Je vous invite à visionner le documentaire de Pierre Belet et Romain Fleury, « 14-18 Le scandale enterré », diffusé sur canal +.
A ne rater sous aucun prétexte.
Le reportage est d’une grande qualité et aborde le problème de la pollution engendrée par les munitions du premier conflit, munitions conventionnelles et chimiques. Le sujet est particulièrement tabou et même aujourd’hui encore « secret défense » quand il aborde le thème des munitions chimiques et qu’il pointe du doigt les manquements de la France vis-à-vis de l’OIAC (Convention d’interdiction des Armes chimiques). Le reportage est édifiant, mais ne peut qu’à peine aborder ce délicat sujet…
« Un documentaire français réalisé par Pierre Belet, Romain Fleury en 2014. Au cours de la Première Guerre mondiale, un milliard d'obus ont ravagé le sol français. Cent millions d'entre eux, qui n'ont pas explosé, polluent encore la terre. Ypérite, perchlorate, arsenic et métaux lourds, libérés en rouillant par les obus, imprègnent les nappes phréatiques et menacent la santé publique. Des stocks d'obus chimiques, produits en grand nombre dans les mois précédant l'armistice, ont été déversés en baie de Somme ou entreposés dans des forêts du centre de la France, où ils continuent insidieusement de nuire. Les pouvoirs publics mesurent-ils la gravité du problème ? Enquête sur l'un des derniers tabous de la Grande Guerre ».
Le sol français est truffé d'obus et de grenades de 14-18, et imprégné des substances toxiques qui en émanent encore. « On estime à 100 millions le nombre d'obus non explosés en France », indique la voix off. Ces armes contiennent du gaz moutarde, de l'arsenic ou du perchlorate qui se diffusent dans la nappe phréatique. Des tonnes d'arsenic dans une forêt près de Verdun, un champ semé d'obus en Normandie, des millions de grenades bourrées de métaux lourds au fond d'un lac près d'Angers... et aussi une décharge sauvage d'armes chimiques le long d'une route, en Auvergne, délimitée par un simple grillage. Les réalisateurs en font découvrir les images au responsable du centre de stockage d'armes chimiques de Suippes, stupéfait, et vont les porter jusqu'à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, à La Haye, où un responsable, qui l'ignorait aussi, appelle la France à « assumer ses responsabilités ».
Gros bémol de cette enquête : le chapitre consacré à Toulouse, où les réalisateurs font le lien entre trois incidents survenus sur la zone de l'ancienne poudrerie : l'explosion à la société de cartonnage Saica Pack en 2011 (causée par de la nitrocellulose de 14-18), le drame d'AZF (qui a causé 31 morts en 2001) et une troisième explosion méconnue du public, qui serait survenue dans la zone « quelques années plus tard » à cause d'explosifs de la Grande Guerre.
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