J.O. du 19 décembre 1940 page 6174
Citations à l'Ordre de l'armée pour les unités suivantes : MINISTÈRE DE LA GUERRE
Citations à l'ordre de l'armée.
Le général d'armée, commandant en chef des forces terrestres, ministre secrétaire d'Etat à la guerre, cite à l'ordre de l'armée:
11e REGIMENT DE CUIRASSIERS : beau régiment qui, sous l'impulsion de son chef M. le colonel Labouche, a fait preuve, du 10 mai au 12 juin, d'une endurance et de qualités combatives remarquables. Du 10 au 12 niai, dans les Ardennes, a mené une manœuvre retardatrice contre des forces blindées. Les 29 et 30 mai, couvrant la gauche d'une attaque sur Abbeville, s'est brillamment emparé de son objectif au bord de la Somme et s'y est maintenu bien que contre attaqué. Du 6 au 8 juin, sur la Haute-Bresle, a contenu une attaque appuyée par des chars, jusqu'au moment où il a reçu un ordre de repli. Les 9 et 10 juin, il a livré des combats d'arrière-garde et, malgré de lourdes pertes, s'est maintenu sur ses positions successives aussi longtemps que nécessaire. Le 12 juin, a vu son colonel tomber au champ d'honneur. A ainsi perpétué le souvenir du 11e rég. de cuirassiers à pied de 1918.
5e REGIMENT D'AUTOMITRAILLEUSES : régiment de création toute récente qui, sous le commandement de M. le lieutenant-colonel de Woillemont, s'est vite affirmé comme une troupe d'avant-garde. Du 10 au 12 mai 1940, en Belgique, en découverte jusqu'aux abords d'HoufIalize et de Bastogne, puis vers Neufchâteau, a mené une vaillante lutte contre une division blindée. Du 14 au 16 mai, au Sud de la Meuse, puis à partir du 25 mai sur la Basse-Somme et dans la légion de Saint-Valéry-en-Caux, a fait preuve sans cesse d'allant, de qualités manœuvrières et de bravoure.
15e REGIMENT DE DRAGONS PORTES : régiment formé à la mobilisation qui, sous l'impulsion de M. le lieutenant-colonel Chaumont-Morlière, de M. le chef d'escadrons d'Arras, blessé au feu, et de M. le chef d'escadrons Fontaine, mort au champ d'honneur, est rapidement devenu une troupe solide et dévouée. Du 10 au 12 mai 1940, a mené avec vigueur une action retardatrice dans l'Ardenne belge; du 14 au 16 mai a résisté au Sud de la Meuse sans défaillance; du 25 mai au 2 juin a participé aux dures opérations de la Basse-Somme et à la réduction de la tête de pont d'Abbeville. Puis, du 8 au 12 juin a assuré, dans la région d'Aumale et de la forêt de Saint-Saëns, une mission de sacrifice pour la couverture du flanc gauche du 9e corps d'armée, pendant sa marche en direction du Havre.
J.O. du 1er février 1941 page 510 Citation à l'ordre de l'armée. Rectificatif au Journal officiel du 19 décembre 1940: page 6174, 2e colonne, remplacer par la suivante la citation concernant le 15e régiment de dragons portés :
« 15e RÉGIMENT DE DRAGONS PORTES : régiment formé à la mobilisation qui, sous l'impulsion du lieutenant-colonel Chaumont-Moriière, du chef d'escadrons d'Arras, blessé au feu, et du chef d'escadrons de Fontaine, blessé grièvement, est rapidement devenu une troupe solide et dévouée. Du 10 au 12 mai 1940, a mené avec vigueur une action retardatrice dans l'Ardenne belge ; du 14 au 16 mai, a résisté au Sud de la Meuse sans défaillance ; du 25 mai au 2 juin, a participé aux dures opérations de la Basse-Somme et à la réduction de la tête de pont d'Abbeville. Puis, du 8 au 12 juin, a assuré, dans la région d'Aumale et de la forêt de Saint-Saëns, une mission de sacrifice pour la couverture du flanc gauche du 9e corps d'armée, pendant sa marche en direction du Havre. »
18e REGIMENT DE CHASSEURS : régiment de premier ordre qui s'était déjà brillamment conduit lors des rencontres d'avant-postes de septembre et d'octobre 1939. A, du 10 mai au 12 juin 1940, sous les ordres de M. le colonel Delpit, livré contre un ennemi. supérieur en effectifs et en matériel, de nombreux combats au cours desquels il a toujours rempli au mieux les missions qui lui étaient confiées. En particulier, le 7 juin, a arrêté une violente attaque d'infanterie ennemie au Sud de la Somme, et le 12 juin, a conservé, malgré de lourdes pertes, la portion de terrain qu'il devait tenir.
