Nous sommes actuellement le mar. mars 19, 2024 12:13 pm

Le fuseau horaire est réglé sur UTC+01:00




Publier un nouveau sujet  Répondre au sujet  [ 11 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message : citadelle de Doullens
MessagePublié : lun. mai 10, 2021 18:57 pm 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
citadelle de Doullens

Un premier dictionnaire sur les détenus de la prison de Doullens
Fabrice Dehaene, le vice-président de l’association "La Citadelle" vient de sortir, au bout de cinq ans de travail, le « Premier dictionnaire illustré des détenu(e)s, déporté(e)s, prisonnier(e)s » de la forteresse de Doullens. Trois cent trente d’entre eux, de toutes époques, y figurent par ordre alphabétique.
Premier dictionnaire illustré des détenu(e)s, déporté(e)s, prisonnier(e)s » de la forteresse de Doullens.
Un livre de quelque cinq-cents pages mais très facile à lire par tous qui reprend, à travers quatre siècles, les destins de 330 personnes, illustres ou quasi-anonymes qui furent internés dans la citadelle doullennaise pour différentes raisons.

Le Courrier Picard le 10/10/2021 par Thierry Griois

++++++++++++++++++++++++++++++++++

Le Progrès de la Somme du 11 septembre 1940

L'un des articles de la "Une" de l'édition du 11 septembre 1940 du Progrès de la Somme est consacré, sur deux colonnes, à la citadelle de Doullens et à sa nouvelle vocation :

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la citadelle est, dès septembre 1940, transformée en Frontstalag, camp de transit des prisonniers de guerre français sous autorité allemande, avant leur transfert vers d'autres camps en Allemagne. Puis, de 1941 à 1943, les lieux deviennent un camp d'internement français. Le reportage ci-dessous s'attache, tout d'abord, à présenter tant la géographie des lieux que l'histoire de la vieille citadelle, avant seulement, dans son ultime partie, d'entrer dans le vif du sujet !
Le flou et l'opacité de son contenu minimise la part de l'internement de prisonniers politiques, notamment communistes pour qui les lieux ont été en priorité aménagés afin de les y enfermer. Il faut resituer cette rétention administrative dans un contexte historique particulier. L'Allemagne du IIIe Reich a lancé ses armées et commencé l'invasion de l'Union soviétique moins de trois mois plus tôt, lors de l'opération Barbarossa.

En voici le contenu.

Doullens - A la Citadelle - en attendant des prisonniers

La prison

C'est dans la partie que l'on nomme la deuxième citadelle que se trouvent les bâtiments affectés aux prisonniers de demain. Il s'agit de vastes casernes, fort bien conçues, édifiées sur deux étages, avec eau et électricité.
C'est en 1934, lorsque la détention politique devint plus sévère que l'on transforma ces bâtiments en véritables prisons. Pour cela, ils furent entourés de murs, avec chemin de ronde.
Les espaces libres qui existent entre ces murs et les bâtiments et qui varient, suivant les endroits, de six à quinze mètres de large, servent de cour aux détenus. L'ensemble que délimitent les murs constitue un quartier. Ce sont trois de ces quartiers, qu'on dénomme maintenant des "blocs", et qui peuvent héberger des milliers de prisonniers, qui sont en cours d'aménagement pour le nouvel usage auquel on le destine
.

Prison ou camp de concentration ?

Or, cet usage, qu'est-il ?
On a parlé de prison d'état pour détenus politiques ; on a parlé aussi de camp de concentration pour trafiquants de marché noir. Notre rôle d'informateur commandait que nous nous renseignions ; nous sommes allés sur place et nous avons vu.
Nous avons vu une véritable ruche, bourdonnante et plein de travail. Partout des ouvriers affairés, s'empressaient à la tâche. [...]

Mais nulle part nous vu de disposition particulière à telle ou telle catégorie de détenus.
Un premier contingent d'une centaine de prisonniers, qui en précède beaucoup d'autres, est attendu dans quelques jours, nous a confié une personnalité renseignée ; il y aura là une soixantaine de détenus politiques, les autres seront des juifs et des trafiquants du marché noir ; pour tous, se sera le même régime de détention
Ainsi donc, que l'on parle de centre de séjour surveillé", de camp de concentration ou de prison politique, ce ne sont là que simples nuances de dénomination, qui, jusqu'à présent du moins, ne semblent nullement devoir influer sur le régime auquel seront soumis les prisonniers.


