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MessagePublié : dim. juin 07, 2020 19:45 pm 
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Inscription : dim. août 30, 2009 19:40 pm
Messages : 180
Localisation : Beauvais
Bonjour.

Voici des courriers retrouvés aux archives du SHD dans les fonds privés. Il s'agit d'une personne (Charles Louis VELTZ) ayant une villa dans la région de Chantilly et qui écrit en septembre 1942 à Germaine L'Herbier-Montagnon pour lui donner les éléments en sa connaissance sur la chute du Bloch 152 n° 593. Son pilote ; le Capitaine MARECHAL sera retrouvé dans son avion.
Ce courrier indique le lieu de sépulture du Capitaine et un croquis indique le lieu du crash dans la rivière Oise.

Amicalement.

Laurent

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MessagePublié : ven. juin 12, 2020 18:26 pm 
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Inscription : jeu. sept. 27, 2007 22:28 pm
Messages : 3626
bonjour Laurent et merci.

Je connaissais cette archive, mais je l'avais découvert après la sortie de mon livre, voilà pourquoi je n'en n'avais pas parlé.


Pièces jointes :
Marechal Capitaine.jpg
Marechal Capitaine.jpg [ 10.61 Kio | Consulté 2882 fois ]

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MessagePublié : sam. avr. 24, 2021 11:34 am 
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Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
Messages : 7049
Localisation : Somme
J.O. du 17 septembre 1941 page 3982

SECRÉTARIAT D'ÉTAT A L'AVIATION

Nos 3792, 3793, 3791 et 3795. — Décrets portant nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur et concession de la médaille militaire à titre posthume.

Par décrets en date du 4 septembre 1941, rendus sur la proposition du secrétaire d'Etat à l'aviation, vu la déclaration du conseil de l'ordre de la Légion d'honneur, portant que les nominations des présents décrets sont laites en conformité des lois, décrets et règlements en vigueur, sont nommés dans l'ordre national de la Légion d'honneur, à titre posthume, les militaires dont les noms suivent:

LÉGION D'HONN'EUR
CHEVALIER

MARECHAL (Bernard-André-Louis), capitaine (active) du groupe d'aviation de chasse 1/1 : officier pilote complet à tous les points de vue, alliant de hautes qualités morales a une connaissance approfondie ces choses de l'aviation. Nouveau venu dans la chasse, a exécuté avec beaucoup d'allant dix-neuf missions de guerre comme équipier et chef de patrouille, au cours desquelles il a livré de nombreux combats. A trouvé une fin glorieuse, le 3 juin 1940, après avoir abattu un avion ennemi.



Cordialement
Eric Abadie


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MessagePublié : sam. avr. 24, 2021 20:18 pm 
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Inscription : jeu. sept. 27, 2007 22:28 pm
Messages : 3626
Quand je fais la visite du terrain des Aigles et que je raconte l'histoire du passage de l'armée de l'air française sur le terrain de Gouvieux-Chantilly, j'évoque toujours la journée du 3 juin 1940. Elle reflète tellement la guerre de ces aviateurs français : la désorganisation mais surtout le courage de ces pilotes qui n'ont jamais reculé devant la difficulté et le danger.

Voici ce que j'écrivais à propos de cette journée.

---------------------------------------------------
[b]
Le 3 juin
La triste journée.
[/b]

