Bonsoir à tous,
Ce soir nous parlons d'août 1941 ...
Août Vendredi 01, 122 demandes d’attribution de pain pour le mois. Dimanche 03, la Mairie reçoit de la Justice de Paix de Lassigny (daté du 30 juillet 1941) une liste de 39 personnes qui ont été déchues de la nationalité française, et que l’article 2 de la loi du 23 juillet 1940, dis que les biens appartenant à ceux contre lesquels la déchéance de la nationalité française aura été prononcée seront à la requête du Ministère public, placés sous séquestre par l’ordonnance du Présidence du Tribunal (Il se trouve qu’il n’y a aucune de ces personnes ayant des biens, droits ou intérêts à Gury) Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Mademoiselle P. BELLARD. Mardi 05, l’Ingénieur des Travaux Publics de l’Etat, à Lassigny, demande au Maire de Gury, un recensement de tous les immeubles sinistrés, sont à négliger ceux dont l’importance des dommages n’excédera pas 500 francs. Les immeubles sinistrés seront répartis en 2 groupes : Immeubles totalement détruits Immeubles endommagés (dont les dégâts excèdent 500 francs) Ces listes devront être à Lassigny pour le 14 août courant au plus tard. Le Maire transmet un courrier à Marcel PAYSANT, architecte, pour faire des devis suite au bombardement de 1940 pour les bâtiments communaux. G. REYNEN, Conseiller Général au Maire de Gury : « Veuillez trouver inclus les bois de lubrifiants pour août. Rien encore en carburants, ce mois-ci pour moteurs d’intérieur et travaux autres que moisson et arrachage de lin. Pour les charbons de battage, le Génie rural prescrit : 1° que les demandes soient faites personnellement par les cultivateurs au fur et mesure de leur besoins. Donc ne porter actuellement que la quantité jugée nécessaire pour les premiers battages en indiquant le nombre approximatif de quintaux à battre avec le nom de l’entrepreneur et la date également approximative des travaux. 2° Que les demandes revêtues de l’avis du Maire me soient envoyées pour examen et transmission. 3° Les demandes faites antérieurement sont annulées. Veuillez, s’il vous plait, prévenir les cultivateurs de votre commune…… Pas de graisse et peu d’huile à cette répartition. On me fait espérer mieux pour la prochaine fois. » Jeudi 07, la commune reçoit un courrier du Bureau Régional De Répartition De La Pomme De Terre Et Des Produits Dérivés (Information à tous les cultivateurs), il est question sur les règlements de l’arrachage des pommes de terre. Les pommes de terre ne peuvent être arrachées que lorsque les arrêtés préfectoraux – pris sur avis des Bureaux Départementaux – ont fixé les dates auxquelles ces arrachages peuvent commencer, étant entendu que les Maires doivent demander les dérogations qui leur apparaissent nécessaires au Bureau Départemental. Les ventes commerciales interdites aux cultivateurs, sauf par l’intermédiaire des grossistes destinataires, munis de la carte professionnelle (Donc interdiction de vendre aux particuliers et aux commerçants-détaillants). Les circonstances présentes font un devoir à chacun d’observer les réglementations en vigueur qui n’ont pas d’autre but que de permettre aux autorités d’assurer, dans des circonstances difficiles, le ravitaillement de la population entière et d’éviter l’accaparement par certains privilégiés des denrées de première nécessité, telles que la pomme de terre, au détriment de l’ensemble de la population. Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Léandre « Albert » BAUDHUIN. Samedi 09, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Cyrille GOVAERT, Thérèse BRUNEL, Henriette DEBEAUPUIS-CHOUART. Lundi 11, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Isabelle et Paul GAY, Marie DEJOUY-CAUSSIN et Mademoiselle J. DEVILLERS. Mardi 12, message du maréchal PETAIN : « FRANÇAIS J'ai des choses graves à vous dire. De plusieurs régions de France, je sens se lever depuis quelques semaines, un vent mauvais. L'inquiétude gagne les esprits, le doute s'empare des âmes. L'autorité de mon gouvernement est discutée, les ordres sont souvent mal exécutés. Dame une atmosphère de faux bruits et d'intrigues, les forces de redressement se découragent. D'autres tentent