65ème Bataillon de Chasseurs AlpinsBonsoir à tous,
ARCHIVES MILITAIRES : Service Historique de la Défense à Vincennes.
- Journal de marche et des opérations du 65ème BCA, SHD34N224
Il existe un historique de cette unité mais que nous n’avons pas pu consulté :
Historique du 65ème Bataillon de Chasseurs Alpins pendant la guerre 1939-1940 d’après le carnet de route d’un officier du bataillon avec une préface du Général de Corps d’Armée Gérodias, M. Leconte Imprimeur Editeur, Marseille 1941.
Nous emprunterons donc à Pierre Vasselle des extraits de son ouvrage «
Les combats de 1940 – 18 mai-9 juin – Haute Somme et Santerre », pour relater les combats que livra le 65e B.C.A. dans et autour de Nesle.
Cordialement
Eric Abadie
5 juin 1940«
A la demi-brigade de chasseurs alpins incombait le gros morceau, Nesle, cette petite ville de plus de deux mille habitants solidement rebâtie après 1918. Fallait-il y immobiliser un effectif important ?
C’est le 65e bataillon de chasseurs alpins sous les ordres du commandant Jankowitz, renforcé par le détachement du Génie du lieutenant Balenette, qui eut la mission d’organiser des points d’appui fermés et des barrages antichars dans cet important nœud de routes.
[…]
Le 65e B.C.A confia à la 1ère compagnie, commandée par le lieutenant Brunel, la défense du faubourg Saint-Nicolas, quartier nord de Nesle. La 3e compagnie du lieutenant Poilroux prit à sa charge le quartier sud avec deux sections et envoya les deux autres sections sous les ordres du lieutenant Barreau, au village d’Herly, à deux kilomètres à l’ouest. La 2e compagnie du lieutenant Benezit resta disponible. Un observatoire fut établi dans la partie nord de la ville, sous le toit d’une maison où furent placées au premier étage les mitrailleuses de la section du lieutenant Chevallier qui n’avait pu trouver d’autre emplacement lui donnant un champ de tir, et on organisa, au centre de la ville, un réduit armé d’un canon de 25. Le P.C. du chef de bataillon fut installé à l’abri des murs épais de la mairie, et à côté, le poste de secours dans les caves de l’hospice. La compagnie hors rang et l’échelon muletier étaient à Billancourt, petit village au sud de Nesle. De bonnes liaisons téléphoniques avaient été établies par la section de transmissions.
Cette organisation défensive réalisée par le 65e bataillon était couverte à l’ouest par le 25e bataillon qui avait ses points d’appui à Curchy, Hyencourt-le-Petit, Fonches,, Etalon et Liancourt-Fosse. A l’est, le 24e bataillon tenait Breuil, Moyencourt et Libermont. »
La journée du 5 reste relativement calme au niveau de la 6e demi-brigade (dont le 65e B.C.A.), disposée en profondeur. Ce sont surtout les unités de la 19e division et le 112e R.I.A. qui encaissent le choc de l’avancée ennemie. Seuls les éléments du 25e B.C.A. sur Fonches, Fonchette, Curchy et Liancourt-Fosse sont attaqués de flanc par les chars allemands.
«
Dans le secteur du 3e R.I.A. où l’ennemi avait réussi à progresser entre Voyennes et Offoy, le 65e a envoyé la section de mitrailleuses du lieutenant Hilpert en appui du 2e bataillon à Hombleux.
Mais l’action la plus importante du 65e, au cours de cette première journée de la bataille de la Somme, fut la contre-attaque de la 2e compagnie sous les ordres du lieutenant Bénézit en direction du bois de Dreslincourt pour dégager le groupe du 294e R.A.L.T. du capitaine Rossier. Débordé par les chars allemands il était sur le point de se replier. Malgré des barrages d’artillerie et des zones battues par des rafales de mitrailleuses, la compagnie, qui s’était scindée en deux fractions (lieutenants Bénézit et Liberotti), atteignit le bois à la tombée du jour. »
6 juin 1940Au cours de cette journée, les Allemands accentue leurs efforts pour faire tomber Nesle. En début de matinée (7 heures) la ville subit un violent tir d’artillerie qui cause de nombreux dégâts. Puis l’aviation ennemie entre en jeu. Trois vagues d’avions vont bombarder le bourg.