L’aube du 3 juin se lève dans une mati-née noyée de brume.
Les Allemands déclenchent l’ « Opération Paula ». L’ennemi assène sans tarder le coup de grâce à nos armées en précipitant dans une ruée générale ses divisions blindées contre les forces françaises étirées en longueur sur les fronts de la Somme et de la Champagne. Cette action massive est donc accompagnée d’un bombardement massif de la région parisienne. Les bombardiers sont accompagnés par des Me 109 et Me 110.
Déjà les 1er et 2 juin , de nombreuses formations de bombardiers avaient attaqué Marseille, la région lyonnaise et celle de Saint-Etienne.
Le déploiement en force de l’aviation allemande, aurait cependant pu être contrer. Depuis plusieurs jours (le 23 mai), des renseignements de source sûre de plus en plus précis ont informé le haut Commandement des préparatifs de cette attaque. Les derniers renseignements annonçaient l’imminence.
Le Commandement de l’Air français, utilisant au mieux les faibles moyens dont il dispose pour parer à ce danger, a pris ces dispositions pour permettre au maximum d’unités de chasse d’intercepter les bombardiers à l’aller et au retour. (La note de service du 30 mai en fait partie.)
Les dispositifs de chasse prévus doivent être mis en l’air et gagner leurs secteurs d’attente dès le reçu du message suivant : « Exécuter mission Tapir » (Tapir est le nom conventionnel du Groupement de Chasse 23). Le Groupement de Chasse 21, du Général Pinsard, a la charge de l’interception sur l’objectif. Il est renforcé par le Groupement de Chasse 23, du Général Romatet. Le message sera envoyé par un poste de guet mis en place sur le haut de la tour Eiffel.
Au G.C. I/1 en alerte renforcée sur le terrain des Aigles, la couverture du terrain et de la région de Chantilly - Creil - Pont-Saint-Maxence est assurée en permanence, de 5 heures 30 à 6 heures 30 par les patrouilles du groupe.
Le temps est devenu magnifiquement beau.
Une patrouille triple de renfort du G.C. II/9, commandée par le Capitaine Canel, s’est posée sur le terrain. Elle attend les ordres.
Tout est calme.
A 12 heures 55, le Commandant du Groupement 21 prescrit au G.C. I/1 de couvrir les nœuds ferroviaires de 13 heures à 14 heures 15 et, s’il y a assez d’essence, jusqu’à 14 heures 30. Tous renseignements seront acheminés instantanément sur l’axe Pont-Saint-Maxence - Cires-les-Mello. Les patrouilles se tiendront à 3.000 mètres ou au plafond.
La patrouille double légère du Capitaine Coutaud, du Caporal Pipa, du Sous-Lieutenant Rossigneux et du SergentLe Provost décolle.

« Exécuter mission Tapir »


A 13 heures 20, alerte générale donnée par le message conventionnel. Mais il:est déjà trop tard. Le bombardement de Paris commence Ordre est donné aussitôt à toutes les patrouilles disponibles de décoller d’extrême urgence.
Une à une, elles prennent l’air. Tout d’abord la patrouille triple du G.C. II/9, commandée par le Capitaine Canel (Lieutenant Daval, Adjudant Rebiere, Sergents Mairesse, Sibiril, Leschi, Le-page, Bally et Duboz). Puis c’est au tour d’une patrouille double du G.C. I/1 de la 2ème escadrille, commandée par l’Adjudant-chef Delegay, avec le Lieu-tenant Michel, les Sergents-chef Starke et Morel, le Sergent Dubost et le Capo-ral Postolka.
L’instant d’après, c’est une patrouiile légère de la 1ère escadrille qui part à son tour, avec le Sergent-chef Teillet et le Caporal Novacek ; enfin deux patrouilles simples : le Capitaine Garde, et les Lieutenants Manfroy et Kral ; les Lieutenants Legentil et Trébod et le Capitaine Maréchal .
Tous les avions stationnés sur le terrain ont décollé : vingt-sept appareils sont en l’air. (Pour contrer le raid alle-mand, c’est environ moins de trois cent avions que l’Armée de l’Air peut en-voyer.) (1)
La première patrouille qui prend contact est celle du Capitaine Coutaud déjà en place. Alertée à 13 heures 15 par les obus de la D.C.A. qui explosent au-dessus de Beaumont, elle se porte sur ce point. Quinze bombardiers sont aperçus, fortement protégés. Se sentant en position défavorable, la patrouille dégage et prend de l’altitude en se dirigeant vers Paris. Attaquée à ce moment par les Me 109 de protection, elle est dans l’obligation de dégager et reprend de l’altitude. Elle est à nouveau interceptée par des Messerschmitt. De nombreux autres chasseurs la survolent. A 14 heures, la patrouille atterrit, sur un ordre radiophonique. Cela ne sert à rien de continuer, l’ennemi est beaucoup trop nombreux. Il est préférable de se re-grouper.
Les patrouilles de la 2ème esca-drille manœuvrent pour prendre de l’altitude mais elles ne peuvent attaquer, neutralisées à chaque fois par la protection adverse.
Les chasseurs allemands n’accrochent à fond que lorsque les bombardiers sont immédiatement menacés. Il est visible que l’ennemi ne re-cherche en cette occasion aucune victoire facile, mais qu’il a l’ordre de se consacrer exactement à sa mission de protection.
La patrouille triple du G.C. II/9 s’est portée résolument à l’attaque des bombardiers mais a été prise à partie avant même d’avoir pu les approcher à distance de tir efficace. L’avion de son chef est en feu. Le Capitaine Canel saute en parachute, cruellement brûlé. Le Lieutenant Daval, les Sergents Mai-resse, Bailly et Sibiril tombent au Champ d’honneur. Le Sergent Lepage ramène au sol son avion désemparé.
Le Sergent-chef Teillet, parti en patrouille avec le Caporal Novacek nous raconte sa sortie, ainsi que celle de patrouille emmenée par le Capitaine Maréchal. A 13 heures 25, ils rencontrent la colonne ennemie.