de se substituer à elles, qui n'ont ni leur noblesse, ni leur désintéressement. Mon patronage est invoqué trop Souvent, même contre le gouvernement, pour justifier de prétendues entreprises de salut, qui ne sont, en fait, que des appels à l'indiscipline. Un véritable malaise atteint le peuple français. Les raisons de ce malaise sont faciles à comprendre. Aux heures cruelles succèdent, toujours) des temps difficiles. Lorsque aux frontières d'une nation, que la défaite a mise hors de combat, mais que son Empire laisse vulnérable la guerre continuel ravageant chaque jour de nouveaux continents, chacun s'interroge avec angoisse sur l'avenir du Pays. Les uns se sentent trahis; d'autres se croient abandonnés. Certains se 'demandent où est leur devoir; d'autres cherchent d'abord leur intérêt. La radio de Londres et certains journaux français ajoutent à ce désarroi des esprits. Le sens de l'intérêt national finit par perdre de sa justesse et de sa vigueur. De ce désordre des idées naît le désordre des choses. Est-ce vraiment le sort qu'après treize mois de calme, de travail, d'incontestable reprise, la France a mérité? Français, je vous pose la question. Je vous demande d'en mesurer l'ampleur et d'y répondre dans le secret de vos consciences. Nos relations avec l'Allemagne sont définies par une convention d'armistice, dont le caractère ne pouvait être que provisoire. La prolongation de cette situation la rend d'autant plus difficile à supporter qu'elle régit les rapports entre deux grandes nations Quant à la collaboration offerte au moi d'octobre 1940 par le Chancelier du Reich dans des conditions dont j'ai apprécié 1 grande courtoisie, elle est une œuvre de longue haleine et n'a pu porter encore tous ses fruits. Sachons surmonter le lourd héritage de méfiance légué par des siècles de dissensions et de querelles, pour nous orienter vers les larges perspectives que peut offrir à notre activité un continent réconcilié. C'est le but vers lequel nous nous dirigeons. Mais c'est une œuvre immense, qui exige de notre part autant de volonté que de patience. D'autres tâches absorbent le gouvernement allemand') des tâches gigantesques où se développe, à l'Est) la défense d'une civilisation et qui peuvent changer la face du monde. A l'égard de l'Italie, nos rapports sont également régis par une convention d'armistice. Ici, encore, nos vœux sont d'échapper à ces relations provisoires, pour créer des liens plus stables, sans lesquels l'ordre européen ne pourrait se construire. Je voudrais, enfin, rappeler à la Grande République Américaine les raisons qu'elle a de ne pas craindre le déclin de l'idéal français. Certes, notre démocratie parlementaire est morte. Mais elle n'avait que peu de traits communs avec la démocratie des États-Unis. Quant à l'instinct de liberté, il vit toujours en nous, fier et rude. La presse américaine nous a souvent mal jugés. Qu'elle fasse un effort pour comprendre la qualité de notre âme, et le destin d'une nation dont le territoire fut', au cours de l'histoire, périodiquement ravagé, la jeunesse décimée, le bonheur troublé par la fragilité d'une Europe à la reconstruction de laquelle elle entend aujourd'hui participer. Nos difficultés intérieures sont faites surtout du trouble des esprits, de la pénurie des hommes et de la raréfaction des produits. Le trouble des esprits n'a pas sa seule origine dans les vicissitudes de notre politique étrangère. Il provient surtout, de notre lenteur à construire un ordre nouveau,, ou plus exactement à l'imposer. La Révolution Nationale, dont j'ai dans, mon message du Il octobre dessiné les grandes lignes, n'est pas encore entrée dans les faits. Elle n'y a pas pénétré, parce qu'entre le peuple et moi, qui nous comprenons si bien, dressé le double écran des partisans de l'ancien régime et - des serviteurs des trusts. Les troupes de l'ancien régime sont nombreuses. J'y range sans exception tous ceux qui ont fait passer leurs intérêts personnels avant les intérêts permanents de l'Etat maçonnerie, partis politiques dépourvus de clientèle mais assoiffés de revanche, fonctionnaires attachés à un ordre dont ils étaient les bénéficiaires et les maîtres'- ou ceux