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MessagePublié : sam. mai 22, 2010 21:07 pm 
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22e Régiment de Marche de Volontaires Étrangers

Comment évoquer ce régiment atypique, inaccoutumé, que seule cette guerre sans pareil, par ses atrocités et ses conséquences pour le genre humain a enfanté ?
Peut-être par un objet inoffensif intrinsèquement dans cette guerre sans mesure. Le cachet d’un bataillon trouvé au fond d’un tiroir dans la buanderie d’une ferme du Santerre où il dormait depuis une soixantaine d’années.
Pièce jointe :
22 RMVE A.jpg
22 RMVE A.jpg [ 53.85 Kio | Consulté 12656 fois ]

D’un diamètre de 42 mm, le sceau comporte dans un cercle extérieur la mention : « 2e Régiment de Volontaires Étrangers ». En son milieu, figurent les mentions « 1er Bataillon – Le Commandant ». Cette base en métal est vissée sur un manche en bois d’environ 52 mm de hauteur.
Cet objet anodin, pour je ne sais quelle raison m’émeut plus qu’une quelconque arme. Cette marque a dû maintes fois être apposée au bas de documents : permissions, ordres d’attaque, etc., pour le meilleur et pour le pire. Il fut probablement perdu dans la débâcle vers le 7 juin 1940 et ramassé par un agriculteur plus tard.
Pourquoi l’apposition « 2e Régiment de Volontaires Étrangers » est-elle à mettre en rapport avec le 22e R.M.V.E. ?
En fait, créé le 24 octobre 1939 à Barcarès, dans les Pyrénées-Orientales, le 2e R.M.V.E change d’appellation et devient le 22e Régiment de Marche de Volontaires Étrangers (22e R.M.V.E.), le 25 février 1940. Le menu matériel, encore moins que la dotation en armes du régiment, n’a évidemment pas changé et le cachet est resté en usage après cette date jusqu’en juin où il fut perdu.
Composé de volontaires étrangers appartenant à quarante sept nationalités différentes, ce régiment est constituée majoritairement de réfugiés espagnols républicains et d'immigrés juifs d'Europe centrale, tous très motivés par le combat antifasciste. Pour eux, la France représente l’ultime rempart face à l’Allemagne nazie et la Patrie des fugitifs de toute l’Europe.
Les républicains espagnols vont s’engager à l’automne 1939 auprès du bureau de recrutement de Perpignan tandis que les juifs d’Europe centrale, entre autres, le feront à Paris.
"Sur une population juive d'origine étrangère de 160.000 âmes, on estime que plus de 20.000 hommes se précipitèrent dans les bureaux de recrutement pour se battre fièrement sous le drapeau français..." d'après Claude Bochurberg ( http://www.combattantvolontairejuif.org ... ux2007.pdf ).
En mai 1940, le 22e R.M.V.E est rattaché à la 19e Division d’Infanterie (Ier C.A. – 7ème Armée). Le 22 mai, le régiment qui remonte vers le nord, occupe Conchy-les-Pots, le 23, Tilloloy. Les positions de combat doivent être prises le lendemain 24. Le I/22 reçoit l’ordre d’attaquer Berny-en-Santerre,
« Le 1er Bataillon, commandé par le chef de bataillon Volhokoff, part d’Hattencourt, le 24 mai, vers 10 heures. En passant par Chaulnes, le Chef de bataillon demande un peloton du G.R.D. 21 pour éclairer sa route. On ne peut le lui donner.[…]
Monté dans un side-car, et muni d’un fusil mitrailleur le commandant Volhokoff reconnaît lui-même Ablaincourt et Pressoir, la distillerie et les premières maisons de Berny.
Une compagnie est alors engagée dans le village ; mais presque aussitôt elle est attaquée par l’ennemi.
Pour la dégager, le Commandant fait donner les deux autres Compagnies. Aussitôt, les canons et mortiers allemands entrent en action
. […]
Pour répondre, le 1er Bataillon du 22e Étranger n’avait que ses mortiers. Après une courte préparation, les voltigeurs entrent dans le village ; les fusils mitrailleurs les précèdent et tirent sans arrêt ; derrière eux, les grenadiers nettoient les maisons.
Deux mitrailleuses allemandes gênèrent l’attaque, pendant un bon moment. Elles furent réduites par les mortiers
. […]
L’action coûta au I/22, 4 tués et une quarantaine de blessés. » (In BOURDAIS Louis, Souvenirs et témoignages sur les opérations et les combats de la 19e Division pendant la guerre 1939-1945, Amicale des Anciens 1939-1940 du 41e RI, Rennes 1947 p.127 à 129)
Occupé le même jour par une compagnie du 41e R.I. soutenue par le II/22, le village de Villers-Carbonnel fut aussitôt abandonné. Deux jours plus tard, le 26 mai, le II/22 porte une nouvelle attaque sur Villers-Carbonnel mais ne peut s’y maintenir après la contre-attaque allemande. Quant au III/22, il s’attaque à Barleux le 26, mais sans succès.
Les derniers jours de mai vont être occupés , pour le 22e R.M.V.E., à la mise en défense d’une ligne ou plutôt d’un triangle Fresnes-Mazancourt – Misery – Marchélepot.

Nécropole Nationale de Villers-Carbonnel
Soldats du 22e RMVE

Nom ESPASA-FANES
Prénoms Jordi Georges
Date de naissance 15-11-1913
Lieu de naissance Barcelone
Pays de naissance Espagne
Grade Caporal
Unité 22e RMVE
Matricule
Mention Mort pour la France
Date de décès 26-05-1940
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe 983

Nom MUNCHARAZ (Muncharat SGA Mémoire des Hommes)
Prénoms Esteban
Date de naissance 25-04-1909
Lieu de naissance Carména
Pays de naissance Espagne
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule 3223
Recrutement Perpignan
Classe 1939
Mention Mort pour la France
Date de décès 25-05-1940
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe 994

Nom PARRA
Prénoms Antonio
Date de naissance 27-02-1916
Lieu de naissance Huercal Overa
Pays de naissance Espagne
Grade Caporal
Unité 22e RMVE
Matricule
Mention Mort pour la France
Date de décès 25-05-1940
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe 982

Nom ROSNER
Prénoms Abraham
Date de naissance 05-02-1912
Lieu de naissance Kossov
Pays de naissance Pologne
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule 11448
Recrutement Seine Central
Classe 1939
Mention Mort pour la France
Date de décès 31-05-1940
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe 1005

Nom TUCHMANN
Prénoms Herszh
Date de naissance 09-08-1906
Lieu de naissance
Pays de naissance Pologne
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule 7800
Recrutement Seine Central
Classe 1939
Mention Mort pour la France
Date de décès 26-05-1940
Lieu de décès
Tombe 998

Nom VOGIN
Prénoms Louis Charles
Date de naissance
Lieu de naissance Commercy (Meuse)
Pays de naissance
Grade Sergent-chef
Unité 22e RMVE
Matricule 296
Recrutement Bar-le-Duc
Classe 1935
Mention Mort pour la France
Date de décès 22-05-1940 ???
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe 984

Nom WAKSMAN
Prénoms Rachmil
Date de naissance 07-03-1908
Lieu de naissance Czarow
Pays de naissance Pologne
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule 9327
Recrutement Seine Central
Classe 1939
Mention Mort pour la France
Date de décès 26-05-1940
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe 989

AUTRES SOLDATS

Nom KRAWCZYK
Prénoms Salomon
Date de naissance 21-05-1899
Lieu de naissance
Pays de naissance Pologne
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule
Recrutement
Classe
Mention Mort pour la France
Date de décès 25-05-1940
Lieu de décès Ablaincourt
Tombe
(Mémoire des Hommes)
Salomon KRAWCZYK
Mort pour la France le 25 mai 1940 à Ablaincourt-Pressoir, (Somme)
Né le 21-05-1899 (Pologne)
22 e RMVE
Mort pour la France
tué au combat
Samomon KRAWCZYK
Né le 21 mai 1899 à Schotchine (Pologne)
Unité : dépôt commun des régiments étrangers (DCRE)
Bureau de recrutementFort de Vancia (69)
Sources : Mémorial de la Shoah - Fonds UEVACJEA


Nom NEHER
Prénoms François
Date de naissance 19-01-1904
Lieu de naissance Moson
Pays de naissance Hongrie
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule
Recrutement
Classe
Mention Mort pour la France
Date de décès 30-05-1940
Lieu de décès Berny-en-Santerre
Tombe

Nom PARRONDO
Prénoms Juan
Date de naissance 10-06-1911
Lieu de naissance Santander
Pays de naissance Espagne
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule
Recrutement
Classe
Mention Mort pour la France
Date de décès 25-05-1940
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe

Bonne soirée
Cordialement
Eric Abadie


Dernière édition par ae80 le dim. juin 20, 2010 20:35 pm, édité 2 fois.

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MessagePublié : sam. mai 22, 2010 21:37 pm 
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Bonsoir

C'est en effet un bel objet et un bel hommage car cette unité est fort oubliée. Le "Régiment des ficelles" est trop brièvement abordé dans le livre sur la 19e DI (faute de témoignages en partie)

A+


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MessagePublié : sam. mai 22, 2010 21:46 pm 
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Inscription : jeu. sept. 27, 2007 22:28 pm
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Les objets du quotidien d'un groupe d'hommes sont toujours émouvants.
Belle trouvaille. Merci de partager Eric

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Frédéric - co-administrateur du site et forum "Picardie 1939 - 1945"
Président association "Picardie 1939 - 1945"


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MessagePublié : sam. mai 22, 2010 22:26 pm 
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Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
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Une commémoration en l’honneur du 22e Régiment de Marche des Volontaires Etrangers de la Légion Etrangère et des combats du 5 juin 1940 – Marchélepot Misery (Somme) semble se dessiner pour le 13 juin 2010.
voir :
http://combatsde1940.fr/2010/05/commemo ... juin-2010/

Bonne soirée
Cordialement
Eric


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MessagePublié : dim. mai 23, 2010 12:54 pm 
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Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
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Bonjour à tous,
Lors du 60e anniversaire des combats de 1940, voilà dix ans, Courrier Picard dans son édition du 28 mai 2000 avait consacré un article au 22e Régiment de Marche des Volontaires Etrangers, sous la plume de Françoise DAMIENS.
Cordialement - Eric ABADIE

