... suite mai 1940.
Lundi 20, jour d’été chaud et clair. Bombardements sur Roye (Somme). 5 heures 30, bombardement sur Compiègne. Au matin, non loin de Gury, un capitaine de génie, attend ses soldats qui doivent lui parvenir de Compiègne, en provenance de toutes armées et avec lesquels il doit reformer un groupe hétérogène. Entre 8 heures et 9 heures, passage d’avions français, qui viennent de bombarder Péronne et Ham … 9 heures 15, bombardement sur Compiègne. 10 heures 02, bombardement sur Compiègne. 14 heures 45, bombardement sur Compiègne. 16 heures 22, bombardement sur Compiègne. L’après-midi, une file d’autocars parisiens stationnent sur la route départementale n° 78, près de Lassigny (de l’autre coté de l’accotement des brouettes gisaient vides et bouleversées) jusqu’à la place du monument de Lassigny. Ils se trouve qu’ils ont été envoyé par le Gouvernement militaire de Paris pour charger les réfugiés qui évacuent à pied … une rumeur fantaisie dit qu’il a été vu un tank allemand qui aurait emprunté le chemin vicinal du Plessier (l’avenir nous dira qu’elle était cependant fondée). Fernand BLONDEL décide de rejoindre Gury puisqu’il n’a rien vu et appris de sensationnel… Sur le chemin du retour, sur le pont de la Divette, il voit un groupe de soldats occupés à piocher dans la chaussée. Il apprendra que c’est l’installation d’une barrière anti-char… Tout cela joint aux visions de tank allemand, devient réellement troublant… Au carrefour de Gury un groupe de génie pose sur la route nationale n° 38 (aujourd’hui R.D.938) aux environs de Canny-sur-Matz des pièges pour faire sauter les tanks. Le rôle de Fernand BLONDEL désormais, est de retourner à Gury. En chemin, au carrefour de la route de Roye-sur-Matz (R.D.27), un Lieutenant-Colonel, carte d’état-major en main qui a monté sur le terre-plein de la propriété veuve ODEMPS-PILLOT discute très ardemment avec trois ou quatre officiers. Fernand BLONDEL descend de bicyclette leur conversation peut lui apprendre quelques chose de saillant. Mais désirant conserver à ses directives toute la discrétion qui s’impose, le Lieutenant-Colonel entraîne dans la cour de la propriété ODEMPS visiblement dans le but de faire son exposé en tout secret à moins que les avions allemands qui naviguent ne leurs donnent quelques inquiétudes de repérage. Plus loin une activité inaccoutumée existe près de la place de la Mairie. Des camions semblent pénétrer délibérément dans la cour de l’école, deux camions citernes pleins d’essence sont déjà sous les tilleuls feuillus. Un jeune Lieutenant donne ses ordres aux chauffeurs, fait part aux chauffeurs qu’y en déduis que bon nombre de camions vont venir là y faire leur plein d’essence. Fernand BLONDEL, considère, si ce manège est repéré par les avions, à ne pas douter les citernes vont être bombardées et l’école sera lors un beau feu d’artifice. S’adressant au Lieutenant, Fernand BLONDEL lui dit : « Vous n’y pensez pas … Faire cette distribution en plein village alors que les avions survolent … Vous voulez donc mettre le feu au pays … » Le Lieutenant lui demande : « Où voulez que j’aille, je ne connais pas le coin et ici les arbres masquent les citernes. » Fernand BLONDEL rétorque : « Oui, mais ils ne masqueront pas le va et vient des camions qui vont entrer et sortir. Vous ne connaissez pas le pays dites-vous, mais mieux pour diriger les citernes vers la cavées encaissées et camouflées où vous pourrez opérer avec autant de sécurité sans menacer celle du village » Le Lieutenant a très bien compris le raisonnement, plein de bon sens, tout aussitôt il donne ses ordres et les citernes partent vers la direction proposée. Quelques instant après, en effet défila un groupe d’une trentaine de camions tous plus ou moins chargés de soldats. Chacun stoppe sur la place et un officier donne aux hommes quelques cartouches. Ces hommes sont tous des plus mal chaussé. On entend l’un d’eux qui proteste : « Mon lieutenant, vous nous envoyez là avec cinq cartouches que voulez-vous que l’on fasse avec si peu !… » Le Lieutenant : « Allez, partez, vous ferez ce que vous pourrez !… ». Ces hommes sont probablement dirigés vers un point de contact pas très éloigné et qu’une escarmouche semble assez proche si toutefois il doit y avoir. En entrant chez lui, Fernand BLONDEL met sa femme au courant des observations qu’il a faits des renseignements qu’il a pu recueillir. Depuis plusieurs jours, les habitants avaient pu organiser hypothétiquement leur évacuation préparer leurs affaires indispensables à emporter. Pour Fernand BLONDEL, il n’a encore rien fait. Optimiste, jusqu’à la dernière heure, il ne pense pas arriver à cette perceptive. Mais il faut désormais prendre les pires dispositions. Seul du village Pierre PILLOT a proposé de le prendre en charge sur une de ses voitures le linge qui est indispensable tant pour notre secrétaire de Maire que pour la famille de ce dernier. Fernand