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 Sujet du message : Re: Photo de ruines à Beauvais
MessagePublié : sam. mars 18, 2017 12:38 pm 
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Inscription : jeu. sept. 27, 2007 22:28 pm
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Belle persévérance dans la recherche ! :)

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 Sujet du message : Re: Photo de ruines à Beauvais
MessagePublié : ven. avr. 01, 2022 8:53 am 
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Inscription : jeu. sept. 27, 2007 23:35 pm
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Localisation : Berteaucourt-les-Thennes (80) / Vieux-Moulin (60)
Complètement détruite, mais pas notre maison
Il y a quatre-vingts ans, la Luftwaffe bombardait la ville. Âgé de 6 ans à l’époque, Jean Cartier se souvient.
Il y a quatre-vingts ans, la physionomie de Beauvais était modifiée à tout jamais par le bombardement de la Luftwaffe, du 5 au 9 juin 1940, qui laissa la ville de l'époque (à l'intérieur des boulevards actuels) détruite à 83%, ne préservant que quelques rues, comme celle du 27 Juin. Les premières bombes incendiaires avaient été larguées dès la fin mai. «La raison de ces bombardements demeure une énigme militaire. Il n'y avait aucune raison de détruire Beauvais, qui était une base arrière en 1918, et qui n'a pas eu le temps de voir quoi que ce soit en 1940», estime Jean Cartier, historien local, qui avait alors 6 ans et vivait rue du Faubourg-Saint-Jacques. Il se souvient.

Où étiez-vous lorsque Beauvais fut bombardée? Mon père était inspecteur des finances aux contributions indirectes. Nous étions prêts à partir mais il attendait l'ordre de son ministère pour le faire. Un voisin, qui était aussi un cousin, nous disait tous les soirs qu'il fallait qu'on quitte Beauvais. Nous avions de la chance car nous avions une voiture, une Citroën Rosalie. Nous avons été entassés à l'arrière avec mon frère, ma sœur et ma grand-mère, sur la collection de timbres et les registres officiels d'imposition de la Ville de mon père! Nous sommes partis à Angers, dans le Maine-et-Loire, mais les Allemands étaient déjà là quand nous sommes arrivés. L'hôtel dans lequel nous logions a été bombardé, et nous sommes repartis au bout d'une dizaine de jours, après avoir reçu l'ordre de retour par télégramme.

Quelle a été votre impression à votre retour? Beauvais était complètement détruite, mais pas notre maison, puisqu'elle se situait dans un faubourg. En revanche, elle avait été ouverte et tout a été fauché par les voisins! Beauvais était un peu dans l'état où se retrouvent aujourd'hui les villes du Moyen-Orient détruites. J'allais à l'école Pellerin, au lieu de passer par les chemins, je prenais les sentiers que les Beauvaisiens avaient créés au milieu des ruines. Le déblaiement a été la seule opération d'envergure obligatoire dans un premier temps. Un train à vapeur partait de la rue des Jacobins en passant par Marissel pour emmener les décombres jusqu'au champ d'aviation, qui sont aujourd'hui toujours sur la piste actuelle de l'aéroport. La cathédrale n'a pas été détruite, les rues du 27-Juin et de la Banque non plus. Que restait-il d'autre? Les trois grands constructeurs français avaient fait construire leurs garages en ciment armé dans les années trente, et ils ont tenu. Renault occupait le bâtiment actuel de la FNAC, Peugeot ce qui est devenu le Carrefour Market, et Citroën se trouvait au Crédit agricole, en face de la poste. Sur la photo de Fernand Watteeuw, on peut les distinguer.
Comment a été la vie à votre retour? On vivait dans des baraquements, les familles étaient sur la place du Jeu-de-Paume, et les commerces sur les places Jeanne-Hachette, Clemenceau et des Halles. Les premiers baraquements ont été construits en 1940, et ceux de la deuxième vague, en 1946, étaient beaucoup plus beaux, ils étaient l'œuvre des Américains. Il y en a encore à Tillé. La reconstruction n'a pas plu aux vieux Beauvaisiens, tandis que certains bourgeois riches et pistonnés ont pu reconstruire d'une autre façon, comme la Maison Pirot, à l'emplacement actuel de la boulangerie l'Épi d'or, rue de Malherbe, avec un pignon pointu.

Propos recueillis par Benjamin Mérieau, Courrier Picard 6 juin 2020


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