qui ont subordonné les intérêts de la Patrie à ceux de l'étranger. Un long délai sera nécessaire pour vaincre la résistance de tous ces adversaires de l'ordre nouveau, mais il nous faut', dès à présent, briser leurs entreprises, en décimant les chefs. Si la France ne comprenait pas qu'elle est condamnée, par la force des choses, à changer de régime, elle verrait s'ouvrir devant elle l'abîme, où l'Espagne de 1936 a failli disparaître, et dont elle ne s'est sauvée que par la foi et le sacrifice. Quant à la puissance des trusts, elle a cherché à s'affirmer, de nouveau, en utilisant, pour ses fins particulières, l'institution des comités d'organisation économique. Ces comités avaient été créés, cependant, pour redresser les erreurs du capitalisme. Ils avaient en outre, pour objet de confier à des hommes responsables l'autorité nécessaire pour négocier avec l'Allemagne, et pour assurer une équitable répartition des matières premières indispensables à nos usines. Le choix des membres de ces comités a été difficile. On n'a pu, toujours trouver réunies, sur les mêmes têtes l'impartialité et la compétence. Ces organismes provisoires, créés sous l'empire d'une nécessité pressante ont été trop nombreux, trop centralisés et trop lourds. Les grandes sociétés s'y sont arrogé une autorité excessive et un contrôle souvent inadmissible. A la lumière de l'expérience, je corrigerai l'œuvre entreprise, et je reprendrai contre un capitalisme égoïste et aveugle la lutte que les souverains de France ont engagée et gagnée contre la féodalité. J'entends que notre pays soit débarrassé de la tutelle la plus méprisable celle de l'argent. Des organisations professionnelles sans responsabilité et guidées par des soucis ~ mercantiles ont 'trop longtemps gêné notre ravitaillement. J'ai déjà pris des sanctions et frappé dans la personne d'un homme tout un système : celui de ses bureaux nationaux de répartition qui assuraient aux grossistes, au détriment du producteur et du consommateur, un contrôle exclusif et usuraire sur toute la filière du ravitaillement. Nous souffrirons encore. Mais je ne veux pas que nos souffrances s'étalent devant le scandale de fortunes bâties sur la misère générale. Ce serait d'autant plus révoltant que ce peuple a, depuis un an, accompli un travail immense, malgré les privations de toutes sortes et dans les conditions les plus difficiles. Je songe à nos paysans qui, sans main-d’œuvre, sans engrais, sans sulfate, ont réussi à obtenir des résultats supérieurs à ceux de l'an passé. Je songe aussi aux mineurs qui ont travaillé sans répit, de jour et de -nuit, à nous procurer du charbon. Je songe à tous ces ouvriers qui, au retour de leur travail, ne trouvent que des foyers sans feu et des tables pauvrement garnies. C'est grâce à leur - effort de tous les instants que la vie du pays a pu être maintenue malgré la défaite. C'est avec eux et par eux que nous pourrons construire demain une France libre, puissante et prospère. Qu'ils attendent, avec moi, les temps meilleurs ; l'épreuve de la France prendra fin. Quant à la pénurie des hommes, elle est due surtout à l'absence des prisonniers. Tant que plus d'un million de Français, comprenant les éléments jeunes et vigoureux de la Nation, et la meilleure fraction de son élite, demeureront en marge des activités du Pays, il sera difficile de construire un édifice neuf et durable. Leur retour permettra de combler le grand vide dont nous souffrons. Leur esprit fortifié par la vie des camps, muri par de longues réflexions, deviendra le meilleur ciment de la Révolution Nationale. Et pourtant, malgré ces difficultés, l'avenir de notre pays se construit avec une précision chaque jour mieux assurée. Familles, métiers, communes, provinces seront les piliers de la Constitution, à laquelle les meilleurs ouvriers de notre redressement travaillent sans relâche et dont le préambule ouvrira sur le " futur français " de claires perspectives. Nos réformes les plus récentes sont l'objet d'une révision méthodique, dont les grandes lignes apparaîtront plus nettement, lorsque les textes législatifs auront été simplifiés et codifiés. Mais il ne suffit pas de légiférer et de