BLONDEL garni une malle, une simple malle de ce qui juge le plus précieux – argenterie, draps. Une cantine qui devait remplacer le siège arrière de sa voiture, était déjà garnie de linge. Déjà certains ont quitté Gury, VIGNOLLE, BOUCAUX et BAUDHUIN sont partis. Bien des gens questionnent le secrétaire de Mairie, jusqu’alors, il leur faisait fait que quel que soit la situation, il gardait confiance dans les évènements. Aujourd’hui il ne pouvait plus rien cacher de la gravité du moment – et leur indiquait que sans rien précipiter, ils devaient néanmoins se tenir prêts au départ. Rentré chez lui, attendant les évènements. On sait de par la troupe qui se trouve à Gury que les tanks allemands ne sont pas loin. Un officier entre sans frapper dans le logement de la famille BLONDEL, il est fort probable qu’il s’attendait à trouver la maison inhabitée. En voyant Fernand BLONDEL, il a le mouvement de surprise bien significatif, et lui demande (est-ce pour se donner une contenance ?…) si il ne dispose pas d’une carte de la région. Notre secrétaire de Mairie en avait justement accroché dans la salle à manger, une grande carte murale de l’Oise. Il le suit dans le mouvement de son étude, son regard scrute et son index tombe sur Chauny. Il ne dit plus un mot. Il semble repartir et dès lors Fernand BLONDEL essaie de lui poser quelques questions, sans résultat aucun. Il lui laisse cependant entrevoir que les chars allemands ont été signalés mais que les nôtres vont les repousser, il s’attend même dit-il à un combat de chars incessant et pour vous mettre à l’abri je vous conseille de vous mettre à la cave dès les premiers tirs si vous en avez une … Et il repart. Les instants ont succédé aux instants et la journée s’allonge. Fernand BLONDEL collationne, car il n’a plus goût à préparer les repas. Dans cette tension des nerfs ont toujours avide de renseignements nouveaux. Sa femme se couche de bonne heure, pour permettre à leur fils aîné Pierre (le seul enfant qu’ils ont gardé) de se reposer. De son côté notre secrétaire de Mairie décide d’aller encore dans le village en quête de tout élément nouveau. Bien des faux bruits sont à éliminer, mais en comparant les uns et les autres, on arrive souvent à tirer des déductions à peu près saines. En tous cas nous sommes bien seuls avec la troupe car on ne voit plus aucun civil sur les routes. Avant de se coucher, il se décide d’attaquer le bureau de Poste de Lassigny s’il y a quelque chose de nouveau à cette heure, il aimera peut-être quelques renseignements si le Receveur est toujours là. Au téléphone, Fernand BLONDEL apprend qu’à Lassigny au bureau de Poste, le Receveur n’est plus, c’est un de ses employés, qui signifie que les communications actuelles sont d’un rayon très limité et en tout cas elles ne dépassent plus Noyon. La Poste n’a encore aucun ordre officiel d’évacuer. L’employé à la complaisance de dire à Fernand BLONDEL : « Ne quittez pas je vais vous brancher, vous pourrez donc entendre ce que vous pouvez. Des bribes de conversations assez mitées d’abord, mais, soudain il surprend beaucoup plus nette cette conversation forte édifiante : « … Et vos hommes ou les avez-vous dirigés ?… » « … Je les ai dirigés sur Ham comme vous me l’avez prescrit mon général … » « … Sur Ham dites-vous, mais êtes-vous bien sûr que Ham ne soit pas Allemand ?… » « … Je l’ignore, mon général, mais j’ai exécuté les ordres que vous m’aviez donnés !… » « … C’est possible, mais je l’ignorais lorsque je les ai donnés et on m’annonçait il y a quelques instants qu’Ham est aux mains des Allemands. Renseignez-vous de suite sur ces éléments … » Puis la cacophonie reprend, mais c’est suffisant. A ce même instant la porte du débit LHELLEZ s’ouvre et aussitôt une voix demande en criant : « Monsieur BLONDEL n’est-il pas là ?… » Maurice LHELLEZ répond : « Si,… tenez il est justement au téléphone… » Sans plus attendre, Fernand BLONDEL entend son ingénieur, monsieur DAVID (car c’est lui) qui lui cri : « …Monsieur BLONDEL, nous partons, ne restez plus, l’Etat-major français qui s’était installé cet après-midi à Ressons-sur-Matz, vient de signifier pour se replier de toute urgence. Je vous donne l’ordre de partir et je pars également… » « … Attendez… Nous allons savoir quoi. Je vais attaquer Ressons » dit Fernand BLONDEL. A titre militaire ( !) Fernand BLONDEL demande mince de toupet l’Etat-major de Ressons-sur-Matz – car il a pour principe de tout suspecter, et de tout contrôler chaque fois que la chose est possible. Mais déjà son interlocuteur (Monsieur DAVID) qui n’était pas entré a refermé la Porte ne voulant pas sans doute en savoir davantage. Notre secrétaire ne quitte pas le fil car il désire savoir – la réponse qui lui est donnée par la postière de Ressons-sur-Matz est laconique : « Monsieur, … un Etat-major s’était bien installé cet après-midi à Ressons, mais a eu tout à l’heure l’ordre de se replier – il n’y a plus personne actuellement… non plus qu’aucun élément militaire… » « … Où donc sont-ils ?