Le 3 septembreL'AisneLes ouvriers de l'imprimerie ont réussi leur pari. Fabriqué dans la nuit une édition spéciale. Au matin, les Saint-Quentinois peuvent découvrir cette page unique de journal de l'
Aisne Libérée : Saint-Quentin est libéré ! C'est Pierre Choquart, professeur au lycée Henri-Martin et un des responsables de la Résistance sur le secteur, qui a pris les choses en main pour que ce projet voit le jour. Son objectif est de rassembler au plus vite au sein de ce nouvel organe de presse des groupes de la Résistance et des représentants de divers partis politiques. Le siège du journal est alors fixé au 33, rue Raspail.
La SommeSi Abbeville résiste encore, la côte picarde a été libérée depuis la veille. Mers-les Bains avait été libéré dès le 1er, puis Cayeux, enfin Saint-Valéry-sur-Somme, le 2. Les Canadiens passant par Pendé étaient ensuite arrivés sur Saint-Valéry-sur-Somme. La guerre a laissé des traces sur les plages picardes, stations naissantes avant la guerre. Ainsi à Fort-Mahon, sur 1053 immeubles existant avant-guerre sur l’ensemble du territoire communal, 250 ont été totalement détruits, majoritairement dans la station. Un arrêté ministériel de 1945 déclarera la ville sinistrée.
Mais les Abbevillois vont être enfin soulagé, la ville est libérée au matin sans l'utilisation massive d'artillerie, pour épargner la population civile.
Au cours de la nuit du 2 au 3 septembre, les 8e et 9e bataillons de chasseurs polonais parviennent à franchir le canal de la Somme au niveau de Port-le-Grand.
« Ce n’est qu’à l’aube du 3 septembre, empruntant des bacs puis une passerelle mise en place par le génie qu’une compagnie passe enfin la Somme, rencontrant de l’autre côté un marais où il faut s’enfoncer jusqu’à la taille. »
Sortis des marais, les dragons atteignent Port-le-Grand, subissent une contrattaque. « Il faut reculer, attendre mortiers et mitrailleuses. Derrière, les chars passent le pont mis en place par le génie. »
« 3 septembre 44. Dans le petit jour qui pointe, à Abbeville, la section Zawadzki traverse la Somme sur un va-et-vient de pontons. En face l’artillerie tire toujours. Malgré un tir de barrage, trois bataillons d’infanterie pénètrent dans la ville où une grande quantité de prisonniers est faite.
Vers 10 heures, la radio annonce la prise d’Abbeville. A la même heure, venant du Nord-Ouest, les chars entrent en ville.»
Abbeville est enfin libérée ! ( voir tout le récit par Éric :
viewtopic.php?f=37&t=1636 )
Malheureusement, la région n'a pas fini de souffrir. Ce même jour, la ville de Crécy-en-Ponthieu vit des moments tragiques (comme ceux qu'a pu connaître la région en ces jours de libération et dont j'ai évoqué rapidement les faits), où 6 hommes vont être fusillés. [ Lire une première discussion ici :
viewtopic.php?f=75&t=2272&hilit=ponthieu et une autre là :
https://www.39-45.org/viewtopic.php?f=33&t=41089 ] Le massacre survient 10 h 30. Les Allemands commencent à quitter le village. Les alliés n'y arriveront que le lendemain, 4 septembre, les villageois accueillant avec soulagement les chars et fantassins canadiens.
La région allait enfin pouvoir "souffler". Ces quelques heures et jours de Libération ont été difficiles, les Allemands perpétrant plusieurs exactions et destruction. Les Alliés n'ont pas ménagé leurs efforts pour venir à bout de l'ennemi, aider en cela par la Résistance, qui participa de près ou de loin (suivant les secteurs - ce sujet mériterait une étude à lui seul) et de la population. Les drapeaux français pouvaient enfin flotter au fronton des fenêtres. Mais la guerre est encore loin d'être finie, les alliés poursuivant leur route en Belgique, les Ardennes, ... Il faut aussi déjà penser à la reconstruction, qui pour certaines villes durera de très nombreuses années.
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N'hésitez pas à compléter, critiquer, ce récit très court et succinct de ces journées de Libération de la région.
Merci
Fred
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