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Un premier bombardement alluma des incendies et provoqua des effondrements. Il y eut quinze hommes tués et de nombreux blessés. La partie sud de la ville avait été particulièrement atteinte.
Le deuxième bombardement, vers 13 heures, tua sept hommes à la section Valo et en blessa trois. […]
Le dernier bombardement, court mais violent, détermina encore, à la fin de l’après-midi, des destructions et de nombreux incendies. L’abri du mortier de 81 fut écrasé par une bombe, le sous-lieutenant Ollivier fut tué, un seul chasseur put se dégager ; le poste de commandement atteint également, s’était effondré, il fut transféré dans les caves de l’hospice où se trouvait le poste de secours, mais ces caves, quoique étayées, étaient ébranlées et menacées d’effondrement. Finalement poste de commandement et poste de secours s’installeront dans la crypte de l’église. Elle aussi sera touchée par une bombe mais le voûte résistera.
Sur un effectif de 400 combattants qui étaient, à Nesle, 36 hommes avaient été tués et une centaine blessés… »
La situation devient de plus en plus intenable. La 29e D.I.A. fléchit. Bien que l’ordre ne soit pas transmis une solution de repli est envisagé et mis en place. Le bataillon se scinde den deux groupements.
«
Le capitaine Leppert fut chargé d’établir une base de feu en arrière de Nesle, sur la rive sud de l’Ingon, pour que le bataillon à l’abri de cette base, puisse s’organiser, se défendre ou retraiter. Il prit sous ses ordres les trois sections revenues du bois de Dreslincourt, deux sections de la 3e compagnie revenues d’Herly, une section de la 1ère compagnie commandée par le lieutenant Fouque, renforcée par une section de mitrailleuses, un canon de 37 et un canon de 25.
[…]
Le restant du bataillon avec le commandant Jankowitz s’était palcé face au nord dans un chemin creux à centaines de mètres de Nesle sur les pentes descendant vers l’Ingon – éléments de la 1ère compagnie avec le lieutenant Brunel, de la 3e compagnie avec le lieutenant Julien, de la compagnie d’accompagnement avec le capitaine Dasaphy et le sous-lieutenant Chevallier.
Quand le mouvement de décrochage s’imposa, il fut couvert par le lieutenant Poilroux et la section du sergent chef Mathieu, mais lorsque ce détachement voulut à son tour se replier, il tomba dans une embuscade et fut capturé. »
Le 6 juin au soir le bataillon a déjà perdu 200 hommes. La nuit se passera sans que les deux groupements puissent se rejoindre.
Le 7 juin, la retraite a sonné. Elle se fera difficilement. Les Allemands sont maintenant partout et les éléments du 65e B.C.A., encore en état de se battre, devront se frayer un chemin de vive force afin d’éviter la capture.
Soldats du 65e B.C.A. décédés à NesleADROGUER Henri, né le 3 avril 1911 à Millas (Pyrénées-Orientales)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme).
ALQUIER Joseph Étienne Henri, né le 24 septembre 1912 à Coursan (Aude)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme).
ANRICH Jean Joseph Jacques, Caporal, né le 13 mars 1912 à Saint-Féliu d’Amont (Pyrénées-Orientales)
Mort pour la France le 4 juin 1940 à Nesle « enterré par explosion ».