Souvenirs d'un ancien du régiment des "bouts de ficelle"
Lors du 60e anniversaire de la bataille de Marchélepot, un vétéran du 22e Régiment de Marche des Volontaires Etrangers s'est souvenu. Confidences.
Image
Photo Courrier Picard
Alfred Rosenstrauch, 83 ans, s'est déplacé tout spécialement de Paris pour revenir dans le village qu'il n'a pas revu depuis le mois de juin 1940. Ce petit homme à l'air malicieux et remplit d'humour était heureux de pouvoir participer à cette commémoration où il espérait bien retrouver des camarades.
Lorsqu'il est venu se battre à Marchélepot, il avait 23 ans. Alfred est originaire de Pologne. D'ailleurs, il lui reste un petit accent slave.
Il s'était installé en Allemagne avec ses parents, lorsqu'il était encore bébé. En 1934, lorsqu'il n'a plus été facile, pour les étrangers, de vivre en Allemagne, il est venu se réfugier en France.
En 1940, engagé volontaire comme beaucoup d'étrangers résidant en France, Alfred est parti à Barcarès (*) dans un camp provisoire. "Nous n'avions même pas de ceinture ni de lanière pour nos bidons. Nous utilisions des bouts de ficelle", d'où le surnom donné à son régiment.
Ensuite, Alfred et ses camarades sont venus combattre dans la Somme. Il était à l'état major et conduisait une chenillette. "A cette époque de l'année, il faisait chaud et ça bombardait de partout. C'était terrible.", raconte-t-il.
Les combats du mois de juin ont duré trois jours. Les Allemands étaient supérieurs en nombre et en matériel. Les Français n'avaient même pas de jumelles et n'avaient, pour la plupart jamais lançé d'obus. Alfred ayant fait la guerre d'Espagne, avait quelques connaissances dans le maniement des armes, beaucoup plus que ses camarades, et cela l'a aidé. Incroyable même : certains soldats n'avaient jamais vu une mitraillette !
Après ces combats terribles, beaucoup ont été tués, d'autres ont été faits prisonniers. Alfred, lui, s'est sauvé vers Toulouse : " Je connaissais la cruauté des nazis" explique-t-il. "Si je n'avais pas pu me sauver, je ne serai certainement pas là aujourd'hui."
Après sa fuite en France libre, il a pu rentrer dans le maquis près de Grenoble.
Ces souvenirs, il y a longtemps qu'il ne les avait pas évoqués, avoue-t-il.
Sa femme, aujourd'hui âgée, est restée à Paris, et il lui avait dit qu'il ne raconterait rien. Mais l'émotion des retrouvailles, la vue du petit village de Marchélepot lui a fait oubliait sa promesse et Alfred s'est confié.

(*) http://www.apra.asso.fr/Camps/Fr/Camp-Barcares.html


Dernière édition par ae80 le dim. mai 23, 2010 19:23 pm, édité 1 fois.

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MessagePublié : sam. juin 05, 2010 12:38 pm 
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Bonjour à tous, Cordialement. Eric Abadie

Le 4 juin 1940, le 22e Régiment de Marche de Volontaires Étrangers occupe les emplacements suivants disposés autour de trois centres de résistance :
à Fresnes et dans le bas-fond de Berny, le 1er Bataillon , commandant Volhokoff. Sa ligne se prolonge au sud des fermes d’Horgny et dans les boqueteaux au sud de Villers-Carbonnel. Le Chef de Bataillon, avec sa section de Commandement, et une partie de la Compagnie de mitrailleuses, défend la partie nord de Fresnes ;
à Mazancourt (partie sud de Fresnes), le 2e Bataillon, Commandant Carré ;
à Misery, et autour de cette localité, le 3e Bataillon, aux ordres du Capitaine de Franclieu ; un Bataillon du 112e R.I. de la 29e D.I. lui est adjoint.
Enfin, légèrement en arrière, à Marchélepot, le Chef de Bataillon Hermann, venu du 41e R.I., qui a pris le commandement du 22e R.M.V.E. le 2 juin, a installé son P.C. avec la Compagnie de Commandement, et une section du Génie. Il s’agit de la Compagnie de Pontonniers 312/2, commandée par le Capitaine Perrot, mise à la disposition du 22e R.V.E. le 31 mai pour organiser la défense antichars. 1 100 mines vont être mises en place devant le système défensif du régiment. (1) Un groupe du 10e R.A.D., celui du Lieutenant Durosoy, est à Fresnes-Mazancourt avec un mission antichars et des canons de 25, sont répartis aux principaux carrefours routiers. (2)
Il est 4 heures du matin en ce matin du 5 juin 1940. Le 22e est violemment bombardé sur toutes ses positions. L’attaque allemande vient de commencer. Les chars ennemis débordent ses positions vers l’ouest et le sud et foncent vers Chaulnes, Omiécourt et Pertain. Dorénavant, les communications du régiment sont coupées avec l’arrière.
Les avant-gardes blindées allemandes filent vers le sud à toute allure. Vers 8 heures 30, un char allemand est parvenu près de Fresnoy-lès-Roye, à plus de vingt kilomètres de sa base de départ. Il mitraille l’auto sanitaire du 22e R.M.V.E. qui vient transporter des blessés à Goyencourt. Le chauffeur, le légionnaire Jean Brando (3), est tué alors que le pharmacien Lieutenant Perron est fait prisonnier. (2)
Toute la journée les combats vont être acharnés autour de ces points d'appui. Le 22e R.M.V.E. tient malgré de lourdes pertes et un manque de munitions notamment au niveau des obus de 75. Les tirs se font à coup sûr sous le commandement du Lieutenant Durosoy.
Le lendemain 6 juin les centres de résistance de Fresnes-Mazancourt, Misery et Marchélepot vont tomber les uns après les autres.
Voici ce qu'en dit Dominique Lormier :
"Marchelepot, au sud de Péronne, est tenu par le 22e régiment de marche de volontaires étrangers. Le village tombe après des combats de rues et de barricades. On se bat furieusement à l'entrée de l'église, défendue par des preux qui lancent leurs grenades debout sur les barricades jusqu'au moment où ils sont abattus par l'assaillant. D'autres tiennent un boqueteau qui est écrasé par les obus. Les survivants se réfugient au P.C. et la lutte se poursuit dans la cour d'une ferme. Quelques légionnaires se suicident pour ne pas tomber vivants aux mains des Allemands." (4)
"Il n'en est pas moins vrai que pendant deux jours, le 22e R.M.V.E. a résisté héroïquement, et malgré la violence des bombardements d'artillerie et d'aviation, malgré la supériorité numérique et matérielle de ses adversaires, il a réussi à se maintenir dans les localités dont il avait la garde, il n'a cédé que fautes de munitions," (2) conclut, fort justement, Pierre Vasselle.

(1) BOURDAIS Louis, Souvenirs et témoignages sur les opérations et les combats de la 19e Division pendant la guerre 1939-1945, Amicale des Anciens 1939-1940 du 41e RI, Rennes 1947.
(2) VASSELLE Pierre, Les combats de 1940, 18 mai - 9 juin, Haute-Somme et Santerre, Ligne de l’Avre et de l’Ailette, Imprimerie Carpentier Montdidier, 1970.
(3) Jean Brando, né le 27 juin 1907 à Aguas Virtuosas, Brésil, 22e R.M.V.E., est déclaré Mort pour la France sur le territoire d’Hattencourt le 6 juin 1940 selon le site Mémoire des Hommes.
(4) LORMIER Dominique, Comme des lions mai-juin 1940 le sacrifice de l'armée française, Calmann-Lévy, 2005, p. 178.


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MessagePublié : sam. juin 05, 2010 17:12 pm 
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A la mémoire de...

Lieutenant Julien Georges TIEDREZ, né le 11 février 1916, à Béthune, Pas-de-Calais, 22e R.M.V.E., Mort pour la France le 5 juin 1940 à Fresnes-Mazancourt :
Ce 5 juin, devant Fresnes-Mazancourt, une première attaque de l’infanterie allemande est stoppée presque immédiatement vers 4 heures du matin. Deux heures plus tard, une seconde attaque, cette fois appuyée par des tirs de mortiers et d’artillerie lourde, se déclenche. « L’infanterie allemande a tenté un nouveau bond en avant avec effort maximum sur le bois occupé par la 9e Compagnie où, en quelques instants, nos pertes deviennent lourdes : le Lieutenant Tiedrez est tué, le Lieutenant Dufis, Commandant de la compagnie, et l’Aspirant Guitard sont blessés. Désorganisés et menacés de flanc, les restes de la compagnie, sous la conduite de l’adjudant Coquart, se sont repliés en partie sur le carrefour de la nationale 17 et de la route Fresnes-Misery tenue par la 6e compagnie, en partie sur Marchélepot en passant à l’ouest du carrefour. » [(2) VASSELLE Pierre, Les combats de 1940, 18 mai - 9 juin, Haute-Somme et Santerre, Ligne de l’Avre et de l’Ailette, Imprimerie Carpentier Montdidier, 1970.]

Soldats du 22e RMVE

Nécropole Nationale de Villers-Carbonnel

Nom ALBA
Prénoms Garcia Manuel ou Manuel Dorotéo
Date de naissance 17-02-1904
Lieu de naissance Vibar Lugo
Pays de naissance Espagne
Grade
Unité
Matricule
Mention Mort pour la France
Date de décès 05-06-1940
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe 1009

Nom GARCIA
Prénoms
Date de naissance
Lieu de naissance
Pays de naissance
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule
Mention Mort pour la France
Date de décès
Lieu de décès
Tombe 988

Nom TEPERMAN
Prénoms Abraham
Date de naissance 22-04-1902
Lieu de naissance Varsovie
Pays de naissance Pologne
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule 9673
Recrutement Seine Central
Classe 1939
Mention Mort pour la France
Date de décès 04-06-1940
Lieu de décès
Tombe 1002

Nom TORRES
Prénoms Manuel
Date de naissance
Lieu de naissance
Pays de naissance Espagne
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule 1025
Recrutement Perpignan
Classe 1939
Mention Mort pour la France
Date de décès 1940
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe 1008

Nom WEIL
Prénoms Ladislas
Date de naissance 23-08-1918
Lieu de naissance Tupicauly
Pays de naissance Hongrie
Grade Caporal
Unité 22e RMVE
Matricule
Recrutement
Classe
Mention Mort pour la France
Date de décès 06-06-1940
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe 992

Nom WEISS
Prénoms Francisco
Date de naissance 24-01-1915
Lieu de naissance Vienne
Pays de naissance Autriche
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule
Recrutement
Classe
Mention Mort pour la France
Date de décès 05-06-1940
Lieu de décès Villers-Carbonnel
Tombe 1001

Nota bene : Le lieu de décès ne semble pas fiable, il est à prendre avec réserve.