… » « … Ils ont quittés précipitamment sans rien dire à personne… » Le fait est donc contrôlé et exact, notre secrétaire de Mairie entend dans le téléphone les postiers de Lassigny qui déclarent entre eux ne plus attendre davantage et qu’ils s’en vont… Fernand BLONDEL raccroche ! Fernand BLONDEL en fait part à PILLOT Pierre, Maire, et LHELLEZ Maurice son Adjoint, du résultat de ses conversations – et aussitôt pensant que son ingénieur l’attend dehors, car s’il lui a donné l’ordre de partir, il a oublié de lui dire à quel point ou dans quel endroit il doit le rejoindre. Mais dehors plus personne, sa voiture déjà est partie. Rentré au débit, il fait part au Maire et à l’Adjoint qu’affecté spécial il lui faut exécuter l’ordre reçu, et qu’il doit partir, et rejoindre Beauvais (pour en l’absence d’instructions détaillés sur le lieu de repli) provoqué près de l’ingénieur en chef. Pierre PILLOT, et Maurice LHELLEZ décident comme conséquence de prendre sur eux de provoquer le départ des habitants de Gury qui pendant plusieurs jours est restée la commune habitée tête de département. Fernand BLONDEL réveille son épouse, et leur fils, et peu de temps après, en auto tous phares éteints, c’est en pleine nuit la route de Beauvais qu’ils empruntent en cette soirée de Mai. La population de Gury, elle aussi va connaître les affres de l’évacuation, la vie errante de nomades pourchassés. Première évacuation, les habitants entassent dans leurs charrettes de moisson l'indispensable pour les besoins et, un voyage, exode totalement imprévu dont ils ignorent totalement le déroulement. La famille BRUNEL-DUQUESNOY a pour tout attelage, un cheval et une voiture, ils ont avec eux, une dame qu'un soldat avait amené avec lui et laissé à la garde de René BRUNEL, la petite Ne... BRUNEL, ne voulant pas se séparer de sa petite chèvre, fait alors le voyage à pied. Dans cette nuit se situe dans cette perspective du complet inconnu. Pierre PILLOT et sa famille entasse dans leurs charrettes de moisson l’indispensable pour les besoins et, un voyage exode totalement imprévu dont ils ignorent complètement le déroulement. Ses beaux-parents et sa belle-sœur Mariette DEVILLERS-LOIRE préparent aussi leur départ. Le Maire a auparavant, utilisant la petite auto pour laquelle il a prévu quelques bidons d’essence, ramenés de Lassigny le frère de sa belle-mère et son épouse Hector CUGNIERE. Ses beaux-parents les prirent en charge en utilisant une voiture à ressort couverte à laquelle, Pierre PILLOT attèle un de ses chevaux ce qui leur a permis à tous de suivre sans trop de fatigue, le jour suivant le convoi. Pour ménager sa petite réserve d’essence et rester toujours en contact avec ses attelages, Pierre PILLOT amarre derrière la charrette sa voiture hippomobile, le petit coupé RENAULT qui sert ainsi de berceau à son dernier né, et sa sœur Irène ODEMPS-PILLOT qui veillait sur lui comme une nourrice. Son épouse Raymond PILLOT-LOIRE ayant pris la conduite d’un attelage en plus de celui que conduit leur jeune charretier Jean POINTIN, qui a voulu partir avec eux. Le Maire pilote l’auto qui dépend de l’allure des chevaux nécessitant une attention constante de freinage. Une partie du village s’est jointe à ce convoi, la famille LOIRE-GOVAERT, les familles LHELLEZ, BRUNEL, GOVAERT-CUGNIERE et plusieurs autres familles. Ce petit convoi arrive à Bulles (près de Saint-Just-en-Chaussée). Il campe dans la ferme de Victor GOVAERT (qui avait quitté Gury 2 ans auparavant). Les avions allemands ont déjà fait leur apparition et lancé des bombes, le groupe d'habitant avance avec prudence. Quelques membres du convoi quittent pour d'autres directions. Discours du maréchal PETAIN, Voici le texte du discours radiodiffusé, prononcé par le maréchal PETAIN ce jour, pour annoncer la défaite aux Français et les informer de la signature prochaine d'un armistice. Au-delà de son caractère purement informatif et des explications techniques des raisons de la défaite, il porte en germe quelques-uns des fondements de la Révolution Nationale : rejet de "l'esprit de jouissance", redressement de la Patrie, etc. : « Français, J’ai demandé à nos adversaires de mettre fin aux hostilités. Le gouvernement a désigné mercredi les plénipotentiaires chargés de recueillir leurs conditions. J’ai pris cette décision, dure au cœur d'un soldat, parce que la situation militaire l'imposait. Nous espérions résister sur la ligne de de la Somme et de l'Aisne. Le général Weygand avait regroupé nos forces. Son nom seul présageait la victoire. Pourtant la ligne a cédé et la pression ennemie a contraint nos troupes à la retraite. Dès le 13 juin, la demande d'armistice était inévitable. Cet échec surprit. Vous souvenant de 1914 et de 1918, vous en cherchez les raisons. Je vais vous les dire. Le 1er mai 1917, nous avions encore 3.280.000 hommes