Bonjour
Camille vient de me faire passer cette relation de la mobilisation de 1938 dans la commune de Gury. Cette "répétition générale" nous renseigne sur ce que fut la vraie mobilisation.
Après le lundi 03 octobre , il est noté dans le registre des Délibération du Conseil Municipal :
« Mobilisation de Septembre 1938 L’année mil neuf cent trente huit fut marquée en Septembre par une situation internationale particulièrement critique ; laquelle était née des exigences du Gouvernement Allemand sur la Tchecoslovaquie. Dès le début de ce mois de septembre, le Ministre de la Défense Nationale procède à des rappels de réservistes pour renforcer la sécurité des frontières de l’Est. Mr Lhellez René, cultivateur, père de 2 enfants, est touché le 11 Septbre par une de ces convocations individuelles lui prescrivant de se rendre à St Dié. Monsieur le Préfet de l’Oise rappelle aux municipalités les consignes de défense passive et de protection éventuelle contre les effets des bombardements aêriens. Les évènements se précipitent et le 24 septembre sur l’ordre du Ministre de la Défense Nationale, la Gendarmerie fait opposer les fiches nos 2001 et 3001, lesquelles provoquent le rappel immédiat des réservistes appartenant aux chiffres 2 et 3. Sont touchés par cette mesure : Mr Pillot Pierre, maire, cultivateur, père de 4 enfants, lequel doit rejoindre comme Maréchal des Logis la 29e Ct du 21e Régiment de travailleurs à constituer à Rethondes. Il part laissant à Mr Lhellez Maurice, son adjoint, le soin d’administrer la commune de Gury en ces moments critiques, en collaboration avec Mr Blondel secrétaire de Mairie. Mr Devillers Abel, cultivateur, père de deux jeunes enfants lequel doit se rendre au camp de Téting Le même jour, Mr Boucaux Léon, cultivateur, père de trois enfants, est nanti par la Gendarmerie d’un ordre de route lui prescrivant de se rendre sans délai à la 2e Compagnie de Guet (Défense Aérienne) – poste central de Beauvais. Les affiches de rappel sont apposées à la mairie et à la ferme Brunel, route de Mareuil. Par note secrète en date du 5 Septembre 1938, la Commune de Gury avait été avisée qu’elle était placée sous le régime de l’extinction permanente des lumières – Par note remise en mairie le 24 Septembre à 7h25, l’adjoint est invité par la gendarmerie de faire éteindre toutes les lumières de la Commune dès réception de l’ordre d’extinction le mot « fin d’extinction » devant signifier pour elle la fin d’un danger d’attaque aérienne. Par note du 26 septembre, Mr le Préfet, invite l’adjoint à faire exercer une surveillance concernant les suspects, et de prévenir immédiatement la Gendarmerie en cas d’atterrissage d’un avion quelconque sur le territoire de la commune. Dans la nuit du 26 au 27 Septembre 1938, les Gendarmes sont chargés de porter dans les communes de nouveaux ordres de rappel pour certains réservistes. Ils parviennent à Gury le 27 Septembre à deux heures du matin. Ils y réveillent : Mr Delnef Albert, conseiller municipal qui est muni d’un ordre de route pour rejoindre Betz. Mr Blondel Fernand, secrétaire de la mairie qui est également muni d’un ordre de route lui en joignant de se rendre immédiatement au 26e Régiment de travailleurs en constitution à Pont Ste Maxence (cadre mobilist). Cette même nuit, les gendarmes déposent à l’adjoint, l’ordre d’aviser, (par publication à faire de bon matin) – la population de Gury, d’assurer aussitôt le ferrage des chevaux susceptibles d’être requis – Cet avis est publié le matin même. Mr Blondel quitte Gury pour rejoindre son corps le 27 septembre à sept heures. Le 29 Septembre parvient l’ordre n° 8001 rappelant les réservistes au chiffre 8, lequel ordre n’affecte plus personnes de Gury. L’entrevue qui a lieu à Munich le 30 Septembre entre les représentants des Gouvernements Britanniques, Français, Allemand et Italien met fin fort heureusement à ces jours pénibles. L’accord conclu permet l’échelonnement des rentrées des réservistes, lesquelles s’effectuent graduellement dès le 1er Octobre. Le Conseil Municipal de Gury – adopte à l’unanimité une proposition de Mr Vignolle laquelle tend à rendre hommage aux « Six Mobilisés de Septembre 1938 » et relatant en même temps, succinctement à la postérité ; (comme il vint d’être fait ) les moments particulièrement angoissants traversés par les habitants en ce mois de Septembre 1938. »
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