Extrait du journal du Sergent-chef Teillet : Je décolle avec le Caporal Novacek et essaye de me joindre aux patrouilles de la 2ème escadrille. Nous apercevons de nombreux éclatements de la D.C.A. au-dessus de Paris puis un défilé de plu-sieurs centaines de bombardiers qui volent à 5.000 mètres. Ils sont protégés par des formations compactes de Me 110. Au-dessus patrouillent des Me 109. Nous manœuvrons pour attaquer la queue de la colonne mais en approchant des H 111 nous sommes attaqués par des 109. Le Caporal Novacek part en vrille, suivit d’un 109 qui le tire. Je dé-gage mon coéquipier mais je suis attaqué par 7 Me 109 qui me forcent à fuir dans les nuages. Je reparait au-dessus des nuages à Luzarches mais 8 Me 109 m’obligent à une nouvelle fuite. A la troisième tentative je ressort au-dessus de Nanteuil et j’aperçois 8 avions qui tournent à l’Est. Je les prends pour des amis et je m’approche. deux appareils viennent à ma rencontre. Ce sont des Me 109. Le combat tournoyant s’engage mais les 6 autres viennent à la rescousse. Une troisième fois, je suis obligé de lâcher prise. Je suis poursuivi à travers les nuages et en rase mottes sur la forêt jusqu’à Senlis.
La patrouille du Capitaine Ma-réchal, des Lieutenants Legentil et Trébod décolle la dernière. Elle est surprise à 4.000 mètres par des Me 109. Le Lieutenant Legentil est abattu en flammes. Sa cabine est fermée et il descend jusqu’à 200 mètres avant de pou-voir sauter en parachute. Il se pose près de Senlis. Le Lieutenant Trébod est tué. Il percute le sol avec son avion à Boran. Le Capitaine Maréchal prend en pour-suite l’avion qui l’a tiré. Ils passent en rase mottes sur le terrain. Le Me 109 est abattu sur Fleurine. Mais deux nouveaux 109 prennent à partie Le Capitaine Maréchal et l’abattent dans l’Oise à Saint-Leu-d’Esserent. Le Lieutenant Legentil grièvement blessé est transporté à l’hôpital de Senlis.
Bilan : 2 tués, 1 brulé , 3 avions détruits.