aux armées malgré trois ans de combats meurtriers. A la veille de la bataille actuelle, nous en avions 500.000 de moins. En mai 1918, nous avions 85 divisions britanniques ; en mai 1940, il n'y en avait que 10. En 1918, nous avions avec nous les 58 divisions italiennes et les 42 divisions américaines. L’infériorité de notre matériel a été plus grande encore que celle de nos effectifs. L'aviation française a livré à un contre six ses combats. Moins forts qu'il y a vingt-deux ans, nous avions aussi moins d'amis. Trop peu d'enfants, trop peu d'armes, trop peu d'alliés, voilà les causes de notre défaite. Le peuple français ne conteste pas ses échecs. Tous les peuples ont. connu tour à tour des succès et des revers. C'est par la manière dont i1s réagissent qu'ils se montrent faibles ou grands. Nous tirerons la leçon des batailles perdues. Depuis la victoire, l'esprit de jouissance l'a emporté sur l'esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu'on a servi. On a voulu épargner l'effort ; on rencontre aujourd'hui le malheur. J'ai été avec vous dans les jours glorieux. Chef du gouvernement, je suis et resterai avec vous dans les jours sombres. Soyez à mes côtés. Le combat reste le même. Il s'agit de la France, de son sol, de ses fils. » En soirée, les Allemands entrent dans Abbeville et prennent en tenaille les armées franco-anglaises qui s'étaient imprudemment engouffrées dans la nasse belge. Avant 17 heures , l’avance allemande semble se poursuivre à l’intérieur de nos frontières, aussi la mission est donné à l’escadrille de l’AB 1, de détruire le pont d’Origny à Saint-Quentin pour ralentir l’avance des chars ennemis. Toute l’escadrille AB 1 est engagée dans cette affaire avec le renfort d’une autre escadrille de bombardiers en piqué LOIRE 50, commandée par le L.V. LORENZI, basée à Berck. L’escadrille AB 1 décolle au complet de Boulogne et faisons route vers Berck où elle est rejointe à une certaine distance par l’escadrille LORENZI. Nous prenons la route de Saint-Quentin en suivant à peu près le cours de la Somme. A mesure que les escadrilles françaises avancent la guerre se révèle peu à peu. La visibilité est excellente, le plafond est continu mais élevé. Nos deux escadrilles passent au Nord d’Abbeville. Il leurs semblent que l’activité des combats se déroule en avant vers la gauche, où par place des fumées d’incendies montent jusqu’au plafond. Nos escadrilles françaises croisent en oblique une escadrille de HEINKEL 111, volant à une altitude voisine de celle des français et un peu en dessous de ses derniers. Quelle envie de les attaquer, mais chacun va à sa mission. On aperçoit peu après l’escadrille allemande peu après bombarder Amiens. Sur la gauche des escadrilles françaises et assez loin, elles aperçoivent une formation de chasse en patrouille, mais Gaston LEVEILLÉ n’identifie pas leur nationalité. Puis vers Péronne une fumée importante monte du sol jusqu’au plafond, Gaston LEVEILLÉ perds de vue le reste de l’escadrille, mais il continue au même cap. A la sortie des nuages il ne retrouve pas l’escadrille mais aperçoit au bout d’un certain temps l’objectif, le Pont d’Origny, qu’il attaque en semi-piqué, mais il ne voit pas d’impact de bombe. Il est vrai qu’un bombardement est bien plus visible d’en bas que d’en haut; il ne reste pas à contempler la scène, bien qu’il estime que la D.C.A. est assez peu dense, la circulation semble importante sur la route dans le prolongement du pont. 17 heures 38, bombardement sur Compiègne. Vers 18 heures, Gaston LEVEILLÉ et son équipier Roger LAFON, font route pour regagner Boulogne, en montant pour voler au ras des nuages; il oblique vers le Sud pour survoler les lignes amies. Bien mal lui en a pris. Il est attaqué par surprise par des chasseurs (MESSERSCHMITT 109) qu’il n’a pas vu venir, son aileron droit vole en éclats, il tient pourtant sa ligne de vol mais reste très handicapé pour éviter les attaques « des anges ». A chaque passe il voit le tableau de bord se trouer par les balles. Il pique à grande vitesse, les chasseurs ne le lâchent pas. Son équipier Roger LAFON le prévient qu’un réservoir est troué et qu’il est en feu; sans hésitation il se présente pour se poser sur le ventre dans une prairie bordée d’arbres mais assez dégagée (en plaine à Canny-sur-Matz aux lieudits "La Cognée" et "Le Champ Gamin", vers la route de Plessier-de-Roye). Roger LAFON semble être indemne, il sourit; en fin de palier Gaston LEVEILLÉ largue sa ceinture et saute à terre, au même moment il est abattu par une ultime passe de la chasse. Gaston LEVEILLÉ est touché aux bras et aux jambes mais il se relève. Roger LAFON est en mauvaise posture, les pieds en l’air, inanimé. Gaston LEVEILLÉ fait un signe à un paysan qui le prend pour un agent de la Vème colonne; une camionnette militaire amie vient ramasser Gaston LEVEILLÉ, et l’envoie au secours de Roger LAFON, qu’il ne reverra pas. Cet événement c’est passé au-dessus des territoires de Canny-sur-Matz, Plessier-de-Roye et Gury. L’avion a atterri sur le territoire de Plessier-de-Roye à 1200 mètres du carrefour des routes de Plessier-de-Roye à Canny-sur-Matz avec celle de Lassigny à Gury . Gaston LEVEILLÉ est évacué à Compiègne, à Royallieu, transformé en hôpital et où l’on opère jour et nuit ; il doit attendre la seconde partie de la nuit pour passer sur le billard et être recousu. Il a des blessures multiples mais pas grave . 