AUTRES

Nom BORENSTEIN
Prénoms Boruch
Date de naissance 07-10-1906
Lieu de naissance Varsovie
Pays de naissance Pologne
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule
Recrutement
Classe
Mention Mort pour la France
Date de décès 04-06-1940
Lieu de décès Marchélepot
Tombe Monument commémoratif cimetière juif parisien de Bagneux (92)

Nom FICHTENBAUM
Prénoms Icek
Date de naissance 24-08-1904
Lieu de naissance Irena – Deblin
Pays de naissance Pologne
Grade Soldat
Unité 22e RMVE
Matricule
Recrutement
Classe
Mention Mort pour la France
Date de décès 05-06-1940
Lieu de décès Berny-en-Santerre
Tombe Monument commémoratif cimetière juif parisien de Bagneux (92)


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MessagePublié : mar. juin 15, 2010 21:46 pm 
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Localisation : Somme
Bonsoir à tous,
Le 6 juin 1940, après d’âpres combats, les bataillons du 22e R.M.V.E. cessent le combat les uns après les autres, faute de munitions. A Mazancourt, la résistance du 2e Bataillon prend fin à 14 h. 30. Le sort de Fresnes est lui aussi réglé vers 15 heures. En entrant dans le village les Allemands sont surpris du petit nombre de combattants qui les ont mis en échec aussi longtemps. Quant à Marchélepot, où le P.C. du régiment est installé, le commandant Hermann tient jusqu’à 17 h. 15, heure à laquelle il rend les armes.
Dans Misery, le 3e Bataillon du 22e Étrangers et les éléments du 112e R.I.A. combattent encore plusieurs heures. Ce n’est qu’à 18 h. 30 que le combat cesse, là aussi, quand viennent à manquer cruellement les munitions. (VASSELLE Pierre, Les combats de 1940, 18 mai - 9 juin, Haute-Somme et Santerre, Ligne de l’Avre et de l’Ailette, Imprimerie Carpentier Montdidier, 1970.)
ORDRE N° 651-C

Le Général d'Armée, Commandant en Chef les Forces Terrestres, Ministre Secrétaire d'État à la Guerre, cite :

A L'ORDRE DE L'ARMÉE
22e RÉGIMENT DE MARCHE DE VOLONTAIRES ÉTRANGERS

« Jeté dans la bataille bien qu'incomplètement équipé et à. peine amalgamé, s'est particulièrement distingué sous les ordres du Chef de Bataillon HERMANN au cours des journées des 5, 6 et 7 Juin 1940.
« Complètement entouré par les Unités blindées ennemies, violemment bombardé tant par avions que par l'artillerie, a résisté héroïquement pendant quarante-huit heures à toutes les attaques, réussissant pendant ce temps à conserver l'intégrité des localités qui constituaient l'ossature de la position confiée à sa garde. N’a cédé que faute de munitions et écrasé par une supériorité matérielle considérable. A, par sa résistance, fait l'admiration de l'ennemi
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme.
Le 2 Juillet 1941


Le 22e Régiment de Marche de Volontaires Étrangers était composé de volontaires étrangers venant de quarante sept nationalités différentes. Qu’en est-il exactement ?
Pour avoir une idée un peu plus précise de cette composition, j’ai choisi de répertorier des combattants de ce régiment. Pour cela, j’ai relevé tous les soldats se déclarant du 22e, dans la liste n° 90 des prisonniers français (site GALLICA), soit environ 243 soldats. Leur reconnaissance n’a pas toujours été aisée. Tous se réclament du 22e RMVE ou RVE ou RIE ou RI. Il pourrait donc y avoir une fourchette d’erreurs. Mais, différents facteurs ont permis de pencher pour une appartenance au régiment étudié : le fait qu’ils soient envoyés dans le même stalag, que leur nationalité étrangère soit donnée.

