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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : lun. juin 09, 2014 22:24 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonsoir à tous,

Nous poursuivons ... donc décembre 1941 :

Décembre
Lundi 01, 133 demandes d’attribution de pain pour le mois.
Vendredi 05, William HURTEAUX, à Thiescourt, signale à la Mairie de Gury, qu’il est chargé de commercialiser la récolte de pommes de terre provenant des cultures libres du village que de ce fait il aurait besoin de certains renseignements relatifs à ce travail – quantité qui reste à livrer – quantités recensées par parité (courrier reçu en Mairie le 9 courant.)
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour monsieur P. et mademoiselle I. GAY, mesdemoiselles M. et A. BLONDEL, Alfredine LHELLEZ-CUGNIERE, Louise CUGNIERE-CENSIER, mesdemoiselles S. et M. LHELLEZ, Mariette DEVILLERS-LOIRE, Jeanne LOIRE-CUGNIERE.
Samedi 06, le docteur VERDAN de Lassigny : « Je soussigné,
Déclare que le nommé Pauly André accidenté dans le bois de Ricquebourg le 5 déc 1941 chez m Deligny march d de bois à Compiègne – présente un écrasement du pouce main Droite aux ecclymon… conguale – Incapacité de travail de douze jours, sauf les complications. »
Dimanche 07, le Japon attaque Pearl Harbor, et déclare la guerre aux États-Unis.
Lundi 08, les alliés (sauf U.R.S.S) déclarent la guerre au Japon.
Mardi 09, la Mairie à La Préfecture, suite au courrier du 27 novembre courant : « ……. en priant le Chef du service de la Reconston d’en faire règlement à l’architecte = 515 f = »
La commune demande une indemnité dut au cantonnement de 1939 à 1940, à l’Intendance Départementale de l’Oise – Caserne WATRIN à Beauvais, et les objets dérobés chez Henri SALIGOT.
Le Service Local des Œuvres de la Marine à Paris, à la Mairie de Gury : « ….. Le second-maître LAFON Roger est certainement l’Inconnu pour lequel vous avez dressé un procès-verbal d’inhumation le 30 Mai 1940.
Nous vous demandons de bien vouloir nous adresser copie de ce procès-verbal que nous transmettrons à notre Service de l’Etat-Civil Marine pour l’établissement d’un acte de décès. »
Vente de pommes, des terres communales à Alfred ROBERT et Henri PILLOT.
Après le mardi 09, William HURTEAUX, à Thiescourt, signal par courrier au Maire de Gury, qu’il a fait déposer 21 toiles de pommes de terre chez Monsieur MAQUIN, à Lassigny, la commune devra les faire prendre et distribuer aux intéressés. La commune devra faire préparer cette marchandise au plutôt de façon à ce qu’ils puissent charger à Roye-sur-Matz dès qu’il y aura un wagon pour cela. William HURTEAUX, avisera la date du chargement par télégramme. Les sacs seront chargés à 52 kgs, et éliminé en triant tubercules d’un poids inférieur à 30 grammes.
Jeudi 11, l'Allemagne déclare la guerre aux États-Unis
Vendredi 12, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Berthe PILLOT-PECHON.
Lundi 15, la Mairie transmet une copie du procès-verbal de décès de Roger LAFON, au Service Local des Œuvres de la Marine à Paris, suite à leur courrier du 9 de ce mois.
Mardi 16, l’Intendance Départementale de l’Oise explique à la commune les modalités pour l’indemnisation : « Comme suite a votre lettre du 9 déc bre j’ai l’honneur de vous faire connaître que :
1°/ les indemnités dûes à MM. Saligot, Valette et Odemps peuvent être réglées sur fourniture par vos soins de conventions a établies en double exemplaire 6 conventions a établir.
Tarif a appliquer : 1.00 par jour et par pièce.
Le montant de l’éclairage se trouve payé par les indemnités allouées.
En ce qui concerne l’amenée de terre et les objets dérobés à M. Saligot, ils constituent des dommages qui ne sont pas du ressort de l’Intendance et ne peuvent être réglés actuellement.
Quant aux états 52 qui ont été transmis à l’Intendance de Compiègne et sont restés impayés, il y a lieu de m’adresser à nouveau des états 52 en double exemplaire.
D’autre part, l’occupation de la Mairie et l’Ecole (bâtiments communaux) ne donne droit a aucune indemnité.
Ci joint en retour 3 dossiers qui ne peuvent être utilisés….. »
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Mme DUMONT.
Jeudi 18, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Raymonde PILLOT-LOIRE et ......
Samedi 20, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour monsieur et mademoiselle J. et J. DUMONT
Lundi 22, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Louis BOUCAUX.
Mardi 23, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Eugène LECLERE et Léocadie URIE-DEJOUY.
Mercredi 24, message de Noël du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS
Lorsqu'il y a un an, à cette même date, je vous adressais mes vœux de Noël de 1941.
Les événements ne l'ont pas permis. La guerre n'est pas finie. Elle a pris, au contraire, une extension considérable, ravageant chaque jour des continents nouveaux, endeuillant des milliers de familles.
La nuit s'épaissit sur le monde. La paix tant désirée s'éloigne encore de l'espérance humaine, mais nos énergies sont intactes et nous restons dans la voie du devoir.
PRISONNIERS, MES AMIS
Je sais avec quelle force vous voulez le redressement national. Dans le recueillement et la solitude, vous ne cessez de vous élever, de cultiver vos intelligences, de fortifier vos cœurs, de magnifier vos âmes. L'écho nous en arrive, par vos écrits, et nous sommes frappés par la noblesse de vos efforts.
Unis dans la douleur, vous avez fait taire entre vous tous les dissentiments que peut engendrer la diversité d'origine, d'éducation, de fortune ou d'idéal. Plus d'individualisme et d'égoïsme dans vos rangs; vous mettez en commun vos dons personnels, qui sont votre seule richesse, comme les modestes envois que nous vous faisons parvenir. Enfin, vous êtes des hommes disciplinés et vous vous rangez, sans exception, derrière le Chef, sans chercher à discuter ses instructions ou ses ordres : vous savez qu'il est plus facile d'obéir que de commander, et vous exigez impérieusement le retour à un régime d'autorité.
Ainsi, malgré la distance qui vous sépare de vos compatriotes, vous leur donnez une grande leçon. Je voudrais, par la force de votre exemple, obtenir d'eux la même unanimité que celle qui règne dans les camps de prisonniers, et aussi le même désintéressement, le même oubli de soi, le même sentiment communautaire.
Je voudrais que l'intérêt général primât toujours les intérêts particuliers.
Prisonniers, mes chers amis, puis-je mieux travailler pour vous et préparer votre libération qu'en montrant à nos vainqueurs d'hier combien vous nous paraissez dignes d'estime.
Les Allemands ont su mesurer, dans vos camps, dans les activités diverses auxquelles vous participez, votre conscience et votre habileté laborieuse, votre ingéniosité, l'aménité de votre caractère; et je suis convaincu qu'ils prendront un jour en considération la nécessité du rapatriement des prisonniers français.
Je puis vous assurer que je mettrai tout en œuvre pour que ce jour soit prochain.
Mes chers amis, ne vous laissez pas envahir par la tristesse. N'est-ce pas un grand réconfort de savoir que vous êtes aimés, que vous êtes l'unique préoccupation des membres de votre famille assemblés ce soir au coin du feu; on n'y parlera que de vous, des nouvelles apportées par votre dernière lettre, de celle qui partira le lendemain à votre adresse. On y formera des projets pour le moment de votre retour.
Lorsque vous lirez ce message chargé de tendresse et d'affection, un grand apaisement se fera en vous et ce jour-là, vous vous sentirez moins malheureux.
Bonsoir mes chers amis et bon Noël! »
Vendredi 26, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour monsieur P. BLONDEL
Samedi 27, le Préfet au Sous-Préfet : « ..Vous m’avez signalé que la commune de Gury était imposée pour un contingent d’avoine et d’orge trop élevé.
J’ai l’honneur de vous informer que tenant compte de la réclamation présentée, le Comité départemental des céréales a ramené le contingent demandé à la commune de 627 quintaux d’avoine et 28 quintaux d’orge à 560 quintaux d’avoine et 5 quintaux d’orge ... » Le Sous-préfet transmet se courrier le 30 courant à Gury.
Dimanche 28, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Antoine BORELLI, monsieur J. BONNIN, Zilda GUIZIOU-FOURNIER, messieurs B. BLONDEL et J. DUMONT.

Et comme les fois précédentes à suivre ... janvier 1942.

Bonne lecture à tous.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. juin 13, 2014 8:16 am 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonjour à tous,

... janvier 1942 ...

