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 Sujet du message : Le réseau Ernest Publican
MessagePublié : jeu. oct. 18, 2007 22:08 pm 
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Inscription : jeu. sept. 27, 2007 22:28 pm
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Jean a écrit :
Ce bref résumé, l'original fait une dizaine de pages, provient de document donnés par le petit fils d'un des personnages cités.
Ce réseau était à cheval sur la Seine-et-Marne et l'Oise.


Le réseau a été créé à la fin de 1942 par le Capitaine FOX et Maurice BRAUN alias ERNEST, alias Maurice BROWN, alias Maurice LETELLIER, alias Marcel BARDE . Le Capitaine FOX, parachuté dans l’Indre, avait pour mission de former en Seine-et Marne un réseau Buckmaster dépendant du SOE . Ce département offrait un intérêt stratégique certain car il était traversé par les lignes de chemin de fer partant de 3 gares parisiennes et desservant l’est et le nord.
Maurice BRAUN avait déjà collaboré avec le réseau JUGGLER voisin de la Seine et Marne. Grâce à cela il était connu du major anglais SUTTILL qui coiffait tous les réseaux français du S.O.E. C’est SUTTILL qui mit BRAUN et FOX en relation.
FOX et BRAUN commencèrent à monter leur réseau. Avec l’aide d’un garde-chasse ils trouvèrent dans la forêt de Fontainebleau une clairière convenant aux parachutages. En proximité se trouvait une grotte naturelle qui, un peu aménagée, se révéla propice au stockage des armes parachutées. Londres n’était pas chaud pour utiliser un terrain si proche de la capitale; pourtant, dans la nuit du 22 au 23 juin 1943, par un magnifique clair de lune, seize parachutes déposèrent leur container dans la clairière.
La livraison comprenait des armes, des explosifs d’où émanait une forte odeur d’anis, ainsi que de la graisse et de l’huile mélangées à de la pâte abrasive. Ces lubrifiants étaient destinés aux résistants cheminots. Utilisés pour graisser les machines, celles-ci tombaient en panne au bout d’une cinquantaine de kilomètres et il fallait les remorquer jusqu’aux ateliers pour une longue réparation. On imagine sans peine les perturbations apportées au trafic !
En grandissant, le réseau recruta dans les villages du nord du département , Oissery, Forfry, Douy-la-Ramée, Bregy. Le gendarme PREVOST vint le rejoindre. Drôle de vie pour ce gendarme : la nuit il participait à la pose d’explosifs et le jour il cherchait " les terroristes qui avaient posé l’explosif " .
Ce réseau recruta aussi, dans l’Oise, François Soret qui exploite une petite entreprise de vente et de réparation de matériel agricole, les Ateliers de Saint Lâdre, à Crépy-en-Valois. Il devient responsable de l’équipe de destruction des voies ferrées (groupe Gr 2) qui réalise, le 2 septembre 1943, le sabotage par explosifs de la ligne de raccordement du réseau Est au réseau Nord, entre Crépy-en-Valois et Nanteuil-le-Haudouin.
A la suite d’arrestations en juillet 1943, Marcel Fox demande à Maurice Braun de trouver un autre PC et un nouveau terrain de parachutage.
Maurice Braun recrute alors, à Brégy, le buraliste Robert Congy, en même temps employé de l’électricité ; l’abbé Abalain, curé, qui indique des tombes désaffectées pouvant servir à entreposer matériel et munitions; et le docteur Gilbert, membre du réseau Alliance, qui dispose d’une voiture et d’un laissez-passer.
Un terrain est repéré à cheval sur la Seine-et-Marne et l’Oise, entre Douy-la-Ramée et Brégy. Marcel Fox et Maurice Braun sont logés par M. et Mme De Kersaint, au château de Versigny, pour émettre régulièrement vers Londres. Mais trois parachutages successifs échouent et, le 17 septembre 1943, Marcel Gilbert est arrêté, puis c’est au tour de Marcel Fox. Viennent ensuite Jacques de Kersaint, le 2 novembre, puis François Soret 2 jours plus tard. Le réseau est alors totalement décapité.
Intermède à la Ferté Allais.
