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ces jours derniers, une religieuse de l'Hôtel-Dieu d'Abbeville, Sœur Saint-Charles, a reçu la Croix de guerre en récompense de sa conduite au cours des événements de mai 1940. Je ne connais pas Sœur Saint-Charles, mais comme tous les Abbevillois sans distinction, j'ai pour elle une respectueuse admiration. Qu'a-t-elle fait ?
Elle n'a certes accompli aucune action d'éclat dans le sens militaire, mais alors que les armées s'affrontaient, que tout un peuple en désordre, affolé, désemparé, croulait comme une avalanche des sommets de ses erreurs et de ses illusions, elle fit de la charité.
Sous la mitraille et les bombes, elle assura le ravitaillement des blessés, pratiquant elle-même des extractions, réconfortant, consolant, ranimant. Sans la moindre défaillance, en pleine bataille, elle fut l'animatrice de l'espérance pour une humanité déchirée"...
Le Progrès de la Somme, numéro 22649, 26 - 27 avril 1942 259PER299 Archives de la Somme
Ne nous méprenons pas ! Le ton lénifiant de cet éditorial appelé "A bâtons rompus" dans les colonnes du Progrès de la Somme cache une approche Maréchaliste en cette année 1942.
Mais l'important n'est pas là ! L'histoire hors norme de Sœur Saint-Charles est contée dans le livre "Le coup de faux" d'Henri de Wailly - assassinat d'une ville. Les habitants d'Abbeville lui doivent beaucoup ! Au cours de ces journées tragiques de chaos de mai 1940, son attitude magnifique envers ses concitoyens va bien au delà de tout éloge
A relire ou à découvrir donc.Il ne faut pas oublier les docteurs en médecine Jean
CHALOCHET et Jean
MAËS qui furent, eux aussi, héroïques en ce lieu (Hôtel-Dieu d'Abbeville).
Pour ceux qui ne possèderaient pas le livre, on peut en avoir une approche en consultant ce site :
https://excerpts.numilog.com/books/9782307542742.pdfCordialement
Eric Abadie