Janvier
Jeudi 01, ce message du jour de l’an du Maréchal PETAIN est publié le 4 janvier 1942, au journal Officiel de l'État français : « FRANÇAIS
A guerre s'étend aujourd'hui aux cinq parties du monde. La planète est en flammes. Mais la France reste en dehors du conflit. Elle n'en assiste pas moins avec angoisse à la lutte qui met aux prises six grandes nations. C'est qu'elle ne saurait ni moralement ni matériellement se désintéresser des événements. Puissance européenne, la France connaît ses devoirs envers l'Europe. Puissance maritime et coloniale, elle possède un Empire libre mais exposé à bien des dangers.
Puissance civilisatrice, elle a conservé dans le monde, malgré sa défaite, une position Spirituelle privilégiée.
Cette situation particulière de la France ne peut échapper à l'attention de l'Allemagne. Elle lui suggérera, nous l'espérons, une atténuation du statut qu'elle nous a imposé après sa victoire. Le rapprochement sincère des deux nations, souhaité par les gouvernements et par les peuples, en découlera. Notre dignité s'en trouvera restaurée, notre économie soulagée. Mais la conduite d'une politique française, inspirée des seuls intérêts français, exige le resserrement de l'unité française.
Or, l'unité des esprits est en péril.
Le désarroi ne provient pas seulement de l'amertume qui succède à toute grande détresse nationale et de la lassitude qu'entraîne un second hiver d'armistice et de misères.
D'autres causes contribuent à l'entretenir l'individualisme, le goût des affaires et l'abus du profit, la préoccupation de maintenir hors de toute atteinte un avantage ou un refuge.
Aux maux les plus affreux de l'avant-guerre, haine des classes, hostilité des campagnes et des villes, viennent aujourd'hui s'ajouter l'incompréhension et les heurts entre les deux zones.
Ce relâchement traduit une situation de fait : la France ne se sent plus mobilisée, elle a laissé se détendre ses ressorts, elle s'est attardée au mirage d'une " fausse paix "; beaucoup de fonctionnaires ne donnent pas à l'État tout l'effort qu'ils lui doivent.
Or c'est l'heure où le pays risque d'être engagé dans de graves difficultés pour son existence et pour son unité. La guerre sous d'autres formes continue. La France n'a le droit, ni de s'endormir, ni de se déchirer.
Cette mobilisation ne peut souffrir aucun délai. Elle ne peut davantage admettre aucun déserteur.
J'ai le devoir d'appeler 44 déserteurs " tous ceux qui dans la presse comme dans la radio, à l'étranger comme en France, se livrent à d'abjectes besognes de désunion et tous ceux qui, dans le pays, recourent à la calomnie et à la délation. '
J'ai le devoir de considérer comme des 44 adversaires" de l'unité française les trafiquants du "marché noir" et les nouveaux riches de la défaite dont les millions hâtivement amassés sont faits de nos souffrances.
J'ai le devoir de considérer comme les ennemis de la Révolution Nationale les détracteurs systématiques de l'oeuvre de rénovation entreprise par le Gouvernement, en particulier certains professionnels de l'ancien syndicalisme qui tentent de saboter la Charte du Travail et certains patrons anti-sociaux qui se soustraient par égoïsme ou par espoir de revanche à nos communes obligations de reconstruction sociale.
Tous ces hommes, comme quelques parlementaires, sont restés trop attachés à certains intérêts pour pouvoir se libérer d'anciennes servitudes et pour répondre aux aspirations d'un pays dont la doctrine nouvelle exige d être appliquée par des hommes nouveaux.
La ]Révolution Nationale n'est pas encore passée du domaine des principes dans celui des faits. C'est là le vrai grief et la grande inquiétude de beaucoup de Français.
J'y suis profondément sensible mais je demande que l'on mesure l'ampleur et les difficultés de notre tâche, l'obligation où nous sommes de vivre souvent au jour le jour, d'administrer deux zones de statuts différents; de compter avec les exigences de l'occupation, la pénurie des matières premières, la survivance d'un vieil esprit bureaucratique destructeur d'initiative qui ne disparaîtra qu'avec le temps.
Au demeurant, cette révolution, pour être nationale, doit être l'œuvre de la nation. Elle exige de tous, à défaut d'enthousiasme que les circonstances ne favorisent pas, une adhésion sincère de l'esprit, une acceptation réfléchie du sacrifice.
Avant de passer dans les faits, la révolution doit s'établir dans les mœurs. Ce serait trop attendre de l'État que de compter sur sa seule action pour transformer en quelques mois les mœurs et les consciences françaises. Chacun doit y mettre du sien.
Le Gouvernement n'en a pas moins des devoirs dont je lui rappelle chaque jour l'urgence et la portée. Ces devoirs sont à la mesure des exigences légitimes du pays. Or le pays veut être administré, ravitaillé, entendu.
L'administration vient d'être confiée à des préfets régionaux dont l'autorité s'affirme chaque jour et dont les premières décisions donnent déjà bon espoir.
Le ravitaillement s'est amélioré dans certaines régions, aggravé en d'autres. Il ne connaîtra d'avenir meilleur que dans la mesure où la paysannerie française comprendra la nécessité du grand effort de production qui vient de lui être demandé.
Comme au temps de Sully, elle demeure le véritable espoir de notre pays, sa meilleure réserve. A l'ampleur et à la qualité de son effort se mesureront les avantages moraux et matériels qu'elle est en droit d'espérer.
D'étroits contacts entre le Gouvernement et la Nation ont été prévus dans la Constitution. Cette Constitution sera bientôt prête, mais elle ne peut être datée que de Paris et ne sera promulguée qu'au lendemain de la libération du territoire.
En attendant, j'ai prescrit la réforme des' commissions administratives dans chaque département et la constitution de conseils régionaux. Un premier essai de vie représentative donnera ainsi aux élites rurales et citadines de notre pays l'occasion de faire entendre leur voix et de mieux comprendre la mienne.
Mais pour être nationale, notre révolution doit être d'abord sociale.
Je ne veux pour mon pays, ni du marxisme, ni du capitalisme libéral.
L'ordre qui doit s'y instaurer ne saurait être qu'un ordre sévère, exigeant de tous les mêmes disciplines, fondé sur la prééminence du travail, la hiérarchie des valeurs, le sens des responsabilités, le respect de la justice, la confiance mutuelle au sein de la profession.
Seul, l'appui total donné a mon action par les masses ouvrières et paysannes, dotées aujourd'hui les unes de leur charte, les autres de leur corporation, assurera la victoire de cet ordre nouveau.
Je m'en voudrais de ne point rendre à la fin de ce message un hommage aux absents.
Aux morts tout d'abord, à ceux de la dernière guerre, de Narvik, de Dunkerque, de Mers-el-Kébir, de Dakar et de la Syrie.
Aux prisonniers qui retrouvent la neige de leur second hiver et dont la déception s'accroît de tous les espoirs qu'avait fait naître le dernier été.
A ceux qui souffrent du blocus et qui se défendent, comme à Djibouti, avec la plus admirable vaillance.
Je veux aussi rendre hommage à tous ceux qui se sont dévoués à leur tâche et qui ont bien mérité de la Patrie: aux femmes et aux enfants de prisonniers; aux habitants de la zone interdite si cruellement atteints; aux chefs de nos chantiers de jeunesse et de nos compagnons; aux maires surchargés de travail, mais rivés à leur poste pour l'honneur de leurs communes; au corps enseignant, à ceux de nos professeurs et de nos instituteurs qui ont fait de louables efforts pour rendre l'enseignement plus viril, plus national, plus humain.
Je veux enfin rendre hommage à l'Empire, fouetté de tous les coups du destin et qui m'a manifesté son éclatante fidélité.
A l'Afrique, prolongement de la France au delà de la Méditerranée; à l'Indochine si fière sous l'épreuve, si grande dans sa sérénité; à Madagascar éloignée mais confiante; à nos Antilles, ces joyaux de la couronne française; aux îles loyales de notre Océanie.
Nos officiers, nos administrateurs, nos missionnaires, nos colons y ont rivalisé du même courage; nos indigènes associés à nos charges comme à nos épreuves s'y sont révélés de vrais fils de la commune Patrie. Je leur exprime par les antennes de nos postes mon admiration et mon remerciement.
Français, si le Gouvernement qui a recueilli l'héritage de la défaite ne peut prétendre obtenir toujours votre adhésion, du moins ses actes tendent-ils à continuer l'histoire de France.
Leur place est marquée dans les manuels qui l'enseigneront à vos enfants.
Faites que cette place reste une place d'honneur, que ceux qui viendront après vous n'aient à rougir, ni de la Nation, ni de ses chefs.
Dans l'exil partiel auquel je suis astreint, dans la demi-liberté qui m'est laissée, j'essaie de faire tout mon devoir. Chaque jour, je tente d'arracher ce pays à l'asphyxie qui le menace, aux troubles qui le guettent. Aidez-moi.
Faites la chaîne en me tendant la main. Gagnez chaque jour sur vous-mêmes de petites victoires. Rapprochez-vous davantage les uns des autres. Rouvrez vos cœurs à l'espérance. Tous unis nous sauverons notre Pays.
Vive la France! »
Samedi 03, courrier de Henri SALIGOT à la commune de Gury : « Il y a plus d’un mois que je vous ai écris pour vous communiquer copie d’une lettre de Mr l’Intendant de Beauvais relative aux indemnités de cantonnement qui me sont dues quoique ayant joint un timbre je n’ai reçu aucune réponse.
En venant vous rappeler cette lettre je dois vous indiquer que si je n’ai aucune reponse dans la huitaine je saisirai Mr le Préfet de cette question qui en toute logique devrais être réglée a cette heure….. »
Mardi 06, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Eugénie et Clément FOURNIER, André BOUCAUX.
Mercredi 07, réponse de la commune à Henri SALIGOT, sur l’avenir des terres et probabilité de règlement prochain des indemnités – Etats adressés le 26/04/1940 ont été reconstitués et adressés.
Jeudi 08, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Cyrille et son fils L. GOVAERT, Pierre et son fils Y. PILLOT, Stanislawa GAY-KOZACZYK et mademoiselle R. DEJOUY.
Vendredi 09, le Service Local des Œuvres de la Marine à Paris fait une demande à la commune de Gury : « Le second-maître LAFON Roger est certainement l’Inconnu pour lequel vous avez dressé un procès-verbal d’inhumation le 30 Mai 1940.
Nous vous demandons de bien vouloir nous adresser copie de ce procès-verbal que nous transmettrons à notre service de l’Etat-Civil Marine pour l’établissement d’un acte de décès. »
Mardi 20, réunion du Conseil Municipal (absents : Léandre « Albert » BAUDHUIN et Marcel ROBERT).
- Règlement des indemnités au titre de la guerre 1940-1941 – Décide l’habilitation du Maire pour les diverses réparations sur les bâtiments communaux, demande de subvention (établies au titre de la loi du 05 avril 1940).
- Prélèvement d’une somme de 185 francs sur le chapitre dépenses imprévues pour les fonds national de compensation.
Mercredi 21, la commune reçoit une facture pour une corde pour une cloche à l’église, chez MOINET à Lassigny.
Dimanche 25, HAUET, à Lassigny, envoi sa facture en Mairie de Gury pour la vitrerie de l’école.
Lundi 26, la commune paye la facture de la corde du 21 courant, à MOINET, à Lassigny, et la vitrerie de l’école, à HAUET, à Lassigny.
Vendredi 30, à 10 heures, Eugène LECLERE, journalier, en portant un sac, s’est appuyé et blessé à la main droite (Plaie du 3ème métacarpien). Soigné à son domicile.

Janvier et Février 1942 sont très froids et le sol est recouvert de neige. L'Aisne et l'Oise sont gelées et il est presque possible de les traverser à pied sec.

A suivre ... avec février 1942.

Bonne lecture à tous.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : mar. juin 17, 2014 21:14 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonsoir à tous,

Aujourd'hui février ... & mars 1942.

