Bonjour,
Je pense que Marc a vu juste. Il est fort probable qu'une formation sanitaire appartenant au 1er Corps d'Armée de la VIIe Armée aux ordres du Général Frère ait stationné à Montgérain. En effet, la grande majorité des soldats enterrés là appartiennent aux divisions de ce 1er C.A. : 7e D.I.N.A., 19e et 29e D.I. qui combattent alors plus au nord dans le Santerre.
Reste à connaître l'organisation du service de santé de ce corps d'armée pour espérer savoir quelle formation sanitaire est présente à Montgérain en mai/début juin 1940.
Voir "
Le Service de santé militaire à la veille de la Campagne de France en 1940", article de Pierre LEFEBVRE, Claude GIUDICELLI et Francis DIDELOT
http://www.biusante.parisdescartes.fr/s ... 4x0173.pdfdont est extrait le passage suivant :
" A l'avant, chaque régiment disposait d'une ambulance régimentaire formée des personnels et du matériel appartenant au régiment. Il était chargé des soins d'extrême urgence et du premier triage des blessés. La division, déjà mieux équipée, disposait d'un "groupe sanitaire divisionnaire", le G.S.D., qui avait un matériel d'abri (tentes Tortoise et Bessonneau). Mais ses moyens de transport étaient hippomobiles (sauf dans les divisions de cavalerie où ils étaient motorisés) et il utilisait encore les brouettes porte-brancards.
Plus en arrière, le Service de santé des corps d'armées prenait en charge les évacués des divisions et amorçait le rôle de traitement de l'armée. Il disposait d'un groupe d'ambulances de corps d'armée qui remplaçaient les "ambulances divisionnaires" de la Grande Guerre et qui regroupait : une ambulance médicale, une ambulance chirurgicale légère et un "Groupe sanitaire de ravitaillement" (G.S.R.) avec, en plus, une section de 20 voitures sanitaires lourdes, une section d'hygiène, lavage et désinfection. A l'armée et dans la "zone des étapes", sorte d'espace qui séparait les formations d'armées des hôpitaux d'évacuation secondaires, se trouvaient les "hôpitaux d'évacuation primaires", les H.O.E.l. (il en existait un par corps d'armée). Ils devaient compléter le triage technique fait à l'avant et assurer la catégorisation des blessés et des malades, traiter sur place les urgences et évacuer les autres. A côté prenaient place les "ambulances chirurgicales lourdes", dont une de spécialité ; des "ambulances chirurgicales légères" ; des "ambulances médicales d'armée" dont une de spécialité ; également, des "hôpitaux complémentaires d'armée" (H.C.A.), d'une capacité de 500 lits ; un "laboratoire d'armée" (avec une section de chimie-toxicologie et une section de bactériologie) ; un "laboratoire Z" (gaz de combat et médecine légale). Plus en arrière se trouvaient les "hôpitaux d'évacuation secondaires" (H.O.E.2) ; il s'agissait de formations lourdes d'une capacité de 2 à 3.000 lits, avec presque toutes les spécialités médicales ou chirurgicales. Ils étaient d'ordinaire implantés dans les centres hospitaliers du territoire et ils constituaient le "barrage thérapeutique des armées". Enfin, une gare régulatrice devait régler l'enlèvement et le transport des blessés et des malades évacués vers les zones de l'intérieur."
Cordialement
Eric Abadie
Carte tirée de l'ouvrage du Général Weygand,
Le Général Frère, un chef-un héros-un martyr, Flammarion 1949