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 Sujet du message : 101e RALA
MessagePublié : mer. août 07, 2013 19:51 pm 
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Bonjour à Tous,

J'effectue des recherches sur le parcours de mon grand-père pendant la campagne de France et notamment dans la Somme et l'Oise. Voici les éléments en ma possession d'après ses papiers et notamment son livret militaire :
Mon grand-père Jacques Maurice Régnier fut affecté au centre de mobilisation d'artillerie n°1 de Douai (CMA 1)le 16 août 1939 et incorporé au 101e RALA le 27 août 1939. Ce régiment était rattaché au 1er corps d'armée motorisée et à la 7ème armée (Commandée successivement par le général Giraud en Hollande et Belgique puis par le général Frère).
Il y est employé comme chargeur à la 1ère batterie,1er groupe. Il termine au grade de caporal. D'après son livret militaire, il prend part avec le régiment aux campagnes de Belgique, Somme, Oise, Loire, Cher.
Il est démobilisé le 5 août 1940 à Thiviers (Dordogne) et rentre dans son foyer à Aniche (nord).
Il bénéficie d'une citation à l'ordre du régiment (n° 22 du 30 juin 1940) signée du chef d'Escadron René Tramier commandant le 101e RAL.
La citation comporte l'attribution de la croix de Guerre avec étoile de Bronze.
Sur une carte michelin n°53 des années 60 il a entouré semble-t-il les lieux où il a stationné en 1940 pendant la guerre : Longueau, Thézy-Glimont, Hailles, Cayeux-en-Santerre, Rosières-en-Santerre (marqué d'une croix?), Chaulnes et surtout Omiécourt entouré plusieurs fois et écrit 2 fois sur la page de garde. D'après ce que j'ai pu lire sur le forum, il y a eu des combats violents dans ce village le 5 juin 1940. Je voudrais savoir à quelle unité allemande son régiment s'est heurtée et quel fut ensuite le parcours de se régiment jusqu'au 25 juin 1940 ?


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 Sujet du message : Re: 101e RALA
MessagePublié : mer. avr. 29, 2020 17:05 pm 
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101e régiment d'artillerie lourde

Formé le 27 août 1939, le régiment est rattaché au 1er Corps d'Armée Motorisé en 1939-1940.
Ier groupe 105 L 1936, IIe groupe de 105 L 1913 et IIIe groupe de 155 GPF

J.O. du 21 avril 1941 page 1715

Article unique. — Sont inscrits au tableau spécial de la médaille militaire les militaires dont les noms suivent :

(Pour prendre rang du 28 décembre 1940.)

DARTOIS (Louis), maître pointeur au 101e régiment d'artillerie : maître pointeur remarquable de sang-froid ayant contribué par la précision de son tir à arrêter trois attaques de chars ennemis. A été grièvement blessé, le 5 juin 1940, à Hyencourt-le-Grand, en tentant d'atteindre le poste de commandement du groupe après avoir épuisé ses munitions, en ripostant au mousqueton à un feu violent d'infanterie ennemie. Amputé de la cuisse droite.

GRARD (Albert), canonnier au 101e régiment d'artillerie : canonnier plein d'allant, volontaire pour les missions dangereuses. A été grièvement blessé, le 5 juin 1940, à Omiécourt au cours d'un tir contre les chars ennemis. Amputé de la jambe gauche


Cordialement
Eric ABADIE


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 Sujet du message : Re: 101e RALA
MessagePublié : mer. avr. 29, 2020 17:16 pm 
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101e régiment d'artillerie lourde

Omiécourt - 5 juin 1940

J.O. du 12 septembre 1941 page 3907
Médaille militaire
BRIDOUX (René), brigadier au 101e régiment d'artillerie : gradé courageux. A été grièvement blessé par éclat d'obus, le 5 juin 1940, alors qu'il travaillait à la réfection de lignes téléphoniques à Omiécourt. Amputé de la cuisse gauche.


