Bonjour
Je vous adresse par ce lien
https://drive.google.com/file/d/1IngGSkY3-8I6f91lm45ZOsWvb5omrXjE/view?usp=sharing un chapitre extrait d'une biographie (que je n'ai pas encore publié mais qui peut intéresser les lecteurs du forum sur le sujet du 22e RMVE) sur Jacques (Jacob) Ehrenkranz, juif originaire de Galicie qui vécut à Soissons (avec sa femme Germaine née Liwer - elle sera arrêtée et déportée à Auschwitz en 1942 - et ses deux enfants - qui seront cachés et sauvés). Lui et ses beaux-frères s'engagèrent en 39 et rejoignirent le régiment à Barcarès. Ce chapitre (4e) est consacré à cet épisode de sa vie au parcours assez singulier pendant la seconde guerre mondiale.
Dans ce chapitre vous trouverez des photographies de Barcarès que sa fille Lise m'a confié et certaines déposées au Memorial de la Shoah. Les droits sont protégés. Cette biographie "L'Odyssée de Jacob" est une promesse faite à sa fille (85 ans) vivant en Israël.
Ci-dessous : une chronologie de la vie de cet homme acharné à combattre les nazis et leurs collaborateurs :
- né le 18/3/1903 à Suchostav (Galicie). Né sujet de l'empire austro-hongrois.
- 1919 face à l'antisémitisme de sa région natale, il quitte son pays à 16 ans, traverse l'Europe et arrive à Paris. Il y rencontra sa femme Gitla/Germaine Liwer.
- 1934-1935, Jacques et Germaine Ehrenkranz s'installent à Soissons (Aisne). Deux de leurs cinq enfants survivront après l'âge d'un an. Daniel (1934-1948), Lise (1936-).
-Octobre 1939 :
Jacques Ehrenkranz s'engage comme volontaire étranger avec ses beaux-frères et la plupart des hommes juifs étrangers de la ville de Soissons (une dizaine). Incorporé à Barcarès dans le 22è RMVE, Ier bataillon, 1ère Compagnie.- 5 juin 1940 il est fait prisonnier avec 11 survivants de sa compagnie (Grade de caporal en février 40) près de Fresnes lors des violents combats au Sud de Péronne (Somme).
- 16 juin 1940 : interné au Stalag XVII A à Kaisersteinbruch près de Vienne.
- 3 avril 1941 : transféré au Stalag VI A à Hemer.
- 4 octobre 1941 : rapatrié sanitaire au Val-de-Grâce à Paris, jambes paralysées.
- 17 avril 1942 : après quelques mois à l’hôpital de Soissons, il ne guérit pas. Transféré à nouveau au VdG à Paris. Séances d'électrochocs (faradisation). Il retrouvera progressivement l'usage de ses jambes.
- d'avril à aout 1942 : convalescence dans un hôpital militaire à Lyon. Le 19/20 juillet 1942, sa femme et sa belle-sœur sont raflées à Soissons. Déportées à Auschwitz, elles ne reviendront jamais. Ses deux enfants resteront cachés jusqu'à la Libération de Soissons en aout 44.
- 26 aout 1942, officiellement militaire, permission accordée. Il se dirige vers Perpignan. Jacques ne reviendra pas de permission et plonge dans la clandestinité.
- 13 octobre 1942 : il franchit la frontière espagnole grâce au réseau d’évasion de Katelina Aguirre et de son célèbre passeur Florentino. Il fut arrêté par la police espagnole. « En résidence surveillée » à Saragosse jusqu’en avril 43.
- 1er juillet 1943 : en contact avec Emile Meyran et la comtesse de Gramont, il est nommé chef du secteur Espagne du réseau OSS Nana. Agent de renseignement. Jacques Ehrenkranz parle quatre langues : allemand, russe, français, espagnol.
- 5 octobre 1943 : il est arrêté et interné à Bilbao. Son réseau est démantelé. Les 5 membres de son groupe sont emprisonnés. L’un d'eux cèdera sous la torture et désignera Jacques comme le chef. Après de longs mois en cellule, il est condamné à mort.
- 26 mai 1944 : croyant se rendre sur le lieu de son exécution, il est libéré et récupéré par les services secrets alliés.
- 27 mai 1944 : est dirigé en Afrique du Nord sur le sous-marin Marrakech et débarqué à Casablanca.
- 26 juin 1944 : Incorporé volontaire dans les Commandos de France à Staoueli. Il participera avec son commando à la bataille des Vosges et la libération de l'est de la France jusqu'en janvier 45
- mars 1945 : démobilisé, il court revoir ses deux enfants à Soissons qu’il n’a pas vu depuis début 1942. Dans les mois qui suivent, il parcourt tous les services, jusqu’en Suède, pour retrouver des traces de sa femme et des membres de sa famille déportés à Auschwitz. En vain.
- En 1950, après la mort de son fils aîné, Daniel, en 1948 à l’âge de 14 ans, il décide d’emmener sa seule fille, Lise, en Israël.
- Jacques Ehrenkranz, après d’autres combats en Israël, meurt en 1977 à Eilat dans le sud du pays.