construire. Il faut gouverner. C'est une nécessité et c'est le vœu du peuple tout entier. La France ne peut être vraiment gouvernée que de Paris. Je ne puis encore y rentrer, et je n'y rentrerai que lorsque certaines possibilités m'y seront offertes. La France ne peut être gouvernée qu'avec l'assentiment de l'opinion, assentiment plus nécessaire encore en régime d'autorité. Cette opinion est, aujourd'hui, divisée. La France ne peut être gouvernée que si à l'impulsion du Chef correspondent l'exactitude et la fidélité des organes de transmission. Cette exactitude et cette fidélité font encore défaut. La France cependant, ne peut attendre. Un peuple comme le nôtre, forgé au creuset des. races et des passions, indocile et courageux,, prompt au sacrifice comme à la violence et toujours frémissant lorsque son honneur est en jeu, a besoin de certitudes, d'espace et de discipline. Le problème du Gouvernement dépasse donc en ampleur le cadre d'un simple remaniement ministériel. Il réclame, avant tout, le maintien rigide de certains principes. L'autorité ne vient plus d'en bas. Elle est proprement celle que je confie ou que je délègue. Je la délègue, en premier lieu, à l'Amiral Darlan, envers qui l'opinion ne s-)est montrée ni toujours favorable ni toujours équitable mais qui n'a cessé de m'aider de sa loyauté et de son courage. Je lui ai confié le Ministère de la Défense Nationale pour qu'il puisse exercer sur l'ensemble de nos forces de terre, de mer et de l'air, une action plus directe. Au Gouvernement qui m'entoure, je laisserai l'initiative nécessaire. J'entends toutefois lui tracer dans certains domaines, une ligne très nette et voici ce que j'ai décidé : 1° L'activité des partis politiques et des groupements d'origine politique est suspendue, jusqu'à nouvel ordre, en zone libre. Ces partis ne pourront plus tenir ni réunion publique, ni réunion privée. Ils devront renoncer à toute distribution de tracts ou d'affiches. Ceux qui ne se conformeront pas à ces dispositions seront dissous. 2° L'indemnité parlementaire est supprimée à dater du 30 septembre. 3° Les premières sanctions disciplinaires contre les fonctionnaires coupables de fausses déclarations, en matière de sociétés secrètes, ont été prises. Les noms de ces fonctionnaires ont été publiés ce matin au Journal Officiel. Les titulaires des hauts grades maçonniques - dont une première liste vient d être également publiée - ne pourront plus exercer aucune fonction publique. 4° La Légion demeure en zone libre le meilleur instrument de la Révolution Nationale. Mais elle ne pourra remplir utilement sa tâche civique qu'en restant, à tous les échelons, subordonnée au Gouvernement. 5° Je doublerai les moyens d'action de la police, dont la discipline et la loyauté doivent garantir l'ordre publie. 6° Il est créé un cadre de commissaires du pouvoir. Ces hauts fonctionnaires seront chargés d'étudier l'esprit dans lequel sont appliqués les lois, décrets, arrêtés et instructions du pouvoir central. Ils auront mission de déceler et de briser les obstacles que l'abus de la réglementation, la routine administrative ou l'action des sociétés secrètes peuvent opposer à l'œuvre de redressement national. 7° Les pouvoirs des préfets régionaux première esquisse de ce que seront les gouverneurs de provinces dans la France de demain - sont renforcés. Leur initiative vis-à-vis des administrations centrales est accrue ; leur autorité sur tous les chefs de services locaux sera directe et entière. 8° La Charte du Travail, destinée à régler, selon les principes de mon message de Saint-Etienne, les rapports des ouvriers, des artisans, des techniciens et des patrons, dans la concorde et la compréhension mutuelles, vient de faire 'l'objet d'un accord solennel. Elle sera promulguée incessamment. 9° Le statut provisoire de l'organisation économique -sera remanié, sur la base de l'allègement et du regroupement des comités, d'une représentation plus large, dans leur sein, de la petite industrie et des artisans, d'une révision de leur gestion financière, de leur articulation avec les organismes provinciaux d'arbitrage. 