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Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am Messages : 7122
Localisation : Somme
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Nicolas BERNARD a écrit : Est ce que quelqu'un a déjà consulté les journaux d'époques pour relever ce qui en était dit ? A+ UNE BOMBE EXPLOSE A LA SOLDATENHEIMDans la soirée de jeudi*, à 21 h. 17, un engin de très grande puissante a fait explosion contre la devanture de la "Soldatenheim", au "Royal", rue des Trois-Cailloux, alors que l'établissement était occupé par des militaires et des employés des troupes d'occupation. Fort heureusement, il n'y eut que des blessés légers. Des recherches ont immédiatement été entreprises pour retrouver l'auteur de ce criminel attentat. Elles sont menées par la police, la gendarmerie, la police spéciale, la brigade mobile et la Feldgendarmerie. * jeudi 24 décembre 1942=============================== AVIS AUX HABITANTSLa Mairie nous communique : A la suite de l'attentat qui a été commis le 24 courant au Soldatenheim, les Autorités d'occupation on prescrit, entres autres, les mesures suivantes : 1° les heures de couvre-feu dans la ville d'Amiens sont fixées de 19 HEURES à 6 HEURES ; 2° les cafés, débits de boissons, bars, salles de spectacles et en général tous les établissements recevant du public seront fermés à 18 h. 30 ; 3° la garde des immeubles ci-après désignés est assurée d'une façon permanente par la police qui sera renforcée pendant les heures d'obscurcissement, c'est à dire de 17 heures à 8 heures, par des hommes de 18 à 50 ans pris parmi la population civile sur les listes établies pour la délivrance des cartes de rationnement : Soldatenheim, rue des trois-Cailloux : 2 hommes, Soldatenheim, rue Saint-Fuscien : 2 hommes, l'Hôtel de l'Univers, rue de Noyon : 2 hommes, Sainte-Famille, place Alphonse-Fiquet : 2 hommes, rue de la République, n° 46 : 2 hommes, Immeuble de M. de Berny rue Victor-Hugo : 1 homme. Cette garde commence aujourd'hui à 17 heures.En sont seuls exempts les personnels des services des eaux, du gaz, de l'électricité et de la S.N.C.F. Le Progrès de la Somme, numéro 22853, 27 - 28 décembre 1942 ========================================= LE NOUVEAU SERVICE DE SURVEILLANCEVoici le texte de l'arrêté que le Maire d'Amiens a pris : Vu les ordres des Autorités d'occupation en date du 25 décembre courant prescrivant qu'à la suite d'un attentat commis à l'aide d'explosifs, le 24 dudit mois, au Soldatenheim, rue des Trois-Cailloux une surveillance sera exercée, jusqu'à nouvel ordre, par le service de la police renforcé pendant les heures d'obscurcissement, c'est à dire de 17 heures à 8 heures, par des habitants d'Amiens ; Article premier. - La surveillance sera assurée concurremment avec le service de police, à partir du samedi 26 décembre, à 17 heures, de la façon suivante aux endroits ci-après, par les hommes âgés de 18 à 50 ans qui seront désignés par l'ordre alphabétique sur les listes établies en vue de la distribution des cartes de rationnement :
Soldatenheim, rue des trois-Cailloux : 2 hommes, Soldatenheim, rue Saint-Fuscien n° 427 : 2 hommes, l'Hôtel de l'Univers, rue de Noyon : 2 hommes, Sainte-Famille, place Alphonse-Fiquet : 2 hommes, Rue de la République, n° 46 : 2 hommes, Immeuble rue Victor-Hugo n° 36 : 1 homme. Article 2. - La durée des gardes sera de 3 heures, de 17 à 20 heures, et de 2 heures, de 20 heures à 8 heures. Article 3. - Elle sera assurée, même en cas d'alerte aérienne, d'une manière permanente ; il est interdit aux personnes de garde de quitter le poste qui leur a été assigné, avant l'arrivée de leurs remplaçants. Article 4. - Les hommes désignés pour la surveillance devront être porteurs d'un brassard blanc, qui leur sera remis par les soins de M. le Commissaire central de la police. Le port de ce brassard est obligatoire, non seulement sur les lieux où sera montée la garde mais également pour s'y rendre et pour regagner le domicile. Dès le service terminé, et au plus tard le lendemain avant 14 heures, le brassard sera déposé au commissariat central (à l'Hôtel de Ville). Le brassard ne doit servir qu'aux personnes requises dans les conditions fixées ci-dessus, la responsabilité des détenteurs étant engagée en cas de perte ou d'attribution à des personnes étrangères au service dont il s'agit. Article 5. - tout homme se refusant une première fois à obéir à un ordre de service lui enjoignant de prendre son tour de garde devra, le lendemain, assurer une permanence dont la durée sera doublée, sans préjudice des poursuites judiciaires dont il fera l'objet. Les personnes dont l'état de santé ne leur permettrait pas d'assurer la garde devront pourvoir elles-mêmes à leur remplacement et aviser, sans retard, le Commissariat central de police. Le Progrès de la Somme, numéro 22854, 29 décembre 1942 A noter que le premier article mentionné minimise à outrance le bilan des victimes : "il n'y eut que des blessés légers" alors que la réalité était tout autre.Cordialement Eric Abadie
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