Merci Eric pour ce document.
Beaucoup d'informations, quelques unes à vérifier, dans cet article de 1963, qui semble "un peu" daté, mais aussi de sérieuses "approximations" très intéressantes au demeurant pour certaines.
Pour s'en tenir aux combats sur l'Ailette (Voir à ce sujet l'article
http://www.picardie-1939-1945.org/article101.html) et donc aux journées des 5 et 6 juin 1940 :
Citer :
L’attaque de la IX Armée allemande, renforcée aux deux ailes par un groupe de quatre Divisions blindés, ...
Aucune division blindée allemande n'est engagée aux ailes de la 9. Armee Strauß, le 5 juin. Les Panzers sont sur la Somme, à Abbeville, Amiens et Péronne, où les allemands veulent faire craquer le dispositif français. Ils rejoignent ensuite l'Aisne pour l'attaque déclenchée le 9 juin.
Citer :
... commence le 6 juin, sur le centre (région d’Anizy, Pinon).
Il s'agit bien sur du 5 juin et l'attaque est lancée sur l'ensemble du front de la mer à l'Ailette comprise, avec effectivement une concentration de moyens en plusieurs points, deux en particulier, devant le chemin des Dames, à la jonction des 7e et 28e DI, et plus précisément à Chavignon et Pinon, mais aussi au nord à la jonction des 87e DIA et 23e DI à Tergnier, Manicamp, St-Paul-aux-Bois, Trosly, Guny, Pont-St-Mard, ... La base des Morts pour la France aujourd'hui accessible fournit de précieuses informations à ce sujet.
Citer :
Le 130e Régiment oppose une résistance acharnée à Anizy-le-Château, le 93 fait de même à Coucy-le-Château.
Il faut comprendre face à Anizy et à Coucy puisque les combats se déroulent sur l'autre rive du canal.
Citer :
[...]
Bataille acharnée et sans merci, au cours de laquelle toutes les unités de la VIe Armée exécutent avec discipline la mission ordonnée. Leur front du 6 au 8 juin reste inviolable, et s’ils doivent se replier, c’est à cause du repli des divisions des armées voisines, aux ailes : 87e Division d’Afrique à laquelle se rattache l’immortelle défense des villages de Camelin-et-le-Fresne par le 2e Bataillon du 17e Régiment Algérien (Commandant Caffarel).
Rupture à l’est du front des 28e et 44e divisions dans la région de Missy qui permet à l’armée allemande d’établir une tête de pont dans cette région.
La discipline de la 6e Armée n'est pas en cause mais son front ne restera malheureusement pas inviolable et encore moins jusqu'au 8 juin et ce n'est ni à la 87e DIA que les défenses sont enfoncées, ni à l'est de 28e DI, mais bien principalement au nord-est de Soissons à la jonction des 7e et 28e DI du 17e CA de la 6e Armée Touchon.
La situation de la 87e division n'est pour autant guère confortable, notamment du côté de la vallée de l'Oise à la jonction avec la 23e DI, mais "l’immortelle défense" de Camelin-Le-Fresne, se déroule le 6 juin au soir, c'est-à-dire au moment où les allemands atteignent l'Aisne à Missy (25. ID) après la rupture des défenses françaises à Chavignon et Pinon, jonction des 7e et 28e DI.
Il ne fut pas rare après les combats que certains tentent dans leurs "mémoires" de faire porter le chapeau à leurs voisins. Je ne sait pas ce que le Colonel aviateur René BLAIZOT avait à se reprocher, ou si il a simplement recopié, mais sa démonstration n'est guère convaincante aujourd'hui. La concentration des moyens allemands et la faiblesse générale du dispositif français à ce moment de la bataille expliquent beaucoup de choses.
Citer :
Le 8 juin au matin, le repli des éléments de la 87e Division à l’ouest en direction de la forêt de Villers-Cotterêts amène, par voie de conséquence, ceux de la VIe Armée à s’aligner sur la rive sud de l’Aisne, où le 12e Régiment Étranger défend avec opiniâtreté les points de passage des ponts de Soissons.
Toujours avec un jour de décalage, le repli de la 87e DIA, contrainte de suivre celui du 17e CA, a lieu le 7 juin et non le 8.
La 87e tient en effet jusqu'à la nuit du 6 au 7 plusieurs villages sur l'Ailette, malgré les incursions allemandes et après l'ordre de repli, gagne la rive sud de l'Aisne le 7 à la mi-journée, rive tenue par 11e DI. L’Aisne n'a pas encore été franchie par les allemands en ce point (24e CA de la 7e Armée Frère).
Au 17e CA de la 6e Armée, les allemands ont atteint l'Aisne dès le 6 juin de part et d'autre de Soissons et le repli au sud de l'Aisne a commencé ce même jour, d'où l'ordre de repli général, et si le 12e REI défend la ville, le 7 les allemands foncent déjà dans ce secteur au sud de l'Aisne en direction de la Marne à travers la 6e Armée coupée en deux. Entre la 27e et la 28e DI pour être précis.
La carte du 7 juin du SHAT est assez éloquente sur ce point :
http://www.atf40.fr/ATF40/divers/cartes ... _6_7p1.JPG Les événements de 1940 dans le département de l'Aisne, un excellent sujet pour un prochain article donc !
Cordialement
Gédé