Dom a écrit :
suite:
nous avons également perdu ce jour là:
14 blessés récupérés ou faits prisonniers dont 2 grièvement atteints, le sergent SOHET amputé, le sergent MALO aveugle;
une vingtaine de prisonniers de tous grades, non blessés, parmi lesquels quelques uns disparurent au cours du décrochage.
du point de vue matériel, le bilan était plus lourd encore.
soit du fait de l'ennemi en ce qui concerne plus spécialement les chars, soit par suite de la destruction prématurée des ponts de l'Oise, le bataillon avait perdu 31 chars, tous ses tracteurs de ravitaillement et voitures tous terrains, 3 voitures de liaison, un tracteur Somua, quelques camionnettes.
22 chars détruits ou brulés, le fanion haut et face à l'ennemi, jonchaient encore le terrain de combat un an après.
bilan tragique pour un premier engagement et que seuls vinrent adoucir, par la suite, les témoignages d'estime de nos chefs ou ceux des rares fantassins qui purent voir nos équipages à l'œuvre.
mais contrairement à ce que nous avons pu penser au soir de cette triste journée d'abre???? ne fut pas sans résultat.
il s'est avéré, en effet, qu'aucun appareil allemand ne vint, entre 8 heures et 13 heures, promener ses chenilles à l'est de la ligne: Angivillers, Lieuvillers, Noroy, et que ce délai particulièrement précieux, ne fut pas perdu pour les colonnes du premier corps qui, en arrière de nous, se pressaient vers les ponts de l'Oise.
le dimanche 9 juin 1940, à midi, le combat de chars cesse avec l'anéantissement presque complet du 34e bataillon qui est l'objet, par ordre numéro 651 du général d'armée Huntziger, commandant en chef les forces terrestres, de la citation à l'ordre de l'armée suivante:
le général d'armée Huntziger, commandant en chef les forces terrestres ministre secrétaire d'état à la guerre,
cite à l'ordre de l'armée le 34e bataillon de chars légers:
magnifique bataillon, remarquable par sa cohésion et par son ardeur.
engagé le 9 juin 1940 devant Clermont, à Saint-Rémy en l'eau et à Lieuvillers sous le commandement du capitaine Gallice, commandant le bataillon, des capitaines Chauvin et Blanchot, et du lieutenant Berard, commandant les compagnies a attaqué des forces cuirassées très supérieures en nombre et en puissance.
submergé, a combattu jusqu'à ce que ces derniers appareils soient percés ou incendiés, soulevant l'admiration de l'infanterie devant un héroïsme ainsi poussé jusqu'au sacrifice presque total des chars et des équipages.
a puissamment contribué à l'arrêt momentané des forces adverses et permis le repli de nombreux éléments.
le 2 juillet 1941
signé Huntziger.
il est probable qu'aussitôt après, les chars allemands continuèrent leur attaque vers le bois de Noroy ou des éléments du G R 97, sous le commandement du colonel de la tour étaient retranchés.
les détails nous manquent sur le déroulement de ces combats où de nouveau les français succombèrent sous le nombre et où le colonel de la tour, sur le point d'être encerclé, refusant d'être fait prisonnier, fit face à l'ennemi et mourut héroïquement.
après ces combats, les allemands se retirent sur leurs positions de la folie, abandonnent les chars français encore fumants, linceuls de leurs héroïques équipages.
de nouveau, les blindés allemands sont prêts à bondir sur nos troupes en retraite.
34e bataillon de chars
J.O. du 22 juillet 1941 page 3075
Attribution de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme
MALO (Jean), sergent au 34e bataillon de chars : sous-officier énergique et courageux. A été grièvement blessé à la face dans son char, en pleine action de combat à Lieuvillers, Le 9 juin 1940. A perdu l'œil gauche.
34e bataillon de chars de combatJ.O. du 9 septembre 1941 page 3842
Nomination dans l'ordre de la Légion d'Honneur à titre posthume
BLANCHOT(Jean-Camille-Pierre), capitaine : officier d'un courage exemplaire. Le 9 juin 1940, à Lieuvillers, a trouvé une mort glorieuse au cours d'une attaque héroïque contre des éléments blindés ennemis plus puissants et plus nombreux. A été cité.
Jean Camille Pierre
BLANCHOTMort pour la France le 9 juin 1940 à Erquinvillers, (Oise)
Né le 15 janvier 1900 à Gray (Haute-Saône)
34e bataillon de chars de combat (34e BCC)
Mort pour la France
Cordialement
Eric Abadie