Février
Mercredi 04, ce message est lu par M. le Maréchal PETAIN à la première séance du Conseil National de la Légion, à la Légion Française des Combattants : « LÉGIONNAIRES
C'est aujourd'hui votre première assemblée de l'année.
Je salue les membres de votre directoire et de vos comités, vos chefs régionaux, vos chefs départementaux et cette cohorte imposante et neuve de votre conseil national, où s'unissent les anciens combattants de la grande guerre, ceux de la dernière, et ces jeunes volontaires de la Révolution Nationale, ralliés à votre idéal, agrégés à votre mouvement.
Jamais la Légion n'a donné le spectacle d'une aussi large élite, d'une aussi profonde unité parmi les familles spirituelles de la France.
Jamais l'occasion ne s'est mieux offerte à moi de vous dire, en présence des représentants du Gouvernement, ce que j'attends de vous, pour le bien du Pays.
A mon appel, vous vous êtes levés, en septembre 1940, pour offrir au redressement de la France la caution et l'appui des générations du Feu.
D'une Nation divisée par ses querelles, dissociée par sa défaite, vous représentiez l'élément le plus sain, le plus sûr, le mieux trempé par l'épreuve.
Vous avez, dans votre ardent désir de servir, multiplié les efforts de recrutement, d'organisation, de propagande.
Vous lavez fait avec enthousiasme, avec abnégation. Vous n'avez épargné ni votre temps, ni votre peine pour transformer la physionomie morale de ce pays, pour y faire admettre la primauté de l'esprit de sacrifice fur l'esprit de jouissance, de la fécondité de la famille sur la stérilité des foyers, de l'apostolat social sur l'égoïsme bourgeois.
Aussi bien le bilan de votre action est-il, dans ce domaine, largement positif.
Entr'aide aux familles des anciens combattants, vos camarades des deux guerres, assistance aux prisonniers, aux réfugiés, aux chômeurs, participation effective aux œuvres de la Croix-Rouge et du Secours National, on peut dire que sur le terrain de l'action morale et de l'action sociale vous avez pleinement réussi.
Mais la prodigieuse croissance de votre mouvement et l'inexpérience naturelle de vos premiers cadres devaient, sur d'autres terrains, vous exposer à subir certaines incompréhensions, parfois même certaines hostilités.
C'est ainsi que les hommes que vous étiez se - sont heurtés à d'autres hommes, moins dégagés que vous de l'esprit du passé, moins imprégnés des nécessités de l'intérêt général, soucieux cependant de l'avenir de la France et que la rigidité de vos attitudes, la hâte de vos déterminations, l'ampleur de vos exigences n'ont pas manqué de troubler et d'inquiéter.
La France est un vieux pays politique, où l'esprit critique, fils de l'individualisme, a multiplié jadis les clans et les partis.
Les Français s'inclinent en général devant les nécessités d'une révolution, mais ils restent volontiers attachés à leurs privilèges. Ils n'acceptent que rarement de changer de maîtres et exigent de leurs nouveaux chefs, à défaut d'une autorité ou d'une valeur personnelle évidentes, beaucoup d'adresse, de souplesse, de force de persuasion.
Si j'ajoute qu'en dehors de ces traits permanents du tempérament français se manifestait à l'égard de la Légion l'indifférence ou l'hostilité voilée d'une administration dont tous les cadres n'ont point désarmé et dont les réactions vous ont souvent découragés, vous ne vous étonnerez pas qu'une certaine confusion se soit introduite dans l'esprit publie au sujet de votre véritable rôle et que cette confusion ait porté préjudice aux intérêts essentiels de la concorde française.
Comme gardien responsable de l'union des Français, j'ai le devoir de mettre un terme à cette confusion.
Ainsi suis-je amené à définir ce que doit être votre action civique.
L'action civique est, par définition, celle du citoyen.
Le citoyen n'est plus, aujourd'hui, cet être abstrait qu'avaient inventé certains philosophes d'autrefois et dont les droits
s'inscrivaient en une préface, à la fois naïve et présomptueuse, aux diverses constitutions.
Le citoyen français de 1942 a beaucoup plus de devoirs que de droits. Il ne possède même de droits véritables que dans la mesure nécessaire à l'accomplissement de ses devoirs essentiels. Ces devoirs sont ceux que lui impose la triple communauté familiale, professionnelle et nationale, auxquels le légionnaire ne peut se soustraire, s'il veut se classer parmi les bons citoyens.
Légionnaires, vous devez donc, par l'exemple de votre fidélité totale et de votre discipline absolue, garantir l'unité de la Nation et son obéissance au Chef, pendant les années d'épreuves qui nous attendent.
Vous devez, bannissant de vos réunions, toute discussion partisane, me donner l'assurance qu'en toutes circonstances je saurai trouver auprès de vous l'appui le plus complet.
Ce n'est qu'à cette condition que la Légion deviendra le soutien véritable du Gouvernement et le guide qui tracera à l'ensemble de la Nation la meilleure voie pour atteindre la Révolution Nationale.
Là Légion ne peut être un État dans l'État. Mais elle - doit apparaître, dans un ordre nouveau qui s'élabore, comme une institution qui s'affirme, par l'appui qu'elle prête au régime, par l'indispensable complément d'action qu'elle assure au Gouvernement.
Elle doit, dans un esprit de large tolérance, susciter des hommes de qualité, des hommes désintéressés, surtout parmi ces jeunes, ces ouvriers, que l'aile de la guerre a moins frôlés que d'autres, mais qui se sentent le même désir de servir.
Que les nouveaux venus parmi vous s'inspirent de la confiance et de la foi dont ont fait preuve leurs aînés, qu'ils rivalisent du même souci de construire, dans le cadre d'un État plus fort, une France plus pure.
Pour vous permettre d'atteindre ces buts, il vous faut à la fois fortifier votre doctrine et améliorer vos liaisons avec les pouvoirs publics.
Votre doctrine est celle que par mes messages j'ai donnée au peuple français. Elle a déjà pénétré profondément au-dedans de vous-mêmes, transformé vos façons de penser et d'agir. Mes mandataires et vos chefs, au cours de vos réunions qu'ils ont présidées en mon nom, vous en ont déjà commenté les lignes essentielles. Ils viennent aujourd'hui d'en établir une synthèse précise, vivante, susceptible de s'enrichir et de se traduire, sur tous les plans, en directives claires, en consignes appropriées.
Imprégnez-vous de ces consignes. Que vos groupements territoriaux, vos sections d'entreprises, vos instituts, vos cercles d'études, en facilitent la diffusion au sein de la masse légionnaire, pour l'amener à se transformer en une véritable élite légionnaire.
Mais, à côté des règles générales de la doctrine, il est des thèmes plus particuliers de propagande ou d'action, dont il faudra que vous assuriez, le moment venu, l'authentique et fidèle transmission.
Ce problème pose celui de vos liaisons avec le Gouvernement.
Vous avez vécu, jusqu'ici, trop en marge des pouvoirs publics. Je tiens à vous associer davantage à leur action, à la fois pour vous manifester ma confiance et vous épargner des erreurs d'orientation.
Votre directeur général disposera dorénavant d'une audience plus large dans les conseils. Chacun des Secrétaires d'État désignera, parmi les fonctionnaires de son département, un homme de confiance chargé de se tenir en étroit contact avec votre directoire.
Les légionnaires d'élite seront appelés en plus grand nombre dans les conseils consultatifs de l'État et dans divers organes administratifs où paraîtra nécessaire une représentation des intérêts généraux du Pays.
A l'échelon régional, départemental et communal, des instructions ministérielles détermineront la part qu'il conviendra d'attribuer, dans la délibération comme dans l'action, aux représentants qualifiés de la Légion.
Ainsi se trouvera confirmée et développée la collaboration confiante, qui s'est déjà manifestée en maints endroits, notamment en de nombreuses préfectures, entre les chefs de la Légion et les représentants responsables du pouvoir central.
Légionnaires, je crois avoir suffisamment précisé ce que doit être votre rôle.
Serviteurs passionnés du bien publie, dans l'obéissance aveugle au Chef ou à son représentant, interprètes fidèles de sa pensée, propagandistes ardents de la Révolution Nationale, vous assumerez, à partir d'aujourd'hui, des responsabilités plus étendues.
Vous bénéficierez, en revanche,, dans des limites précises, d'égards particuliers.
Ainsi se trouveront conciliées les possibilités d'organisation du grand mouvement que j'ai fondé, et dont je conserve la présidence, avec les exigences permanentes d'un État dont l'autorité ne peut souffrir aucune délégation.
Vous n'êtes pas le Pouvoir, mais vous devez en constituer la garde vigilante et permanente.
Votre action doit s'inspirer des réalités du présent et des nécessités de l'avenir français.
Elle doit permettre, dans le respect de la personne humaine, la restauration des énergies françaises. Elle doit permettre à, notre Pays de remplir, le moment venu, sa tâche civilisatrice, dans une Europe réconciliée.
Méditez ces paroles. Découvrez-y de nouvelles raisons d'agir.
Pour moi, je n'ai cessé de vous garder ma confiance. Je suis sûr que vous continuerez à la mériter. »
Jeudi 19, discours du Maréchal PETAIN aux Préfets : « MESSIEURS LES PRÉFETS
A cérémonie qui vient de se dérouler est une éclatante manifestation d'union nationale affirmée par le sentiment unanime de votre assemblée. Votre serment vous lie à la personne du Chef de l'État et à la réalisation de notre redressement.
Je remercie Monsieur le Ministre de l'Intérieur de m'avoir fait connaître, par la voix du gouverneur général de l'Algérie, les sentiments des trois préfets absents, à l'égard du Gouvernement et de ma personne.
J'adresse mon plus affectueux salut aux résidents généraux du Maroc et de Tunisie, qui sont ici présents, ainsi qu'à tous les gouverneurs de nos colonies lointaines. Il m'est infiniment agréable d'avoir la certitude que la Métropole et l'Empire sont entièrement derrière nous et nous apportent leur fidélité, leur confiance et leur ardeur à 44 servir ".
De notre redressement, j'entends que vous soyez les principaux artisans. Votre autorité ne sera plus entravée par des compromissions ou des sollicitations qui visaient trop souvent à tourner les lois ou à y apporter des accommodements.
Rappelez-vous que l'autorité a pour base l'estime et la confiance des administrés.
L'action de présence est un moyen décisif de gagner cette estime et cette confiance. J'ai eu l'occasion d'en faire l'expérience dans plusieurs circonstances difficiles.
A mon exemple, prenez des contacts intimes avec vos populations des campagnes et des cités. Vous comprendrez ainsi leurs aspirations et leurs possibilités.
La paysannerie française a assuré la pérennité du Pays à travers les vicissitudes de l'Histoire. Ses traditions ont permis à la
France, dans le passé, de surmonter les plus dures épreuves, et de retrouver dans l'immuable force des campagnes le courage de vivre et les raisons d'espérer.
Mais la paysannerie est à la fois garante et dépendante de l'équilibre social du Pays, et les paysans ne pourraient échapper seuls aux malheurs qui frapperaient la Patrie si leurs frères des villes succombaient dans les difficultés du présent.
Notre grand devoir à tous est de produire plus et de partager mieux. La leçon d'aujourd'hui est l'intime solidarité des membres d'un peuple qui ne peuvent que vivre unis ou périr ensemble.
En France surtout, les campagnes sont unies aux villes par trop de liens familiaux et sociaux, les générations urbaines sont trop proches encore des générations rurales, pour ne pas conserver entre elles d'étroites affinités. Tous, paysans et citadins, comprennent qu'il est nécessaire d'établir un plan concerté de production agricole et d'orientation des échanges. Pour augmenter la production nous tracerons aux paysans certaines règles, nous leur demanderons d'accepter certaines sujétions. Ils devront obéir avec toute leur conscience aux règles tracées. Il y va de leur intérêt même; il s'agit de leur responsabilité vis-à-vis de la communauté nationale.
La corporation agricole, lien naturel entre la paysannerie et les administrations, constitue ainsi un véritable service publie chargé de nourrir le Pays et de sauver la race française.
En enfreignant cette discipline, chaque membre de la corporation s'exclurait lui-même de l'unité nationale. En s'y soumettant, il hâte le retour des jours meilleurs et il s'associe au plus grand bienfait que puisse connaître une nation : la paix sociale.
De tous les fléaux qui menacent un peuple, le plus grand est la lutte entre classes et la haine entre frères.
J'ai dit que la solidarité des campagnes et des villes devait assurer la subsistance des citadins. Je veux dire aussi ce que doit être l'union entre les ouvriers et les patrons, entre ceux qui détiennent la force et ceux qui détiennent l'autorité.
Nous n'avons pas su, dans le passé, éviter ces conflits qui ne laissent que des ruines et ces revanches qui ne laissent que des rancunes.
La Charte du Travail ne doit susciter ni la méfiance des patrons qui craignent parfois
que leur autorité soit contestée, ni l'hostilité des ouvriers qui redoutent que leur voix ne soit pas entendue. Elle est faite pour aider employeurs et employés à établir un ordre stable et fécond sur leurs devoirs réciproques.
Dans ses principes, elle respecte aussi bien la hiérarchie des mérites et des services que la représentation des intérêts populaires. Dans son application elle sera, comme toutes les institutions humaines, ce que les hommes la feront.
Mes idées sur ces projets sont bien connues. J'ai confiance qu'elles seront comprises et appliquées. Ma confiance s'appuie sur l'accueil qu'ont reçu mes communications de Saint-Étienne, de Commentry, de Montluçon, d'Aubusson.
Peut-être y a-t-il encore des égoïsmes en embuscade sur les chemins de la Révolution Nationale.
La première condition de la paix sociale est l'union des cœurs.
Au milieu des dangers qui, menacent les peuples, dans la tourmente qui envahit le monde, les pays qui éviteront la guerre civile garderont seuls la force d'atteindre des temps plus heureux.
La propagande qui se développe selon mes instructions générales et qui, localement, doit être orientée par vous, est l'objet de maintes critiques.
Il faut reconnaître qu'il est très difficile de donner satisfaction à l'opinion publique sur des thèmes qui ne peuvent s'appliquer à tous les lieux et à toutes les situations. Les populations ne sont satisfaites que si elles sont informées des événements auxquels elles portent un intérêt immédiat. Or la propagande n'a pas seulement pour but de faire plaisir à ses auditeurs, elle a surtout pour objet de faire accepter les idées utiles à la Révolution Nationale.
Les idées exprimées dans mes messages forment une réserve dans laquelle on trouvera les éléments d'une bonne propagande en faveur de notre redressement.
Les thèmes principaux sont :
- unir tous les Français par le travail;
- abolir tout ce qui peut les diviser luttes partisanes et opposition des classes;
- écarter résolument la prééminence des intérêts particuliers sur les intérêts généraux;
- lutter contre l'accaparement sous ses formes diverses : accaparement des consciences, accaparement des biens par les privilégiés.
Pour assurer le succès de cette propagande, je voudrais pouvoir généraliser la méthode en usage dans la zone non occupée avoir auprès de vous des délégués officiels à la propagande chargés de divulguer cette doctrine et des propagandistes légionnaires
qui, selon les traditions de la Légion, doivent travailler en plein accord avec le Gouvernement et ses représentants qualifiés.
Alors, vous nous ramènerez les masses encore hésitantes.
Vous vous attacherez davantage certains fonctionnaires qui attendent la leçon des faits pour se, libérer de l'emprise du passé.
Vous aiderez et stimulerez des maires qui sont pleins de bonne volonté, mais qui, dans le labyrinthe des lois et décrets, comptent sur vous pour leur faciliter leur tâche.
Une haute compréhension de votre rôle, les exemples que vous donnerez personnellement par la dignité de votre vie, la discipline dont vous ferez preuve vis-à-vis du Gouvernement feront de vous des administrateurs modèles et les animateurs dont ont besoin la France souffrante et son Empire.
Votre ministre vous l'a déclaré : il veut que vous soyez de véritables chefs spirituels.
Il n'est pas de meilleure façon de résumer ce que nous attendons de vous.
C'est l'âme de la France qui est surtout à revaloriser car elle s'est trouvée, ces vingt dernières années, inférieure à son passé.
Nous lui rendrons sa qualité.
Elle redeviendra courageuse dans la souffrance réalisatrice dans la lutte pour; le relèvement national, compréhensive des nécessités de l'heure et de l'organisation d'un monde nouveau, généreuse et sans haine dans les rapprochements que nous imposeront les lendemains d'une époque tragiquement troublée.
Et ainsi, messieurs les préfets, en vous conformant à ces conseils, vous aurez travaillé pour la grandeur de la France et pour la civilisation. »
Déclaration que la population à fait :
« ….. Je soussigné ROBERT Alfred demeurant à Gury (Oise) certifie ne bénéficier à aucun titre de abattage d’animaux en vue de la consommation familiale
Je déclare être prêt à me soumettre à toutes mesures de contrôle exigées par la loi.
Déclaration faite sans la foi du serment.
A Gury le 19 février 1942….. »
Mercredi 25, courrier d’une compagnie française d’assurance « La Flandre » demandant un extrait de naissance de Jean TERME, natif de Gury, pour la Caisse Nationale des retraites.