J.O. du 3 juillet 1941 page 2789
nomination dans la Légion d'Honneur
101e régiment d'artillerie lourde

DUJARDIN (Henri-Marie-Joseph), lieutenant de réserve : officier possédant au plus haut degré le sentiment du devoir. Le 5 juin 1940, sa batterie étant attaquée à courte distance par des chars ennemis, a coopéré personnellement au service des pièces et au transport des munitions sous un feu très violent. A détruit quatre chars et est tombé mortellement blessé au moment où il venait de tirer lui-même les derniers obus de ses approvisionnements. A été cité.

(Mémoire des Hommes)
Henri Marie Joseph DUJARDIN
Mort pour la France le 5 juin 1940 à Omiécourt, (Somme)
Né le 7 janvier 1914 à Lille (Nord)
Unité : 101e RAL
Mention : Mort pour la France


Cordialement
Eric ABADIE


Pièces jointes :
101e RALA DUJARDIN.jpg
101e RALA DUJARDIN.jpg [ 30.09 Kio | Consulté 184 fois ]
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 Sujet du message : Re: 101e RALA
MessagePublié : mer. avr. 29, 2020 17:49 pm 
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voir aussi le sujet sur le 101e RALA à Fresnoy-les-Roye
viewtopic.php?f=36&t=2130&hilit=omi%C3%A9court


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 Sujet du message : Re: 101e RALA
MessagePublié : mer. avr. 29, 2020 18:54 pm 
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101e régiment d'artillerie lourde

Chef d'escadron René TRAMIER

Le 14 février 1940, il rejoint le 101ème R.A.L. Affecté dans un premier temps au 1er Groupe, il prend le commandement du Régiment le 14 mars 140.

Le texte de la citation à l’ordre de l’Armée en date du 9 juin 1941, signée par le Général HUNTZIGER, Commandant en Chef des Forces Terrestres, Secrétaire d’État à la Guerre, rend témoignage du comportement exemplaire du Chef d’Escadron René TRAMIER, à la tête de son Régiment jusqu’au 25 juin 1940, date de la signature de l’armistice :

"Officier supérieur, courageux et énergique. A obtenu de son régiment un rendement remarquable dans la région des boucles de l’Escaut en mai 1940, puis sur la Somme et sur la Nonette en juin. S’est dépensé en particulier sans compter, au cours de la bataille de la Somme, contribuant largement, grâce à l’esprit de sacrifice de son 2ème Groupe, à arrêter pendant 48 heures la progression de l’ennemi, lui détruisant de nombreux engins blindés. Pris sous le feu de l’aviation de bombardement et encerclé par des chars ennemis, dans son poste de commandement de Fresnoy-les-Roye, pendant toute la journée du 5 juin, a continué à diriger par radio, avec maîtrise, l’action de ses groupes, ne se repliant que sur ordre, au cours de la nuit du 5 au 6 juin. Engagé à nouveau à plusieurs reprises, pendant la retraite, dans des circonstances périlleuses, a parfaitement rempli les missions qui lui étaient confiées. A réussi à ramener au complet le matériel de ses deux groupes."

Il était titulaire de la Croix de Guerre depuis le 29 juin 1940.

Source : https://artillerie.asso.fr/basart/artic ... rticle=443



Cordialement
Eric ABADIE


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 Sujet du message : Re: 101e RALA
MessagePublié : sam. nov. 14, 2020 14:24 pm 
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Morts pour la France du 101e RAL dans l'Oise

Jean Baptiste EYLETTENS
Mort pour la France le 5 juin 1940 à Senlis, (Oise)
Né le 4 février 1910 à Rosario (Argentine)
101e Régiment d'artillerie lourde (101e RAL)
Mort pour la France

Adolphe Albert Edmond FOUANT
Mort pour la France le 5 juin 1940 à Senlis, (Oise)
Né le 29 juin 1917 à Bordeaux (Gironde)
101e régiment d'artillerie lourde (101e RAL)
Mort pour la France



Cordialement
Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: 101e RALA
MessagePublié : sam. nov. 14, 2020 16:43 pm 
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101e régiment d'artillerie lourde

AVEC LES HÉROS DE 40...
101e RÉGIMENT D'ARTILLERIE LOURDE TRACTÉE
UNE HÉCATOMBE DE CHARS. (5-6 juin 1940.)