Liste officielle n° 90 des prisonniers français, Paris le 11 avril 1941

Militaires du 22e RMVE
ABONYI Pierre 08-12-1919 Debrezcen (Hongrie) 2e classe Stalag VIIA
ADLER Max 20-10-1905 Ozorow (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
AÉLION Ménahem 17-01-1908 Salonique (Grèce) Caporal Stalag VIIA
AGUIKAR Juan 20-08-1919 Cordoba (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
AJCHENBAUM BUCIA 10-04-1910 Radom (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
ALBISETTE Joseph 30-06-1915 Magliaso (Suisse) 2e classe Stalag VIIA
ALGAZI Raphaël 07-01-1909 Smyrne (Turquie) 2e classe Stalag VIIA
ALVES Matens 06-08-1910 Cardone (Portugal) 2e classe Stalag VIIA
ANCIAUME Stanislas 03-07-1900 Carthagène (Espa.) 2e classe Stalag VIIA
APELOIG Jacob 14-06-1907 Warschau (1) 2e classe Stalag VIIA
ARELLANNOS Pierre 13-08-1911 Barcelone (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
ARONOW Chaïm 11-08-1914 Sofia 2e classe Stalag VIIA
ASARKH Léonide 20-03-1900 Riga (Lettonie) Caporal Stalag VIIA
ASLANIDES Jean 29-12-1910 Novorossisk (Russ) 2e classe Stalag VIIA
ASSER Henri 04-08-1914 Salonique 2e classe Stalag VIIA
AZEVEDO Joseph 17-05-1906 Malpi (Portugal) 2e classe Stalag VIIA
BACKER Berl 18-01-1900 Cindeir (Roumanie) 2e classe Stalag VIIA
BADOIL Jean 30-01-1913 Chazelles-sur-Lyon Sergent Stalag VIIA
BAEZ Manuel 28-02-1908 Fuentese (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
BALLADUR Pierre 08-11-1907 Smyrne (Turquie) Sergent Stalag VIIA
BARZILAY Henri 04-02-1907 Istamboul (Turquie) 2e classe Stalag VIIA
BERAHA Joseph 05-09-1911 Sophia 2e classe Stalag VIIA
BERNAT Ghaim 01-01-1900 Sgenica (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
BOCHENECK Noick 24-01-1912 Sanock (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
BOIZE Henri 31-01-1907 Teencin (Roumanie) Caporal Stalag VIIA
BOJO Antoine 20-06-1913 Bilbao (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
BOLLESTER Reclus 18-07-1909 Bernol (Valence) 2e classe Stalag VIIA
BONDAREV Basile 30-01-1900 Novock-Ferask 2e classe Stalag VIIA
BORENZTEIN Rachmila 29-03-1905 Gravobich (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
BOULIBA Wolf 23-07-1909 Kichinev (Roum.) 2e classe Stalag VIIA
BRAVO Narcisse 29-09-1907 Bilbao 2e classe Stalag VIIA
BRESLAUER Szlam 05-04-1899 Varschau (1) 2e classe Stalag VIIA
BRUN Joseph 10-05-1907 Wielm (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
BUK Azriel 19-09-1907 Bialy-Paroz (Polog.) 2e classe Stalag VIIA
BURIC Stéphane 19-07-1906 Struzac (Yougos.) 2e classe Stalag VIIA
BURNET Marcel 08-03-1903 Bissy (Savoie) Sergent Stalag VIIA
CAMACHO Jean 15-02-1920 Gados-Almeria (Esp.) 2e classe Stalag VIIA
CANO Antoine 23-01-1898 La Linez 2e classe Stalag VIIA
CAPALLERA Laurent 07-02-1910 Lamanère Adjudant Stalag VIIA
CARNIOL Anton 08-05-1908 Barlad (Roumanie) Caporal Stalag VIIA
CHESSEX André 11-01-1902 Lausanne 2e classe Stalag VIIA
CHWOLÈS Roman 27-11-1917 Wilno (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
CONOD Pierre 11-03-1912 Lausanne 2e classe Stalag VIIA
CORDIER Georges 10-07-1908 Tuaregnon 2e classe Stalag VIIA
CORTES Antonio 20-05-1920 Grenade 2e classe Stalag VIIA
CRIBLEZ Prosper 31-12-1907 Pery 2e classe Stalag VIIA
CROSMAN Szloma 13-06-1913 Białystok 2e classe Stalag VIIA
CUKIERMAN Joseph 19-12-1916 Vladimir Volynot (Russie) 2e classe Stalag VIIA
CURCITA Georges 27-01-1906 Agunci (Yougosl.) 2e classe Stalag VIIA
CYBULSKY Maurice 22-11-1915 Socolo (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
DAJCZGEWAND Mordia 08-03-1909 Warschau (1) 2e classe Stalag VIIA
DEUTSCH Alexander 15-11-1911 Magihallo 2e classe Stalag VIIA
DIEGO Floudo 18-11-1909 Lierana (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
DRAZGA Icen 14-05-1909 Pologne 2e classe Stalag VIIA
DURAN Joachim 24-11-1911 Vancia 2e classe Stalag VIIA
EBENS BANGER Julien 19-09-1909 Mala-Polnna 2e classe Stalag VIIA
EINHORN Mendel 27-10-1910 Gorlice (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
EMILIANOFF Anatole 18-11-1915 Bobrouïsk (Russie) Caporal Stalag VIIA
ERLICH Slaime 19-03-1900 Barlad (Roumanie) 2e classe Stalag VIIA
ERRERA Abram 31-08-1910 Salonique 2e classe Stalag VIIA
ERRERA Salomon 25-03-1910 Salonique 2e classe Stalag VIIA
ESDELSTESN Szymon 14-03-1907 2e classe Stalag VIIA
FACILA Juan 17-08-1908 Santa-Maria-Badajoz 2e classe Stalag VIIA
FERGOL Édouard 03-06-1908 Vilgreria 2e classe Stalag VIIA
FERNANDES Alfonso 03-11-1907 Prado (Portugal) 2e classe Stalag VIIA
FISCHER Emeric 28-11-1912 Vasvoros 2e classe Stalag VIIA
FISSOUN Terenty 24-12-1900 Untilipole 2e classe Stalag VIIA
FLIOUM Abraham 04-06-1906 Warschau (1) 2e classe Stalag VIIA
FLORENTIN Halm 09-01-1907 Salonique 2e classe Stalag VIIA
FLORÈS Pierre 16-04-1905 Mojacon (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
FRIEDMANN Nicolas 28-09-1906 Budapest (Hongrie) 2e classe Stalag VIIA
FRYDE Daniel 19-11-1904 Brazezany (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
GARNEK ( ?)haine 25-07-1909 Siedlec (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
GERTSCH Alfred 05-05-1915 Lauterbruwern (Suiss) 2e classe Stalag VIIA
GHERCHENZONE Moïse 31-08-1907 Kichineff (Bess) 2e classe Stalag VIIA
GOLDSTYN Abraham 01-07-1900 Stercou (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
GOLDSZTEIN Bycale 28-01-1911 Wiermice 2e classe Stalag VIIA
GOLDSZTEIN Marcel 03-05-1912 Norva-Miastra 2e classe Stalag VIIA
GOLDSZTEIN Jacques 23-05-1915 Warschau (1) 2e classe Stalag VIIA
GRUNBAUM Joseph 20-10-1904 Bakonsreq 2e classe Stalag VIIA
GRUNSTEIN Mendel 23-08-1908 Galatz (Roumanie) 2e classe Stalag VIIA
GRUSZKA Raphaël 26-01-1905 Siedlce 2e classe Stalag VIIA
GUERRERO Francisco 16-07-1915 Bechar 2e classe Stalag VIIA
GUZLAND Rafaël 04-01-1909 Istamboul 2e classe Stalag VIIA
GYORY André 23-09-1909 Rakoshegy (Hongr) Sergent Stalag VIIA
HADJALI Farouk 15-12-1913 Izmidt 2e classe Stalag VIIA
HAJDU Paul 17-10-1907 Jaszberény (Hongr) 2e classe Stalag VIIA
HASSE Henri 03-11-1914 Ste-Marie-aux-Chênes Sergent Stalag VIIA
HAUZAR Louis 15-01-1915 Yougoslavie 2e classe Stalag VIIA
HERSZKOWIEZ Jacob 17-01-1909 Strzełkowo 2e classe Stalag VIIA
HORNYAHZAKARIAS Joseph 25-02-1901 Zeketic 2e classe Stalag VIIA
HRABOWSZKY Ladislas 22-01-1914 Budapest 2e classe Stalag VIIA
ICORA Génaro 13-10-1908 Saragosse 2e classe Stalag VIIA
JABLONKA Siulem 01-06-1905 Mintt Mazonecki 2e classe Stalag VIIA
JAWORSKI Joseph 03-03-1908 Kaluszyn 2e classe Stalag VIIA
JOAO José 15-10-1897 Vancos 2e classe Stalag VIIA
JONESCO Jean 20-01-1901 Galatz (Roumanie) 2e classe Stalag VIIA
JOZELY Joseph 20-11-1914 Yougoslavie 2e classe Stalag VIIA
KABANSKY Léon 17-05-1906 Balti (Roumanie) Caporal Stalag VIIA
KAHANE Henri 12-08-1912 Bucarest (Roumanie) 2e classe Stalag VIIA
KALMOVICZ Choin 20-08-1912 2e classe Stalag VIIA
KANDER Edmir 26-09-1910 Hinje (Youg) 22e RI 2e classe Stalag VIIA
KHORADA Moïse 17-11-1907 Constantinople 2e classe Stalag VIIA
KISNER Joseph 28-02-1906 Barasha 2e classe Stalag VIIA
LANDETTE Antoni 10-06-1911 Valence (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
LANGLART Henri 03-03-1918 Laventie Sergent Stalag VIIA
LAZAREFF Gérard 04-06-1921 Theodossia (Russie) 1e classe Stalag VIIA
LEBENSZTEIN Dou 15-03-1903 Radzin (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
LEDERFARB Salomon 25-05-1911 Lublia 2e classe Stalag VIIA
LEIGER Auguste 14-09-1906 Frestelaru 2e classe Stalag VIIA
LEVY Théophile 31-05-1907 Varna (Bulgarie) 2e classe Stalag VIIA
LINNARÈS Bernardi 28-05-1907 Alicina 2e classe Stalag VIIA
LOPEZ José 05-03-1901 Lorca (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
LOPEZ Vicente 05-04-1900 Castille (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
MACHADO Antonio 10-05-1906 Gaifort (Portugal) 2e classe Stalag VIIA
MACHADO Joseph 26-11-1907 Portugal 2e classe Stalag VIIA
MAIKOFF Nil 31-07-1900 Constantinople 2e classe Stalag VIIA
MANET Nicolas 14-03-1899 Constantinople Caporal Stalag VIIA
MANUEL Martin 23-01-1910 Pombal 2e classe Stalag VIIA
MARQUEZ Louis 05-01-1915 Madrid 2e classe Stalag VIIA
MARTINEZ Albert 10-01-1916 Montevideo 2e classe Stalag VIIA
MARTINEZ Vincent 16-01-1914 Novelda (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
MARUENDA Joseph 24-09-1917 Torroella de Montgri (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
MELLINGER André 04-05-1907 Eigetmonostor (2) 2e classe Stalag VIIA
MEUDELSON Ber 21-08-1918 Varsovie (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
MIKAILOFF Alexandre 06-08-1900 Kortch 2e classe Stalag VIIA
MILLER Israël 29-09-1911 2e classe Stalag VIIA
MOBILLION Robert 21-01-1910 Sacy (Marne) Sergent Stalag VIIA
MOLLA Armando 22-11-1916 Yecla 2e classe Stalag VIIA
MORAND Paul 18-05-1916 Etienville Sergent Stalag VIIA
MORGENSTAIN Léon 25-12-1908 Siercow (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
NAHMIAS Mau 24-04-1909 Salonique 2e classe Stalag VIIA
NASAROFF Georges 06-03-1911 Sébastopol 2e classe Stalag VIIA
NEIMAN Georges 20-01-1906 Kiehinoff (Roumanie) 2e classe Stalag VIIA
NEVES Manuel Das 27-03-1907 Egans (Portugal) 2e classe Stalag VIIA
NOVARRO Alphonse 20-02-1920 Madrid 2e classe Stalag VIIA
OBSTBAUM Chaskiel 21-09-1899 Zwolen 2e classe Stalag VIIA
OKONOWSKI Joseph 31-03-1919 2e classe Stalag VIIA
OSLAY Franc 21-09-1911 Filovci 2e classe Stalag VIIA
PAES Manuel 12-02-1918 St-Michel (Portugal) Caporal Stalag VIIA
PANIC Mathias 09-02-1907 Valentigney 2e classe Stalag VIIA
PASTOR Mariano 13-09-1920 Madrid (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
PECZYNA Simon 15-05-1914 Kémantow (Polog) 2e classe Stalag VIIA
PEJKO Joseph 21-01-1906 Budapest 2e classe Stalag VIIA
PELLETIER Yves 04-04-1909 Poitiers Sergent Stalag VIIA
PÉNA José 30-03-1913 Cervera 2e classe Stalag VIIA
PÈRE Honoré 12-03-1911 Alpera (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
PEREIRA Joseph 08-10-1908 Espiute 2e classe Stalag VIIA
PEREIRA Luiz 02-03-1908 Vermoisa (Portugal) 2e classe Stalag VIIA
PERENA Salas 04-09-1895 Barcelone (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
PEREZ Antoine 10-11-1910 Asturias (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
PEREZ François 23-09-1900 Portman (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
PERLMANN Isidore 20-01-1906 Budapest 2e classe Stalag VIIA
PEYRELEVADE Jacques 07-12-1917 Port-Saint-Père Sergent Stalag VIIA
PHILIPPS Eugène 29-11-1911 Buhl 2e classe Stalag VIIA
PILORGUET Jean 24-01-1913 Versailles Sergent Stalag VIIA
PIMPAREL Manuel 27-02-1900 Bragance (Portugal) 2e classe Stalag VIIA
PINCAS Marc 12-11-1908 Bucarest (Roumanie) Caporal Stalag VIIA
PINDO Albert 17-07-1907 Salonique 2e classe Stalag VIIA
PINNO de Joachim 18-02-1909 San-Vicente-de-Perrera 2e classe Stalag VIIA
PINSKI Elie 11-09-1909 Vilna 2e classe Stalag VIIA
PINTEL Jacques 07-07-1912 Varsovie 2e classe Stalag VIIA
PINTO Gossef 15-03-1917 Istanbul (Turquie) 2e classe Stalag VIIA
PIRES-TRIGO Jean 13-08-1901 Ponte-do-Lima (Port) 2e classe Stalag VIIA
PISIUK Naum 14-12-1912 Russie 2e classe Stalag VIIA
POGNOT Jean 03-09-1906 Hautvillers (Marne) Sergent Stalag VIIA
POULLAIN Henri 09-09-1918 Romagny Sergent Stalag VIIA
POUNARDZIS Bimitrois 27-04-1918 Larissa 2e classe Stalag VIIA
PUJOL Joachim 07-12-1918 St-Clément 2e classe Stalag VIIA
RADERMANN Victor 05-03-1911 Kowno (Russie) 2e classe Stalag VIIA
RAJBEN Gédala 25-12-1906 Varsovie (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
RAMOS Gabriel 02-07-1913 Vera (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
RAMOS José 13-05-1911 Cantoria (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
RAMUS Juan 06-07-1919 Cordona (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
REFFI André 14-11-1899 San-Martino 2e classe Stalag VIIA
REISZ Alexandre 02-01-1909 Bajta 2e classe Stalag VIIA
REQUENA Fernand 30-05-1906 Caudete (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
RIBEIRO Antoun 09-10-1920 Amarante (Portugal) 2e classe Stalag VIIA
RIBERO Manuel 12-03-1917 San Salvator de Vertoires 2e classe Stalag VIIA
RINK Otto 17-08-1900 Walk (Esthonie) 2e classe Stalag VIIA
ROBBIANI Sibero 19-09-1909 Novazzano (Suisse) 2e classe Stalag VIIA
ROBERT Henri 19-06-1917 Agen Sergent Stalag VIIA
RODRIGUEZ Antoine 18-02-1910 Corra (Portugal) 2e classe Stalag VIIA
RODRIGUEZ Esteban 19-02-1917 Laguna (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
RODRIGUEZ Francis 14-07-1911 La Caroline 2e classe Stalag VIIA
RODRIGUEZ José 15-07-1909 La Caroline 2e classe Stalag VIIA
ROMAND Jacques 10-02-1898 Constantinople 2e classe Stalag VIIA
ROSENBAUM Charles 01-01-1915 Sterdjn 2e classe Stalag VIIA
ROSENMAN Maurice 08-02-1914 Gernanti 2e classe Stalag VIIA
ROZA Kapel 11-05-1904 Radzemin (Polog) 2e classe Stalag VIIA
RUANO François 03-10-1914 Oudoujar (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
RUANO José 12-03-1917 Alpéra (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
RUFAS François 14-03-1910 Radiquero 2e classe Stalag VIIA
RUIZ Antonio 13-06-1913 Pinos-Puente (Esp) 2e classe Stalag VIIA
SA de Francisco 30-04-1900 Bagra (Portugal) 2e classe Stalag VIIA
SABOTKA Maurice 20-06-1906 Sosnovice 2e classe Stalag VIIA
SALTIEL Joseph 18-04-1912 Salonique Caporal/C Stalag VIIA
SAMARA Apostolos 23-06-1908 Soupli (Grèce) Caporal Stalag VIIA
SAMUEL Jacob 25-12-1909 Salonique 2e classe Stalag VIIA
SAMUEL-POTT Paul 12-09-1909 Kaposvar (Hongrie) Caporal Stalag VIIA
SANCHEZ Diégo 05-11-1912 Murcia 2e classe Stalag VIIA
SANCHEZ Edouardo 13-01-1913 La Coruna (Espag.) 2e classe Stalag VIIA
SANCHEZ Joseph 18-03-1917 Valladolid 2e classe Stalag VIIA
SANCHEZ Sébastien 02-02-1922 Union 2e classe Stalag VIIA
SANTGARTEN Maurice 07-02-1909 Zolkieu 2e classe Stalag VIIA
SANTOS MACHADO Faustino dos 09-06-1904 2e classe Stalag VIIA
SAZBON Lazare 30-06-1909 Turquie 2e classe Stalag VIIA
SCHARGUEL Samuel 08-02-1920 Tighina (Roumanie) 2e classe Stalag VIIA
SCHATT Edouard 17-12-1910 Tudor 2e classe Stalag VIIA
SCHMIDT Roger 08-08-1916 Neuville-s.-Ornain Sergent Stalag VIIA
SCHNECKER Soebel 07-10-1910 Galatz (Roumanie) 2e classe Stalag VIIA
SCHWAREZ François 16-07-1919 Budapest Sergent Stalag VIIA
SCHWARTZ Charles 21-10-1914 Budapest 2e classe Stalag VIIA
SHMIT Nicolas 27-12-1903 Bettenburg (Lux.) 2e classe Stalag VIIA
SIERACZEK Jacob 22-01-1904 Varsovie 2e classe Stalag VIIA
SIMON Pierre 05-06-1914 Mouzon Sergent Stalag VIIA
STECHER Oscar 29-07-1917 La Paz (Bolovie) 2e classe Stalag VIIA
SUSSER Joseph 13-12-1905 Lubela (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
SZANTO Laurent 15-11-1911 Budapest 2e classe Stalag VIIA
SZANTO Robert 19-01-1908 Budapest 2e classe Stalag VIIA
SZEGO Jean 29-04-1919 Budapest Caporal Stalag VIIA
SZEJWACH Maurice 17-11-1909 Zgierz (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
SZEKELY Ladislas 28-07-1902 Miskoloz (Hongrie) 2e classe Stalag VIIA
SZWARE Aron 01-11-1905 Wloclaweck 2e classe Stalag VIIA
TCHENIO Jacques 15-03-1912 Salonique 2e classe Stalag VIIA
TENENTAP Carol 31-10-1906 Buhusi 2e classe Stalag VIIA
THEURILLAT Paul 15-01-1905 Parle 2e classe Stalag VIIA
THUREAU Marcel 17-09-1918 Forges (Orne) 1e classe Stalag VIIA
TIVIAKOFF Basile 01-01-1902 Orel (Russie) 2e classe Stalag VIIA
TUKER Leivi 08-07-1909 Roman (Roumanie) 2e classe Stalag VIIA
TUR Pierre 18-04-1906 Iles Baléares 2e classe Stalag VIIA
VALLÉE Théodore 25-06-1912 Sable-Artiche Caporal Stalag VIIA
VALVERDE Pablo 12-11-1912 Almeria 2e classe Stalag VIIA
VAN DE CAYETTE Michel 01-07-1921 Courtrai (Belgique) 2e classe Stalag VIIA
VASQUEZ Dimas 03-10-1917 Villalfondo-Samora 2e classe Stalag VIIA
VASQUEZ Jean 25-08-1908 Benagurcil 2e classe Stalag VIIA
VASQUEZ Théodore 26-03-1913 Villalfondo 2e classe Stalag VIIA
WAYSBROT Charles 22-02-1903 Lubartow (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
WOLMER Jack 1908 Kaloszin (Pologne) 2e classe Stalag VIIA
ZAHAROFF Paul 16-01-1900 Den (Russie) 2e classe Stalag VIIA
ZELAZKO Lejba 01-12-1905 Prassnich (Russie) 2e classe Stalag VIIA
ZOLNE Hersch 06-03-1904 Lezyca 2e classe Stalag VIIA
ZYLBERCAN Mayer 15-04-1904 Warschau (1) 2e classe Stalag VIIA
(1) Varsovie
(2) Szigetmonostor (Hongrie)
Comme on pouvait s'y attendre beaucoup de juifs d'Europe centrale et de républicains espagnols.
Qu'advint-il d'eux dans ce camps de prisonniers ? Combien réussirent à cacher leur origine juive ou leur passé républicain en Espagne ?
Combien furent envoyés en camp de concentration ou d'extermination ?
Cordialement
Eric Abadie