18 heures 10, bombardement sur Compiègne. Mardi 21, bombardements sur Roye (Somme). 3 heures, le convoi part de Bulles vers Remerangles, Bresles et Hermes où il arrive vers midi dans la ferme de monsieur JOARY, qui est Maire de Hermes, où l'accueil y est chaleureux. Le petit convoi y campe sous les hangars. Le village de Hermes est en partie évacué, il reste une épicerie et un boulanger au village voisin (Berthecourt) ou après attente le petit convoi arrive à ce ravitailler en pain, la ferme fournit le lait pour tous les enfants. 14 heures, le Maire de Tilloloy signale par téléphone à la Sous-préfecture de Compiègne que les Allemands sont à environ cinq kilomètres de sa commune … Un peu avant 19 heures, un avion français MORANE-SAULNIER 406, est victime d'une rude attaque d'avions allemand (MESSERSCHMITT 109E), l'officier français parvient à sortir en parachute - l'avion tombe sur le territoire de Marest-sur-Matz . 23 heures, on entend le passage d’avions allemands (ils passent au-dessus de Compiègne) À Savigny-sur-Ardres, le général DE GAULLE lance son premier appel radiodiffusé : « C'est la guerre mécanique qui a commencé le 10 mai. En l'air et sur la terre, l'engin mécanique - avion ou char - est l'élément principal de la force. L'ennemi a remporté sur nous un avantage initial. Pourquoi ? Uniquement parce qu'il a plus tôt et plus complètement que nous mis à profit cette vérité. Ses succès lui viennent de ses divisions blindées et de son aviation de bombardement, pas d'autre chose ! Eh bien ? Nos succès de demain et notre victoire - oui ! Notre victoire - nous viendrons un jour de nos divisions cuirassées et de notre aviation d'attaque. Il y a des signes précurseurs de cette victoire mécanique de la France. Le chef qui vous parle a l'honneur de commander une division cuirassée française. Cette division vient de durement combattre ; eh bien ! On peut dire très simplement, très gravement - sans nulle vantardise - que cette division a dominé le champ de bataille de la première à la dernière heure du combat. Tous ceux qui y servent, général aussi bien que le plus simple de ses troupiers, ont retiré de cette expérience une confiance absolue dans la puissance d'un tel instrument. C'est cela qu'il nous faut pour vaincre. Grâce à cela, nous avons déjà vaincu sur un point de la ligne. Grâce à cela, un jour, nous vaincrons sur toute la ligne. » Mercredi 22, la chasse française anéantit un groupe de Ju-87. Bombardements sur Roye (Somme). Réquisition de viande abattue d’un veau de 80kg chez Georges LOIRE (15 francs le kg), par le 355ème Régiment d’Artillerie Auto (13ème Région). Le levier de la boite de vitesse de l’auto du Maire de Gury a cassé à la fourchette, monsieur JOARY qui connaît bien monsieur LEROY directeur de la scierie de Hermes ou il existe un atelier d’entretien mécanique le met en relation, et monsieur LEROY lui fait ressouder le levier par son mécanicien. Cela va permettre à Pierre PILLOT pendant les quelques jours qu’il reste de revenir quelques nuits à Gury. En qualité de Maire, la prévôté lui a délivré un laisser passer dans la zone des Armées pour le ravitaillement éventuel des populations, cela lui permet de tenter l’aventure du voyage de nuit jusqu’à Gury. Jeudi 23, il fait une chaude journée. Discours du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS ! Pour l'avenir, ils savent que leur destin est dans leur courage et leur persévérance. » illusoires. Pour le présent, ils sont certains de montrer plus de grandeur avouant leur défaite qu'en lui opposant des propos vains et les projets Ils regardent bien en face leur présent et leur avenir. champs ? même foi le même sillon pour le grain futur. M. Churchill croit-il que les Français refusent à la France entière l'amour et la foi qu'ils accordent à la plus petite parcelle de leurs Il arrive qu'un paysan de chez nous voie son champ dévasté par la grêle. Il ne désespère pas de la moisson prochaine. Il creuse avec la La terre de France n'est pas moins riche de promesse que de gloire. de ferveur. avons surmonté d'autres. Nous savons que la patrie demeure intacte faut que subsiste l'amour de ses enfants pour elle Cet jamais eu plus attend le salut, Il faut que '.,NI. Churchill le sache. Notre foi en nous-mêmes n'a pas fléchi. Nous Subissons une épreuve dure. Nous en La France n'a ménagé ni son sang ni ses efforts. Elle a Conscience d'avoir mérité le respect du monde Et c'est