Mars
Dimanche 01, état des livraisons de blé pour Gury :
48 ha 12 de surface considérée ensemencée, 378 Quintaux livraison effectuée avant le 1er mars 1942, 80 quintaux livraison effectuée depuis le 1er mars et restant à livrer. René BRUNEL, Paul ROBERT et Albert DELNEF ont une récolte insuffisante pour la semence.
17 cultivateurs : BOUCAUX Léon, BRUNEL René, DEJOUY Paul, DEVILLERS Abel, GOVAERT Cyrille, GUIZIOU Pierre, HULOT Hippolyte, LEBŒUF Marcel, LHELLEZ Léon, LHELLEZ Maurice, LHELLEZ René, LOIRE Georges, PILLOT Pierre, ROBERT Paul, DELNEF Albert, CUGNIERE-CENSIER, FOURNIER Clément.
Mardi 03, à 8 heures, déclaration de naissance de C. PILLOT, né hier, le 02 à 22 heures, rue du Bailly (aujourd’hui : rue de Bailly), fils de Pierre PILLOT, cultivateur, 42 ans, et de Raymonde LOIRE, sans profession, 33 ans. Le déclarant est le père de l’enfant. Déclaration faite à Maurice LHELLEZ, Adjoint au Maire, le Maire étant empêché, étant donné qu’il témoigne de la naissance de son fils.
Jeudi 05, ce message a été lu par M. le Maréchal PETAIN, au début de la séance d'ouverture de la Commission, au Conseil National - Commission d'Étude des Questions de Jeunesse : « MESSIEURS
Je vous ai réunis en cette session du Conseil National afin de provoquer vos réflexions et vos avis sur les problèmes, essentiels pour l'avenir de la Révolution Nationale et de la France elle-même, que pose la formation de notre jeunesse.
La guerre nous a révélé l'existence dune jeunesse aussi courageuse sans doute que ses devancières, mais, réserve faite d'une élite trop restreinte, mal préparée dans son ensemble aux labeurs et aux devoirs qui allaient lui incomber.
Dans l'ardente volonté de relèvement, que nous avons puisée au coeur même de la défaite, c'est à la jeunesse que nous avons réservé nos premiers soins. Nous nous sommes penchés sur elle avec une sollicitude d'autant plus attentive que nous ne pouvions, en bonne justice, lui demander compte d'insuffisances dont nous nous sentions, a des degrés divers, tous responsables, soit par ce que nous avions fait, soit par ce que nous avions omis de faire.
Nous avons couru au plus pressé; nous avons par la réforme de l'enseigne 'ment', par l'institution d'un Secrétariat Général à la jeunesse, ainsi que d'un Commissariat à l'Éducation Générale et aux Sports, reconnu la complexité de notre tâche éducative et proclamé qu'elle ne devait pas s'appliquer seulement à l'esprit, mais au corps et au caractère; nous avons encouragé les mouvements de jeunesse existants, nous en avons suscité de nouveaux; nous avons soutenu matériellement et moralement la famille, nous nous sommes astreints à préserver nos jeunes gens de ces causes de dégradation de leurs énergies, l'alcoolisme, les livres ou les spectacles immoraux, les excitations malsaines; nous avons éveillé en eux le goût de l'effort, le sentiment de l'honneur du travail, l'amour de la grandeur, l'esprit d'héroïsme et de sacrifice.
Nous avons multiplié les expériences, le moment est venu d'en dégager la leçon.
Nous avons, sous la pression des circonstances, hâtivement édifié des abris provisoires. Il est temps d'élaborer le plan d'un vaste, solide et durable édifice, répondant aux aspirations légitimes et aux besoins éprouvés des temps nouveaux.
Ce plan constructif, je l'attends du concours de vos compétences et de vos dévouements. Permettez-moi, en guise d'introduction à vos travaux, de formuler quelques-unes des directives dont il me semble qu'ils devront s'inspirer.
D'abord, vous aurez à définir la place de la jeunesse dans la Nation, à situer les problèmes de jeunesse dans l'ensemble des problèmes nationaux.
Vous estimerez avec moi, je pense, que la jeunesse ne saurait constituer une sorte d'État dans l'État et que les problèmes de jeunesse, s'ils présentent certains caractères qui obligent à les confier à des organismes spécialisés, ne sauraient, en aucune façon, être isolés de l'ensemble des problèmes nationaux, qu'ils doivent au contraire y être incorporés. Faute de quoi nous risquerions de réintroduire dans l'État, sous une forme nouvelle, ce même principe de division que nous avons voulu bannir.
L'unité nationale ne doit pas seulement être une unité dans l'espace, mais une unité dans la durée; elle implique continuité, compréhension réciproque, harmonie entre les générations successives.
Vous aurez ensuite à répondre à la question si souvent posée : « A qui appartient la jeunesse ? »
La jeunesse n'est la propriété de personne, et personne n'a vis-à-vis d'elle d'autre droit que celui de faire son devoir, c'est-à-dire de travailler à la mettre en mesure de s'appartenir un jour à elle-même et de remplir dignement son rôle dans la cité.
Il suit de là, en ce qui concerne les rapports de la jeunesse et de l'État, que notre jeunesse doit être nationale, comme notre État lui même, mais qu'il ne saurait être question de créer une jeunesse d'État.
La vérité, c'est, que l'État, comme tout groupement national, a des devoirs envers la jeunesse. Vous aurez à préciser la nature et l'étendue de ces devoirs.
Le gros de l'œuvre éducative revient de droit aux communautés naturelles où tout enfant se trouve progressivement engagé : famille, communautés spirituelles et professionnelles.
L'État, organe de l'intérêt général, ne saurait en aucune façon les suppléer dans cette tâche dont la complexité le dépasse, mais il a le droit et le devoir de contrôler la façon dont elles s'en acquittent, de les rectifier quand elles s'égarent, de les soutenir quand elles faiblissent, de les encourager lorsque leur action est droite, saine et féconde.
Vous aurez à examiner si, dans la France d'aujourd'hui, les communautés naturelles accomplissent comme il convient leur besogne éducatrice, dans quelle mesure il appartient à l'État de parer à leurs carences ou à leurs déviations éventuelles, par quels moyens, par quelles méthodes il peut, le cas échéant, intensifier leur vitalité, le sentiment de leurs responsabilités, la conscience de leur mission à l'égard de la jeunesse.
Il est un domaine où l'État exerce normalement sur la jeunesse une influence plus directe : c'est celui de l'école. Et tout de suite, une question se présentera à vos esprits ; l'école et l'université qui la prolonge ont-elles, en dehors de leurs programmes d'enseignement, une doctrine d'éducation de la jeunesse? Si, comme je le crains, elles n'en n'ont pas une, mais plusieurs, n'est-il pas nécessaire d'en dégager clairement les formules, de les confronter, de les éprouver à la lumière de l'expérience historique que nous sommes en train de vivre, de les enrichir des récentes acquisitions des "sciences de l'homme ", de les fondre enfin dans une synthèse propre a assurer l'épanouissement, dans l'action, de toutes les forces de la vie?
Cette idée de synthèse doit présider constamment à vos méditations.
C'est l'esprit d'analyse, d'éparpillement, de dissociation, qui par ses abus nous a conduits où nous sommes. Nous entrons désormais dans une époque de synthèse réfléchie, je dirai même systématique : synthèse de l'intelligence, des sentiments, de la volonté, pour la formation de l'homme concret et complet; intégration de l'individu dans le milieu social, dans la région, dans la Nation; collaboration des communautés naturelles entre elles et avec l'école, avec l'université, pour la formation
morale et spirituelle, professionnelle et civique de la jeunesse française; synthèse partout et toujours. Mais le même esprit doit vivifier toutes les organisations. C'est la condition de la force de la collectivité; c'est aussi celle de l'équilibre, de la santé, du bonheur des individus.
Mais la synthèse la plus rigoureuse n'exclut pas; elle implique, au contraire, une juste autonomie des parties qui la composent. Vous aurez à opérer la conciliation de ces principes dans divers domaines, et notamment dans celui des mouvements de jeunesse.
Les mouvements de jeunesse sont nés, entre les deux guerres, d'un besoin réel et profondément ressenti, auquel ils ont efficacement, quoique insuffisamment satisfait. Leur diversité doit être maintenue, car elle correspond à la variété effective des familles spirituelles de la France. Toutefois, aucun d'eux n'a le droit de se cantonner dans un abstentionnisme civique ou politique qui avait sans doute ses motifs légitimes sous le régime antérieur, mais qui les a complètement perdus aujourd'hui.
La nouvelle éducation nationale n'ouvre plus sur la rue mais sur la vie.
Le mot politique a changé de sens, ou, pour mieux dire, il a repris son sens véritable.
Le développement normal, total, d'un jeune Français comporte son engagement sans réticence et sans réserve au service de la Cité et de la Patrie.
Il peut et il doit donc y avoir, entre tous les mouvements de jeunesse présents et à venir, si marqués que puissent être, sur le plan spirituel notamment, leurs originalités respectives, un élément commun d'ordre civique et patriotique, qu'il appartient à l'État de définir.
Pas plus que nous ne voulons d'une jeunesse d'État, nous ne voulons d'une jeunesse unique. Mais nous voulons, dans les limites que je viens de préciser', une jeunesse unie.
Est-il possible, est-il désirable d'aller plus loin et, dépassant le terrain de la doctrine, d'engager la jeunesse, ou une partie de la jeunesse, dans l'action civique et politique? Cette importante et délicate question est actuellement à l'étude, un programme est en voie d'élaboration, des expériences diverses sont ou seront tentées avec prudence et discernement.
Si elles sont couronnées de succès, nous pourrons envisager la création d'un service civique de la jeunesse, à la faveur duquel une, élite de futurs citoyens s'initiera au fonctionnement des grandes œuvres économiques et sociales d'intérêt national, et trouvera en elles une école féconde de générosité.
Pourrons-nous aller plus loin encore, et, si un examen attentif nous révélait chez certains jeunes une vocation politique déterminée, les grouper en cohortes, et les mobiliser au service de la Révolution Nationale? Vous me donnerez, messieurs, votre sentiment sur ce sujet.
D'autres problèmes vont, sans doute, s'imposer à vos délibérations.
Si riches de réalisations et de promesses que soient les mouvements de jeunesse actuellement existants, ils n'encadrent qu'un septième environ de la jeunesse française. Comment en étendre le bienfait à la totalité de notre jeunesse?
Est-il possible d'assurer l'éducation des jeunesses paysannes et des jeunesses ouvrières dans le cadre de leurs organisations professionnelles, sous l'inspiration générale et le contrôle de l'État?
Comment compléter, dans le cadre corporatif, la formation de la jeunesse étudiante?
Comment concevoir et réaliser, pour la jeunesse féminine, un effort parallèle à celui que nous poursuivons pour la jeunesse masculine ?
Comment articuler les disciplines d'éducation générale qui sont une des grandes nouveautés de notre réforme de l'Enseignement, avec les disciplines intellectuelles consacrées par la tradition?
Quel jugement faut-il porter sur nos écoles de cadres? Quelles modifications ou transformations convient-il d'y apporter? Quelle doit être la participation de l'université à la formation des cadres de la jeunesse ?
Comment enfin, par quel organisme agrandi et diversifié, l'État peut-il remplir vis-à-vis des jeunes et des mouvements de jeunesse ses devoirs d'animateur, de contrôleur et de fédérateur ?
Autant de questions à peine entrevues. Mais la grandeur et la difficulté de l'entreprise ne font qu'ajouter à nos raisons de nous mettre courageusement à l'ouvrage, puisque le salut et l'avenir de la France dépendent pour une très grande part de la solution que nous saurons apporter au problème de la jeunesse, puisque c'est dans la jeunesse que nous avons mis tous nos espoirs, et qu'elle sera, dans une large mesure, ce que nous le ferons.
Au travail donc, messieurs, pour la jeunesse de France, pour la France de demain, pour la France de toujours. »
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Gilbert et Roland BELLARD, Henriette DEBEAUPUIS-CHOUART, Réjane BELLARD-DEBEAUPUIS, Alfrédine LHELLEZ-CUGNIERE, Léon et Geneviève LHELLEZ, Jeanne LHELLEZ-CRAMPON, Cyrille et son fils L. GOVAERT.
Samedi 07, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Gaétan, Paul et Fernand ROBERT, Paul BELLARD, monsieur A. BOUCAUX, Eugénie CUGNIERE et monsieur J. BONNIN.
Samedi 14, Maurice TOP, à Chevincourt, transmet au Maire de Gury la liste des personnes n’ayant pas fourni la quantité d’œufs imposée, à savoir :
BRUNEL René : 12 (imposée) – 0 (livrée)
DEVILLERS Abel : 22 (imposée) – 15 (livrée)
GOVAERT Cyrille : 20 (imposée) – 6 (livrée)
BOUCAUX Léon : 11 (imposée) – 6 (livrée)
VIGNOLLE Gaston : 4 (imposée) – 0 (livrée)
Mardi 17, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Fernand BLONDEL, Abel et sa fille J. DEVILLERS, Mariette DEVILLERS-LOIRE, Berthe BOUCAUX-GOVAERT, Paulette LEULIEUX.
Samedi 21, passage de Maurice TOP, de Chevincourt, pour le ramassage des 300 œufs réquisitionnés.
Lundi 23, la population a renouvelé sa déclaration sur l’abatage d’animaux comme celle du 29 février courant.
Mardi 24, premier jour d'émission pour la station de radio américaine international Voice of America.
Mercredi 25, appel du maréchal PETAIN aux paysans de France : « PAYSANS, MES AMIS
Le ravitaillement en pain est menacé. Pour faire face aux besoins de la population, plus de trois millions de quintaux de blé par mois sont nécessaires et les premières céréales n'apparaîtront que dans quatre mois et demi. Afin de faciliter leur répartition, il est indispensable que le Gouvernement connaisse exactement les quantités panifiables dont il pourra disposer.
C'est pourquoi il a décidé que tous les blés devront être livrés battus avant le 21 avril. Vous aurez à cœur d'obtempérer à cette décision dans la plus stricte discipline. Il s'agit d'une mesure -de salut publié. Si tous les producteurs se permettaient de garder ou de gaspiller ne fût-ce qu'un sac de blé, cette mauvaise action, qui équivaudrait à un vol caractérisé, aurait pour conséquence' de priver de pain pendant un mois tous les Français. Cette privation atteindrait les gens des campagnes comme les gens des villes.
Toute dissimulation, toute dilapidation de blé constituerait donc un crime impardonnable. Les syndics locaux et régionaux de la corporation paysanne, ainsi que la Légion, interviendront, s'il y a lieu, auprès des exploitants pour rappeler chacun au sentiment de son devoir.
Je souhaite qu'il n'y ait point de déserteurs parmi vous et que les autorités n'aient pas à constater de défaillance.
Je connais toutes vos difficultés. Vous manquez d'engrais, de carburant, de chevaux, de moyens de traction. Vous manquez de main-d’œuvre et vous attendez dans l'anxiété le retour des prisonniers. 1 .
Certes, vous êtes à plaindre, mais vous n’êtes pas les seuls et je suis, croyez-le, mieux placé que qui que ce soit pour apprécier l'urgence de nos besoins, pour rappeler à chacun le devoir d'entr'aide et de solidarité que lui imposent les circonstances.
Je n'oublie pas que c'est grâce à vous que la soudure a pu être réalisée l'an dernier, Je vous demande le même effort. Répondez à mon appel. Aidez-moi cette fois encore assuré à tous les Français le pain quotidien. »
Vendredi 27, un convoi de 1 100 juifs quitte Compiègne pour Auschwitz.
Samedi 28, passage de Maurice TOP, de Chevincourt, pour le ramassage des 300 œufs réquisitionnés.