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MessagePublié : dim. juin 20, 2010 20:24 pm 
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Bonsoir,

Parmi les soldats du 22e RMVE, faits prisonniers de guerre (pour la seule liste n°90), figurent d’anciens républicains espagnols. Certains, après un passage dans le Stalag VIIA, furent envoyés et exterminés à Gusen. J’ai pu en répertorier quelques uns.
Dans ce camp, près de 2000 républicains espagnols durent travailler à la carrière de pierre et très peu d'entre eux survécurent.
Voir : http://www.jewishgen.org/ForgottenCamps ... senFr.html
Un livre de référence (que je ne connais pas) :
Montserrat Roig : "Els catalans als camps nazis", d'edicions 62 (1977).


Prisonniers de guerre du 22e RMVE
CORTES Antonio 20-05-1920 Grenade 2e classe Stalag VIIA
MARQUEZ Louis 05-01-1915 Madrid 2e classe Stalag VIIA
PASTOR Mariano 13-09-1920 Madrid (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
RUIZ Antonio 13-06-1913 Pinos-Puente (Esp) 2e classe Stalag VIIA
SANCHEZ Diego 05-11-1912 Murcia 2e classe Stalag VIIA

Morts en déportation ( source : http://www.mortsdanslescamps.com/general.html )

CORTES-MALIA Antonio né le 20 mai 1920 à Grenade (Espagne) décédé le 14 janvier 1942 à Gusen (Autriche).
MARQUEZ-ROMERO Luis né le 5 janvier 1915 à Madrid (Espagne) décédé le 2 février 1942 à Gusen (Autriche).
PASTOR-GARCIA Mariano né le 13 septembre 1920 à Soria (Espagne) décédé le 27 février 1943 à Gusen (Autriche)
RUIZ ZAFRA Antonio né le 13 juin 1913 à Pinos Puentes (Espagne) décédé le 14 octobre 1942 à Güsen (Autriche).
SANCHEZ-CLEMENTE Diego né le 5 novembre 1912 à Mazarron (Espagne) décédé le 6 novembre 1941 à Gusen (Autriche).

Est-ce le même homme ?
RUANO François 03-10-1914 Oudoujar (Espagne) 2e classe Stalag VIIA
Ruano Garrido Francisco né le 24 février 1915 à Andujar (Espagne) décédé le 11 mai 1942 à Güsen (Autriche).


Cordialement
Eric Abadie


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MessagePublié : sam. juin 26, 2010 20:47 pm 
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Bonsoir à tous,
Comment comprendre la grande concentration de sous-officiers du 22e R.M.V.E. au stalag XIIIA ? Ont-ils été séparés des autres combattants du régiment de force ou de leur gré ? La liste officielle n° 96 date de mai 1941. Que s'est-il passé en près de douze mois, entre juin 1940 et mai 1941 ?
Seuls deux soldats d'origine étrangère ont été internés dans ce stalag pour dix-huit sous-officiers de nationalité française.
Il y aurait là une problématique intéressante à résoudre.

Liste officielle n° 96 des prisonniers français, Paris le 8 mai 1941
Militaires appartenant au 22e R.M.V.E.
AUVIEUX Armand 08-08-1909 La Châtre Sergent/C Stalag XIIIA
BELEY Maurice 12-12-1915 Dasle Sergent Stalag XIIIA
BROSSARD Louis 24-08-1913 Loué Sergent Stalag XIIIA
BUTEAUX Aimé 20-07-1903 Paris Sergent Stalag XIIIA
CHUZEVILLE Claudius 03-06-1903 Saint-Jean-la-Buissière Sergent Stalag XIIIA
CONQUET Marc 10-09-1914 Perpignan Adjudant Stalag XIIIA
DERVOIS René 17-08-1903 Corbie Sergent Stalag XIIIA
EININGER Antoine 20-05-1913 Saint-Etienne Sergent Stalag XIIIA
GARCELON Amédée 28-03-1918 Gastiens Sergent/C Stalag XIIIA
GARDE Jean 20-12-1905 Saint-Avit Sergent Stalag XIIIA
GRANDJEAN René 19-11-1917 Colombes (Seine) Sergent Stalag XIIIA
GUAY Georges 01-10-1909 Breucy-les-Faverney Sergent Stalag XIIIA
LAFAYE Jean 20-01-1915 Ribérac Sergent Stalag XIIIA
MARÉCHAL Henri 16-11-1906 Dochamps Sergent Stalag XIIIA
MEIER Maurice 18-10-1917 Paris Sergent Stalag XIIIA
MENS Diégo 06-01-1905 Estrécho-de-St-Gines * 2e classe Stalag XIIIA
POTARD Paul 10-11-1908 Billon Sergent/C Stalag XIIIA
ROUE Albert 22-11-1907 Versailles Sergent Stalag XIIIA
SAUVAGEOT Robert 02-08-1907 Avon Sergent Stalag XIIIA
SMIRCIE Adam 07-081901 Premoda (Yougos.) 2e classe Stalag XIIIA

* El Estrecho de San Gines Région de Murcie (Espagne)

Cordialement
Eric Abadie

Réponse de Pierre ABONYI :
"En principe, les sous-officiers n’étaient pas obligés de travailler. Seuls les volontaires sont restés et ont travaillé avec nous. Les sous-officiers ont donc été regroupés pour beaucoup au stalag XIIIA."


Dernière édition par ae80 le sam. août 28, 2010 22:22 pm, édité 1 fois.

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MessagePublié : sam. juin 26, 2010 21:17 pm 
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Bonsoir , gros travail :shock: . Amicalement jph


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MessagePublié : dim. juil. 04, 2010 22:30 pm 
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Bonsoir à tous,
Dans le numéro 66 de Juillet - Août 2010 d'Histomag'44, un article sur "Les régiments ficelles Des héros dans la tourmente de 1940" par Robert Mugnerot (pages 61 et 62).

http://www.39-45.org/histomag/magjuillet2010.pdf

Cordialement

Eric


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MessagePublié : sam. août 28, 2010 18:28 pm 
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Bonsoir à tous,
Voici le compte-rendu d'un entretien avec Pierre ABONYI cet été. Sa femme et lui nous ont reçus très chaleureusement à leur domicile.
Cordialement
Eric Abadie

Rencontre avec M. Pierre ABONYI, le vendredi 30 juillet 2010

M. ABONYI est un ancien du 22e R.M.V.E., chevalier de la Légion d’Honneur, dernier président de l'Amicale du 22° R.M.V.E. de 1986 jusqu'en 2003, année de sa dissolution faute d'adhérents.
En outre, Pierre ABONYI fut directeur général de la société Wattohm, devenue en 1968 Planet Wattohm à Senlis, de 1976 jusqu’à sa retraite en 1983.

