Hors-ligne |
|
Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am Messages : 7140
Localisation : Somme
|
Bonjour à Tous, Ce post prolonge celui sur les SS employés à la citadelle d'Amiens lors des exhumations de résistants picards au lendemain de la Libération. viewtopic.php?f=39&t=1954et entend rendre hommage aux résistants fusillés en ce lieu. Cordialement Éric ABADIE Pièce jointe :
Citadelled'Amiens.jpg [ 679.55 Kio | Consulté 11679 fois ]
Voici la transcription d'une majeure partie de l'article paru dans Picardie Nouvelle le jeudi 7 septembre 1944. [...] Le commandement de la citadelle d'Amiens a été confié au lieutenant de réserve Darcy, qui assure le garde des prisonniers avec le concours d'une section de F.F.I. On sait qu'après le bombardement de la prison cellulaire de la route d'Albert, en février dernier, les autorités allemandes avaient transféré leurs prisonniers politiques à la citadelle àù ils étaient ligés dans un bâtiment transformé à cet effet et situé à peu près au milieu de l'ouvrage, non loin des locaux disciplinaires. Depuis que la Gestapo s'était installée à Amiens en 1940, et qu'elle avait fait comparaître de nombreux Français devant le tribunal militaire allemand, les exécutions avaient lieu dans l'un des fossés de la citadelle, côté ouest, en bordure du stand de tir établi par la Société des Anciens Sous-officiers, Caporaux et Soldats d'Amiens. Il y a une douzaine d'années. Trop souvent, hélas ! les habitants du voisinage avaient entendu impuissants, les salves mortelles dont les sinistres échos se répétaient douloureusement au fond des coeurs. Lorsque la citadelle fut prise, jeudi dernier (31 août 1944), deux habitants du quartier MM. Bocquet et Dourlens, pénétrèrent dans l'ouvrage et, en quête d'une découverte quelconque, en firent le tour. Derrière le bâtiment des locaux disciplinaires, leur attention fut attirée par le fait que le terrain rectangulaire situé entre ce bâtiment et la route donnant accès au glacis, était inégal ; creux et bosses alternaient indiquant à coup sûr que des terrassiers étaient passés par là. Cette découverte les intrigua au point qu'après accord avec M. Darcy, ils procédèrent, pendant toute la journée du samedi, à des sondages de cette partie de terrain. Ils acquirent finalement la certitude que des boîtes en bois avaient été enfouies à cet endroit. On découvre les cercueilsLundi matin, ils commencèrent des fouilles et, dans la matinée, ils mettaient à jour un premier cercueil. Un second suivit, puis un troisième et le soir, cinq cercueils avaient été exhumés. Ils contenaient les restes, plus ou moins bien conservés, de corps masculins. Mais, par suite de l'absence de papiers, toute identification fut impossible. Pièce jointe :
Citadelled'Amiens.2.jpg [ 636.9 Kio | Consulté 11676 fois ]
Les recherches reprirent mardi matin, menées par des prisonniers S.S. logés à la citadelle. Ces recherches permirent de retrouver six nouveaux cercueils. comme les autres, ceux-ci n'étaient nullement disposés en ordre ni à une profondeur identique : ils avaient été inhumés sans méthode et dans tous les sens. Mercredi, les prisonniers continuèrent leurs recherches ; un méthode de travail fut adoptée et, le soir, deux autres cercueils étaient dégagés. Quatre fusillés sont identifiésTous les corps contenus dans les cercueils furent examinés minutieusement par M. Marc Boucher, du Service de l'Identité Judiciaire, aidé par un volontaire, M. Fortuné Baudry, qui firent preuve, en l'occurrence d'un grand dévouement. Plusieurs parents de fusillés, alertés, s'étaient rendus sur place ; ils purent donner d'intéressants renseignements relatifs aux vêtements, aux dentitions, à certains objets trouvés dans les poches de sorte que, mercredi soir, quatre corps avaient pu être identifiés. Il s'agissait de ceux de : M. Victor Magnier, artisan-cimentier, demeurant chemin de l'Épinette, 217, à Amiens, fusillé le 1er avril 1942 ; M. Carrouaille, demeurant à Montagne-Fayel, fusillé le 19 janvier 1942 ; M. Maurice Garin, gendarme à la brigade de Moreuil, fusillé le 30 décembre 1941 ; M. Hubert Leclercq, fusillé le 1er avril 1942. D'autres cercueilsLes prisonniers allemands ont repris leurs travaux de recherche ce jeudi matin. Aucune partie de terrain ne restera inexplorée. Il semble bien, d'après les travaux de sondage préalablement exécutés, que d'autres cercueils sont encore sous terre. D'autres portions e terrain vont être explorées également, notamment aux abords immédiats de la prison politique où, par endroits, la terre paraît avoir été remuée à des périodes relativement proches. Mercredi après-midi, M. Fauconnet, commissaire central, M. Leclercq, commandant du corps urbain des gardiens de la paix, son adjoint, M. l'offocier de paix Ratel et M. André Blanchet, adjoint de l'inspecteur principal de la P.J., se sont rendus à la citadelle. Ils ont longuement et minutieusement examiné l'état du sol aussi bien sur la citadelle elle-même que dans les fossés voisins. Dans le fossé nord, près de l'ancienne butte de tir, ils ont fait d'intéressantes constations qui permettent de penser que des exécutions ont eu lieu dans ce fossé, en contre-bas de la porte sud et que des cercueils ont été enterrés à proximité. Les recherches vont être étendues de manière à ce que l'on soit fixé rapidement. L'état du sol semble indiquer que les inhumations remontent à plusieurs mois. D'ailleurs, les habitants des rues Montesquieu et des Boers et de la place Kruger, n'ont plus entendu de feu de salve depuis un bon moment, ce qui laisse croire qu'il n'y a pas eu d'exécution à la citadelle dans les jours qui ont précédé la retraite de l'ennemi. [...]
|
|