Bonne lecture à tous ... et la prochaine avril 1942.

Cordialement

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. juin 20, 2014 22:27 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonsoir à tous,

Avril, mai & juin 1941 ... la guerre est bien loin d'être terminée ...

Avril
Mercredi 01, date limite (dernier sursis est accordé jusqu’à cette date) pour « tout détenteur d’Armes, de Munitions ou d’un quelconque Matériel de Guerre est passible de la PEINE DE MORT ou des TRAVAUX FORCES. ». Les armes doivent être remises soit aux Autorités allemandes, soit à la Mairie, Gendarmerie ou Commissariat de police.
Vendredi 03, le Comité Départemental des Céréales de l’Oise modifie le contingent d’avoine de 145 quintaux à 290 quintaux, par contre l’orge reste sur la même base de 25 quintaux, pour la commune de Gury.
Mardi 07, le Ministère de l’Intérieur – Secrétariat Général des Anciens Combattants – Etat Civil Militaire – Secteur de l’Oise à Compiègne, fait une demande auprès de la commune : « D’après la liste des tombes militaires situées sur le territoire de votre commune et transmise par vos soins, il existe dans votre cimetière communal une tombe au nom d’un mitrailleur d’avion français inconnu.
Il s’agit du militaire LAFON, Roger
J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien me faire porter cette inscription sur la croix de ce militaire.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de ma considération distinguée. »
Passage de Maurice TOP, de Chevincourt, pour le ramassage des 300 œufs réquisitionnés.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Pauline JOUANNAUD-ROBERT, mes demoiselles L. et A. LOIRE, & leur mère Germaine LOIRE-GOVAERT.
Mardi 14, le contingent d’œufs demandés est de 300 œufs, il est fourni 314 œufs pour la semaine du 7 au 14 courant par Gury, à Maurice TOP, à Chevincourt.
Mercredi 15, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Louise CLAINQUART et Pauline JOUANNAUD-ROBERT.
Samedi 18, la population a renouvelé sa déclaration sur l’abatage d’animaux comme celle du 19 février courant.
Mardi 21, le contingent d’œufs demandés est de 300 œufs, il est fourni 307 œufs pour la semaine du 14 au 21 courant par Gury, à Maurice TOP, à Chevincourt.
Mercredi 22, le Directeur au Ravitaillement demande en toute urgence le nombre de jeunes animaux bovins de moins de 2 ans existant sur la commune.
Lundi 27, la commune répond au Directeur au Ravitaillement, suite à sa demande du 22 courant.
Mardi 28, passage de Maurice TOP, de Chevincourt, pour le ramassage des 300 œufs réquisitionnés.