Depuis la Hongrie, vous venez faire vos études en France. Comment perceviez-vous en Hongrie la montée du Nazisme en Allemagne ?
En Hongrie, j’étais passé mon baccalauréat puis j’ai été étudiant à la faculté de droit. Devant la menace de l’Allemagne, chaque jour plus importante, mes parents m’ont envoyé en France pour me mettre en sécurité. La dernière fois que je les ai vus ce fut sur le quai de la gare le 15 septembre 1938.

Quand vous engagez-vous dans l’armée française ?
Le 3 septembre 1939, je m’engage dans l’armée française pour la durée de la guerre. A l’époque je ne savais pas que ce serait dans la Légion étrangère. Six semaines après j’ai reçu une convocation pour aller à Barcarès. J’avais à peine vingt ans et j’avais peur que les autorités françaises me demandent une autorisation paternelle pour pouvoir m’engager. Je n’aurais pas pu l’obtenir et cela aurait certainement ennuyé mes parents. Mais il n’en fut rien.

Quelles sont vos motivations, vos sentiments à ce moment ?
Nous savions pourquoi nous nous engagions. Nous en voulions. Les Espagnols, eux, étaient formidables, habitués aux combats de la guerre d’Espagne.

A Barcarès, comment avez-vous été accueilli ?
Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que c’était. Le camp était composé de baraques en bois en très mauvais état où logeaient au moins cent vingt personnes. A l’intérieur, c’étaient des bat-flancs avec de la paille. Nous dormions dans des sacs de couchage gris. Mais, au bout de quelques semaines, ceux-ci avaient changé de couleur avec les déjections de puces. Ces baraquements ne comportaient pas de fenêtres et n’étaient pas pourvus d’éclairage. Nous avons dû installer l’électricité. Les cuisines n’avaient pratiquement pas de toits. Dès que la Tramontane soufflait, le vent transportait le sable qui se mélangeait à notre nourriture. Tout ce que nous mangions était rempli de sable.

Étiez-vous bien équipés ?
Nous n’avions aucun tenue identique. Pour ma part, j’avais un pantalon de zouave, une veste de chasseur alpin. Seuls le calot et les bandes molletières étaient de couleur kaki. Pour finir j’avais une capote bleu horizon de la guerre 14-18. Quand j’ai eu ma première permission pour revenir à Paris, la première chose que j’ai faite, fut de m’habiller en civil car j’avais honte de cette tenue disparate. Nous étions équipés de Lebels avec des chargeurs de trois balles.
Avant de monter au front, on nous a enfin équipés tout en kaki… mais… nous n’avions ni havresacs, ni bretelles à nos bidons, sacs et fusils. C’est pour cette raison qu’on nous a appelés le « Régiment ficelle ». Bien que ce soit la propagande nazie de radio Stuggart qui ait parlé en premier des Régiments « ficelle », cette appellation, seul le 22e Régiment de Marche peut la revendiquer, car les 21e et 23e RMVE, eux, furent bien équipés.


En quoi consistait votre préparation militaire ?
L’instruction s’est bien passée. Comme j’étais étudiant, j’avais été désigné pour être observateur au bataillon.

Comment s’est passée votre arrivée dans la Somme ?
Quand le bataillon a attaqué au mois de mai, nous les observateurs, sommes restés en arrière. Nous ne devions servir qu’en cas d’attaque. Les soldats du 2e Bataillon ont traversé le village où il n’y avait pas d’Allemands, sauf qu’ils étaient cachés dans les maisons et qu’ils leur ont tiré dans le dos. Une partie du bataillon fut décimé et perdit au moins deux compagnies, beaucoup furent faits prisonniers.

Où votre compagnie s’est-elle installée ? Comment avez-vous mis en défense l’endroit où vous étiez stationnés ?
A Fresnes-Mazancourt, nous avons creusé des tranchées en prévision de l’attaque allemande.

Quelle était votre affectation au 22e RMVE ?
Dans la Somme, bien qu’étant observateur affecté au 2e Bataillon, je n’avais pas de jumelles. C’est mon lieutenant qui m’a prêté ses jumelles de théâtre. De toute façon, elles ne m’ont pas servi à grand-chose. Nous nous sommes installés dans la toiture d’une très belle habitation à Fresnes-Mazancourt, et quand les Allemands ont attaqué, ils ont tiré des obus et ont mis le feu à cet immeuble et tout a été démoli. Heureusement nous n’avons pas été blessés. Nous avons donc été obligés de descendre et tenter d’observer… mais on ne voyait rien du tout.

De quelles armes disposiez-vous ?
Nous avions perçu des Lebels avec des chargeurs de trois balles à Barcarès et quand nous sommes montés au front nous avions des chargeurs de cinq cartouches ce qui fait que nous devions retirer les balles une à une pour tirer. C’était très pratique !!! De plus nous n’avions pas de grenades. Nous tirions à l’aveuglette. Nous avions aussi des fusils-mitrailleurs, quelques canons de 25 et des antichars qui marchaient très bien. Nos tirs devaient impressionner les Allemands car ils sont restés à l’écart.

Quelles ont été les pertes du régiment ?
Le régiment a perdu près de 900 tués et blessés, soit un tiers de ses effectifs.

Y a-t-il eu des suicides de certains de vos camarades pour éviter de tomber aux mains des Allemands ?
Oui, certains de nos camarades juifs allemands ou espagnols se sont suicidés mais leur nombre n’a pas été élevé.

Où et quand avez-vous été fait prisonnier ? Comment les Allemands se sont-ils comportés envers vous ? Comment s’est déroulé le chemin vers la captivité ? Par où êtes-vous passés ? Quels moyens de locomotion avez-vous empruntés ?
Faits prisonniers à Fresnes-Mazancourt, nous avons marché jusqu’à Bapaume. Les Allemands étaient durs, nous n’avions rien à boire. Je me souviens d’un colonel, assis sur le bord de la route quand notre colonne passait, qui fut abattu car il ne pouvait plus marcher. Il pleuvait et ceux qui avaient été faits prisonniers avant nous, avaient construits des huttes en terre. Cela nous a permis de nous protéger un petit peu. Le lendemain, nous avons de nouveau marché jusqu’à la gare de Cambrai. Depuis quarante-huit heures, nous n’avions rien eu à boire ni à manger. Dans la Somme, nous avions des chenillettes remplies de ravitaillement. Il nous avait été interdit d’y toucher et nous étions très obéissants… ce sont les Allemands qui en ont profité. Affamés et assoiffés, nous avons été embarqués dans des wagons. Pour ma part, je suis monté dans une voiture de 2e classe déjà occupée par des médecins appartenant à l’état major d’une division probablement. Je suis resté debout dans le couloir car il n’y avait plus de places assises. Ceux-ci ne manquaient pas de nourriture mais personne ne songea à nous offrir quelque chose ! Nous sommes arrivés à Aix-la-Chapelle. C’est là que nous avons eu la première soupe. C’était la meilleure soupe du monde ! Heureusement j’ai réussi à passer deux fois. Un camarade, Lucien, eut moins de chance et prit un coup de pied au c.. Ensuite, le lendemain ou le surlendemain, on nous a embarqués de nouveau. Destination Moosburg.

Je crois que vous avez été interné au stalag VIIA. Où se situait ce camp en Allemagne ? Comment était-il constitué ?
Le stalag VIIA de Moosburg était situé en Bavière, près de Ratisbonne. La première chose que nous avons subie, en arrivant au camp fut un « épouillage » en règle. On nous a fait nous déshabiller, puis nous avons été tondus. Nous étions en bon nombre du 22e Régiment. Derrière les Allemands, il y avait des prisonniers français d’origine polonaise qui leur disaient en nous désignant « Juden ». Néanmoins on ne nous a rien fait. Mais nous manquions toujours de nourriture. Les Allemands eux-mêmes n’en avaient pas assez. A Moosburg, nous étions dans de grandes baraques.

Tous les sous-officiers du 22e RMVE semblent ne pas avoir été internés au même endroit ?
En principe, les sous-officiers n’étaient pas obligés de travailler. Seuls les volontaires sont restés et ont travaillé avec nous. Les sous-officiers ont donc été regroupés pour beaucoup au stalag XIIIA.

A un certain moment, certains de vos camarades, républicains espagnols ont-ils été séparés de vous et envoyés dans d'autres camps plus durs ?
A Moosburg, les républicains espagnols lors de leurs interrogatoires sur leur état civil n’ont pu justifier d’une adresse, d’un domicile en France. Ils ont été mis de côté et isolés. Puis ils ont été envoyés à Mauthausen et bien peu en sont revenus. Quelques survivants qui par la suite ont adhéré à l’amicale du 22e, nous ont raconté les très dures conditions de vie à Mauthausen. Le travail, les chambres à gaz… (1)