Les préparatifs

Quoi qu'il en soit, rien n'a été négligé pour que ceux-ci trouvent à leur arrivée à la citadelle des locaux sains et propres.
Le docteur Mans, directeur du service départemental d'hygiène, a fait procéder au nettoyage complet et à une méticuleuse désinfection des locaux.[...]
M le préfet de la Somme a effectué à la citadelle une nouvelle inspection afin de constater que tout était prêt, l'arrivée d'un contingent de détenus étant, comme nous le disons, d'autre part, imminente.
Enfin les forces importantes de police chargées du service, ont précédé les prisonniers, et, dès dimanche, se sont installés dans les logements du personnel
.



Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
 Sujet du message : Re: citadelle de Doullens
MessagePublié : lun. mai 10, 2021 21:16 pm 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
Le Progrès de la Somme du 13 septembre 1941

L'arrivée des premiers prisonniers à la citadelle

Un premier contingent de cent sept prisonniers est arrivé à la citadelle.
Ces prisonniers, amenés en autocars, sous la surveillance de nombreux gendarmes, viennent tous du Nord et du Pas-de-Calais, et sont incarcérés à titre politique, sans distinction d'âge. le plus jeune est, en effet, âgé de 20 ans, et le plus vieux de 62 ans.
Un autre contingent, beaucoup plus important est attendu très prochainement
.


Le véritable objectif de cette opération d'enfermement est plus nettement dévoilé dans ce court article alors qu'il était minoré dans celui de la veille (voir plus haut). Aucun délinquant du marché noir n'est évoqué ici mais bien exclusivement des prisonniers politiques.


++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

DOULLENS
De nombreux détenus arrivent à la citadelle


Le camp de détention de Doullens qi ne comptait jusqu'à présent que 150 détenus environ, voit maintenant son effectif augmenter de jour en jour. Une quarantaine de prisonniers sont, en effet, arrivés hier et avant-hier*. Tous sont en provenance du département du Nord et la plus grande partie sont détenus à titre politique. Il y a également quelques juifs.

Le Progrès de la Somme, numéro 22493, 22 octobre 1941

* soit les 19 et 20 octobre 1941 (???)



Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
 Sujet du message : Re: citadelle de Doullens
MessagePublié : ven. nov. 19, 2021 17:23 pm 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
citadelle de Doullens

Le Progrès de la Somme, numéro 22884, du mercredi 3 février 1943

Une double évasion à la Citadelle

Pour la troisième fois en quelques mois, des détenus du Centre de surveillance administrative ont réussi à s'évader de la Citadelle de Doullens. C'est au cours de la nuit de dimanche à lundi *, alors que la tempête faisait rage, que deux internés, trompant la surveillance de leurs gardiens, et qui avaient pu, grâce à des complicités extérieures, se procurer un long câble, fixèrent l'extrémité de celui-ci au sommet des remparts et se laissèrent glisser au dehors.
Hier matin, dès que leur absence fut constatée, des recherches furent immédiatement entreprises qui, jusqu'à présent, n'ont donné aucun résultat.

* Nuit du 31 janvier au 1er février 1943


Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
 Sujet du message : Re: citadelle de Doullens
MessagePublié : mar. nov. 30, 2021 16:31 pm 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
Quand on s'évade de la citadelle de Doullens

Paul GAMBIER cantonnier à la S.N.C.F., de L'Ecaillon (Nord), interné à la citadelle de Doullens, réussit un jour à tromper la surveillance de ses gardiens et à l'aide d'une corde dont il avait trouvée les morceaux dans un grenier, il réussit à s'évader en se laissant glisser du haut du mur d'enceinte.
Arrêté à Roisel, il est condamné à deux mois de prison (Me Pruvot)
Le Progrès de la Somme, numéro 22851, 24 décembre 1942

Titres, homologations et services pour faits de résistance
Paul Henri GAMBIER
Né le 23 juillet 1920 à Écaillon (Nord)
Famille résistance : forces françaises de l’intérieur (FFI)
Cote(s) : Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 241221

Il na pas été loin
Les gendarmes de Roisel ont arrêté en gare au moment où il allait prendre le train, Paul Gambier, 22 ans, qui le 21 courant s'est évadé de la citadelle de Doullens, où il était détenu politique.
Le Progrès de la Somme, numéro 22827, 26 novembre 1942

Sur Paul Henri GAMBIER voir la page qui lui est consacrée sur le site :
https://maitron.fr/spip.php?article50428


Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
 Sujet du message : Re: citadelle de Doullens
MessagePublié : lun. déc. 06, 2021 20:49 pm 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
DOULLENS

A LA CITADELLE


Un nouveau contingent de soixante-quatorze détenus politiques est arrivé, ces jours derniers, à la citadelle. Soixante-trois provenaient du département du Pas-de-Calais, et onze de la Somme.