10° Les pouvoirs, le rôle et l'organisation des bureaux nationaux de ravitaillement seront modifiés selon des modalités qui, sauvegardant les intérêts des consommateurs, permettront à l'autorité de l'État de s'exercer à la fois sur le plan national et sur le plan régional. 11° J'ai décidé d'user des pouvoirs que me donne l'acte constitutionnel n° 7 pour juger les responsables de notre désastre. Un conseil de justice politique est créé à cet effet. Il me soumettra ses propositions avant le 15 octobre. 12° En application du même acte constitutionnel, tous les ministres et hauts fonctionnaires devront me prêter serment de fidélité, et s'engager à exercer les devoirs de leur charge pour le bien de l'État, selon les lois de l'honneur et de la probité. Cette première série de mesures rassurera les Français qui ne pensent qu'au salut de la Patrie. Prisonniers qui attendez encore dans les camps et vous préparez en silence à l'œuvre de restauration nationale, paysans de France qui faites la moisson dans des conditions particulièrement difficiles, habitants de la zone interdite qui mettez toute votre confiance dans l'intégrité de la France, ouvriers de nos banlieues privés de viande, de vin et de tabac et cependant si courageux, c'est à vous tous que je pense. C'est à vous que j'adresse ces paroles françaises. je sais, par métier, ce qu'est la victoire; je vois aujourd'hui ce qu'est la défaite. J'ai recueilli l'héritage d'une France blessée. Cet héritage, j'ai le devoir de le défendre, en maintenant vos aspirations et vos droits. En 1917. j'ai mis fin aux mutineries. En 1940, j'ai mis un terme a la déroute. Aujourd'hui c'est de vous-mêmes que je veux vous sauver. A mon âge, lorsqu'on fait à son pays le don de sa personne, il n'est plus de sacrifice auquel l'on veuille se dérober. Il n'est plus d'autres règles que celle du salut public. Rappelez-vous ceci : Un pays battu, s'il se divise, est un pays qui meurt. Un pays battu, S'il sait s'unir, est un pays qui renaît. Vive, la France! » Lundi 18, 13 heures, déclaration de décès de Charles CUGNIERE, natif de Gury (31/01/1874), cantonnier retraité du Service Vicinal, est décédé ce jour à 4 heures, rue de Bailly, , fils des défunts Charles CUGNIERE, et d’Estelle PECHON, époux de Eugénie LASANTE. Le déclarant est René BRUNEL, cultivateur, 51 ans. Certificat de décès de Charles CUGNIERE, fait par le docteur …. Mardi 19, Ce message du 18 courant, lu ce jour par Lucien ROMIER, Président de la Commission, au Conseil national. Deuxième session de la Commission de Réorganisation Administrative Organisation interne des Provinces : « Un cours d'une première session, la commission que vous présidez a procédé, conformément à la mission que je lui avais confiée, à l'établissement d'un projet d'ensemble de définition et de délimitation des provinces françaises. Depuis lors, pendant que le comité d'organisation professionnelle posait les bases de la Charte du Travail, deux autres commissions ont été convoquées. La première s'est occupée de l'adaptation de l'organisation municipale aux nécessités présentes. La seconde a fait une étude du projet de Constitution, au cours de laquelle le problème de la représentation départementale et régionale a été évoqué. Ce que je demande aujourd'hui à votre commission, c'est, tenant compte de tous ces travaux de me donner son avis sur l'organi-interne de cette unité territoriale et administrative que doit constituer la province dans la structure nouvelle de l'État. Sur le plan administratif, le cadre départemental sera respecté. Dans le domaine économique, tous les organismes existants, qui paraissent adaptés aux nécessités actuelles, seront maintenus. Suivant ces deux directives, la commission devra rechercher les moyens propres à faire de la province, un centre de coordination, d'information et d'action en vue de renforcer l'autorité de l'Étel d'accélérer les décisions et de susciter dans tous les domaines un renouveau de la vie régionale. A la tête de la province, dont le rôle est ainsi défini, sera placé un gouverneur, haut personnage représentant le Chef de l'État. C'est lui qui incarnera l'autorité. Son prestige sera incontesté. Son action personnelle s'exercera sur toute l'étendue de la circonscription