Avez-vous passé vos cinq années de captivité au même endroit ?
Non. Au bout de quelques jours, j’ai été envoyé chez un paysan alors que tous mes camarades du 22e R.M.V.E, eux, sont restés au camp. Peut-être à cause de mon jeune âge (20 ans), ai-je été choisi ? Donc le paysan chez qui je suis tombé, était complètement inculte et arriéré. Il m’a demandé si j’avais déjà vu des juifs. Bien sûr, j’ai dit que je n’en connaissais pas. Il m’a dit alors (je vous jure que c’est vrai) : « Parce qu’ils ont une queue et des sabots comme le diable. » Je suis resté là plusieurs mois et en mars 1941, on m’a rappelé au camp. J’étais avec un autre soldat du 22e, nommé Rabowski, mais lui est resté. Il n’était pas juif, et je me suis demandé pourquoi j’étais rappelé.
On nous a envoyés à Hohenfels en Haute-Bavière près de la frontière tchèque. Nous y avons remplacé des Bretons. C’était un « Strafe Kommando », un kommando de punition, car les Allemands leur avaient proposé l’autonomie qu’ils avaient refusée. Les Bretons sont allés remplacer des Allemands dans les usines. A ce moment, l’invasion de la Yougoslavie était entreprise et les Allemands préparaient celle de la Russie. Ils avaient besoin de soldats mais devaient faire tourner les usines. Ils y ont donc envoyé des prisonniers de guerre pour travailler. Nous étions environ huit cents dans ce kommando n° 2432. Chaque matin, à 6 heures, nous partions travailler. Nous effectuions des travaux de terrassement ou de bâtiment, ce genre de chose.
C’est là que j’ai rencontré Lucien Fishmann
(2), de son vrai prénom Ladislas. Il s’était évadé en compagnie de deux autres, chacun se tenant à l’écart des autres, mais l’un d’eux portait des vêtements civils mal confectionnés à partir d’effets militaires. Les Allemands l’ont repéré et ont voulu l’arrêter. Ladislas est allé à son aide et finalement, ils ont été ramenés tous les trois au camp. Comme il s’agissait de leur première tentative d’évasion, ils ont été mis au pain sec et à l’eau.
C’est à ce moment que j’ai fait sa connaissance. Agé de dix ans de plus que moi, il parlait allemand et était à la compagnie de commandement. Et de ce jour là, on ne s’est jamais quitté jusqu’à sa mort.
Hohenfels était un énorme camp militaire en construction pour instruire les recrues. Les Allemands ont voulu agrandir encore le camp. Ils nous ont enlevés des baraquements et nous ont mis dans des écuries qu’ils ont entièrement entourées d’une double clôture. Parlant aussi allemand je fus transféré dans une petite baraque en bois où nous étions seize. Je servis longtemps d’interprète au ravitaillement du camp allemand.
Au niveau de la nourriture, les Allemands ne nous nourrissaient pas assez. Nous avions un breuvage infect couleur café, le matin, cinq grosses pommes de terre et une soupe, le soir. Le midi sur notre lieu de travail nous avions une soupe au poisson à laquelle je ne touchais pas – j’ai horreur du poisson. C’est ainsi qu’un Allemand, me voyant jeuner partagea son casse-croûte avec moi. Au début, nous avons beaucoup souffert. Nous devions donc nous organiser si nous ne voulions pas mourir de faim. Bientôt, nous avons reçu des colis de nos familles qui nous ont aidés à améliorer l’ordinaire. Nous avions aussi des cigarettes, certains préféraient fumer que manger alors nous faisions des échanges, comme avec les Allemands qui manquaient de cigarettes. La Croix Rouge française, puis plus tard la Croix Rouge américaine, nous envoyait des colis. Les colis américains étaient formidables. Lucien Fischmann avait une sœur en Argentine qui lui faisait parvenir des colis énormes. Pour ma part, j’ai reçu deux colis des Etats-Unis contenant des vêtements civils. De façon incroyable, ils n’avaient pas été ouverts. J’ai donc mis ces vêtements de côté, comptant m’évader.
Jusqu’en fin 1942 - début 1943, je crois, nous étions tous des prisonniers du 22e (RMVE). Les Allemands nous respectaient. La résistance de notre régiment en juin 1940 devant une division blindée les avait impressionnés. Mais ils savaient qui nous étions et nous redoutions toujours un mauvais sort. Puis ils ont créé un stalag pour les sous-officiers anglais qui est devenu le Stalag 383. Nous avons donc été rattachés à celui-ci. Cela nous a plutôt rassurés car nous pensions que, du fait de la présence des Britanniques, nous avions moins à craindre. Avec eux sont arrivées les cigarettes anglaises et … le thé. Et avec le thé, on pouvait tout avoir en Allemagne. Cette denrée précieuse avait disparu du pays depuis longtemps. Nous faisions des affaires avec les commerçants. A titre d’exemple, un poste de T.S.F. coûtait 25 paquets de thé. Avec la complicité d’un adjudant allemand, nous avons pu faire entrer un poste dans le camp. Ce n’était pas gratuit puisqu’il fut rétribué en cigarettes. Mais à partir de ce moment, nous avons été informés du déroulement de la guerre. Chaque soir, nous écoutions la radio de Moscou (certains d’entre nous parlaient et comprenaient le russe) mais aussi la B.B.C. Un communiqué était ensuite distribué dans les baraques dans lequel figuraient les nouvelles. Mais les prisonniers parlent toujours trop. Les Allemands avaient connaissance de notre acquisition et savaient que nous n’étions pas sans nouvelles du monde extérieur. Le poste était caché à la menuiserie du camp dans une cavité recouverte de sciures. Une boîte métallique avait été fabriquée pour recevoir la T.S.F. et assurer une bonne étanchéité. La Gestapo est venue fouiller mais ne l’a pas trouvée.
Fischmann, ingénieur électricien dans le civil, a lui aussi construit un petit récepteur radio qu’il cachait dans une cavité sous son lit afin d’écouter le soir les nouvelles. Malgré les fouilles, sa cachette ne fut jamais découverte. Il fut affecté dans un kommando d’entretien en électricité pour les trois camps britannique, français et allemand. Il y avait plusieurs régiments de l’armée allemande, plusieurs milliers d’hommes, qui accomplissaient leur instruction là. Ainsi il a pu se procurer de quoi fabriquer un petit four (où nous faisions cuire des lapins de notre élevage) et un réchaud cachés derrière une plaque de bois dans le prolongement de notre table. La Gestapo est venue fouiller, intriguée par notre consommation anormale de courant. Le four faisait 1500 W. Mais sans succès.
Les hivers étaient parfois très froids en Bavière. Nos gardiens étaient des blessés du front de l’est. Quand les températures étaient négatives, ils ne sortaient pas et nous n’allions pas travailler. Ils étaient pour la plupart corrects mais parfois nous avions des Allemands originaires des territoires occupés, de Roumanie par exemple, qui étaient nettement moins commodes et n’hésitaient pas à tirer.


Quand avez-vous été libéré ? Par qui ?
En avril 1945, le camp a été évacué et nous avons marché vers l’ouest. Sur le chemin, pour la première fois, nous avons aperçu des déportés en habits rayés. Nous ne connaissions pas leur existence jusqu’à ce moment.
Les Américains nous ont libérés et nous ont laissés sur place pendant quinze jours. Nous étions impatients de rentrer chez nous mais nous avions été prévenus que le rapatriement de plus d’un million et demi de prisonniers ne pouvait pas se faire du jour au lendemain. Finalement les Américains sont venus avec des camions, nous ont embarqués … direction la France.


Comment s’est passé votre retour en France ?
Nous sommes arrivés à la gare de l’Est. Pour être démobilisés, nous devions nous rendre au cinéma GAUMONT, Place Clichy. Il y avait tellement de monde qu’on nous a dit de rentrer chez nous. J’ai été officiellement démobilisé au bout de trois semaines.
Mon ami Fischmann avait deux affaires avant la guerre
(3). Il fabriquait des condensateurs pour radio et des supports de lampes. Mais tout avait été vendu pendant la guerre. La deuxième activité était la métallisation par projection de plomb sur du mica pour des condensateurs. Il put récupérer cette affaire et le local. Mon ami m’a demandé ce que je comptais faire et m’a proposé de travailler avec lui. J’ai commencé à travailler le lendemain, 15 mai 1945, si mes souvenirs sont exacts. Nous avons commencé avec rien car tout manquait à l’époque. Puis l’affaire a prospéré.

N’aviez-vous pas alors envie de retourner en Hongrie ?
Non, pour plusieurs raisons. En fait, d’une part, la Hongrie était en zone soviétique. D’autre part, un officier américain d’origine hongroise m’a contacté un jour. Il m’a fait part de la disparition de toute ma famille. Tous ont été déportés dans les camps. Seule une tante fut sauvée à Budapest par les Suédois. J’avais un frère qui est mort en Russie et une sœur, mariée avec un médecin, qui était enceinte quand elle fut déportée.
Je n’avais qu’un seul pays la France.




(1) Les républicains espagnols porteront le triangle bleu des apatrides au camp de Mauthausen. Voir :
http://www.tracesdhistoire.stools.net/d ... DFsite.pdf

(2) Ladislas Fischmann né le 12 mars 1909 à Ujpest (Hongrie), 2e classe, 22e RIC, Stalag VIIA (Liste officielle n° 90 de prisonniers français, Paris le 11 avril 1941).

(3) M. Fischmann fonde la société Wattohm à Paris en 1936, avec pour objectif la fabrication de condensateurs sur céramique et supports en carton backélisé pour la T.S.F.

© Pierre ABONYI & Eric ABADIE pour L'OISE 1939 - 1945


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MessagePublié : ven. sept. 10, 2010 22:09 pm 
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Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
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Bonsoir à tous,
Fred Samuel, joaillier renommé de la Maison Fred, est un ancien du 22e R.M.V.E.
Il a laissé un témoignagne de ses années de guerre dans un livre autobiographique : "Mémoires d'un joaillier". Les chapitres 4 (L'ombre de la guerre) et 5 (Les épreuves) nous intéressent plus particulièrement.