3e REGIMENT DE DRAGONS PORTES : magnifique régiment qui, sous les ordres de M. le lieutenant-colonel de Reboul, a témoigné pendant cinq semaines ininterrompues de combats, d'autant d'esprit offensif que de stoïque ténacité. Après s'être signalé en Belgique, puis dans la défense acharnée d'une zone boisée à l'Ouest de la Meuse a, le 27 mai 1940, réalisé au Sud de la Somme, une audacieuse progression. Le 5 juin, s'est sacrifié en défendant opiniâtrement des passages de la Somme, tous les éléments au contact résistant après encerclement jusqu'au dernier homme, certains tenant pendant quarante-huit heures. Le 7 juin, continuant avec ténacité le combat et au cours d'une contre-attaque locale commandée par M. le capitaine Le Masson, fait 50 prisonniers. Le 12 juin, réduits à une poignée de combattants, les débris du régiment, submergés par un adversaire auquel il arrachait un témoignage d'admiration, se défendaient autour de leur chef de corps jusqu'à épuisement des munitions.
J.O. du 28 novembre 1940 page 5859
MINISTÈRE DE LA GUERRE
Citations à l'ordre de l'armée.
Le général d'armée commandant en chef des forces terrestres, ministre secrétaire d'Etat à la guerre, cite à l'ordre de l'armée:
2e DIVISION LÉGÈRE DE CAVALERIE : grande unité d'élite qui, sous le commandement actif, avisé et précis de son chef, le général Berniquet, a été constamment engagée ou déplacée sans un jour de repos, du 10 mai au 12 juin 1940, faisant preuve d'une solidité physique et morale sans la moindre défaillance. Après avoir pris, dès le 10 mai, le contact de l'ennemi dans le Luxembourg belge et l'avoir retarde jusqu'à la position de résistance de l'armée, a été aussitôt employée pour arrêter la progression de l'adversaire au Sud de Sedan Le 22 mai, à peine relevée de cette mission par des divisions d'infanterie, a été poussée à marches forcées dans la région d'Abbeville où, du 25 au 30, ses unités motorisées ont resserré le contact, et participé à une attaque qui a enlevé à l'ennemi une partie de la tête de pont à laquelle il s'accrochait, avec ténacité au Sud de la ville. Malgré des pertes sévères, atteignant la moitié de ses engins blindés, a contenu la poussée allemande entre la Somme et la Bresle et s'est finalement sacrifié à Saint-Valéry-en-Caux où son chef a trouvé la mort.
5e DIVISION LÉGÈRE DE CAVALERIE : grande unité nouvellement formée qui, animée par l'énergie, l'activité et l'exemple de son chef, le général Chanoine, a fait preuve des plus belles qualités guerrières. Engagée du 10 au 12 mai 1940 dans l'Ardenne belge, du 13 au 14 dans la vallée de la Bar au Sud de Sedan, du 15 au 17 mai sur l'Aisne-de-Rethel, du 18 au 22 mai en Argonne, elle a rempli toutes les missions qui lui ont été confiées sans la moindre défaillance, malgré l'absence de repos et malgré dés pertes sévères: 30 officiers, 1.000 hommes et la moitié de son matériel blindé. Malgré cet affaiblissement numérique, dirigée à marches forcées sur la Basse-Somme, elle est entrée en ligne dès le 25 mai et, avec autant d'esprit offensif que de méthode, a pris part aux opérations menées contre des forcés très supérieures en nombre et en armement.
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