Pour la patrouille du Capitaine Maréchal le hasard est tragique. Avec le Lieutenant Trébod, ils devaient décoller en même temps que la première patrouille. Mais quelques instants avant midi, le Commandant Rozanoff, D’un autre Groupe de Chasse, qui allait chercher un Me 109, en état de vol, abattu dans les lignes françaises, était de passage à Chantilly. C’était un de leur excellent camarade. Ils leur à dons été permis de profiter de celui-ci. Remplacés par d’autres pilotes dans la patrouille, ils sont donc restés au terrain, en étant toutes fois disponibles. Pour le Lieutenant Legentil, il était exempté de vol pour raisons médicales.
Suite à l’alerte générale et à la peur de voir le terrain bombardé, ordre a été donné de faire décoller tous les avions disponibles. C’est ainsi que Le Capi-taine Maréchal et les Lieutenants Le-gentil et Trébod décollent. Quittant le sol chacun leur tour, ils devaient se re-former en vol. Malheureusement, une formation d’une dizaine de Me 109 revenant déjà de leur mission de protec-tion tombe sur la patrouille à peine re-formée. On connait la suite racontée par le Sergent-chef Teillet. Le Lieutenant Trébod a été retrouvé à Boran avec un corps meurtri et décapité. Le Capitaine Maréchal a été apperçu par un officier d’une compagnie de sapeurs camntonné à Saint-Leu-d’esserent. Il a vu l’avion du Capitaine passé à basse altitude et disparaître en direction de l’Oise. Cet officier a retrouvé des traces de l’avion, une pale d’hélice et des débris humains. Il a pu ramasser des papiers flottants sur l’eau (une feuille de solde et une lettre au nom du Capitaine Maréchal. Cet officier a déclaré avoir vu l’avion du Capitaine, avant sa chute, poursuivant un Me 109 et l’abattant dans le vélo-drome de Creil.
Le Lieutenant Legentil est le seul rescapé de cette patrouille malchancheuse. Ayant à peine décollé, il fut surpris par les rafales des Me 109. Son avion a pris feu immédiatement. Il eut les mains et le visage brulés, ce qui l’empêcha d’ouvrir son parachute rapidement.
Les pilotes qui ont eu la chance de se dégager au cours de leur différentes sorties atterrissent à Chantilly. Les pleins sont hâtivement refaits. La journée n’est pas encore terminée. A 16 heures 05, le Groupement 21 prévient le groupe qu’il faut s’attendre à l’arrivée d’une nouvelle vague de bombardement sur Paris. Les pilotes se préparent à re-partir.
Conscient des échecs de la jour-née et des pertes subies, en partie imputables au décollage tardif de nos patrouilles, le commandant du G.C. I/1 téléphone au Groupement 21. Il pro-pose de faire prendre l’air aux patrouilles pour leur assurer la supériorité de l’altitude. Mais la proposition est rejetée par le commandemennt du Groupement 21.
Il n’y aura pas d’autres raid allemand dans l’après-midi. La journée se termine avec un décompte final très dur pour le groupe et ses hommes. C’est une journée de deuil. Autour du terrain, huit Bloch 152 (dont cinq du G.C. II/9) se sont écrasés. Un seul avion allemand a partagé leur sort. C’est une faible compensation pour d’aussi lourdes pertes. Il ne plus aux pilotes qu’un espoir incertain de venger leurs camarades morts.
Les résultats des combats de ce 3 juin font ressortir, avec les pertes terriblement inégales qui en ont été la con-séquence, le danger, pour ne pas dire l’inutilité, d’attaquer de très grosses formations de bombardiers fortement protégées et possédant, avant même le décollage des chasseurs, la supériorité de l’altitude.
Les pilotes du groupe considèrent que de telles attaques sont difficiles et qu’elles ne peuvent être entre-prises que par des petits groupes de chasseurs ayant pris de l’altitude à l’écart de l’ennemi et opérant en section de harcèlement.
Avec un appareil comme le Bloch, piquant mal, handicapé par une vitesse inférieure et le fonctionnement incertain de son armement à haute altitude, ces tentatives ne pouvaient que coûter fort cher.

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MessagePublié : dim. avr. 25, 2021 12:52 pm 
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Inscription : jeu. sept. 27, 2007 22:28 pm
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Voir aussi sujet d'Eric Abadie, concernant le sergent Bally du GC 2/9 : viewtopic.php?f=4&t=3911

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