Le Progrès de la Somme, numéro 22779, 1er octobre 1942

=========================================

DOULLENS

Au centre d'internement


En vertu d'un mandat d'amener du juge d'instruction d'Avesnes, les gendarmes ont mis en état d'arrestation le nommé Toussaint GUEFFIER, 31 ans, métallurgiste, interné au centre de surveillance administrative de Doullens et inculpé de propagande communiste.
Le détenu a ensuite été déféré au parquet d'Amiens
.

Le Progrès de la Somme, numéro 22701, 30 juin 1942

Titres, homologations et services pour faits de résistance
Toussaint Eugène GUEFFIER
Né le 1er novembre 1910 à Recquignies (Nord)
Famille résistance : forces françaises de l’intérieur (FFI)
Cote(s)Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 273616
Géographie historique : Rocq est un hameau de la commune de Recquignies.




Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
 Sujet du message : Re: citadelle de Doullens
MessagePublié : lun. déc. 13, 2021 14:34 pm 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
Six détenus politiques sont mis en état d'arrestation

La série des arrestations se poursuit au camp de surveillance administrative. C'est ainsi qu'en vertu de mandats d'amener du juge d'instruction d'Avesnes (Nord), les gendarmes ont procédé à l'arrestation des nommés Louis Midavaine, 33 ans, chaudronnier ; Clément Helbicq, 35 ans, tôlier ; Auguste Lerat, 20 ans frappeur ; Fernand Hardy, 43 ans, chaudronnier ; Joseph Philippe, 30 ans, forgeron, et Primo Fabro, 36 ans, ajusteur, tous demeurant à Haumont (Nord), et détenus à la citadelle de Doullens, en raison de leur activité politique.
Les six détenus ont été déférés au Parquet d'Amiens.

Le Progrès de la Somme, numéro 22623, 25 mars 1942

Base des morts en déportation (1939-1945)
Louis MIDAVAINE
Décédé le 18 juin 1945 à Ravensbrück, (Allemagne)
Né le 6 septembre 1908 à Denain (Nord)
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 516 530

Titres, homologations et services pour faits de résistance
Clément Charles Ernest HELBICQ
alias Grand Charles
Né le 6 septembre 1906 à Recquignies (Nord)
Famille résistance : forces françaises de l’intérieur (FFI)
Cote(s) : Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 288664
Géographie historique : Rocq est un hameau de la commune de Recquignies.

Titres, homologations et services pour faits de résistance
Fernand HARDY
Né le 30 décembre 1898 à Hautmont (Nord)
Famille résistance : forces françaises de l’intérieur (FFI)
Cote(s) : Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 285800

Titres, homologations et services pour faits de résistance
Joseph PHILIPPE
Né le 19 mars 1912 à Avesnes-sur-Helpe (Nord)
Cote(s) : Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 474262

Titres, homologations et services pour faits de résistance
Primo FABRO
Né le 20 août 1905 à Labloredo de Montablay (Italie)
Cote(s) : Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 214156



Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
 Sujet du message : Re: citadelle de Doullens
MessagePublié : lun. déc. 13, 2021 15:33 pm 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
Un détenu politique s'évade de la citadelle de Doullens

Au cours d'une de ces dernières nuits, un détenu politique, Raymond Boucher, de Bruay (Pas-de-Calais), interné au camp de surveillance administrative, a réussi à tromper la vigilance de ses gardiens et à s'évader de la citadelle.
Le détenu qui travaillait au service extérieur du camp et qui, la veille de son évasion, avait nettoyé une cheminée, à l'aide d'un câble en acier, profita de la circonstance pour dissimuler ce câble qu'il attacha ensuite au pied d'un arbre, sur les remparts même de la citadelle et à l'aide duquel il se laissa glisser des treize mètres de hauteur des murs.
Dès cette évasion - la première depuis la création du centre - fut connue toutes les dispositions furent prises immédiatement pour retrouver le fuyard qui n'a pu encore cependant être rejoint.