Mai
Samedi 02, réunion du Conseil Municipal (Absents : Albert DELNEF et Marcel ROBERT).
- Rémunération des travaux supplémentaires dus aux circonstances de guerre.
Lundi 04, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Renée LECLERE, Georgette BAUDHUIN-FROISSART.
Mardi 05, passage de Maurice TOP, de Chevincourt, pour le ramassage des 300 œufs réquisitionnés.
Jeudi 07, réunion du Conseil Municipal (absents : Albert DELNEF et Marcel ROBERT), vote d’une rémunération des travaux supplémentaires effectués par les fonctionnaires ou employés communaux dus aux circonstances de guerre (tarif horaires de 4 francs).
Vendredi 08, il est interdit à partir de ce jour de circuler à bicyclette ou même avec une bicyclette de 21 heures 30 à 5 heures.
Samedi 09, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour monsieur J. POINTIN, Bien-aimé GUILBERT, Madeleine et Marcel HANIN, Lucienne SALLE, Simone et Henri QUERE.
Dimanche 10, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Marie DEJOUY-CAUSSIN et Pierre BLONDEL.
Prêt de matériel à Bien-aimé GUILBERT, réfugié du Havre :
1 lit cage 2 personnes, 1 poêle flamand, 1 faitout, 4 assiettes, 3 bols et 1 écumoire (par Marie ALEPEE-BRUNEL) – 2 verres et 2 cuillères (par Georgette BAUDHUIN-FROISSART) – 1 couverture verte losangée rouge et blanc 1.50X1.30 (par Gaétan ROBERT) – 1 couverture gris foncé (par Abel DEVILLERS).
La commune transmet le recensement des moissonneuses lieuses du village, à la Section Départementale du Syndicat National des Marchands-Réparateurs de Machines Agricoles, à Breteuil-sur-Noye.
Mardi 12, passage de Maurice TOP, de Chevincourt, pour le ramassage des 300 œufs réquisitionnés.
Samedi 16, il est fait un état de répartition des indemnités de cantonnement du 15ème R.A.D. pour la période du 04 novembre au 06 novembre 1939 :
VALETTE Pierre, BAUDHUIN Léandre « Albert », VIGNOLLE Gaston, BOUCAUX Louis, et René BRUNEL ont hébergé des officiers. ROBERT Gaétan, ROBERT Paul, LOIRE Raymond, GOVAERT Cyrille, ODEMPS-PILLOT Irène, ALAVOINE Jules, DUPUIS-LOIRE Marie, Veuve GREGOIRE Julien, ont hébergé des sous-officiers. GUIZIOU Pierre, DUTRIAUX, Veuve CUGNIERE-CENSIER, Lady ASHBOURNE et la commune ont hébergé les hommes de troupe.
Du 07 novembre au 31 décembre 1939 :
VALETTE Pierre, BAUDHUIN Léandre « Albert », VIGNOLLE Gaston et René BRUNEL ont hébergé des officiers. ROBERT Gaétan, ROBERT Paul, LOIRE Raymond, GOVAERT Cyrille, ODEMPS-PILLOT Irène, DUPUIS-LOIRE Marie, Veuve GREGOIRE Julien, BOUCAUX Louis ont hébergé des sous-officiers. GUIZIOU Pierre, DUTRIAUX, Veuve CUGNIERE-CENSIER, Lady ASHBOURNE, les consorts ROBERT Gaétan et Henri SALIGOT ont hébergé les hommes de troupe.
Du 01 janvier au 14 avril 1940 :
VALETTE Pierre, BAUDHUIN Léandre « Albert », VIGNOLLE Gaston et René BRUNEL ont hébergé des officiers. ROBERT Gaétan, ROBERT Paul, LOIRE Raymond, GOVAERT Cyrille, ODEMPS-PILLOT Irène, DUPUIS-LOIRE Marie, Veuve GREGOIRE Julien, BOUCAUX Louis ont hébergé des sous-officiers. GUIZIOU Pierre, DUTRIAUX, Veuve CUGNIERE-CENSIER, Lady ASHBOURNE, les consorts ROBERT Gaétan et Henri SALIGOT ont hébergé les hommes de troupe.
Dimanche 17, courrier de Léger TANTON au Maire de Gury : « … Nous avons reçue le bon de réquisition de notre maison étant occupé par un ménage, nous vous remercions de nous avoir tenue au courant. Quant à faire au nétoyage dans la maison, mais d'ommage n'on pas été estimée, de plus les platres on besoin d’être refait a plusieurs endroits, alors comment faire !. Si les personnes veulent faire du n’étoyage je les laisse entièrement libre Monsieur le Maire, mais il ne faut pas oubliée que les évènement ne sont pas terminée. Je vous avait dit que je reviendrait faire un tour à Gury, je ne croie pas pouvoir y allée les train étant déjà retenue 15 jours a l’avance pour les fêtes de pentecôte, et pour couchée c’est une autre afaire. En même temps les personnes qui occupe la maison peuve disposée du jardin, a part les fruits les pommes et les noix que je me réserve pour moi, comme je vous est dit a ma derniere visite nous en avons grand besoin à Vincennes
J’ai aussi dans la petite maison de la cour des piquets en chênes qu’il ne peut pas que long me les brule, ainsi qu’un gross morceau de frêne dans l’escalier de la cave, c’est pour moi me faire une brouette, enfin je compte sur vous Monsieur le Maire pour faire le nécessaire… »
Mardi 19, le contingent d’œufs demandés est de 300 œufs, il est fourni 256 œufs pour la semaine du 12 au 19 courant par Gury, à Maurice TOP, à Chevincourt.
Mercredi 20, Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Paulette BELLARD, Stanislawa GAY-KOZACZYK, Stéphane GAY.
Mardi 26, passage de Maurice TOP, de Chevincourt, pour le ramassage des 300 œufs réquisitionnés.

Juin
Lundi 01, à 9 heures, monsieur A. BOUCAUX, ouvrier agricole chez ses parents BOUCAUX-GOVAERT, en déchargeant des outils, s’est tordu la main (Torsion de la main gauche avec œdème). Soigné à son domicile.
Recensement des volailles de la nouvelle imposition d’œufs pour les mois de juin-juillet-août (toute déclaration suspecte sera vérifiée immédiatement)

Mercredi 03, à 8 heures, Germaine LOIRE-GOVAERT, en voulant relever un cheval dans l’écurie de l’exploitation, celui-ci mit sa patte sur le pied de celle-ci (Plaies contuses ecchymoses, tuméfaction des molléoles pied gauche). Soignée à son domicile. Les témoins de l’accident sont Georges LOIRE, son mari, et G. LOIRE, son fils.
Mercredi 10, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Antoine et Florine BORELLI, Fernande et Geneviève BLONDEL, Madeleine BLONDEL-CLAINQUART, monsieur R. et sa soeur R. DEJOUY.
Jeudi 11, discours du Général DE GAULLE prononcé à la radio de Londres. « La nation a tressailli de fierté en apprenant ce qu’ont fait ses soldats à Bir Hakeim ». À partir de la fin mai 1942, le général allemand ROMMEL lance une vaste offensive contre l’Égypte. La première Division française libre, commandée par le général KOENING et retranchée à Bir Hakeim, parvient à repousser les assauts allemands jusqu’au 10 juin 1942, offrant ainsi un temps précieux aux troupes britanniques.
Au soir, le Général DE GAULLE salue ce fait d’armes et rend hommage à tous les combattants de la Résistance. Il annonce également que l’heure du châtiment se rapproche pour les traîtres.
Dimanche 14, parution du journal "L'Hebdomadaire Picard".
Mercredi 17, message du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS
Le 17 juin 1940, à l'heure tragique la demande d'armistice, je vous engageais à taire vos angoisses pour n'écouter que votre foi dans les destinées de la Patrie.
Une année plus tard, le 17 juin 1941, je vous annonçais que l'épreuve serait longue et dure.
je ne puis aujourd'hui vous tenir un autre langage.
Le sort de la France est en suspens devant le monde où les souffrances de la guerre dominent de très haut nos plaintes et né maux.
Et, de quelque amertume que s'accompagne notre lente expiation, c'est à la décision de y a deux ans qu'il convient de rendre d'abord son véritable sens. Grâce à elle, nos possibilités de redressement demeurent.
Responsable de la vie physique et morale de la France, je ne me dissimule point, cependant, la faiblesse des échos qu'ont rencontré mes appels.
Certes, le Gouvernement de ce pays n'a pas été exempt d'erreurs. A l'insuffisance des denrées nécessaires à la vie, une administration trop souvent désinvolte et parfois incapable, a laissé s'ajouter des inégalités et des abus. L'ouvrier souffre, et sa passivité forcée ne peut être prise pour de la résignation, le paysan s'impatiente, les maires sont surchargés de besogne, le châtiment des spéculateurs demeure insuffisant.
Mais, croit-on que le recours aux méthodes d'autrefois nous eût plus certainement sauvés?
Croit-on surtout, qu'à côté des déficiences trop réelles de l'État, l'inertie, la convoitise, l'égoïsme de beaucoup de Français n'aient point rendu vains bien des efforts?
Et si, parfois, le mécontentement grandit, si la colère gronde, n'est-ce pas d'abord contre l'injustice qu'ils se manifestent, contre la dureté des cœurs, contre le pouvoir
avilissant de l'argent, contre ces lâcheté humaines qui sont, certes, de tous les temps mais que la misère du peuple rend aujourd'hui doublement odieuses?
J'ai souffert, bien souvent, en constatant qu'au lendemain de la défaite, trop de Français n'avaient point su s'élever à la hauteur de leurs devoirs.
Et, cependant, je ne perds pas -confiance.
Les lassitudes, les négligences, les reproche ne m'ont pas rebuté. Un sourire d'enfant, 1, regard d'une mère, l'ardeur décidée des jeunes me rendraient, s'il était nécessaire, tout moi courage.
Dans cette succession d'espoirs, d'échecs d'incertitudes, de sacrifices, de déception qui marquèrent les deux premières années à l'armistice, n'était-ce point, au fond, la France, la France blessée, la France aveugle qui se cherchait?
Elle se retrouvera j'en ai la certitude.
Chassez le doute de vos âmes, mes cher amis et bannissez-en, si vous le pouvez l'acerbe critique.
Pensez au Chef qui vous aime et qui, pour vous, se tient encore debout sous l'orage.
Il n'oublie, croyez-le, ni vos prisonniers qui sont si loin, ni vos champs qui vous, occasionnent bien des déceptions, ni vos usines qui tournent avec tant de peine, ni vos foyers que visite la faim.
Il voudrait, pour vous, faire plus encore. Puisse-t-il au moins, en ce second annivesaire de l'une des dates les plus cruelles de notre Histoire, vous faire partager la grande espérance qui l'anime toujours et dont il demande à Dieu qu'il la réalise, même après sa mort, pour le salut de notre Pays.
Vive la France! »
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Louise CUGNIERE-CENSIER, Alfrédine LHELLEZ-CUGNIERE, Raymonde FOURNIER, mademoiselle L. BOUCAUX, Berthe BOUCAUX-GOVAERT, messieurs Pierre, J. et mademoiselle T. PILLOT, Raymonde PILLOT-LOIRE.
Jeudi 18, adoption d'une carte officielle de jardinage pour l'attribution de graines potagères en France.
Vendredi 19, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Irène ODEMPS-PILLOT, Maurice et son fils J. BONNIN, Marie BIGARET, Renée BONNIN-BIGARET, Eugène, Emile et Célestine QUEAU et Fernand BLONDEL.
Lundi 22, le Préfet fait savoir aux Maires qu’une carte officielle de jardinage remplacerait les cartes délivrées précédemment par les Secours Nationaux ou des organismes divers.
Mardi 23, déclaration publiée dans les journaux clandestins en France. La déclaration suivante du général DE GAULLE est publiée en France dans les journaux clandestins de la zone occupée et de la zone non occupée, qui sont les organes des différents groupes d'action et de résistance. Celle déclaration constitue le programme d'avenir sur lequel ces groupements se sont mis d'accord après échanges de vues avec le Comité National Français : « Les derniers voiles,
sous lesquels l'ennemi et la trahison opéraient contre la France, sont désormais déchirés. L'enjeu de cette guerre est clair pour tous les Français : c'est l'indépendance ou l'esclavage. Chacun a le devoir sacré de faire tout pour contribuer à libérer la patrie par l'écrasement de l'envahisseur. Il n'y a d'issue et d'avenir que par la victoire.
Mais cette épreuve gigantesque a révélé à la nation que le danger qui menace son existence n'est pas venu seulement du dehors et qu'une victoire qui n'entraînerait pas un courageux et profond renouvellement intérieur ne serait pas la victoire.
Un régime, moral, social, politique, économique, a abdiqué dans la défaite, après s'être lui-même paralysé dans la licence. Un autre, sorti d'une criminelle capitulation, s'exalte en pouvoir personnel. Le peuple français les condamne tous les deux. Tandis qu'il s'unit pour la victoire, il s'assemble pour une révolution.
Malgré les chaînes et le bâillon qui tiennent la nation en servitude, mille témoignages, venus du plus profond d'elle-même, font apercevoir son désir et entendre son espérance. Nous les proclamons en son nom. Nous affirmons les buts de guerre du peuple français.
Nous voulons que tout ce qui appartient à la nation française revienne en sa possession. Le terme de la guerre est, pour nous, à la fois la restauration de la complète intégrité du territoire, de l'Empire, du patrimoine français et celle de la souveraineté complète de la nation sur elle-même. Toute usurpation, qu'elle vienne du dedans ou qu'elle vienne du dehors, doit être détruite et balayée. De même que nous prétendons rendre la France seule et unique maîtresse chez elle, ainsi ferons-nous en sorte que le peuple français soit seul et unique maître chez lui. En même temps que les Français seront libérés de l'oppression ennemie, toutes leurs libertés intérieures devront leur être rendues. Une fois l'ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous éliront l'Assemblée Nationale qui décidera souverainement des destinées du pays.
Nous voulons que tout ce qui a porté et tout ce qui porte atteinte aux droits, aux intérêts, à l'honneur de la nation française soit châtié et aboli. Cela signifie, d'abord, que les chefs ennemis qui abusent des droits de la guerre au détriment des personnes et des propriétés françaises, aussi bien que les traîtres qui coopèrent avec eux, devront être punis. Cela signifie, ensuite, que le système totalitaire qui a soulevé, armé, poussé nos ennemis contre nous, aussi bien que le système de coalition des intérêts particuliers qui a, chez nous, joué contre l'intérêt national, devront être simultanément et à tout jamais renversés.
Nous voulons que les Français puissent vivre dans la sécurité. A l'extérieur, il faudra que soient obtenues, contre l'envahisseur séculaire, les garanties matérielles qui le rendront incapable d'agression et d'oppression. A l'intérieur, il faudra que soient réalisées, contre la tyrannie du perpétuel abus, les garanties pratiques qui assureront à chacun la liberté et la dignité dans son travail et dans son existence. La sécurité nationale et la sécurité sociale sont, pour nous, des buts impératifs et conjugués.
Nous voulons que l'organisation mécanique des masses humaines, que l'ennemi a réalisée au mépris de toute religion, de toute morale, de toute charité, sous prétexte d'être assez fort pour pouvoir opprimer les autres, soit définitivement abolie. Et nous voulons en même temps que, dans un puissant renouveau des ressources de la nation et de l'Empire par une technique dirigée, l'idéal séculaire français de liberté, d'égalité, de fraternité soit désormais mis en pratique chez nous, de telle sorte que chacun soit libre de sa pensée, de ses croyances, de ses actions, que chacun ait, au départ de son activité sociale, des chances égales à celles de tous les autres, que chacun soit respecté par tous et aidé s'il en a besoin.
Nous voulons que cette guerre, qui affecte au même titre le destin de tous les peuples et qui unit les démocraties dans un seul et même effort, ait pour conséquence une organisation du monde établissant, d'une manière durable, la solidarité et l'aide mutuelle des nations dans tous les domaines. Et nous entendons que la France occupe, dans ce système international, la place éminente qui lui est assignée par sa valeur et par son génie.
La France et le monde luttent et souffrent pour la liberté, la justice, le droit des gens à disposer d'eux-mêmes. Il faut que le droit des gens à disposer d'eux-mêmes, la justice et la liberté gagnent cette guerre, en fait comme en droit, au profit de chaque homme, comme au profit de chaque État.
Une telle victoire française et humaine est la seule qui puisse compenser les épreuves sans exemple que traverse notre patrie, la seule qui puisse lui ouvrir de nouveau la route de la grandeur. Une telle victoire vaut tous les efforts et tous les sacrifices.
Nous vaincrons ! »

