David,
Les mots ont un sens ! Une hypothèse (hypo + thèse) signifie « moins » qu'une « affirmation ». Il s'agit d'une proposition d'explication qui peut être discutée car la question qu'a le devoir de se poser tout historien est celle de la valeur historique des récits parvenus jusqu'à nous.
L'hypothèse dont nous parlons résulte d'un témoignage publié et jamais remis en cause à ma connaissance. L'auteur de l'hypothèse est identifié ; il s'agit du Commandant Hugues, commandant le GC II/5 en 1940. Les archives de l'unité sont disponibles au SHD (Service Historique de la Défense) à Vincennes. Quand au contenu du témoignage, il a été notamment publié en 1942 dans les Carnets de Patrouilles de Roland Tessier. Ce document vous a déjà été communiqué par ailleurs ... Je tiens à votre disposition un exemplaire. Ce site reprend ces éléments et mentionne de nombreuses sources et extrait :
http://dvole.free.fr/1940/houze.htmlL'examen de ce texte sourcé consiste à le confronter avec toutes les sources disponibles aujourd'hui relatant les combats autour de Besmé, à savoir les archives des différentes unités de la 87e DIA disponibles au SHD notamment. Il s'agit d'archives publiques dont la mise en ligne relève du SHD selon liste ci-dessous. Cette hypothèse est qualifiée de sérieuse dans la mesure où elle correspond à la personnalité connue du Lt Houzé (témoignage de ses camarades, dossier de l'intéressé) et au déroulement des combats autour de Besmé (JMO du 18e RTA notamment, voir pour la communication auprès de l'Amicale de l'unité). Nous pouvons examiner à votre convenance chacun de ces documents.
Toutes les sources connues coïncident avec cette hypothèse. C'est aussi au passage l'hypothèse officielle de l'Armée de l'Air ...
Aucune autre source peut-être, mais c'est mieux que pas de source du tout car qu'avons-nous en face de cette seule hypothèse sérieuse ?
Plusieurs récits très romancés et différents (une fois la balle qui tue l'aviateur est dans le front une autre fois dans le ventre, etc, le quel a votre préférence ?) dont LE témoin est inconnu ... Ceux qui ont publié ces récits (a priori Jean Gisclon en 1965 tout d'abord puis Jean Hallade et d'autres) n'ont sauf erreur jamais mentionné leurs sources malgré de nombreuses demandes dès cette époque. De qui provient ce récit ? Mystère.
Ce n'est faire insulte à personne que de relever que dès lors ces récits ne peuvent en l'état appartenir au registre historique en l'absence de source les rattachant au passé (1940). Le fait de recopier depuis 1965 un récit ne lui confère toujours pas de valeur historique quel qu'en soit le transcripteur.
Pour ce qui est ensuite de la valeur du contenu des récits en questions, comme Marc le relève à son tour, ces récits sont assez largement contredits par toutes les archives : unité, lieux, etc.
On ne saurait donc en l'état parler d'hypothèse.
Voici les JMO disponibles au SHD Vincennes :
- 87e DIA - Côte 32 N 348
- 9e Zouaves - Côte 34 N 249 - 8 à 13
- 17e Tirailleurs Algériens - Côte 34 N 274
- 18e Tirailleurs Algériens - Côte 34 N 275
- 87e RA - Côte 34 N 592 - 7 à 16
- 287e RALD - Côte 34 N 666 - 19 à 30
- 320e RACP - Côte 34 N 1118 - 6 à 12
- 87e GRDI - Côte 34 N 536 - 1 à 6
- 36e BCC - Côte 34 N 435 - 5 à 8
- 16e GRDI - Côte 34 N 522 - 4 à 8
Pouvez-vous nous faire partager les sources des auteurs ci-dessus à l'origine de leurs récits, que vous semblez tenir à défendre contre vents et marées (les habituels souvenirs échangés entre soldats et autres, c'est un peu court). Certains livres sont certes fort bien écrits et leurs auteurs tout à fait respectables, mais quels références avez-vous concernant cette "section" de dragons, la reprise de Besmé par les français le 6 juin 1940, ... Existe-t-il des recherches qui confirment ces récits ?
D'avance merci.
Cordialement
Gédé