provinciale dans laquelle il se déplacera fréquemment. En étudiant les attributions du gouverneur, ainsi que la composition de ses services, la commission ne devra pas perdre de vue que nous entrons dans un ordre nouveau, où le chef de la province doit gouverner, plus qu'intervenir lui-même dans l'administration. Le gouverneur devra donc grouper autour de lui, non pas des services administratifs, mais des collaborateurs peu nombreux et de qualité, dégagés des routines bureaucratiques, ayant le goût des responsabilités, l'esprit d'équipe et le sens profond de l'intérêt général. L'organisation administrative des régions doit être réalisée sans dépense nouvelle. Toute création d'emploi dans le cadre régional devra être compensée par une suppression correspondante dans le cadre des administrations centrales ou départementales. Auprès du gouverneur, un conseil, nommé sur sa proposition, doit se faire l'écho des forces spirituelles, morales, intellectuelles et économiques de la province. Ce conseil délibérera sur les affaires régionales, et chacun de ses membres donnera son avis motivé sur les propositions budgétaires du gouverneur et étudiera les projets d'emprunt qui pourraient être soumis à l'approbation du Gouvernement pour des travaux d'intérêt régional. Il répartira entre les départements les dépenses relatives à ces travaux. En aucun cas, il ne se transformera en assemblée politique. Autour de ces organes essentiels, gouverneur et assemblée, subsisteront et s'intensifieront les activités des groupements sociaux, professionnels, familiaux et légionnaires. Ainsi renaîtra dans le cadre de la province et sous l'impulsion du gouverneur, cette vie locale dont l'admirable diversité enrichira et élargira la vie nationale tout entière. C'est donc à une œuvre essentielle pour la reconstruction de l'État que j'associe votre commission en lui demandant de formuler sur le problème de l'organisation interne des provinces, toutes les suggestions qu'elle croira devoir me faire pour éclairer ma décision. » Discours a été prononcé à Ro par le Maréchal PETAIN devant MM. les Membres du Conseil d'État, réunis en Assemblée générale solennelle à l'occasion de la preste du serment : « MESSIEURS J'ai tenu à venir parmi vous, dès qui la lourde charge des affaires de l'Etat ni en a laissé la possibilité. Mon dés de vous connaître et de prendre contact avec vous était bien naturel, puisque vous êtes ni conseillers. Vous avez, à ce titre, mission de m'assister dans l'élaboration des projets lois, dans la rédaction des règlements, dans décision sur toutes les matières où je suis opportun de vous consulter. Le Conseil tiendra une grande place dans le régime que je veux instituer. Plus le chef, en effet, se sent seul à tête de l'État, plus est haute sa situation plus il éprouve le besoin de s'entourer de conseils. Il est entendu que le Chef doit être libre de sa décision. Mais, lorsqu'il a fait connaître ses intentions, il vous appartient de lui apporter les suggestions que vous croyez utiles, pour l'aider à choisir les matériaux, à les assembler harmonieusement, à jeter la lumière sur l'ensemble. Ma venue a aussi pour motif de recevoir votre serment. Depuis le jour où, par la force irrésistible des circonstances, plus encore. que par la volonté des hommes et surtout de moi-même, j lai été placé à la tête de l'État j'ai multiplié les appels au bon sens, à la raison, à la notion de l'intérêt publie. J'ai réclamé avec insistance le concours et la bonne volonté de tous les Français. Aujourd'hui, le temps des équivoques est passé. Il reste peut-être encore des insensés qui rêvent de je ne sais quel retour d'un régime dont ils étaient les profiteurs. Je suis sûr que la Révolution Nationale triomphera pour le plus grand bien la France, de l'Europe et du Monde. Quoi qu'il en soit, il faut se prononcer. On est avec moi ou contre moi, et cette pensée est surtout vraie pour les serviteurs de l'État, et d'abord pour vous qui êtes les premiers. Telle est la portée du serment que je suis venu entendre. La gravité du péril intérieur et extérieur rend plus affirmative que jamais ma résolution de m'appuyer sur tous les éléments sains du