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 Sujet du message : Louis GALAND résistant
MessagePublié : sam. sept. 29, 2012 21:54 pm 
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Bonsoir à tous
Le Courrier Picard consacre dans son édition de ce jour un article à la mémoire de Louis GALAND, cultivateur à Becquigny, arrêté le 19 mai 1944. Son nom figurait sur un liste de personnes en relation avec l'abbé LAVALLART, curé de Bouchoir, lui-même aux mains des Allemands depuis le 26 avril précédent.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/ ... la-Gestapo
Louis GALAND est né le 14 janvier 1899 à Champien. Il fait partie d'une des plus vieilles familles du village. Ses parents, Henri Galand et Alice Picart sont cultivateurs et occupent une ferme dans la Grande Rue de Champien. Il travaillera dans un premier temps dans l'exploitation de ses parents puis s'installera plus tard à Becquigny.
Le 19 mai 1944, il est donc arrêté. Outre, la présence de son nom sur une liste, il est accusé d'hébergement de réfractaires. Il est interné le même jour, d'abord à Amiens, puis il est transporté à Montdidier et enfin au camp de Royallieu à Compiègne.
Les jours sont comptés avant son transfert pour l'Allemagne.
Sa famille apprend son lieu d'internement et son prochain départ. Son frère Pierre fait alors le déplacement à vélo pour le voir. Cet épisode est conté dans le livre de Christian Bernadac,, Le train de la Mort (Éditions France-Empire, 1970) :
2 juillet 1944
9h 30 Soissons ville.
Pierre Galand sonne à la porte de Cady Obrier sa cousine. Il est essoufflé, le visage inondé de sueur, rongé par l'effort qu'il vient de fournir
- Pierre ! Dans quel état !
- Vite ! Vite ! Je vais vous expliquer en marchant. Il vous faut aller à la gare. J'arrive de Compiègne à bicyclette.
Mme Obrier l'interrompt :
- Je ne comprends pas très bien. expliquez-vous ?
Pierre Galand regarde sa montre bracelet.
- Nous n'avons que quelques minutes. Je vous explique. Mon frère Louis est dans le train de déportés qui va passer en gare, là, maintenant. Je connaissais au camp de Royallieu, Boursier, et Boursier qui est chargé du ramassage des ordures m'a prévenu hier soir que Louis embarquait ce matin à Compiègne. J'ai quitté Champien dans la nuit, j'ai aperçu Louis alors qu'on le conduisait à la gare, mais il y avait un barrage important... Lui ne m'a pas vu.
- Alors vous êtes remonté sur la bicyclette.
- Et me voilà.
- Quarante-cinq kilomètres ! Mon pauvre garçon !
- Je vous en prie. Vous êtes infirmière. Vous pouvez rentrer sur le quai... parler à lui.
- J'en ai pour une minute... le temps de passer mon uniforme.

[...]
9 h 50 - Soissons gare
Mme Obrier et Pierre Galand sont refoulés à l'entrée principale.

[...]
Toutes les issues sont gardées par la gendarmerie allemande. L'infirmière, à chaque poste, tend sa carte de la Croix-Rouge. Une sentinelle accepte enfin d' "aller voir" le chef du détachement. Deux minutes plus tard la réponse est rendue :
- Les membres de la Croix-Rouge autorisés sont déjà sur le quai. Votre nom ne figure pas sur la liste. Nous regrettons.
Mme Obrier saisit le bras de Pierre Galand.
- Nous avons peut-être une chance encore. A la sortie de Soissons, presque tous les trains s'arrêtent au passage à niveau.

[...]
10 h 17 - Soissons, passage à niveau
Mme Obrier et Pierre Galand sont arrivés à temps aux barrières de la route de Reims. Sifflant, crachant, le 7909 apparaît derrière la maisonnette.
- Reculons, nous sommes trop près.
Des "oh oh" et soudain :
- Oh I ouh
- C'est Louis ! C'est Louis !
-Oh I ouh !
Plate-forme. Fourgon de queue.
Je ne l'ai pas vu. Je ne l'ai pas vu.
- Moi non plus.
- Mais c'était lui. Ce "Oh I ouh", personne d'autre que lui n'a pu le crier. C'est le ralliement de notre famille. C'était sa voix. Sa voix.


Louis Galand est mort trois heures plus tard.

Officiellement, Louis GALAND est décédé dans le train qui l'emmenait en Allemagne ce 2 juillet 1944. Le "Train de la mort" n'arrivera à Dachau que dans l'après-midi du 5 juillet. Sur les 2 166 déportés de ce convoi environ un quart seront décédés (546 d'entre eux avec une fourchette d'erreurs de plus ou moins dix) durant ce tragique périple (les premiers chiffres avancés faisaient état de 900 morts au cours de ce calvaire. Christian Bernadac après son enquête réduira considérablement cette estimation).

En 1992, la municipalité de Champien a décidé de rendre hommage à cet homme en débaptisant la rue de Margny qui s'appelle depuis rue Louis-Galand

Cordialement
Éric Abadie


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 Sujet du message : Re: Louis GALAND résistant
MessagePublié : sam. oct. 20, 2012 10:08 am 
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Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7043
Localisation : Somme
Bonjour à tous,
La page hébergeant l'article étant indisponible sur le site du Courrier Picard, je le replace ci-dessous :
Pièce jointe :
GALANDLouis.jpg
GALANDLouis.jpg [ 880.81 Kio | Consulté 2223 fois ]


Cordialement
Éric Abadie


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