Bonjour à tous, bonjour Olivier,
La reparution du "Progrès de la Somme" avec le sous-titre : "Le journal de la reconstruction de la Picardie" n'est pas anodin. La direction du journal se veut à l'automne 1940 proche des préoccupations des Picards afin de les renseigner et de les aider dans leur vie de tous les jours. Il faut se rappeler que beaucoup de villes, de villages ont été détruits par les combats ou les bombardements, des familles ont été séparées lors de l'exode.
Mais la grave contre-partie de cette reparution conduit petit à petit à une escalade pour diffuser les mesures de collaboration et celles antisémites du gouvernement de Vichy.
" Le ministère de l'information et les Allemands (Propagenda Staffel) contrôlaient étroitement tous les articles. Le premier envoyait aux rédactions des directives pour traiter les principaux événements. Ces notes d'orientation comportaient plusieurs paragraphes qui débutaient ainsi : On commentera... les journaux souligneront... on mettra en valeur... on rappellera... et on conclura... Les seconds par l'intermédiaire de leur service de propagande imposaient un éditorial quotidien sur un thème qu'ils choisissaient. Ils intervenaient également sur le contenu des journaux comme sur leur mise en pages. [...] Les lecteurs ne tardèrent pas à se rendre compte de la subjectivité des informations, mais ils restaient attachés à leurs journaux locaux dont les rubriques départementales renseignaient encore utilement sur les problèmes matériels et les faits divers." Dominique DUVERLIE , La Seconde Guerre mondiale et la résistance, in La Picardie, sous la direction de René Debrie, Les Editions d’Organisation, Paris, 1981, p.424.
Un débat a opposé, voilà quelques années, les partisans de Hisler, directeur du "Progrès de la Somme" pendant l'occupation, sous la plume de René Vérard, et ceux favorables au changement de titre et d'équipe dirigeante à la libération pour aboutir à la crétion du "Courrier Picard", sous la plume de Jacques Béal. Je vous renvoie à ces deux livres cités dans la bibliographie.
Cordialement
Eric
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