Un hommage à Aimé Merchez
Une cérémonie en hommage à l'instituteur Aimé Merchez, martyr de la Résistance et assassiné par les Allemands le 29 avril 1945, a eu lieu au complexe sportif Serge-Domart. De nombreuses personnalités locales étaient présentes, dont André Sehet, historien des racines calcéennes. Patrick Lefint, adjoint au maire, a réalisé un tableau d'Aimé Merchez, qui sera installé à l'école.
Mort pour la France
Né le 20 janvier 1917 à Mazinghien, dans le Nord, le professeur a fait ses études à l'École normale d'Amiens pour devenir instituteur. Il a commencé à enseigner le 1er octobre 1940 à l'école primaire d'Ailly-sur-Somme. Parallèlement, il entre dans la résistance en 1941. Il distribue des tracts et des journaux clandestins. Il aide les parachutistes à se cacher et assure leur retour en Angleterre. Il pose et fait poser des mines et établit des fausses cartes d'identité. Cependant, Aimé Merchez a été arrêté à Amiens au cours d'un rendez-vous de résistants à la Hotoie, le 24 avril 1944, sans doute dénoncé. Il est incarcéré à la citadelle de la ville et déporté le 18 août 1944 à Buchenwald dans un wagon, où s'entassent des dizaines de personnes. Sur les 1249 déportés, seulement 653 reviendront en vie. Il est ensuite dirigé vers un Kommando où les détenus travaillent dans les mines de potasse. Le 11 avril 1945 devant l'avancée alliée, le camp est évacué et déplacé vers Althommatsch (Saxe). Le 19 avril, exténué, Aimé tombe de fatigue. Il est alors exécuté par les nazis qui, fous de rage, tirent dans la colonne de prisonniers à l'entrée d'Althommatsch, tuant 45 personnes. Il arbore la mention «Mort pour la France» et repose dans le cimetière Saint-Pierre d'Amiens. Le groupe scolaire d'Ailly-sur-Somme porte son nom, ainsi qu'une rue d'Amiens et figure sur la plaque commémorative de l'École normale de garçons d'Amiens.
Courrier picard, lundi 11 octobre 2021
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