Le Progrès de la Somme, numéro 22612, 12 mars 1942

7 au 9 septembre 1941.– Arrestations d’otages PCF. - Bruay-en-Artois : Daquercar Paul, Bouchez Raymond.
voir : La Résistance dans le Pas-de-Calais
https://resistancepasdecalais.fr/1941-2/10/


Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
 Sujet du message : Re: citadelle de Doullens
MessagePublié : lun. janv. 17, 2022 18:07 pm 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
DOULLENS
De nombreux détenus arrivent à la citadelle


Le camp de détention de Doullens qi ne comptait jusqu'à présent que 150 détenus environ, voit maintenant son effectif augmenter de jour en jour. Une quarantaine de prisonniers sont, en effet, arrivés hier et avant-hier*. Tous sont en provenance du département du Nord et la plus grande partie sont détenus à titre politique. Il y a également quelques juifs.

Le Progrès de la Somme, numéro 22493, 22 octobre 1941

* soit les 19 et 20 octobre 1941 (???)


DES COMMUNISTES DE LA SOMME SONT TRANSFÉRÉS A DOULLENS

Nous apprenons que par décision préfectorale, une vingtaine de communistes militants de la Somme ont été mis en état d'arrestation et incarcérés à la citadelle de Doullens.

Le Progrès de la Somme, numéro 22497, 26 - 27 octobre 1941

Cette décision est consécutive aux attentats commis à Nantes (20 octobre 1941) et Bordeaux (21 octobre 1941) contre des officiers allemands qui sont à chaque fois abattus par des militants communistes et à la condamnation à mort d'une centaine d'otages communistes avec exécution immédiate (48 après l'attentat de Nantes et 50 après celui de Bordeaux). La lutte sans merci que se livrent les nazis et les communistes atteint son paroxysme en ce début d'automne 1941. La création des Sections spéciales comme les exécutions massives en représailles après les assassinats de militaires allemands poussent à son comble ce climat délétère dans les territoires occupés.



Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
 Sujet du message : Re: citadelle de Doullens
MessagePublié : lun. janv. 17, 2022 18:35 pm 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
La répression des menées communistes dans la Somme

La Préfecture de la Somme nous communique la note suivante qui confirme l'information donnée dans notre numéro du 26 octobre (1941) :

A la suite de différentes enquêtes, le Préfet de la Somme, décidé à mettre fin à la propagande communiste dans le département, vient de prononcer, par arrêté, trente six nouveaux internements d'individus suspects, qui ont été dirigés sur la Citadelle de Doullens.

ARRESTATIONS à ALBERT

Voici la liste des personnes arrêtées par décision administrative, pour menées communistes, et incarcérées à la Citadelle de Doullens.

TRIQUET (Octave), demeurant 30, rue Philippe-Carette ;
VILLA (Gérolame), 18, avenue de la République :
DESSEIN (Florimond), demeurant à Albert ;
DENIS (Fernand), demeurant à Albert ;
CAVIGIOLI (Emile), 5, rue d'Amiens ;
FLOUREST (André), 7, rue Anatole-France ;
WILGOS (Mathieu), rue du Chevalier-de-la-Barre, à Albert ;
CREUSE (Albert), route de Bray ;
DURAND (Pierre), route d'Amiens, à Albert ;
VILTARD (Bertrand), route D'Aveluy, à Albert ;
DUVAUCHELLE, rue Felix-Faure, à Albert ;
GALLANDAT (Amy), rue Gustave-Reimann, à Albert ;
TIRANCOURT, rue Marcel-Vast, à Albert.

Le Progrès de la Somme, numéro 22499, 29 octobre 1941


Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
 Sujet du message : Re: citadelle de Doullens
MessagePublié : dim. janv. 23, 2022 16:31 pm 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
DOULLENS

Nouvelles incarcérations et libérations à la Citadelle

Un nouveau contingent de vingt-et-un détenus en provenance de Douai et de Valenciennes, est arrivé, hier, au camp de surveillance administrative.
Il s'agit de 20 militants communistes arrêtés en raison de leur activité politique et un trafiquant du marché noir.
D'autre part, trois détenus, du département de la Somme, ont été remis en liberté. Ils ont regagné leurs foyers dans la journée d'hier*.

Le Progrès de la Somme, numéro 22574, 27 janvier 1942

* probablement le 24 ou 25 janvier 1942



Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
 Sujet du message : Re: citadelle de Doullens
MessagePublié : mer. août 17, 2022 11:11 am 
Hors-ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7030
Localisation : Somme
A lire dans l'édition du Courrier Picard du 17 août 2022 un article signé THIERRY GRIOIS

DOULLENS

La citadelle fut une antenne de Buchenwald

Deux mille cinq cents déportés, en provenance du camp de concentration, furent détenus dans l’édifice en 1944. Ils furent employés à construire les sites de V1 de la région. Au moins onze y furent fusillés. Une révélation passionnante, parmi d’autres, du livre de Pauline Secchioni et Gilles Prilaux.



