Bonjour,
Je retrouve cette version de Jean Hallade (Dans le Ciel en Feu p. 216) de la découverte de la tombe du Lieutenant Houzé à Besmé.
Hélas, aucune source citée, pas la moindre vérification et encore un récit qui tend à ignorer la réalité des combats sur l'Ailette et accessoirement à présenter les allemands comme des vainqueurs très corrects ... comme s'y attache alors leur propagande.
Les archives nous apprennent bien sûr tout autre chose.
Tout d'abord, Besmé n'est pas évacué le 6 juin au soir, mais pris ferme par ferme la nuit précédente par le 124. Infanterie-Regiment de la 72. Infanterie-Division. Le village est défendu par une section du IIe bataillon du 18e RTA (87e DIA) ...
Les allemands ne trouvent donc pas le corps du pilote et l'enterrent encore moins au pied du Monument aux Morts. La population de retour d'exode trouvera les corps des soldats français là où ils sont tombés en juin et devra les enterrer.
Pour ce qui est du Lieutenant Houzé, sommairement enterré à l'entrée de Besmé, c'est une exception, il existe un acte d'exhumation daté de début 1941 et plusieurs témoignages concordants, qui contredisent le récit qui nous intéresse. Cet acte de l'Etat-Civil est établi en présence de Mr Piérrès de Besmé, qui découvre, plusieurs mois après les combats, le corps du pilote dans son jardin sous un métro (la baraque dont parle Jean Hallade).
C'est donc en 1941 et pas avant que la dépouille du Lt Houzé est transférée au pied du monument au Morts grâce à ses amis pilotes, son épouse et la commune de Besmé. La cérémonie a sans doute lieu au nez des allemands, présents comme partout, mais pour faire régner l'ordre nazi et rien d'autre.
A+
Pièce jointe :
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