pays., rassurés par ma volonté de mettre le autres hors d'état de nuire. Je maintiendrai l'ordre matériel. Mais cet ordre ne suffit pas à satisfaire mes plus hantes et mes plus chères ambitions. Il me faut If concours cordial du pays. J'espère l'obtenir. Je veux rétablir la prospérité matérielle et j'y parviendrai, dès que l'horizon informationnel se sera éclairci. Je veux la répartition plus juste, plus humaine, plus fraternelle des produits du sol C'est l'œuvre la plus urgente. J'ai le souci de l'enfance, printemps de la nation. Je pense aux pères de famille, « ces grandi aventuriers des temps modernes », comme les a définis un sociologue. Ma sollicitude paternelle, qui s'étend à tous va d'une façon particulière à ceux qui s'usent aux besognes les plus ingrates pour la rémunération la plus modeste et la plus incertaine. Mais la réforme matérielle ne me satisfait pas. Je -veux par surcroît la réforme morale. Je veux assurer à mes compatriotes le réconfort de certitudes éternelles : la vertu, dont j 1) ose dire le nom démodé, la Patrie, la discipline, la famille et ses mœurs, la fierté, le droit et le devoir du travail. J'ai ressenti, plus amèrement peut-être que tout autre, la tristesse de l'abaissement de la Patrie, mais je connais aussi la possibilité des réactions de salut. J'ai multiplié, et je continuerai les multiplier, les contacts directs, non seulement avec de grands organismes comme le votre, mais avec le peuple lui-même, auquel je m'adresse directement, qui me parle sans intermédiaire. J’ausculte le cœur de la Nation et, en dépit des efforts des mauvais bergers, je le trouve sain. J'ai été heureux de constater que le sentiment de la liberté reste vivace dans l'esprit toujours fier du peuple français. Mais un peuple libre est celui où chacun est sujet de la loi et où la loi est plus puissante que tout le monde. C'est là le principe du régime que j'entends fonder et que j'édifie patiemment, au milieu de difficultés sans nombre. Après la paix, le premier besoin des peuples est l'ordre, l'ordre dans les choses dans les institutions, dans la rue, dans les esprit. Sans ordre, pas de prospérité, pas de libertés. La grandeur de votre mission vient de que vous êtes l'organe de la régularité dans l'administration et dans la gestion des services publics. Toute porte donc à croire que, dans la France de demain, le Conseil d’Etat, animé de l'esprit nouveau du régime, saura jouer son rôle. Messieurs, j'attends maintenant votre serment. » Samedi 23, HITLER décrète que tous les internés deviennent des otages. Lundi 25, le Préfet signal aux Maires que le cumul des allocations familiales avec majorations par enfants, accordées au titre de l’allocation aux réfugiés ou de l’allocation aux sinistrés est interdite. Que le Ministre, secrétaire d’Etat à l’Intérieur vient de décider que les prestations auxquelles peut prétendre pour leurs enfants, les familles bénéficiaires de l’allocation aux réfugiés ou l’allocation aux sinistrés, leur seront versées dorénavant par un seul organisme : le Service Départemental des Réfugiés et des Sinistrés. Ces dispositions sont en vigueur à partir du 1er septembre prochain. Mardi 26, message du Maréchal PETAIN aux prisonniers libérés enregistré à Vichy et diffusé à Compiègne ce jour même : « MES CHERS AMIS Le problème des prisonniers de guerre posait et se pose dans des conditions douloureuses et difficiles. Bien que la paix ne soit pas signée, le Chancelier Hitler n'a pas voulu, et je l'en remercie, que les hommes les plus douloureusement éprouvés, les plus chargés de famille, les anciens combattants de la guerre mondiale ou les catégories les plus essentielles à la reprise de la vie économique du pays, restent en captivité. Vous êtes donc libérés. La France vous attendait; vous l'avez retrouvée, différente sans doute de l'image que vous vous en faisiez. Ne cédez pas à un mouvement de découragement; ne vous laissez pas surtout surprendre par les propagandes adverses qui s'abattent sur notre pays. Il ne s'agit pas pour vous d'être pour ou contre quelqu'un; il s'agit d'être simplement et uniquement Français, de penser Français, de parler Français. Ce n'est qu'à cette