Dans cette ville, LEGER (mais était-ce son nom ?), faisait partie d’une chaîne d’évasion appelée BOURGOGNE. Deux aviateurs américains se trouvaient chez lui quand, hasard ou dénonciation, les Allemands encerclent la ville et commencent à fouiller maison par maison. LEGER appelle le professeur d’éducation physique du lycée, tout le monde se vêtit d’un short et, torse nu, les voilà partis en petite foulée dans les rues de la ville sous les yeux des allemands qui riaient en se moquant d’eux. Arrivés près de la forêt, un petit bond et hop, au-revoir messieurs-dames !
Les parachutages suivants échouèrent et Londres demandait un nouveau terrain . Ils proposèrent celui qui se trouvait à cheval sur la Seine-et Marne et l’Oise, entre Douy-la-Ramée et Brégy. L’avion arriva bien, mais ne largua rien. Ils ne comprenaient pas l’attitude de Londres car ils ne savaient pas qu’un traître, GILBERT, s’était introduit dans le réseau.
FOX et son émetteur furent conduits par le docteur GILBERT (rien à voir avec le traître) à Versigny chez le maire, Jacques de KERSAINT. Ils demandèrent encore un parachutage qui échoua dans les même conditions que le précédent.
Tout devenait périlleux. La Gestapo avait ravagé les réseaux voisins. FOX et BRAUN, hébergés par la famille de KERSAINT, (mais seul le docteur GILBERT en était informé) intégraient les membres rescapés encore sains dans le réseau PUBLICAN toujours intact à ce jour.
Courant de l’été 1943, la date n’est pas indiquée, FOX est arrêté à son tour. Londres demande à BRAUN de se mettre au vert. Généralement obéissant, BRAUN, cette fois, désobéit. Il estimait que son devoir était de sauver ceux qui pouvaient l’être : Thérèse MORIN à Meaux, SORET et l’équipe de Crépy-en-Valois, de KERSAINT à Versigny, l’équipe de Brégy. Il réussit encore à sauver un gros dépôt d’armes.
Mais une forte amitié avait lié BRAUN et FOX, et il ne supportait pas de savoir ce dernier dans les mains des Allemands. Il tenta de négocier sa libération contre une somme d’un million de francs et c’est ainsi qu’il se fit arrêter.
Parmi les personnes citées,
- Marcel GILBERT, le médecin, est mort en déportation à Flossenburg.
- Jacques de Kersaint, François SORET, déportés à Buchenwald, sont morts après leur retour.
Les trois sont reconnus « mort pour la France ».
Certains rescapés du réseau ont continué la lutte dans le réseau ALLIANCE dirigé par Marie-Madeleine FOURCADE.
François Soret et Jacques de Kersaint sont homologués agents P2. Turenne Dervillé, Jacques Gardinier, l’abbé Abalain, Robert Congy et Marcel Gilbert sont agents P1.
Le réseau PUBLICAN, né fin 1942, actif à partir du 22 juin 1943, décimé au cours de l’été 1943, aura donc vécu moins d’un an.

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MessagePublié : jeu. oct. 18, 2007 22:10 pm 
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Inscription : jeu. sept. 27, 2007 22:28 pm
Messages : 3626
Marc Pilot a écrit :
Bonjour

Voici une présentation de ce réseau qui donne envie de lire l'intégralité de l'historique. Pourriez-vous préciser s'il s'agit d'un historique officiel ou privé et quel en est l'auteur?

Cordialement


Jean a écrit :
Bonsoir,

Ce sont des archives privées.
A son retour de déportation l'auteur a écrit un cahier présentant le réseau. Son petit fils m'en a communiqué une copie. Je crois qu'un article a été publié à ce sujet, je me renseigne.
Mais il ne faudrait pas le mettre intégralement en ligne car des noms de personnes ayant dénoncé sont cités. J'ai eu un cas semblable avec le département "Résistance" du SHAT. J'ai mis un an pour obtenir la dérogation avec engagement sur l'honneur de ne pas citer la personne ayant trahi. Je pense qu'il faudra faire de même si j'ai l'autorisation de la publier intégralement.
Un autre sujet intéressant serait, à mon avis, un dossier "les bonnes adresses Internet.

Cordialement

Jean

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