ANTOINE Caporal Chef
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
Sans autres renseigenements
AURIOL Alfred Henri, né le 22 mars 1912 à Sorèze (Tarn)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
AURIOL Jean Louis, né le 25 mai 1914 à Laroque-de-Fa (Aude)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
BARTHEZ Roger Louis Marius, né le 10 juillet 1914 à Saint-Georges d’Orques (Hérault)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
BERGONSI François Isidore, né le 13 septembre 1913 à Propriano (Corse)
Mort pour la France le 10 juin 1940 à Nesle (Somme)
cette date de décès peut-elle être retenue ?BERNARD Frédéric Alphonse, né le 20 janvier 1911 à Tournon-sur-Rhône (Ardèche)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
BONIFAY Fernand Victor Marcel, né le 16 janvier 1912 à Le Beausset (Var)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
COMENGE Elie Joseph Michel, né le 28 avril 1912 à Canohès (Pyrénées-Orientales)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
ESTOUPIGNA Joseph Justin, né le 2 juin 1914 à Narbonne (Aude)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
Il figure sur le monument aux morts de Puichéric (Aude)
EUSTACHE Charles Guillaume, né le 19 août 1912 à Graville-Sainte-Honorine – Le Havre – (Seine-Maritime), 1ère Cie 2e Section, Matricule n° 2264 au recrutement de Toulon
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
Il figure sur le monument aux morts de La Seyne-sur-Mer (Var), voir MemorialGenWeb :
http://www.memorial-genweb.org/~memoria ... id=2389944FABRE Fernand, né le 1er avril 1911 à Roquebrune-sur-Argens (Var)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
GAMONET Charles Joseph, né le 15 mars 1914 à Arles (Bouches-du-Rhône), 3e Cie
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
JAMMET Marcel Pierre Baptiste, né le 29 août 1914 à Sète (Hérault)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
JONQUERES Michel André, né le 5 juin 1914 à Bages (Pyrénées-Orientales)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
LAURO Jean-Baptiste Thérésius, né le 20 avril 1912 à Nice (Alpes-Maritimes)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
MAURY Michel Vincent François, Sergent, né le 6 avril 1912 à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
NOGUÈS Marcel Antoine, né le 18 mars 1914 à Puicheric (Aude)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
OLLIVIER Yves Auguste Aimé Victor Marie, Lieutenant, né le 25 juillet 1913 à Nice (Alpes-Maritimes)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
PAQUET Roger Louis Baptiste, né le 9 avril 1912 à Limony (Ardèche)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
PHILIX Armand Adrien, né le 25 novembre 1912 à Saint-Maurice de Cazevieille (Gard)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
PIGNATEL Clairin Joseph, né le 14 juin 1912 à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
POURCHIEZ Marius Joseph, né le 15 avril 1913 à Rougiers (Var)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
RASTEGUE Célestin Germain Gabriel, né le 19 décembre 1921 à Le Val (Var)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
ROBERT Jean Serge, Sergent, né le 3 mars 1912 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
RUOCCO Philippe Marius, né le 1er avril 1915 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
SARDA Germain Auguste Marius Fernand, né le 7 avril 1914 à Puimisson (Hérault)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
Il est inhumé et figure sur le monument aux morts de Murviel-lès-Béziers (Hérault), voir MemorialGenWeb :
http://www.memorial-genweb.org/~memoria ... id=1654805SIGE André, né le 22 mars 1914 à Cessenon-sur-Orb (Hérault)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
Il est inhumé et figure sur le monument aux morts de Cessenon-sur-Orb (Hérault), voir MemorialGenWeb :
http://www.memorial-genweb.org/~memoria ... id=1408961TAILLER René Louis Albert, né le 12 juin 1917 à Générac (Gard)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
TANZY Robert, né le 28 mars 1915 à Nice (Alpes-Maritimes)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
TARDY Edmond Calixte, né le 28 octobre 1911 à Meynes (Gard)
Mort pour la France le 6 juin 1940 à Nesle (Somme)
Autre soldat du 65e B.C.A.
PAGES André Henri, né le 28 mai 1912 à Villeneuve-Minervois (Aude)
Mort pour la France le 7 juin 1940 à Billancourt (Somme)
Cordialement
Eric Abadie