10e régiment de tirailleurs marocains
J.O. du 12 avril 1942 pages 1390 et 1391 Attribution de la Médaille militaire aux militaires suivants :
MOHAMED BEN ABBOU, matricule 326, sergent au 10e régiment de tirailleurs marocains : excellent sous-officier indigène, a fait preuve des plus belles qualités de courage et d'allant lors du combat du 26 mai 1940 qui livra à son unité un pont fortement tenu par l'ennemi. Le 28 mai, lors d'une violente contre-attaque, détaché en poste sur la berge d'un canal, pris sous un terrible bombardement de minen werfer, a maintenu admirablement son groupe à son poste de combat, a été grièvement blessé alors qu'il se portait à découvert à l'emplacement de son fusil-mitrailleur, sans souci du danger. Amputé du pied gauche.
PILLOT (René-Maurice-Marcel), sergent au 10e régiment de tirailleurs marocains. Le 26 mai 1940, au cours de l'attaque du pont de Sailly, sa compagnie étant prise sous le feu d'armes automatiques nombreuses, détruisit à la grenade la pièce la plus gênante après l'avoir approchée en rompant. Le 29 mai, au moment où l'ennemi déclenchait une contre-attaque sur ce même pont, a remplacé le tireur du fusil-mitrailleur qui venait d'être tué et d'une seule rafale, à 40 mètres, abattait une dizaine d'adversaires. Le 7 juin, blessé de la veille, a tenu tête, seul, à un groupe de motocyclistes allemands, permettant ainsi à ses camarades de gagner leur position de repli. Blessé à nouveau au cours de cette action, a cependant réussi à se décrocher.
AGUILAR (Joseph), sergent au 10e régiment de tirailleurs marocains : sous-officier courageux et brave au feu. Le 24 mai 1940, a spontanément engagé son groupe de mitrailleuses pour appuyer une section de voltigeurs. Est allé ensuite, sous les balles, ramasser un tirailleur blessé. S'est offert pour remplacer un agent de transmissions qui n'osait pas traverser une zone découverte particulièrement battue par le feu ennemi. N'a cessé pendant tout le combat de donner à ses tirailleurs le plus bel exemple de courage et a fait l'admiration de tous en assurant seul le service d'une pièce dont les servants étaient hors de combat.
ROSSEL (Charles-Henri), adjudant-chef au 10 régiment de tirailleurs marocains : chef de section remarquable d'énergie. Le 27 mai 1940, à Sailly, sa compagnie qui avait mission de s'emparer de vive force du pont, étant parvenue à accrocher l'ennemi à 50 mètres a, par une audacieuse infiltration sur les flancs, alors que le combat à la grenade et aux armes automatiques faisait rage, réussi à tourner les défenseurs. Par un violent tir de V. B. sur ses revers a décidé du succès de l'action, contraignant l'ennemi à abandonner ses positions, 5 mitraileusés et 2 canons. A abordé l'ennemi à bout portant, tuant 1 officier et 5 hommes. Au cours des jours suivants, avec une héroïque ténacité, a défendu le terrain conquis contre les contre-attaques adverses violentes et rapprochées et même appuyées par les lance-flammes. C'est avec une section réduite à 4 hommes valides qu'il continuait à remplir sa mission lorsqu'il en fut relevé.
SAID BEN LHACEN, matricule 12334, tirailleur au 10e régiment de tirailleurs marocains : vieux tirailleur d'un allant et d'un courage exceptionnels. Au cours des combats du 23 mai au 9 juin 1940, a été constamment un exemple pour les jeunes tirailleurs. S'est particulièrement fait remarquer, dans la nuit du 9 au 10 juin, sous le feu violent et ajusté a pris le commandement d'un groupe privé de gradés et s'est porté énergiquement à l'assaut d'un poste ennemi, lui infligeant des pertes certaines en combattant au corps à corps.
AOMAR BEN ALI, matricule 1848, sergent-chef au 10e régiment de tirailleurs marocains : au cours des combats du 24 mai au 10 juin 1940, a constamment fait preuve des plus hautes qualités de courage et d'allant. Toujours volontaire pour remplir les missions périlleuses, en particulier le 10 juin, sa compagnie étant encerclée, a demandé à être placé en tête du dispositif de son unité lors de la tentative de percement des lignes ennemies. A continué, malgré les lourdes pertes subies par sa section, à assurer sa mission avec entrain, sang-froid et bravoure.
LHASSEN BEN M'BARCK, matricule 476, sergent au 10e régiment de tirailleurs marocains : beau soldat marocain, modèle du vieux serviteur, façonné par les nombreuses campagnes. Cité deux fois en France en 1914-1918. Dès le premier engagement de son unité, a prouvé que rien n'était perdu de ses belles qualités d'autrefois. Le 25 mai 1040, commandant la patrouille de contact de sa compagnie et s'étant heurté à une forte résistance ennemie, a entraîné ses hommes à l'attaque avec un allant splendide. A été blessé à la tête le sa section.
AHMED BEN ABDELLA, matricule 913, tirailleur au 10e régiment de tirailleurs marocains : brave tirailleur qui s'est battu superbement du 25 mai au 7 juin 1940 à Lamotte-en-Santerre, à la côte 66 et sur l'Avre. A été grièvement blessé à son poste, le 7 juin, à Pierrepont. Amputé de la jambe droite.
J.O. du 12 avril 1942 pages 1390 Nomination dans la Légion d'Honneur pour chevalier
WEISS (Jean-Baptiste-Albert), capitaine au 10e régiment de tirailleurs marocains : officier énergique et enthousiaste qui s'est fait remarquer par son sang-froid et son esprit de décision pendant les combats qui se sont déroulés du 24 au 28 mai 1940. Le 9 juin, a pris le commandement du bataillon pendant l'absence de son chef, parti en reconnaissance, violemment attaqué par des forces ennemies supérieures en nombre, a su maintenir l'adversaire en lui infligeant des pertes sévères jusqu'au retour du chef de bataillon, grâce à son ascendant personnel et à une organisation méthodique de la défense, judicieusement et rapidement prise.
Cordialement Eric ABADIE
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