d'elle, d'abord, qu'elle Nul ne parviendra à diviser les Français au moment OÙ leur pays souffre. que cesse le combat. Elle l'a fait je l'affirme, dans l'indépendance et dans la dignité. Notre drapeau reste sans tache. Notre armée s'est bravement et loyalement battue. Inférieure en armes et en nombre, elle -a' dû demander juge des intérêts de son pays : il ne l'est pas des intérêts du nôtre. Il l'est encore moins da l'honneur français. Il n'est pourtant pas de circonstances où les Français puissent souffrir, sans protester, les, leçons d'un ministre étranger. M. Churchill est Nous comprenons l'angoisse qui les dicte. M. Churchill redoute pour son pays les maux qui accablent le nôtre depuis un mois. Le Gouvernement et le peuple français ont entendu hier, avec la stupeur attristée les paroles de M. Churchill. La Luftwaffe décime un groupe de BLOCH 174 de reconnaissance, dirigé par Antoine de SAINT-EXUPÉRY et anéantit son escorte. Bombardements sur Roye (Somme). La lutte, fait rage au sud d'Amiens, au plateau de Dury où résistent les Coloniaux. L'unité commandée par De GAULLE contre-attaque au Mont-de-Caubert sur la Somme. Le Maire de Guiscard à Compiègne, signale que les Allemands sont à cinq kilomètres de Guiscard, que ces derniers avaient tirés sur Guiscard au matin … De retour à Hermes au petit jour - Les jours suivants quelques personnes profitent de ces voyages que fait le Maire de Gury chaque nuit. Procès-verbal : « L’an mil neuf cent quarante, le 23 Mai a Gury (Oise) nous soussigné André Prieur, Lieutenant des detail, officier de l’Etat Civil avons sur le champ de bataille situé route de Plessis le roye a Cany sur Matz a 1200m du croisement de la route de Lassigny a Gury, en presence de Medecin Lieutt Marsille, Lieutt Touchais du 355e R.A.A. avons constaté le décés d’un mitrailleur carbonisé à son poste sur un avion amphibie n° du moteur F16748F/1394.F. en étoile 14 cylindres a hélice bipale a pas variable n° M.F.H. ----- n° 37.7996. portant un poste de T.S.F emetteur O.M-A.V.7.H.M. modèle n° 2199. Série 91. Etabts Ponsot. Cet avion portait les cocardes Française et avait sous le fuselage un crochet frein. Sur le corps du mitrailleur il n’a été trouvé qu’un carnet contenant une liste de quartier maitres et matelots ainssi que les billets de mille frs portant les nos suivants 447-563-214, un insigne d’observateur de l’avion maritime et un bouton a encre marine, ainsi qu’un morceau de vêtement portant la marque : Guerneur Brest. Le corps a été inhumé au cimetière de Gury a l’extrémité de l’allée principale près de la tombe de Gilbert Maupin, décédé le 27 septembre 1916, en présence de l’abbé Pétry, Jean Curé de Marthille (Moselle) Chasseur au 4e Bon de C… 3e Cie et d’un détachement qui a rendu les honneurs militaires. De tout nous avons dressé le présent procès verbal qui a été signé par nous et les témoins après lecture faite. » 14 heures, départ du 40ème B.C.C. , se déplace en entier sauf le T.R.A. à destination de Gury. 16 heures, on entend la D.C.A. allemande. 18 heures, arrivée du 40ème B.C.C. à Gury. 21 heures, les échelons de combat et les T.C. du 40ème B.C.C., partent dans la direction de Roye (Somme) qu'ils atteignent le vendredi 24, entre 3 et 4 heures 30. 23 heures, en Belgique, toute résistance est devenue inutile de l'avis même des chefs alliés. Le roi Léopold III, qui n'a pas voulu suivre son gouvernement à Londres, signe donc la capitulation de son armée ce jour. La capitulation devient effective le lendemain. Vendredi 24, il fait une chaude journée. Bombardements sur Roye (Somme), et les environs de Compiègne (La Croix-Saint-Ouen, Cuise-la-Motte, Pierrefonds, Vieux Moulin …) et sur Noyon. Les Allemands prennent Boulogne, encerclent Calais et ne sont plus qu'à 35 kilomètres de Dunkerque. Gury est toujours occupé par une partie du 40ème B.C.C. Le Maire à la surprise de trouver son beau-frère Abel DEVILLERS errant dans le village vide et se demandant ce qui était arrivée, et heureux de retrouver sa famille. Il avait réussi à revenir de Stetting ou il a été réformé pour « diabète ». Réquisition de viande abattue d’un veau de 40kg chez Maurice LHELLEZ (15 francs le kg), par le 355ème Régiment d’Artillerie Auto (13ème Région). Samedi 25, il fait une chaude journée. Bombardements sur Roye (Somme). L’ennemi prend Boulogne-sur-Mer et Calais. 