Prochainement juillet 1941 ...

Bonne lecture à tous

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : mar. juin 24, 2014 8:16 am 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonjour à tous,

... juillet et août 1942 ...

Juillet
Vendredi 03, courrier des Ponts et Chaussées de Saint-Just-des-Marais au Préfet, suite à une demande de la commune de Gury : « ….. Vous avez bien voulu me communiquer, pour avis, une lettre de M. le Maire de GURY qui demande si les exploitants de services d’autobus de remplacement de trains doivent prévoir des réductions de tarifs en faveur de certaines catégories d’usagers.
J’ai l’honneur de vous faire connaître que, en application de l’article 31, paragraphe 6 du décret du 12 janvier 1939, « les tarifs voyageurs des entreprises routières de remplacement de trains de la S.N.C.F. doivent comporter obligatoirement une réduction de 50 p. 100 sur le prix du billet simple, en faveur des bénéficiaires ci-après de tarifs réduits sur les chemins de fer : abonnés ouvriers et scolaires, mutilés, familles nombreuses, voyageurs de commerce, militaires et marins, auxquels il est fait application d’une réduction sur le tarif général en exécution du cahier des charges des chemins de fer, cette réduction étant toutefois portée à 75 p. 100 pour les mutilés et reformés de guerre qui bénéficient d’une réduction de 75 p. 100 sur les chemins de fer, et pour le guide accompagnant l’invalide de 100 p.100 bénéficiant des dispositions de l’article 10 de la loi du 31 mars 1919 ».
Je vous signale qu’à l’heure actuelle et pendant la durée des hostilités les exploitants de services d’autobus de remplacement n’ont plus de garantie de la S.N.C.F., et que cette garantie couvrait en partie les réductions de tarif en faveur de certaines catégories d’usagers, de ce fait le service COMPIEGNE-ROYE pourrait être considéré, actuellement, comme un service libre qui remplace simplement, en fait, des trains supprimés.
Cependant aucun texte réglementaire n’a, à ma connaissance, abrogé les dispositions de l’article 31, paragraphe 6 du décret du 12 Janvier 1939, même pour la durée des hostilités. D’ailleurs, dans son arrêté du 1 er Mai 1942, M. le Préfet Régional a indiqué que les tarifs des services voyageurs « devront obligatoirement prévoir des réductions en faveur des familles nombreuses et des mutilés ».
En résumé, M. CARLIER est tenu d’appliquer sur la ligne d’autobus COMPIEGNE – ROYE les réductions indiquées ci-dessus, la perte provenant des ces réductions est largement compensée par l’affluence des voyageurs et par l’application du tarif maxima de 0 fcs 55 au km….. »
Lundi 06, plus de 1 000 communistes et syndicalistes qui seront accompagnés d'une centaine de juifs et, de "droit commun" pour cacher le caractère politique de cette déportation, quitte Compiègne pour Auschwitz.
Mardi 07, prêt de matériel à madame HANIN : 2 chaises cannées.
Mercredi 08, message du Maréchal PETAIN à la corporation paysanne (Ce message a été prononcé à Tulle.) : « MESSIEURS LES MEMBRES DE LA CORPORATION
Dans un message de Pau du 20 avril 1941, j'annonçais la volonté du Gouvernement de donner à la paysannerie la place qui lui revient dans la Nation et d'organiser la corporation paysanne.
Celle-ci a été créée, en effet, par la loi du 2 décembre 1940 dont l'objet est de rassembler toutes les forces rurales françaises groupées dans un véritable esprit d'union.
Je suis heureux de saluer aujourd'hui la corporation de la Corrèze et en particulier Monsieur Couderc, son syndic.
J'ai eu la bonne fortune de prendre connaissance, avant mon arrivée ici, du rapport dont il vient de vous donner lecture.
Comme vous avez pu vous en rendre compte, ce rapport présente, d'une façon magistrale, la configuration générale du pays : montagne. plateau, bas-pays; en somme, région de polyculture et de petites exploitations, paysans attachés à leur terre attendant la corporation qui doit leur apporter l'union et la solution à de multiples difficultés sans cesse renouvelées.
Votre corporation est maintenant un fait accompli.
Vous m'assurez, Monsieur le Syndic, et l'accepte bien volontiers cette assurance, que votre comité et les syndics de vos 28.2 communes et tous les membres de la corporation sont acquis à la loi du 2 décembre 1940 et vous manifestez le désir de m'attribuer une distinction en me nommant "Syndic national ".
C'est un titre dont je ne serais pas peu fier, mais songez aux conditions et aux formalités qu'il faudrait remplir pour m'autoriser à le porter.
Nous remettrons, si vous le voulez bien ce projet à plus tard.
La politique agraire du Gouvernement est fondée sur le concours de la paysannerie tout entière qui doit être unie, forte, instruite et intéressée aux résultats.
L'organisation corporative doit dégager 1 élites qui, ayant conscience des buts atteindre, travaillent avec l'aide du Gouvernement à hausser la Paysannerie.
La corporation doit demeurer essentiellement paysanne. Sa base est le village.
Son rôle est de faire régner la justice. Mais la justice ne comporte pas seulement des droits, elle comporte aussi des devoirs.
Ces devoirs sont d'abord ceux que vous dicte la solidarité française qui est plus indispensable dans le temps que nous vivo qu'elle ne le fut à aucune autre époque notre Histoire.
Le Gouvernement demande aux ouvriers des cités de faire preuve de solidarité allant faire la relève de nos prisonniers.
A vous, unis dans votre corporation, demande de ravitailler les villes où trop souvent des hommes, des femmes et des enfants ont faim.
Je n'ignore rien des difficultés auxquelles vous vous heurtez dans l'accomplissement de votre tâche. Je ne vous demande pas moins de la poursuivre et de faire plus encore.
Il y va de la vie du Pays.
Si la corporation paysanne doit vous aider à résoudre les difficultés quotidiennes, elle doit aussi permettre d'accomplir, grâce à l'appui que lui demandent les pouvoirs publics, la réglementation qui vous accable.
Tel est le domaine de l'immédiat. Mais la corporation paysanne n'est plus une réalisation temporaire, faite seulement pour passer un moment particulièrement difficile. Il faut qu'elle soit une œuvre durable, qu'elle soit la pierre angulaire de l'édifice corporatif de la France de demain.
Et plus tard, paysans de France, vous pourrez dire avec fierté.
Nous avons été le premier jalon de la renaissance française. »
Vendredi 17, à Paris, rafle dite du « Vel'd'hiv. ». 13000 Juifs, dont 4051 enfants sont arrêtés et provisoirement parqués au vélodrome d'hiver avant d'être expédiés dans les camps de la mort.
Dimanche 19, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Jeanne LHELLEZ-CRAMPON, et sa fille G. LHELLEZ, Léandre « Albert » BAUDUIN, Renée LECLERE, Pierre LEFEVRE, mademoiselle A. et ses frères B. et P. BLONDEL, monsieur D. BOUCAUX, René, et ses enfants P. et V. BRUNEL, Marcelle GOVAERT-CUGNIERE, et son fils J. GOVAERT et messieurs P. et M. LOIRE.
Lundi 27, la famille AUGUSTIN-JEUKENS (4 personnes), d’origine belge, s’installe à Gury. (Sur leurs fiches de départ, la Mairie de Moiselles a écrit GUEURY, au lieu de GURY)
Vendredi 31, la Préfecture fait un second rappel à Gury, que les cultivateurs devaient souscrire avant le 15 mai pour les déclarations définitives de la récolte de 1940.