Le 30 mai, dans l'après-midi, le chef d'escadron Le Chalony, commandant le 2e groupe du 101e régiment d'artillerie lourde, reçoit l'ordre de s'établir à proximité du village d'Omiécourt, situé au sud-est de Chaulnes, entre les villages de Puzeaux, Hyencourt-le-Grand, Pertain et Hyencourt-le-Petit. Sa mission doit consister à tirer au-delà de la Somme, entre Saint-Christ et Péronne, au profit des 19e et 29e divisions. En cas d'attaque et d'avance de l'ennemi, les artilleurs, qui doivent tenir sans esprit de recul, seront protégés contre les chars par une section de 47. Le groupe s'installe dans la nuit du 30 au 31 mai, avec ses canons, ses tracteurs et ses voitures, aux lisières mêmes d'Omiécourt, dans le vaste parc ombragé du château, situé à l'angle des routes de Chaulnes et d'Hyencourt-le-Grand. Jusqu'au 5 juin, le groupe, qui n'exécute que des tirs de harcèlement nocturnes, améliore sa position et prend toutes mesures utiles pour pouvoir, éventuellement, repousser des attaques de chars. Le 5 juin, à 3 h. 30, les Allemands déclenchent un bombardement général des premières lignes françaises. Au jour, les avions s'en mêlent. Des incendies s'allument à Chaulnes, au Pressoir et à Ablaincourt. A 5 heures, la ligne téléphonique reliant le groupe à l'observatoire, situé à l'est de Marchélepot, est coupée. Les observateurs seront bientôt cernés et faits prisonniers. A 6 heures, le groupe tire sur des fantassins ennemis descendant de camions aux lisières de Villers-Carbonnel et qui ont été repérés de la cote 102. Craignant d'être pris à revers par les chars déjà signalés entre Chaulnes et Dressoir, le chef d'escadron Le Chalony fait installer un observatoire dans le grenier de son poste de commandement, un pavillon situé dans le parc en bordure de la route de Chaulnes. On pourra, de là, surveiller les mouvements de l'ennemi entre Chaulnes et Puzeaux et sur la route de Roye. A 6 h. 45, le capitaine Lelong, qui observe du grenier du poste de commandement, signale à 2 500 mètres, entre les routes de Chaulnes au Pressoir et de Chaulnes à Marchélepot, une quinzaine de chars progressant, en file, vers le sud, en direction de Puzeaux. La première pièce de 47, alertée, tire. Touché, l'un des engins, qui a atteint la route de Chaulnes, flambe. Le lieutenant Thuillier, commandant la 6e batterie, déplace ses quatre pièces et les dispose pour le tir anti-chars plus près du canon de 47. La manœuvre est à peine terminée qu'un avion laisse tomber trois bombes à l'emplacement que la batterie vient de quitter. Trois chars franchissent la route Omiécourt-Chaulnes, se dirigeant toujours vers Puzeaux. Pris à partie par l'une des pièces du lieutenant Dujardin, deux d'entre eux prennent feu, le troisième est immobilisé. De son côté, la première pièce de 47 en met un autre hors de combat au nord de la route de Chaulnes, puis en immobilise deux, en flammes, sous des arbres, à 500 mètres au nord du passage à niveau. Et de sept ! Mais quelques chars, suivant la voie ferrée Chaulnes-Nesle, ont atteint la route de Roye. L'une des pièces, que commande le lieutenant Thuillier, les prend pour cible. Ils font demi-tour. Trop tard ; quatre d'entre eux flambent, un cinquième est immobilisé. Et de onze !