4 heures 30, la D.C.A. allemande commence à tirer … Discours du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS ! Je m'adresse aujourd'hui à vous, Français de la Métropole et Français d'outre-mer, pour vous expliquer les motifs des deux armistices conclus, le premier avec l'Allemagne il trois jours, le second avec l'Italie. Ce qu'il faut d'abord souligner, c'est l'illusion profonde que la France et ses alliés se sont faite sur la véritable force militaire et sur l'efficacité de l'arme économique : liberté des mers, blocus, ressources dont ils pouvaient disposer. Pas plus aujourd'hui qu'hier on ne gagne une guerre uniquement avec de l'or et des matières premières. La victoire dépend des effectifs, du matériel et des conditions de leur emploi. Les événements ont prouvé que l'Allemagne possédait, en mai 1940, dans ce, domaine, une écrasante supériorité à laquelle nous ne pouvions plus opposer, quand la bataille s'est engagée, que des mots d'encouragement et d'espoir. La bataille des Flandres s'est terminée par la capitulation de l'armée belge en, rase campagne et l'encerclement des divisions 'anglaises et françaises. .'Ces dernières se sont battues bravement. Elles formaient l'élite de notre armée ; malgré leur valeur, elles n'ont pu sauver une partie de leurs effectifs qu'en abandonnant leur matériel. Une deuxième bataille s'est livrée sur l'Aisne et sur la Somme Pour tenir cette lignée soixante divisions françaises, sans fortifications, presque sans chars, ont lutté contre 150 divisions d'infanterie et Il divisions cuirassées allemandes. L'ennemi, en quelques jours, a rompu notre dispositif, divisé nos troupes en quatre tronçons et envahi la majeure partie du sol français. La guerre était déjà gagnée virtuellement par l'Allemagne lorsque l'Italie est entrée en campagne, créant contre la France un nouveau front en face duquel notre armée des Alpes a résisté. L'exode des réfugiés a pris, dès lors, des proportions inouïes. Dix millions (le Français, rejoignant un million et demi de Belges, se sont précipités vers l'arrière de notre front, dans des conditions de désordre et de misères indescriptibles. A partir du 15 juin, l'ennemi, franchissant la Loire, se répandait a son tour sur le reste de la France. Devant une telle épreuve, la résistance armée devait cesser. Le Gouvernement était acculé à l'une de ces deux décisions : soit demeurer sur place, soit prendre la mer. Il en a délibéré et s'est résolu à rester en France, pour maintenir l'unité de notre peuple et le représenter en face de l'adversaire. Il a estimé qu'en de telles circonstances, soit devoir était d'obtenir un armistice acceptable, en faisant appel chez l'adversaire au sens de l'honneur et de la raison. L'armistice est conclu, le combat a pris fin. En ce jour de deuil national, ma pensée va à tous les morts, à tous ceux que la guerre a meurtris dans leurs chairs et dans leurs affections. Leur sacrifice a maintenu haut et pur le drapeau de la France. Qu'ils demeurent dans nos mémoires et dans nos cœurs 1 Les conditions auxquelles nous avons dû souscrire sont sévères. Une grande partie de notre territoire va être temporairement occupée. Dans tout le nord et dans l'ouest de notre pays, depuis le lac de Genève jusqu'à Tours, puis le long de la côte, de Tours -aux Pyrénées, l'Allemagne tiendra garnison. Nos armées devront être démobilisées. Notre, matériel remis à l'adversaire, nos fortifications rasées, notre flotte désarmée dans nos ports. En Méditerranée, des bases navales seront démilitarisées. Du moins l'honneur est-il sauf. Nul ne fera usage de nos avions et de notre flotte. Nous gardons les unités terrestres et navales nécessaires au maintien de l'ordre dans la métropole et dans nos colonies. Le gouvernement reste libre,' la. France ne sera administrée que par des Français., Vous étiez prêts à continuer la lutte, je le savais. La guerre était perdue dans la métropole ; fallait-il la prolonger dans nos colonies ? Je ne serais pas digne (le rester à votre tête si j'avais accepté de répandre le sang français pour prolonger le rêve de quelques Français mal instruits des conditions de la lutte. Je n'ai pas voulu placer hors du sol de France ni ma Personne, ni mon espoir. Je n'ai pas été moins soucieux de nos colonies que (le la métropole. L'armistice sauvegarde les liens qui l'unissent à elle. La Franc a le droit de compter sur leur loyauté. C'est vers l'avenir que, désormais, nous devons tourner nos efforts. Un ordre nouveau commence. Vous serez bientôt rendus à vos foyers. Certains auront à le reconstruire. Vous avez souffert. Vous souffrirez encore. Beaucoup d'entre vous ne retrouveront pas leur métier ou leur maison. Votre vie sera dure. Ce n'est pas moi qui vous bernerai par des paroles trompeuses. Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c'est Une portion de France qui meurt. Une jachère de nouveau emblavée, c'est une portion de France qui renaît. N'espérez pas trop de l'Etat qui ne peut donner que ce qu'il reçoit. Comptez pour le présent sur vous-mêmes et, pour l'avenir, -sur les enfants que vous aurez élevés dans le sentiment du devoir. Nous avons à restaurer la France. Montrez-la au monde qui l'observe, à l'adversaire qui l'occupe, dans tout son calme, tout son labeur et toute sa dignité. Notre défaite est venue de nos relâchements. L'esprit de jouissance détruit ce que l'esprit de sacrifice a édifié. C'est à un redressement intellectuel et moral que, d'abord, je vous convie. Français, vous l'accomplirez et vous verrez, je le jure, une France neuve surgir de votre ferveur. » Dans la nuit le Maire Pierre PILLOT part à Gury, et y constate que le cheptel est encore en liberté dans les pâturages, son taureau libéré jette un peu de perturbation. Il contacte l’Etat-major d’une unité de tank (40ème B.C.C., qui est là depuis le jeudi 23) qui à son train régimentaire dans Gury, et dont les engins combattent pour barrer les ponts sur la Somme. Les officiers considèrent le Maire avec intérêt. Ils le rassurent un peu sur le ralentissement de colonnes ennemies et ils acceptent de faire abattre son taureau pour lequel ils lui délivrent un bon de réquisition. Dans la soirée et au cours de la nuit, bombardement lointain (Bombardement de Manicamp). Dimanche 26, il fait une chaude journée. Paul REYNAUD rencontre à Londres le nouveau Premier ministre, Winston CHURCHILL, un conservateur au caractère trempé qui a remplacé le 10 mai sir Arthur NEVILLE CHAMBERLAIN au 10, Downing Street. Paul REYNAUD adhère à la volonté de CHURCHILL de lutter coûte que coûte contre HITLER. Il n'oublie pas qu'il a signé un engagement mutuel de la France et de l'Angleterre à ne pas conclure d'armistice ou de traité de paix séparé. De retour au petit jour et les jours suivants quelques personnes de Gury profitent des voyages que le Maire fait, parmi lesquelles on trouve: Georges LOIRE, Cyrille GOVAERT, Alfredine LHELLEZ-CUGNIERE, Lucie et Stanislawa KOZACZYK dite « Stacha », cette dernière jeune fille employée comme domestique chez Maurice LHELLEZ. L’état-major, les 1ère et 2ème compagnies de combat (40ème B.C.C.) sont mises à disposition de la 19ème D.I. La 3ème compagnie de combat (40ème B.C.C.) est rattachée à la 4ème D.I.C. En conséquence, les éléments avancés du bataillon font mouvement dans la soirée du 26 au 27. - L'état-major établit son PC à Chaulnes. La 2ème compagnie (40ème B.C.C.) dans les bois au sud de Marchelepot. Au cours de l'exécution de ce mouvement de jour, la 2ème compagnie essuie un violent bombardement aérien (une centaine de bombes au nord-est de Chaulnes) mais sans pertes. Les éléments sur chenilles des deux compagnies sont stationnés à Fonches. La 3ème compagnie (40ème B.C.C.) gagne sans incident Moreuil au cours d'un déplacement de nuit et est rejointe par tous les éléments. Une équipe légère de l'atelier (sergent Binet) est mise à la disposition de la 3ème compagnie. Le gros de la compagnie d'échelon demeure à Gury. Lundi 27, bombardements sur Roye (Somme). La Belgique capitule face à l'Allemagne. Une accalmie momentanée se produit dans la ruée allemande et incite le convoi à regagner Gury. Au matin, le convoi décide de retourner à Gury avec une halte à Nourard-le-Franc pour le casse-croûte et le repos des chevaux campagne la nuit dans un hangar à Tricot En mission d'observation entre la Somme et l'Oise, l'avion français (POTEZ 631) est attaqué par les avions allemands (MESSERSCHMITT 110), et est abattu et l'équipage est tué, l'avion s'écrase sur le territoire de Thiescourt . Mardi 28, bombardements sur Roye (Somme). Le convoi réintègre son village. Un peu de pillage et les habitants regroupe ses animaux. La famille BRUNEL parmi d'autres familles découvre leurs maisons pillées. En recherchant de récupérer le peu, René BRUNEL découvre une de ses armoires dans la maison voisine face à leur ferme. Cette armoire a échappé de peu à être brûlée, sur un dès cotés est enfoncé une hache. Quelques unités de troupe passent sans s'arrêter. Des combats aériens, rapides et meurtriers traversent le ciel. Tout le jour, l’aviation ennemie survole vers Avricourt, Beaulieu-les-Fontaines … Mercredi 29, bombardements sur Roye (Somme). L’aviation allemande survole la région d’Avricourt. Jeudi 30, bombardements sur Roye (Somme). Vendredi 31, 4 Le0 45 sans escorte et 6 DOUGLAS DB-7 du GB I/19, sont détruits par la Luftwaffe. Bombardements sur Roye (Somme). Vers 18 heures 30, en allant attaquer des colonnes allemandes progressant vers la Somme, le bombardier français (LIORE et OLIVIER - LeO 451) se heurte à une forte opposition d'avions allemands (MESSERSCHMITT 109). Descendu en flammes, l'avion s'écrase au sol sur le territoire de Ressons-sur-Matz au lieu-dit "La Sole à Bleuets". Evacuant trop bas, l'équipage ne peut échapper à la mort . Un avion allemand (MESSERSCHMITT 109E) est abattu après un âpre combat par les chasseurs français, et tombe à Marquéglise .
Les derniers jours du mois de mai, font augmenter le pessimisme. Les services publics et la gendarmerie semblent désorientés, aucune instruction n'est parvenue auprès de Pierre PILLOT, Maire de Gury, pour l'évacuation de la population, personne ne sait où on ne peut savoir. La panique gagne les esprits.
Prochainement, juin 1940, merci à l'avance pour toutes les personnes qui pourront me compléter et me donner des renseignements complémentaires. Cordialement à tous ... et bonne lecture.
Camille
|