Bonjour à tous, Voici un petit résumé de l'avancée de la 1. DYWIZJA PANCERNA - 1ère Divsion Blindée Polonaise à l'Ouest du département de la Somme. Cordialement. Eric ABADIE
Le 31 août 1944, le projet d’envoyer la 11th Armoured Division vers Pont-Rémy et Abbeville est abandonné par Montgomery lors de sa rencontre avec les Lieutenant-General Dempsey (2th British Army) et Crerar (1st Canadian Army). Cette mission est maintenant confiée au II Canadian Corps. Ce corps comprend les 2nd et 3rd Canadian Division, le 4th Canadian Armoured Division et le 1st Polish Armoured Division. Le 1er septembre, la 4th Canadian Armoured Division avance vers la Somme, via Aumale et Hornoy. Quant à la 1st Polish Armoured Division, soit la 1ère Division Blindée Polonaise ou 1. DYWIZJA PANCERNA (pour les Polonais), elle a reçu l’ordre la veille de dépasser la 3rd Canadian Division et de continuer la poursuite de l’ennemi sur l’axe Neufchâtel-en-Bray, Blangy-sur-Bresle vers Abbeville. (1) La 1ère D.B.P. se compose ainsi : - Quartier Général de la Division - Régiment de reconnaissance sur chars "Cromwell" - 10ème BRIGADE DE CAVALERIE BLINDÉE : 1er Régiment de chars de combat 2ème Régiment de chars de combat 24ème Régiment de lanciers sur chars 10ème Régiment de dragons (infanterie motorisée) - 3ème BRIGADE D'INFANTERIE : 1er Bataillon de chasseurs de "Podhale" 8ème Bataillon de chasseurs 9ème Bataillon de chasseurs 1er Escadron indépendant de mitrailleuses - ARTILLERIE DIVISIONNAIRE : 1er Régiment d'artillerie de campagne (autotracté) 2ème Régiment d'artillerie de campagne (tracté) 1er Régiment d'artillerie antiaérienne 1er Régiment d'artillerie antichars - Bataillon de génie - Bataillon de transmission - Escadron de régulation routière Les Services : - Deux compagnies de dépannage et de réparation - Deux compagnies sanitaires - Trois compagnies de ravitaillement Le 1er septembre les éléments de la D.B.P. forcent le passage sur la rivière Bresle, libèrent Blangy-sur-Bresle. (1) « A Blangy, atteint dans l’après-midi, les ponts sont intacts mais des rafales sont tirées depuis le bourg et depuis un convoi en retraite qui grimpe la côte sur la rive droite. Les fantassins nettoient les alentours et les chars passent en tête. » (2) L’avance se poursuit rapidement jusqu’à Saint-Maxent où les Polonais sont la cible d’un tir de retardement mais les Allemands se retirent. A Huppy, la division essuie un tir de barrage depuis la rive nord de la Somme. « Les obus explosent dans les branches des arbres interdisant toute progression », se souviennent les témoins. Henri de Wailly cite l’un d’eux : « Les schrapnells pleuvaient comme grêle. Impossible de continuer surtout dans l’obscurité. Dans la direction de Béhen, un observateur détecte une position d’artillerie, des canons camouflés. Les chars Cromwell tirent dessus et les tubes volent en éclat : ils étaient en bois. Du côté des Croisettes, de vrais tubes se dévoilent, tirant à courte distance. Un cromwell et un half-track sont détruits. Les dragons ont des pertes. Avec la nuit, le feu s’éteint, mais Abbeville ne pourra être atteint ce soir. Le groupe a couvert depuis ce matin 92 km dont 40 en combattant. (2) Le 2 septembre les premiers éléments de la Division atteignent la Somme. « L’objectif matinal des Polonais consiste à saisir un pont sur la Somme. Ils descendent vers Rouvroy. Depuis le rebord du plateau, ils aperçoivent la ville et, sur la route venant de Pont-Rémy, une colonne allemande progressant probablement refoulée par une unité canadienne qui avait traversé plus à l’Est. Les dragons essuient un nouveau tir de barrage en descendant la côte. Les chars atteignent les faubourgs, s’avançant jusqu’au pont ferroviaire dont les décombres barrent la route. Une explosion forte accueille les dragons qui passent de l’autre côté : le pont enjambant la Somme vient d’être détruit. Tandis que les chasseurs gagnent l’autre berge par l’écluse à demi-détruite, ainsi que sur une barque abandonnée, les chars partent chercher un passage à Cahon-Gouy où un pont de 8 tonnes peut être renforcé. Mais il sautera devant eux. Coincés entre la rivière et le canal, les fantassins essuient alors le feu des tireurs embusqués dans la ville et depuis les tours de Saint-Wulfran. Le groupement parti vers le pont de Gouy descend la rive sud sous les tirs sporadiques de l’artillerie. Il affronte des fantassins allemands faisant quelques 80 prisonniers. « Mais plus les Polonais avancent, raconte Henri de Wailly, plus les tirs de mortiers lourds et d’artillerie s’intensifient, interdisant l’approche du pont. Pour neutraliser cette défense, le régiment de chars est éloigné du canal et, prenant position sur les hauteurs, effectue une contrebatterie sur la rive nord qu’occupent les Allemands. « Nous commençons à recevoir les tirs de 88 mm antichars particulièrement bien camouflés et dont nous n’arrivons pas à déceler l’emplacement, disent les Polonais. Nous sommes obligés de changer l’emplacement des chars. Ce duel d’artillerie se prolongera toute la journée. » (2) Les Allemands installés au nord de la baie de Somme réagissent. Leurs canons installés au Crotoy tirent sur Saint-Valéry. Bilan : 7 morts et de nombreux dégâts aux habitations. (3) « Quand les dragons reprennent enfin leur marche, le pont de Gouy, miné saute devant eux. La rive Sud de la Somme est libre, mais traverser reste interdit. » (2) Le 3 septembre la ville d'Abbeville est libérée sans l'utilisation massive d'artillerie, pour épargner la population civile. (1) Au cours de la nuit du 2 au 3 septembre, les 8e et 9e bataillons de chasseurs polonais parviennent à franchir le canal de la Somme au niveau de Port-le-Grand. (3) « Ce n’est qu’à l’aube du 3 septembre, empruntant des bacs puis une passerelle mise en place par le génie qu’une compagnie passe enfin la Somme, rencontrant de l’autre côté un marais où il faut s’enfoncer jusqu’à la taille. » (2) Sortis des marais, les dragons atteignent Port-le-Grand, subissent une contre attaque. « Il faut reculer, attendre mortiers et mitrailleuses. Derrière, les chars passent le pont mis en place par le génie. » (2) « 3 septembre 44. Dans le petit jour qui pointe, à Abbeville, la section Zawadzki traverse la Somme sur un va-et-vient de pontons. En face l’artillerie tire toujours. Malgré un tir de barrage, trois bataillons d’infanterie pénètrent dans la ville où une grande quantité de prisonniers est faite. Vers 10 heures, la radio annonce la prise d’Abbeville. A la même heure, venant du Nord-Ouest, les chars entrent en ville.» (2)
(1) [Anonyme], La Première division Blindée Polonaise 1942-1947 – Son Histoire – Son Épopée, Édité par le Conseil Général de l’Orne, Alençon, 1989, 32 pages. (2) Courrier Picard du 1er septembre 1994 – la dernière bataille d’Abbeville – D’après des extraits du livre de Henri de Wailly, la victoire évaporée, qui paraîtra l’année suivante aux éditions Perrin. (3) Courrier Picard du 24 août 1994.
|