5 juin 1940 (secteur du 56e régiment d'infanterie)
A Dury, dans le secteur du 56e, les obus tombent sur le village et aussi sur la région avoisinante, à l'Est, à l'Ouest et vers l'arrière. Cette action d'artillerie d'une grande ampleur indique nettement les intentions de l'ennemi. Dans le secteur du Petit-Cagny, les positions tenues par le 1er bataillon du 56e subissent "un effroyable bombardement" par projectiles de tous calibres. Un combattant de 1914-18 s'écrie :" Celà ressemble à l'autre guerre sous les forts de Verdun." Pilonné par les 105 et les 150, Saint-Fuscien disparaît dans la fumée et Cagny à l'extrémité du secteur de la 16e D.I., reçoit également un grand nombre de d'obus. in Pierre Vasselle - la bataille au sud d'Amiens, page 107.
(page 109 et suivantes) Sous secteur du centre (56e R.I.). - Dès 3 heurs du matin, devant Dury, quelques chars ont tâté les points d'appui, sans insister [...] Première tentative des Allemands contre Dury. - Dès 4 h. 15, l'une des sections de la 9e compagnie du 56e, celle du lieutenant Gruère, qui se trouve aux lisières nord-est de Dury, a subi l'assaut de L'ennemi, mais le lieutenant Gruère et ses hommes ont eu le sang-froid de laisser approcher les Allemands et de n'ouvrir le feu qu'à trois cents mètres. Surpris par la violence de notre tir, l'ennemi a reflué en laissant de nombreux morts sur le terrain. Pourchassé par nos V. B. et les projectiles du mortier de 60,il ne fera plus aucune tentative de grande envergure, au cours de la matinée sur le front tenu par la 9e compagnie. Son effort va porter à l'ouest de la route nationale où de 6 à 7 heures, la poussée s'accentue sur la 10e compagnie commandée par le lieutenant Faton. [...] L'ennemi attaque [...]. Le choc est rude, car l'attaque est menée avec des effectifs importants. Les Allemands au coude à coude, en poussant des cris sauvages, s'efforcent à tout prix d'enlever la position. Dès le début de l'action, le lieutenant Faton qui combat à la tête de la 1ère section, est blessé(le lieutenant Faton est mort des suites de ses blessures). Le sergent-chef Tatu, son sous-officier adjoint, prend le commandement de la section. L'ennemi s'infiltre dans les jardins des chalets. Deux groupes de la section Tatu, celui de Bruneau et celui de Desseigne, bien retranchés derrière un mur, l'arrêtent et lui infligent des pertes sérieuses. Cependant les Allemands parviennent à passer entre la lisière des jardins et le bois du Crocq (Chemin des foulons). Ce mouvement est particulièrement dangereux pour la 1ère section, qui risque d'être prise à revers. Le capitaine Canet, voulant éviter à tout prix l'encerclement des défenseurs des chalets , décide d'envoyer en renfort la 4e section de l'aspirant Calvet, maintenue jusque là en réserve dans le parc du château. Dès que l'aspirant Calvet et ses hommes se furent engagés dans le bois du Crocq, ils eurent la désagréable surprise d'y rencontrer des éléments ennemis isolés, perchés sur les arbres. Les voltigeurs ouvrirent le feu et les neutralisèrent. La progression fut ensuite assez facile. . [...] La section Calvet parvint finalement par rejoindre, par bonds successifs, le sergent-chef Tatu et ses hommes qui luttaient toujours courageusement. Grâce à l'intervention de la section Calvet, le danger de ce côté fut conjuré, l'encerclement évité. op. cit. page 110
Louis Alix FATON Mort pour la France le 18 juin 1940 à Chalon-sur-Saône, (Saône-et-Loire) Né le 20 octobre 1915 à Frébains (Jura, France) 24 ans, 7 mois et 29 jours 56e régiment d'infanterie (56e RI) Mort pour la France blessures de guerre
J.O. du 15 mai 1942 page 1779 Légion d'Honneur pour Chevalier : CANET (Jean), capitaine au 56e rég. d'infanterie : officier énergique et brave. Chargé avec deux compagnies de la défense de Dury-lès-Amiens, a remarquablement rempli sa mission. Le 5 juin 1940, a repoussé une violente attaque puissamment appuyée par des engins blindés, détruisant sept chars et deux automitrailleuses et contraignant l'ennemi à se replier au bout de huit heures d'efforts infructueux. Contraint, par une nouvelle attaque, d'abandonner les lisières du village, a mené la lutte pied à pied dans un combat de rues, puis, encerclé dans le château, a résisté pendant trente-six 'heures, ne déposant les armes qu'après épuisement des munitions.
à suivre...
Cordialement Eric Abadie
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