Uffz Leo FOLLMANN
Transportgruppe 30
En juin 1944, le Transportgruppe 30 vint stationner à Orly pour ravitailler le front de Normandie en larguant des containers sur les poches isolées. Les Heinkel 111 subissant des pertes terribles et des bombardements continuels de son terrain, l’unité fut repliée.et se trouvait en Allemagne en août 1944. Elle continua cependant à assurer ses missions de nuit en utilisant les aérodromes qui pouvaient offrir un ravitaillement en carburant, c’était le cas de Creil. Parmi les pilotes se trouvaient un jeune sous-officier de 20 ans : Leo Follmann.
Quelques mois plus tard son chef d’escadrille envoyait la lettre suivante à la famille :
Werner Beilhartz le 9 septembre 1944
Monsieur Très cher Monsieur Follmann En tant que chef d’escadrille j’ai la pénible tâche de vous informer que votre fils Leo né le 10/2/1924 n’est pas rentré d’un vol le 22/8/44 et dans l’état actuel de nos informations est porté disparu. Votre fils est parti de la base de Creil avec son équipage dans la nuit du 21 au 22 en direction de Bernay pour ravitailler nos troupes au sol engagées dans de durs combats. Nous n’avons pas eu de nouvelles depuis. Il n’y a pas eu d’appels de détresse. Nous avons perdu avec votre fils camarade plein de fraîcheur et en même temps un chef de bord qui en dépit de son jeune âge tenait son rang au milieu de ses camarades. Nous avons encore le solide espoir qu’il pourra rentrer parmi nous. Il y a aussi l’éventualité d’un atterrissage forcé dans les lignes ennemies où il aurait pu être capturé ou d’avoir été recueilli par une de nos unités ou se trouver dans un hôpital sans que l’ont ait de nouvelles à cause du front très changeant. Dès que nous aurons des précisions, cher Monsieur Follmann, nous vous en informerons au plus vite. Dans cet espoir je vous salue au nom de l’ensemble de l’escadrille. Werner Beilhartz PS : les affaires personnelles de votre fils ont été rassemblées et empaquetées et vous seront acheminées dans les plus brefs délais par un camarade de l’escadrille. |
Leo n’est jamais rentré, son Heinkel 111 n° 701671 codé S3+HH s’est écrasé près de Paris le 22 août 1944. Il est enterré au Fort de Malmaison Block5, Rangée 39, tombe 1777. Le reste de l’équipage a également péri : Ogef Rudolf Boseckert, Uffz Rolf Uhlig, Ogef. Heinz Grunert, Uffz. Wilhelm Geissner.
Son chef d’escadrille eut plus de chance, il fut abattu le 26 octobre 1944 au sud de Dunkerque à bord du He 111 S3+DL wn 700881, et fait prisonnier.
Sources: collection de Marc Garlasco, New York
© Marc Pilot – Picardie 1939 – 1945 -avril 2016