmerie d'Abbeville, aux domiciles de différents communistes.
A la suite de ses perquisitions, deux agitateurs ont été mis à la disposition de la justice. Il s'agit de Marcel
CAROUGE, 47 ans, employé à la S.N.C.F., demeurant, 28, rue du Nouvion, et
LECOMTE Marius, 28 ans, infirmier à l'Hospice Dumont, domicilié 2, rue des Capucins.
Au domicile de ce dernier, les enquêteurs trouvèrent quelques tracts et brochures communistes ainsi qu'un exemplaire récent de "L'Humanité" clandestine. Le tout lui avait été remis par
CAROUGE, selon ses dires.
Chez Marcel
CAROUGE, les policiers trouvèrent des tracts de propagande dissimulés dans un clapier.
CAROUGE prétendit pour sa défense qu'il ignorait la provenance de ces imprimés. Il aurait, selon lui, trouvé un paquet dans son jardin et le paquet contenait les tracts et brochures clandestins.
L'enquête continue.
Le Progrès de la Somme, numéro 22336, 22 avril 1941
Abbeville - au Palais
L'information est ouverte contre les militants communistesM. Cagniart, juge d'instruction, a entendu Marcel
Carouge, employé à la S.N.C.F. et Marius
Lecomte, infirmier à l'Hospice Dumont contre lesquels une information est en cours.
Une perquisition opérée chez l'un et l'autre des prévenus, avait fait découvrir - nous l'avons relaté - toute une documentation sur le parti communiste.
Chez Marcel
Carouge, notamment, les policiers avaient trouvé une quantité importante d'imprimés divers dont 1.500 tracts dissimulés dans un clapier.
M. Cagniart, après avoir interrogé les deux prévenus, les a laissés en liberté.
L'instruction de cette affaire se poursuit.
Le Progrès de la Somme, numéro 22341, 27 - 28 avril 1941MARCEL CAROUGE
MILITANT COMMUNISTE A ETE ECROUENous avons annoncé en son temps qu'à la suite d'une perquisition qui s'était avéré très fructueuse,
Marcel Carouge, employé à la S.N.C.F. et militant important du parti communiste dissous faisait l'objet d'une information judiciaire.
M. Cagniart, juge d'instruction, avait procédé à un premier interrogatoire de
Carouge et l'avait laissé en liberté. L'examen des documents saisis révéla au magistrat instructeur, l'importance et l'étendue de l'activité de
Carouge qui était en fait l'animateur de la propagande occulte. Il le convoqua samedi dans la soirée et après un nouvel interrogatoire a signé un mandat d'écrou.
Marcel Carouge a quitté le cabinet d'instruction pour la prison.
Le Progrès de la Somme, numéro 22349, 7 mai 1941
AU PALAIS
Une arrestation dans l'affaire de propagande communisteNous avons en son temps, rendu compte des perquisitions effectués aux domiciles de différents militants du parti communiste dissous. Les perquisitions et l'information ouverte avaient abouti à l'arrestation de
Marcel CAROUGE, ex-secrétaire de la section communiste.
Après un nouvel interrogatoire, M. Cagniart, juge d'instruction, vient de mettre en état d'arrestation, le nommé
Marius LECOMTE, 28 ans, infirmier à l'Hospice Dumont, domicilié, 2, rue des Capucins.
A la suite du complément d'information qui avait été ordonné sur son cas,
LECOMTE fut amené à reconnaître qu'il avait distribué où vendu des tracts et journaux communistes interdits. son activité s'était manifestée non seulement à Abbeville, mais à Tours-en-Vimeu.
LECOMTE a été écroué à la maison d'arrêt.
Le Progrès de la Somme, numéro 22361, 21 mai 1941
ABBEVILLEL'affaire de propagande communisteA plusieurs reprises, au cours de l'instruction, nous avons eu l'occasion d'entretenir nos lecteurs de cette affaire de propagande communiste, dans laquelle sont impliqués :
Lecomte Marius, 28 ans, infirmier à l'Hospice Dumont, domicilié, 2, rue des Capucins, et
Carouge Marcel, 47 ans, employé à la S.N.C.F., demeurant, 28, rue de Novion. Ils sont l'un et l'autre détenus.