Suite de l'article

La citadelle de Doullens et les ombres de Buchenwald – La place forte doullennaise lors des deux derniers conflits mondiaux. Tel est le titre du livre qui sortira aux éditions Somme Patrimoine à l’occasion des prochaines Journées du Patrimoine.
Ses auteurs, Pauline Secchioni et Gilles Prilaux, seront présents ces jours-là à la citadelle pour y vendre les premiers exemplaires de ce livre passionnant et plein de révélations.

Si l’archéologue Gilles Prilaux est connu pour avoir numérisé les graffitis des souterrains de Naours ou avoir déjà publié Les âmes perdues de la citadelle sur la prison pour femmes de Doullens, Pauline Secchioni l’est moins.
« C’est pourtant de cette doctorante à l’université Picardie – Jules-Verne que vient l’idée de ce livre, révèle Gilles Prilaux, elle voulait travailler, pour sa thèse, sur les conflits contemporains. en particulier à la citadelle de Doullens. Et je l’ai donc accompagnée sur le plan scientifique. »
Et de cette collaboration qui devait au début déboucher sur une plaquette d’accueil pour les visiteurs de la citadelle est finalement né un vrai livre.
« Parce que notamment, nous avons appris, durant nos recherches, suite à un échange avec Gwendoline Cicottini, historienne au mémorial de Buchnewald, que la citadelle avait abrité, de mars à août 1944, la SS-Baubrigade V, une annexe, la plus éloignée géographiquement, du camp de concentration de Buchenwald, confie Gilles Prilaux, 2 500 détenus y furent déportés pour travailler à la construction des rampes de lancement de V1 de la région ou encore enlever les déblais quand il y avait des bombardements. C’était, bien sûr une main-d’œuvre gratuite, corvéable à merci et remplaçable… »
Les auteurs perçoivent alors tout l’intérêt de cette découverte, de ces faits historiques qui ont complètement disparu de la mémoire collective doullennaise et qui justifient à eux seuls la parution d’un ouvrage
« Si on en sait si peu sur cette époque de la citadelle, c’est que les Allemands ont alors réussi à garder le secret. La condition pour qu’un détenu soit transféré à Doullens était qu’il ne parle pas le français pour éviter tout contact, tout échange avec la population locale. Les prisonniers étaient donc en majorité Polonais, Tchèques mais aussi Russes, détaille Gilles Prilaux.
Après juin 1944, l’annonce du débarquement est cependant arrivée jusqu’à la SS-Baubrigade V, commandée par l’officier SS Gerhard Weigel et il y a eu plus de tentatives d‘évasions. On sait qu’au moins onze détenus ont été fusillés contre un mur de la citadelle pour cela… »
Si ce chapitre, riche en révélations, conclut en apothéose le livre à paraître, ceux qui précèdent n’en manquent pas non plus.
Ils sont ainsi consacrés à l’hôpital français qui s’installa dans la citadelle en octobre 1914. Dans ce centre de neurologie et de psychiatrie, les médecins, dont un certain Gustave Roussy, y traitèrent les soldats victimes de traumatismes guerriers pour les renvoyer au plus vite sur le front. Avec succès pour un tiers d‘entre eux…
Un hôpital canadien, où l’on soignait les mêmes pathologies, prit le relais en novembre 1916 .
En 1940, c’est le Frontstalag nº172, un camp de transit et de triage pour prisonniers de guerre, qui fut ouvert dans la citadelle. Puis un camp d‘internement administratif français, géré par le gouvernement de Vichy entre 1941 et 1943. Et en 1943 un centre de commandement et d’analyse de tirs pour les V1 prit possession des lieux quelques mois avant l’installation de la SS-Baubrigade V…
Autant de sujets oubliés et redécouverts de l’histoire de la citadelle, témoin multiséculaire de l’Histoire.





Cordialement
Eric Abadie


Haut
   
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet  Répondre au sujet  [ 11 messages ] 

Le fuseau horaire est réglé sur UTC+01:00


Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invités


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas transférer de pièces jointes dans ce forum

Rechercher :
Atteindre :  
(c)picardie-1939-1945.org
[ Time: 0.398s | Queries: 24 | Peak Memory Usage: 25.47 Mio | GZIP: Off ]