condition que vous vous sauverez et que vous nous sauverez. Votre rôle, d'ailleurs, n'est pas terminé. Après quelques jours de repos, vous allez reprendre l'outil, l'outil professionnel comme l'outil national. Maniez-le avec intelligence et avec force. Vous m'avez suivi et vous m'avez fait confiance lorsque vous étiez en Allemagne. Vous me devez aujourd'hui votre concours et votre travail. Vous me devez mieux encore: c'est sur vous que je compte pour être l'aile marchante Xe du grand mouvement de redressement national, le véritable ciment de cette unité française que j'ai le devoir, de maintenir. Dans vos camps, vous avez pu, au milieu à de rudes épreuves, accumuler, dans la pureté de vos âmes, un merveilleux capital humain faites-lui rendre ses fruits. Le temps de votre captivité n'aura pas été perdu. Donc, mes amis, au travail, j'ai confiance en vous. » Mercredi 27, à 20 heures, Monsieur L. GOVAERT, ouvrier agricole, chez ses parents GOVAERT-CUGNIERE, à reçut un coup de pied de cheval dans un champ d’avoine de l’exploitation, le témoin de l’accident est Monsieur J. GOVAERT, son frère. Il a une fracture de l’humérus droit. Soigné à l’hôpital de Compiègne Samedi 30, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Madame A LEBOEUF-HAUET et Stéphane GAY. Dimanche 31, message du Maréchal PETAIN du premier anniversaire de la Légion française des Combattants : « LÉGIONNAIRES DE FRANCE ET D'OUTRE-MER Une année s'est écoulée depuis que je vous ai appelés à entreprendre à mes côtés la grande œuvre de rénovation française. Vous vous êtes comptés, organisés, hiérarchisés, selon les disciplines que vous avez pratiquées dans l'armée. Les fanions de vos sections sont la marque de cet idéal moral et spirituel au nom duquel vous menez le bon combat du travail régénérateur, dans vos familles et pour la Patrie. Je salue ceux qui sont aujourd'hui groupés autour de moi et ceux qui planent au-dessus de vos réunions lointaines. je salue le drapeau national de la Légion, que je confie à votre fervente dévotion. Les exemples que vous avez donnés depuis un an dans vos existences privées et dans votre participation à la vie publique, votre esprit d'entr'aide, votre zèle à " servir " loyalement auprès des représentants responsables du pouvoir central m'amènent à rechercher votre collaboration de plus en plus intime. Vous êtes les hommes fidèles sur lesquels nous entendons. Le Gouvernement, l'amiral Darlan et moi, nous appuyer. Ralliez à nous les hésitants et les mécontents qui, dans leur incompréhension de notre désastre et de ses conséquences, continuent à se maintenir dans les illusions du passé. Vous imposerez silence à leurs critiques sournoises ou tumultueuses. La France n'a qu'un Gouvernement, c'est celui que je dirige avec les collaborateurs de mon choix. Le Gouvernement n'a qu'une politique, c'est celle dont - conscient de mes engagements, soucieux de l'honneur et de l'intérêt français - je prends la responsabilité devant l'Histoire. Sur ces données, vous nous aiderez à main tenir le pays dans l'ordre et la concorde. Selon les instructions que nous adresserons à votre directoire, vous vous tiendrez, dans vos cités et vos campagnes, à la disposition des gouverneurs, résidents, préfets et sous-préfets pour faire régner partout l'esprit nouveau. Pour donner accès à ceux qui - sans avoir eu l'honneur d'être " combattants " comme vous - partagent votre foi et veulent participer à votre action salvatrice, il conviendra sans doute d'élargir votre cadre. Vous m'avez proposé, dans ce dessein, de vous appeler désormais « La Légion Française des Combattants et des Volontaires de la Révolution Nationale ». J'accepte ce titre nouveau qui accroîtra votre rayonnement. Combattants, légionnaires et volontaires, je vous adresse donc ce nouvel appel. Réalisez autour de vous le grand rassemblement des énergies françaises. Avec mon Gouvernement et pour lui, travaillez au grand jour, car votre activité pacifique et sociale ne saurait inquiéter personne. Le travail est la loi sacrée et fondamentale de la Révolution Nationale. »
Je vous souhaite à tous une bonne lecture...
Camille
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