Résistants fusillés à la citadelle d'AmiensFusillé le 11 juillet 1944 :
Louis BALEDENT.
Un étudiant amiénois avait livré aux boches un patriote.
On se souvient que parmi les corps des fusillés retrouvés dans la citadelle d'Amiens figurait celui de
Louis Balesdens (sic), 20 ans, de Cagny, fusillé par les boches le 11 juillet dernier.
Le malheureux patriote avait été arrêté et livré aux Allemands par un étudiant amiénois,
Camille Fidon, 20 ans, demeurant, 62, boulevard d'Alsace-Lorraine.
En mai dernier, alors qu'il passait avec deux amis rue Porion,
Camille Fidon avait aperçu un cycliste poursuivi par un piéton criant au voleur. Il était intervenu avec ses amis et avait arrêté le fuyard.
Il s'agissait de
Louis Balesdens (sic). Membre de la Résistance, il venait de s'emparer d'un vélo pour fuir, mais il avait été aperçu par le propriétaire de la bicyclette. Il était porteur d'un revolver et
Fidon voulait le conduire à la Gestapo, rue Jeanne-d'Arc.
Il connaissait, en effet, l'un des agents amiénois de la Gestapo, le triste
Jean Grellet, aujourd'hui en fuite, son ancien chef des "Jeunes du Maréchal" puis des "équipes nationales", et ses sentiments pro-nazis étaient connus. Il était donc heureux d'avoir arrêté l'un de ceux que traquait son ami.
Louis Balesdens (sic) fut conduit au poste central de police. Les patriotes de la police n'auraient pas manqué de s'employer à le sauver, mais
Fidon alla prévenir
Grellet et tous deux revinrent aussitôt chercher le patriote qui fut conduit rue Jeanne-d'Arc.
Après avoir été interrogé par un officier boche et violemment frappé par un autre "emboché" le fameux
Bourgès, il fut traduit devant le tribunal, condamné à mort et exécuté.
L'action de
Camille Fidon n'avait pas échappé aux Résistants amiénois et le 15 septembre dernier, le jeune collaborateur était arrêté et incarcéré à la citadelle.
L'enquête du commissaire
Misery, chef des Renseignements Généraux, confirma la part prise par
Camille Fidon dans l'arrestation de
Louis Balesdens.
Interrogé par M.
Durieux, juge d'instruction,
Fidon a reconnu les faits. Il a prétendu avoir agi par gloriole et s'est défendu d'avoir touché une somme de 10.000 francs comme il l'avait déclaré devant les gardiens de la paix après l'arrestation de
Balesdens.
M.
Durieux l'a placé sous mandat de dépôt et l'a fait écrouer à la prison de la route d'Albert.
La Picardie Nouvelle, numéro 39 des samedi 14 et dimanche 15 octobre 1944 - 711PER1 Archives de la Somme
BALEDENT LouisNé le 10 novembre 1924 à Fortmanoir (Boves, Somme), fusillé le 11 juillet 1944 à la citadelle d’Amiens (Somme) suite à une condamnation à mort ; ouvrier agricole ; membre des FTPF.
Fils de Désiré, terrassier et d’Henriette, née David, marchande foraine,
Louis Baledent avait été confié à l’association Yves Le Febvre (ancien Patronage des enfants moralement abandonnés de la Somme) en tant que mineur délinquant.
Louis Baledent résidait à Cagny (Somme). Il fut arrêté une première fois en 1943 à Amiens (pour détention d’armes ?). Il réussit à s’évader le 18 février 1944 lors du bombardement de la prison. Il fut arrêté une seconde fois courant 1944, rue Porion par de jeunes collaborateurs et martyrisé au siège de la Gestapo rue Jeanne-d’Arc.
Le tribunal militaire allemand d’Amiens (FK 580) le condamna à mort le 6 juillet 1944 pour détention d’armes, et il a été fusillé le 11 juillet à la citadelle d’Amiens.
Son corps a été retrouvé dans le charnier de la citadelle.
Une rue et une école de Cagny portent son nom.
Sources
SOURCES : AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Mémorial des fusillés de la citadelle d’Amiens. – Notes d’Annie Pennetier. — État civil.
https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip. ... icle161638Archives départementales de la Somme
Baledent, Louis (1924-1944), ouvrier agricole, résistant français
https://archives.somme.fr/search/result ... n%C3%A7aisBase des militaires décédés pendant la Seconde Guerre mondiale
Louis Henri BALEDENTMort pour la France le 12 juillet 1944 (Amiens (Somme)
Né le 10 novembre 1924 à Baves (sic) LIRE
BOVES (France)
19 ans, 8 mois et 2 jours
militaire
francs-tireurs et partisans français (FTPF)
Mention : Mort pour la France
Cause du décès : fusillé par les allemands
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 12686
Titres, homologations et services pour faits de résistance
Louis Henri BALEDENTNé le 10 novembre 1924 à Boves (Somme)
Famille résistance : forces françaises de l’intérieur (FFI)
Cote(s) : Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 29051
Cordialement
Eric Abadie