Les chars indemnes gagnent, en toute hâte, Puzeaux, mais le lieutenant Dujardin parvient encore à en incendier un et à en arrêter un autre dans le village même. L'artillerie ennemie riposte et tire sur la lisière nord-est d'Omiécourt, où trois servants de la 4e batterie sont blessés. A 9 heures, accalmie, mais, à 10 heures, la 5e batterie, en position dans le parc, au carrefour des routes de Marchélepot et d'Hyencourt-le-Grand, signale, entre elle et ce dernier village, un groupe de chars fonçant vers le sud. La première pièce de 47 tire aussitôt. Un premier char flambe ; un autre est arrêté. L'équipage sort et cherche à le dépanner. Pris à partie par la mitrailleuse de la 5e batterie, située à l'angle sud-ouest du parc, et par les mousquetons des observateurs du poste de commandement, qui ne sont pas à plus de 700 mètres, il y renonce et les survivants s'enfuient. Vers 10 h. 30, au même endroit, cinq nouveaux chars apparaissent ; la pièce de 47 en met un — le dix-septième ! — hors de combat. De tous côtés, les engins ennemis surgissent et passent à l'attaque. La 6e batterie en disperse plusieurs dans les rues du village de Puzeaux. D'autres tirent de la direction de Chaulnes et incendient la ferme du petit parc où s'abrite la première pièce de 47. La 5e batterie, elle aussi, est prise à partie ; sept chars, venant de Marchélepot, parviennent jusqu'à trois cents mètres de ses pièces qui, tirant sans arrêt sous un feu d'enfer, en incendient un et en immobilisent un autre. La deuxième pièce de la 4e batterie, située plus à droite, vient à la rescousse et arrête deux autres chars à l'est de la route. Mais les balles traceuses mettent le feu à la paille pressée derrière laquelle elle s'abrite, les pneus brûlent, et la pièce doit être abandonnée. Trois chars moyens reviennent à l'attaque. La première pièce de la 5e batterie en met un — le vingt-deuxième ! — hors de combat ; les autres battent en retraite derrière la crête proche, en arrosant le parc de leurs obus. Il est 11 h. 15. Le combat fait rage. Les chars tirent du nord, de l'ouest et du sud-ouest, et les 77 leur prêtent leur appui. De l'observatoire du poste de commandement, le capitaine Lelong aperçoit cinq chars arrêtés, à 1700 mètres, sous des arbres, derrière la voie ferrée, au nord-est de Puzeaux. Il signale leur emplacement, invisible pour elle, à la quatrième pièce de la 6e batterie, dont la première rafale en incendie deux. Les autres ripostent : un obus de 25 traverse le bouclier de la pièce. Le lieutenant Dujardin qui, très calme, règle et observe le tir et aide au transport des obus, des douilles et des fusées, fait alors descendre ses hommes dans la tranchée-abri où, tel le commandant d'un navire, il les rejoindra le dernier. Mais un nouvel obus le traverse de part en part. Aîné d'une des plus belles familles du Nord, composée de huit enfants, il avait reçu une solide formation religieuse et morale. Sorti major de l'Institut catholique des Arts et Métiers de Lille, dont la belle devise est : « Finir ! » il occupait, à vingt-cinq ans, lorsque la guerre éclata, une place de premier plan à la grande Centrale électrique de Comines. Il avait su, en très peu de temps, conquérir au 101e bataillon d'artillerie légère l'estime de ses camarades et l'affection de ses hommes. Ses ordres étaient brefs, clairs et précis, comme ceux d'un vrai chef. Jamais il ne laissait un travail inachevé et l'accomplissait à la perfection. A chaque coup au but il exultait et faisait claquer ses doigts comme un écolier content d'avoir réussi une composition difficile. Fauché dans la joie de la victoire, il avait trouvé la mort qu'il rêvait. Mais, au nord du village, un char isolé avance en direction de la 5e batterie. A 200 