Cordialement. Eric Abadie

"En 1939, à la déclaration de guerre, les trois frères de ma femme furent appelés sous les drapeaux. En tant que citoyen argentin, je n'étais pas mobilisable. [...] Je courus dans tous les bureaux de recrutement, faisant valoir chaque fois la nationalité française de mon père. Mais c'était peine perdue. [...] Enfin, ma belle-soeur contacta un de ses cousins, sergent-recruteur à la caserne de Reuilly, centre de la Légion étrangère. De bonne grâce, je subis un contrôle d'identité et divers examens physiques et moraux. Suite à quoi je pus enfin signer un contrat d'engagement pour la durée de la guerre. [...] Huit jours plus après, l'ordre de départ arriva. A la caserne de Reuilly, je retrouvai mes compagnons engagés volontaires. La plupart étaient de jeunes apatrides d'Europe centrale. Ils m'expliquèrent que, pour eux, il n'y avait pas d'autre solution. En s'engageant dans l'armée française, ils permettaient à leur famille qui avait déjà fui le régime nazi de rester en France. [...]
Notre départ eut lieu le soir vers 21 heures, en raison de la défense passive. De nombreux parents étaient venus entourer leurs enfants, leur dire au revoir. C'était une foule étrange, exprimant des signes de crainte et d'espoir mais surtout, très sobrement, un sentiment de gravité. Puis, les légionnaires, baïonnette au canon, nous escortèrent jusqu'à la gare de Lyon où le train nous attendait pour une destination inconnue. Alors ces jeunes gens, presque des enfants, entonnèrent La Marseillaise avec leur accent d'Europe centrale. Pour la première fois de ma vie, mon coeur se serra terriblement comme à l'évocation d'un souvenir enfoui, ce chant était si émouvant que longtemps je restai immobile, les larmes aux yeux. La réalité, brutale, se chargea de dissiper cet état d'âme. Le camp où devait s'effectuer notre préparation s'appelait Barcarès, à quinze kilomètres de Perpignan. Trois régiments furent formés, du nom de 1er, 2e et 3e régiments de marche de volontaires étrangers (R.M.V.E.), cependant, comme la Légion craignait que les nouvelles recrues ne fussent pas à la hauteur de sa réputation, on les rebaptisa 21e, 22e et 23e R.M.V.E. Le Barcarès était alors un site désolé. Il s'étendait au nord entre la mer et une vaste lagune : l'étang de Leucate. Là se dessinait un alignement de baraques en bois, recouvertes de papier goudronné. Ces logements rudimentaires avaient été improvisés à la hâte pour accueillir les réfugiés espagnols fuyant la guerre civile. La plupart avaient choisi de s'engager dans la Légion, espérant ainsi prendre leur revanche sur l'Espagne franquiste. Déjà aguerris aux situations précaires, ce sont eux qui, ingénieusement, installèrent l'électricité dans le camp. Pour le reste, Barcarès demeura des plus sommaires, notamment en ce qui concerne les conditions sanitaires. On s'en tenait à une hygiène minimale. A peine défendus contre les intempéries, il nous fallait aussi essuyer les désagréments de chaque variation climatique. Lorsque la tramontane soufflait, le sable nous cinglait le visage et s'immisçait dans les moindres recoins. Quand le vent s'apaisait, c'était au tour des moustiques de nous harceler. Pourtant personne n'aurait songé à se plaindre. [...]
Dès mon arrivée au camp, j'eus la chance de rencontrer un capitaine que j'avais recueilli un mois auparavant sur la route de Bordeaux. C'est ainsi qu'à ses côtés je pris la direction de la compagnie de commandement en attendant l'arrivée des officiers instructeurs. J'inscrivais les arrivants et formais compagnies, bataillons, et jusqu'à un régiment tout entier. Cette tâche avait l'avantage de m'occuper l'esprit. J'étais presque content de me sentir utile. Les officiers arrivaient régulièrement, des volontaires en provenance de régiments coloniaux ou autres, recrutés par circulaire pour venir nous encadrer. On commença par nous confier des uniformes : équipements de chasseurs alpins généralement de petite taille. Ne trouvant pas de pantalon à mes mesures, j'improvisai un accoutrement dans le ton. Je découpai mes pantalons sous le genou et nouai à la place les bandes molletières que nous recevions. Je jugeai à ce bricolage que le métier commençait à rentrer. Pour les chaussures, grâce à Dieu, j'étais parti avec une paire excellente, ce qui m'évita de souffrir. [...]
Au terme de la préparation, en avril 1940, le haut commandement nous envoya au camp du Larzac où nous fîmes la preuve décisive de nos capacités. [...]
Dès le 30 avril, nous reprîmes la route de Barcarès afin d'améliorer notre équipement. A vrai dire, s'il s'avéra meilleur que le précédent, il demeurait néanmoins plus qu'incomplet : un ceinturon pour deux soldats et pas la moindre bretelle à fusil. Une fois de plus l'ingéniosité des Espagnols nous sauva. Il nous équipèrent au moyen de ficelles tressées, ce qui valut à notre régiment le surnom de "régiment-ficelle". Pourquoi pas ? Enfin, si nous étions munis de fusils, nous ne disposions que d'un fusil-mitrailleur par compagnie et d'un canon de 25 par bataillon, ce qui était évidemment, dérisoire. [...]
Le général Weygand fit appel à la Légion pour sa nouvelle armée.
Il fallut reprendre le train pour Compiègne. Les voies étant coupées, le voyage prit fin à l'Isle-Adam sous un bombardement aérien intensif qu'une âme naïve aurait pris pour un feu d'artifice. En pleine nuit, des autobus parisiens nous conduisirent du côté de Tilloloy, toujours dans le nord. Nous nous laissions mener, çà et là, abrutis par la fatigue et la réalité qu'on n'osait envisager tout à fait. [...]
Ensuite, sous les feux d'artillerie, il fallut marcher vers une direction inconnue. L'aurore nous trouva en ligne près de Villers-Carbonnel face aux blindés allemands qui avaient franchi la Somme. Seuls les Espagnols comprirent aussitôt comment agir. Ils utilisèrent des cocktails molotov. Pour préserver les blindés, les Allemands firent demi-tour et repassèrent la Somme, ayant soin, hélas, de laisser des commandos derrière eux. Bientôt, je vis avec horreur mes camarades tomber comme des mouches, victimes des shrapnels et des soldats allemands cachés dans les arbres. Devant l'urgence de la situation, le commandant m'ordonna de rejoindre Marchelepot afin d'informer le colonel et de prendre ses ordres. En effet, la liaison téléphonique avec l'état- major du régiment se révélait impossible. Je partis avec quelques soldats de première classe dont l'un n'était pas moins qu'un colonel de l'armée républicaine espagnole. Sensible à mon désarroi, il m'encouragea à affronter le baptême du feu par ces mots que je n'oublierai jamais : "Dis-toi que le monde est grand et que nous sommes tout petits. Allons, lève-toi et avançons." Comme protégé par cette force d'âme, je passai miraculeusement entre les balles et pus apporter le message au colonel. Les ordres donnés, la défense s'organisa. On creusa des tranchées. Une ferme abandonnée servit de point de repli. Un standard, laissé par de précédentes troupes françaises, permit de communiquer avec l'état-major. Des kilomètres de lignes téléphoniques furent déroulées entre les différents villages avoisinants et l'état-major, afin d'établir une liaison normale. Cette mobilisation dura trois semaines. Puis, le commandant Hermann, sur l'ordre de l'état-major, prit le commandement à la place du colonel. [...]
Le 6 juin, les Allemands attaquèrent, des chars poussant devant eux tous les prisonniers qu'ils avaient pu faire. Démunis de tout matériel d'artillerie, il nous était impossible de tirer à grande distance. Nous étions désespérés. Je revois encore ce Lithuanien qui refusait de lâcher son fusil-mitrailleur et ne ratait jamais sa cible. A bout de quelque temps, les Allemands envoyèrent un message réclamant notre reddition. A quoi le commandant Hermann répondit : "Nous avons ordre de tenir et nous tiendrons." Ce qui fut fait jusqu'à l'épuisement des forces et munitions. Alors, on brûla les livrets militaires. En fin d'après-midi, les Allemands prirent possession de la ferme. A ce moment-là seulement, le commandant donna ordre de hisser le drapeau blanc et de stopper le combat. Puis vinrent ces rituels de guerre pleins de déférence qui, à l'issue de toute cette violence, semblait provenir d'une autre planète. Le commandant allemand se présenta devant le commandant Hermann. Il le salua, le félicita de cette belle résistance et lui fit présenter les armes."
Extrait du chapitre 4 (L'ombre de la guerre) du livre de Fred Samuel "Mémoires d'un joaillier" (voir la bibliographie du département de la Somme)
à suivre...


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MessagePublié : sam. sept. 11, 2010 21:52 pm 
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Inscription : sam. oct. 24, 2009 10:38 am
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Localisation : Somme
Bonsoir,
voici la suite du récit de Fred Samuel, joaillier renommé de la Maison Fred, ancien du 22e R.M.V.E., dans son livre autobiographique : "Mémoires d'un joaillier" au chapitre 5 (Les épreuves). Le témoignage de Fred recoupe celui de Pierre Abonyi, mais leurs destins diffèrent puisque le futur joaillier ne prend pas le chemin de l'Allemagne et arrive à s'évader.
Cordialement
Eric Abadie

" Dès le 6 juin 1940, il fallut se mettre en route sous la garde des Allemands. Ils nous emmenèrent sans nous laisser boire ni manger. Épuisés, ivres de poudre, nous suivions comme du bétail. Cette marche exténuante dura deux jours. Deux jours pour rejoindre la citadelle de Cambrai, déjà pleine de prisonniers français. Malgré les circonstances sinistres qui nous réunissaient, je crois que nous étions heureux de retrouver les nôtres. Depuis le début de la guerre, les contacts étaient très limités ; les civils ayant fui vers le Sud. Détendu tout à coup par cette proximité humaine, je m'effondrai de fatigue. Quarante-huit heures de repos et d'innocence. Le cri de "Müller" m'éveilla, on cherchait des meuniers. Sans réfléchir, je levai le bras. On me mit un brassard et le lendemain un camion mena une poignée d'hommes au moulin d'Ytres, pointe nord de la Somme. Deux prisonniers, meuniers de profession, remirent le moulin en marche. On me confia le rôle de cuisinier. Une fois de plus, il fallut improviser. Muni d'un Larousse ménager, j'entrepris une cuisine élémentaire. Puis j'expérimentai la pâtisserie. Les jours passaient dans cette profusion. Je m'appliquais à mes recettes comme j'aurai bu une eau de vie. Peu à peu, l'espoir renaissait. Je me fis une spécialité du quatre-quarts que je nappais de fruits frais ou de confiture dégotés dans la cave du moulin. En fait, cette cave regorgeait de provisions confisquées par les Allemands aux réfugiés qu'ils croisaient sur les routes. Il y avait entre autres des bouteilles d'alcool de genièvre. Je les distribuais aux corvées de la citadelle quand ils venaient chercher de la farine. C'était compter sans la détresse des prisonniers qui se soûlèrent bel et bien. Le général débarqua au moulin. Il fallut préparer un repas pour lui et les officiers qui l'accompagnaient. Au moment de servir, j'avisai un soldat portant une grande plaque sur la poitrine. Pensant qu'il était certainement le général je commençai par lui. Furieux, le Feldgendarme, car s'en était un, me montra le général, en effet, couvert d'étoiles. Heureusement, je n'avais pas lésiné sur les plats salés, sucrés pour adoucir les moeurs. Ma cuisine, mieux qu'aucune plaidoirie, effaça le souvenir des fautes. A la suite d'une courte inspection du moulin, le général interdit simplement de donner de l'alcool aux corvées. Ce fut un soulagement pour nous qui commencions à former d'autres projets. Nous gâtions de plus en plus les Allemands qui nous entouraient. Il faut dire que la nourriture ne manquait pas. Les paysans qui venaient chercher de la farine apportaient en échange du beurre, des oeufs, de la viande... Je m'ingéniais à en tirer le meilleur parti... Par ailleurs, comme nous appartenions à un régiment étranger, beaucoup d'entre nous parlaient allemand. Il s'avéra que nos gardiens étaient des Allemands moyens sans grande animosité à notre égard. Enfin, l'un des nôtres, un Roumain, réussit à les charmer tout à fait en leur jouant du piano. Une atmosphère presque conviviale s'installa peu à peu au moulin. Nous ne manquions pas de manifester du goût pour ce bien-être. J'avais déniché un lit au premier étage que je partageais avec mon aide, Franco. Après toutes ces nuits dans les tranchées, j'appréciais la douceur d'un matelas. Néanmoins, un projet d'évasion prenait forme."

à suivre


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