Carouge ayant fait l'objet d'un mandat de dépôt le 3 mai dernier et
Lecomte le 16 mai.
Le 10 avril 1941, le chef de brigade de la gendarmerie de Saint-Maxent des mains d'une personne restée anonyme, un spécimen d'un journal communiste clandestin. une première enquête permit d'établir que cette feuille avait été distribuée par
Lecomte.
Une information fut aussitôt ouverte par le parquet d'Abbeville contre X... Cette information devait amener le magistrat instructeur à ordonner le 17 avril une perquisition au domicile de
Marius Lecomte. Les policiers y découvrirent un certain nombre de documents intéressant la propagande communiste.
Carouge, qui est l'ancien secrétaire de la section communiste d'Abbeville, déclara avoir trouvé devant sa porte, un matin de mars, un paquet contenant les pièces saisies ; il se refusa à donner la moindre indication sur son activité et sur l'organisation clandestine.
Lecomte est défendu par Me Perin, et
Marcel Carouge, par Me Thoyot, du barreau d'Amiens. M. Finot occupe le siège du ministère public.
L'interrogatoire de Carouge n'apporte aucun nouvel élément nouveau, l'ancien secrétaire de la section communiste d'Abbeville, "se refuse à dénoncer des camarades".
Il a fait citer deux témoins de moralité, MM.
Lemoine Marcel, domicilié rue de l'Epousée, qui fut un des animateurs du Conseil de gérance et l'
Abbé Vanderstuyft, qui louent les qualités de cœur, de courage et de dévouement de
Carouge.
Après avoir entendu M. Finot, substitut, et M** Thoyot et Périn, le tribunal délibéra.
Il fit connaître son jugement après une suspension d'audience :
CAROUGE Marcel est condamné à dix-huit mois de prison ; il ne pourra exercer ses droits civiques pendant dix ans.
LECOMTE Marius est condamné à quatre mois de prison et à la privation de ses droits civiques pendant cinq ans.
Le Progrès de la Somme, numéro 22384, 17 juin 1941
Titres, homologations et services pour faits de résistance
Marcel Gaston
CAROUGENé le 27 novembre 1883 à Abbeville (Somme) Cette date de naissance semble erronée lire : 1893
Famille résistance : forces françaises de l’intérieur (FFI), résistance intérieure française (RIF)
Nom du mouvement de résistance intérieure française : FRONT NATIONAL
Cote(s)Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 107805
Marcel Gaston
CAROUGE est né le 27 novembre 1893 à Abbeville - il est décédé le 4 juin 1980 à Amiens. Manouvrier.
Ancien combattant de la Grande guerre, il a servi dans les FFI au titre du Mouvement FTPF de la Somme du 1er juin 1944 au 3 septembre 1944.
Cité à l'ordre de la Brigade - extrait de l'ordre particulier n° 17 D en date du 25 avril 1947
"Résistant très dévoué, qui a fait preuve de courage et d'endurance en participant à la lutte clandestine ou à des opérations audacieuses de sabotages des installations ennemies.
A chaque fois accompli des missions à l'entière satisfaction de ses chefs."
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec étoile de Bronze.
(voir Arch Depart. de la Somme - fiche matricule)
NOTA BENE ne pas confondre
Marcel CAROUGE et un Homonyme
RENE CAROUGEsur ce dernier voir :
https://maitron.fr/spip.php?article88902Nota Bene : Dans cette affaire qui se déroule au cours du printemps 1941, il ne faut pas perdre de vue que la Section spéciale de la Cour d'Appel d'Amiens n'a pas encore été créée ; ce qui explique qu'elle soit instruite et jugée au niveau du tribunal d'Abbeville.Août 1942Le chef de la cellule communiste d'Abbeville est interné à DoullensPar décision du préfet de la Somme, Marcel CAROUGE, 49 ans, domicilié rue du Novion à Abbeville, ex-chef de la cellule communiste de cette ville, qui purgeait une peine de dix-huit mois de prison pour propagande et distribution de tracts, a été transféré au camp d'internement administratif de la citadelle de Doullens.Le Progrès de la Somme, numéro 22743, 20 août 1942 259PER301 Archives de la Somme
Article complété les 4 janvier 2022 et 14 novembre 2023Cordialement
Eric Abadie