mètres, il est arrêté, la tourelle arrachée. C'est le vingt-cinquième. Sept chars, fonçant le long de la route de Marchélepot, obliquent alors derrière la crête à gauche. D'une tourelle, seule visible, un observateur braque ses jumelles sur les lisières du village. Quelques coups de mousqueton l'obligent à refermer son capot. Les chars font demi-tour en arrosant le parc. Un peu plus tard, vers midi, ils reparaissent, au coude de la route de Marchélepot, et foncent sur le village, dont ils mitraillent les lisières. Ils parviennent ainsi jusqu'aux premières maisons et mettent le feu au poste de commandement de la 5e batterie. Mais l'un d'eux est atteint et immobilisé, à moins de 100 mètres, par la 1ère pièce. Les autres n'insistent pas et battent en retraite. A 12 h. 30, la première pièce de 47 et la 6e batterie, repérées par l'aviation et les chars, subissent un tir nourri de 77, parfaitement réglé. Quelques hommes sont blessés et évacués sur Roye. A 2 h. 30, l'ennemi, qui s'est installé dans Puzeaux, mitraille la route à hauteur du pont sur la voie ferrée Chaulnes-Nesle. Par radio, le chef d'escadron Le Chalony signale au colonel Clamens, commandant le 94e régiment d'artillerie motorisée, dont le poste de commandement est à Pertain, que son groupe est encerclé et que ses munitions s'épuisent. Le colonel essaiera de le ravitailler, mais la route Pertain-Omiécourt étant prise, elle aussi, sous le feu des mitrailleuses ennemies, il ne pourra y parvenir. A 15 heures, les lisières nord-est du parc d'Omiécourt sont battues par des rafales d'armes automatiques. A 16 heures, les 77 se mettent de la partie et les avions lancent quelques bombes dans les environs immédiats des 4e et 5e batteries. A nouveau, sur la route de Marchélepot, trois chars moyens débouchent à 700 mètres de la 5e batterie, qui en arrête un et met les deux autres en fuite. Le dernier, frappé à l'arrière au moment où il va disparaître, flambe de l'autre côté de la crête. Vingt-huit ! A 17 heures, un gros char canon avec remorque et un char léger s'arrêtent près des chars touchés, sans doute pour tenter de dépanner celui qui n'a pas brûlé. Le premier projectile de la première pièce souffle le char léger. On voit sept ou huit hommes descendre du char lourd, mais un obus, ricochant à quelques mètres devant eux, les couche sur le terrain. Un peu plus tard, trois gros chars, suivis d'une trentaine de chars moyens, traversent, sur la crête, la route de Marchélepot et se dirigent vers le sud-est. Un obus semble éclater au contact d'un des gros chars, qui poursuit cependant sa route en mitraillant la batterie. Mais les mitrailleuses, que l'ennemi a pu amener et mettre en position très près des pièces, neutralisent celles-ci... Au sud du village, sur la route de Roye, d'autres groupes se sont glissés de maison en maison et, appuyés par une auto-mitrailleuse, tirent sur la 6e batterie. Pendant ce temps, les chars cherchent à tourner le village par l'est et apparaissent sur la route de Pertain, à la hauteur du cimetière. En position à l'angle des routes de Chaulnes et de Roye, la deuxième pièce de 47, qui n'a pas encore tiré, en arrête trois et met le feu au camion-citerne qui les suit. Trente-trois ! Mais, prise sous le feu des armes automatiques des autres chars, cette pièce doit être abandonnée. Des avions de reconnaissance français, en butte au feu intense des « Pak », survolent le village, qui est presque entièrement cerné. Le tir des armes automatiques se déclenche à tout moment, dès que les servants s'approchent de leurs pièces. Successivement, ceux de la 5e batterie, puis de la 4e, doivent se replier au centre du village, avec les fantassins. Ceux de la 6e batterie restent sur la route de Roye.


A la tombée de la nuit, le maréchal des logis Jacquin, envoyé, avec le soldat Devailly, à Pertain, pour mettre le colonel Clamens au courant de la situation et prendre ses ordres, se heurte à des éléments ennemis à proximité du cimetière, et revient en disant que les maisons voisines du poste de commandement du colonel sont en flammes. La nuit est noire et la situation angoissante. Après minuit, des avions bombardent le parc, et l'artillerie arrose, par intermittences, le village, où les artilleurs installent leurs canons derrière des barricades improvisées, prêts à tirer les 27 derniers obus de 105 qui leur restent. A 8 heures, cerné par l'ennemi, qui s'est infiltré de tous côtés dans le village, le groupe, qui a tenu une journée et une nuit contre les assauts répétés, et mis hors de combat, avec l'aide des deux pièces de 47, trente-trois chars, est fait prisonnier, en même temps que les fantassins du 112e régiment d’infanterie, qui l'ont protégé jusqu'à la fin.


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 Sujet du message : Re: 101e RALA
MessagePublié : jeu. oct. 14, 2021 10:03 am 
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101e régiment d'artillerie lourde

J.O. du 12 février 1941 page 402
MÉDAILLE MILITAIRE
(Pour prendre rang du 29 juin 1940.)

LE FUR (Yves-Thomas), maréchal des logis chef, 101e régiment d'artillerie lourde : sous-officier mécanicien d'artillerie d'un dévouement exceptionnel. Quelles que soient les circonstances du combat, a assuré le maintien en parfait état des canons de son unité, lui permettant ainsi de remplir complètement toutes ses missions.


Cordialement
Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: 101e RALA
MessagePublié : jeu. oct. 14, 2021 14:03 pm 
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101e Régiment d'Artillerie Lourde


Soldats du 101e RALA tués dans le secteur de Roye en juin 1940 :

DEBROYE Lucien Georges, né le 5 juin 1916 à l'Ile Saint-Denis (Paris - Seine), Mort pour la France le 6 juin 1940 à Hattencourt
Lucien Georges DEBROYE
101 e RALA
Mort pour la France
Cause du décès : tué à l'ennemi
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 113829

REMERCIEMENTS
M. et Mme TOUSSAINT-DEBROYE très touchés des marques de sympathie témoignées, en une douloureuse épreuve, par les habitants d'Hattencourt et des environs, le 14 juin 1941, pour l'exhumation du Sous-Lieutenant Lucien DEBROYE, leur fils, du 101e R.A.L.A., instituteur public, les prient de trouver ici l'expression de leurs bien sincères remerciements.

Le Progrès de la Somme, numéro 22390, 24 juin 1941


DUFRENNE Léon Arthur Joseph, né le 14 juillet 1912 à Audincthun (Pas-de-Calais), Mort pour la France le 5 juin 1940 à Verpillières.
Léon Arthur Joseph DUFRENNE
101 e RA lourde automobile
Mort pour la France
Cause du décès : blessures par éclats au flanc droit
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 176146
Sépultures de guerre
Léon Arthur DUFRENNE
Mort pour la France le 5 juin 1940 à Verpillières (Somme)
soldat au 101e régiment d'artillerie lourde (101e RAL)
Mort pour la France
Lieu de sépulture : Condé-Folie (Somme)
nécropole nationale de "Condé-Folie"
Type de sépulture : tombe individuelle
Numéro de la sépulture : 399

DUJARDIN Henri Marie Joseph, né le 7 janvier 1914 à Lille (Nord), Mort pour la France le 5 juin 1940 à Omiécourt.

GUARISCO Victor Noël, canonnier, né le 24 mars 1914 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), Mort pour la France le 6 juin 1940 à Fonchette, inhumé dans le Carré mixte de Lunéville.
Victor Noel GUARISCO
101 e RAL
Mort pour la France
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 197249


Cordialement
Eric Abadie


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