Août
Mardi 04, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Georgette BAUDHUIN-FROISSART.
Samedi 08, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Sylviane ROBERT-FRERE, Alfred et leur fille L. ROBERT et Réjane BELLARD-DEBEAUPUIS.
Dimanche 09, promulgation d'une loi prévoyant la peine de mort pour tous les Français détenant des armes ou des matières explosives.
Lundi 10, délivrance de cartes de vêtements et d’articles textiles à Fernand et Paul ROBERT.
Mardi 11, Pierre LAVAL accueille le premier train de prisonniers libérés et salue le départ du premier convoi de travailleurs volontaires en gare de Compiègne.
Samedi 15, message du Maréchal PETAIN aux scouts (Ce message a été prononcé de Vi et radiodiffusé au PUY) : « SCOUTS DE FRANCE, MES JEUNES AMIS.
J'aurais voulu me joindre à vous aujourd'hui pour renouer, je l'ai dit il y a un an, « le fil d'or d'une grande tradition nationale ». Aux jours de deuil et aux jours d'espérance, la France entière et ses rois sont venus au Puy pour manifester leur confiance, leur espérance et leur foi.
Guidés par une même pensée, la volonté tendue vers un même but, scouts chrétiens de la Métropole et de l’empire, scouts musulmans de l’Afrique', ouvriers, paysans, vous êtes arrivés par milliers. Vous avez ainsi réalisé, l'image de cette union et ajouté aux difficultés du voyage la fatigue de longues marches à pied.
La manifestation d'aujourd'hui est ainsi un symbole d'union, d'efforts dans le sacrifice et de foi dans l'avenir de la France.
C'est aux scouts que revient l'honneur d'avoir réalisé ce rassemblement. Que cet hommage leur soit rendu ainsi qu'aux chefs qui les animent.
Ils ont confirmé à nouveau leurs qualités éminentes et, avec la belle ardeur de la jeunesse ils les ont données en exemple au Pays tout entier.
Scouts de France, votre discipline vous impose chaque jour une bonne action; celle d'aujourd'hui vous sera comptée plus que toute autre.
Je suis venu, moi aussi, me recueillir dans cette cathédrale. Je suis donc près de vous par le cœur et par ma foi dans nos destinées. Ensemble, unissons-nous dans une prière fervente pour que notre Pays soit libéré des épreuves qu'il subit en ces jours.
Tournons notre pensée vers nos prisonniers. Il faut qu'ils sachent que tout a été mis en œuvre, dans le domaine spirituel comme dans le domaine temporel, afin qu'ils retrouvent le patrimoine dont nous avons garde. La Vierge du Puy les protège la France endeuillée les attend.
C'est sur la jeunesse et par la jeunesse que je veux rebâtir notre pays dans l'Europe nouvelle. Pour cette grande œuvre, je fais appel à tous les jeunes.
Par votre exemple, votre goût de "servir" la chaleur de votre amitié, donnez à tous vos frères le désir de se rassembler, montrez-le le chemin de l'avenir qui est celui de l'uni, de toutes les bonnes volontés en vue du bien commun.
Ce grand effort, je vous demande l'accomplir.
C'est le sens profond du pèlerinage en hauts lieux où, tant de fois, l'âme de France s'est retrempée.
En renouant une de nos plus anciennes traditions, vous montrez que cette âme est demeurée vivante en vous. Elle est pour notre pays le gage de sa résurrection. »
Mercredi 19, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour mesdemoiselles B. et J. DEVILLERS.
Jeudi 27, un bombardier allemand (JUNKERS Ju88D1) s'écrase sur le territoire d'Elincourt-Sainte-Marguerite, l'équipage est tué .
Dimanche 30, message prononcé à Gergovie, du Maréchal PETAIN à la Légion Française des Combattants (Deuxième Anniversaire) : « LÉGIONNAIRES DE LA FRANCE ET DE L'EMPIRE,
VOLONTAIRES DE LA RÉVOLUTION NATIONALE
En ce deuxième anniversaire de la fondation de la Légion, je vous renouvelle le témoignage de ma confiance et de mon affection.
Vous avez, sur le tertre de Gergovie, rassemblé ce matin les terres de nos provinces et de l'Empire. L'unité française a retrouvé, grâce à -vous, -,la puissance de son symbole.
Vous vous êtes souvenu qu'il n'était qu'une seule et même France : celle qu'en des siècles nous avons forgée, celle qui mérite le don de vos esprits et de vos cœurs.
Comme le Pays, vous avez vécu des heures difficiles, comme lui, vous les avez courageusement supportées.
Hier sous l'uniforme, aujourd'hui sous le veston ou la blouse, vous demeurez mobilisés au service de la Patrie. Que le souci de la discipline à accepter, de la misère à soulager, de la vérité à répandre, restent vos préoccupations quotidiennes.
La France d'aujourd'hui doit s'affirmer dans une politique constructive et mettre en œuvre les grands mots d'ordre de la Révolution Nationale : un pouvoir fort et libre, des professions organisées, la famille respectée et soutenue, une réglementation qui permette à chacun de vivre.
D'importantes réformes ont déjà été promulguées : la Charte du Travail, la Corporation Paysanne; mais je rencontre encore trop d'entraves dans leur application.
Une secte, bafouant les sentiments les plus nobles, poursuit, sous le couvert du patriotisme, son œuvre de trahison et de révolte.
Trop de Français regardent en arrière et croient encore possible un retour vers la facilité et l'ancien régime : professionnels de l'élection qui ont perdu leurs privilèges, bourgeois d'affaires aveuglés par leur égoïsme trusts avides de retrouver leur hégémonie administrations souvent passives, sino hostiles.
Je vous le déclare, une page de notre histoire a été définitivement tournée. Le passé est bien mort, c'est vers un avenir de courage, d'honnêteté, de patience et d'union que le Pays doit résolument se tourner. Soi union est à ce prix.
C'est pourquoi mon Gouvernement et soir Chef, M. Pierre Laval, poursuivront el mèneront à son terme, en dépit des obstacles la Révolution Nationale, qui, sur les ruines d'un régime qui s'est effondré dans la défaite construit à travers des difficultés sans cesse renaissantes la France nouvelle.
Légionnaires, vous avez été bien souvent les témoins de mon inquiétude et de mes impatiences. Je veux pourtant vous laisser aujourd'hui une parole d'espoir.
Peu à peu, je sens germer au plus profond de la Nation le grain que mes messages ont semé et que les mauvaises herbes, l'égoïsme et les regrets malsains, l'insouciance, l'esprit de lucre cherchent à étouffer. Mais des terres mêlées à Gergovie sortira un arbre robuste dont les rameaux s'élanceront vers le ciel.
On peut demander beaucoup à un peuple lorsque les chefs qui le dirigent ont foi dans leur mission.
J'ai foi dans celle qui m'a été confiée.
Je n'admets ni le doute, ni les surenchères, ni les murmures d'où qu'ils viennent.
Ranimez à mes côtés la flamme de notre destin. Soyez les ferments actifs de la rénovation française. Nos prisonniers et le Pays tout entier ne vous ménageront pas leur confiance lorsqu'ils sauront par quels sacrifices vous l'aurez méritée.
Légionnaires, S. 0. L., mes amis, vous pouvez guider notre effort en accomplissant chaque jour un devoir envers la Patrie, celui auquel vous vous êtes engagés : « Servir. »
Que ce devoir dirige vos consciences, règle votre existence et domine vos pensées, la France alors sera sauvée. »

La prochaine (dans trois semaines) septembre 1942 ...

Bonne lecture à tous ...

Cordialement

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : lun. juil. 21, 2014 12:59 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonjour à tous,

Voici la suite ... de septembre à décembre 1942.

Septembre
Vendredi 04, le Préfet donne les modalités aux Maires pour la délivrance de la carte de jardinage, et les conditions.
Mercredi 09, message du Maréchal PETAIN, aux instituteurs (Message prononcé au lycée de Vichy.) : « INSTITUTEURS DE FRANCE
C'est un devoir pour moi, autant qu'un besoin, de penser sans cesse aux Français puisque je leur appartiens. Mais parmi les Français, il n'en est point vers lesquels ma pensée revienne plus souvent, ni plus volontiers que vers les instituteurs.
Comment en serait-il autrement? A l'âge où je suis parvenu, faisant un retour sur ma vie avec une impartialité sereine, j'y trouve une continuité qui m'a préparé à des tâches que je ne pouvais pas prévoir.
Dans tous les commandements militaires que j'ai exercés, depuis les plus modestes jusqu'aux plus élevés, j'ai toujours eu le, goût et le souci de rejoindre dans leur nature les hommes qui dépendaient de moi, de me faire comprendre d'eux et de gagner leur confiance. C'est cette confiance' qui m'a soutenu aux heures sombres, m'a donné la possibilité de dominer la crise de découragement qui avait atteint l'armée française en 1917 et m'a permis de la ramener dans le devoir.
On m'a demandé souvent par quelle voie j'avais pu obtenir ce résultat. J'ai répondu invariablement : le procédé n'est pas mystérieux, j'aimais mes soldats, ils savaient que je ne les exposais pas à des dangers inutiles et que je veillais à satisfaire leurs besoins.
Cette affection que j'avais pour le soldat et que je lui garde, je l'étends maintenant à la jeunesse et aux travailleurs afin de mériter aussi leur confiance. Car la confiance ne se commande pas, elle se mérite. Messieurs, Je vous livre mon secret, utilisez-le. Personne n'est mieux qualifié pour gagner la confiance de la jeunesse que l'instituteur ou le professeur. Je le sais par expérience, car j'ai été successivement amené à remplir de telles fonctions dans l'armée.
En participant d'abord à l'instruction des recrues comme jeune officier', puis à ce] des cadres et enfin à celle des élites de l'armée comme professeur à l'École supérieure Guerre.
Au poste que j'occupe actuellement, ni messages à la Nation ne constituent-ils pas un véritable enseignement ? C'est donc comme instituteur que je me présente vous aujourd'hui et que je me permets vous adresser quelques conseils.
Instituteurs de France., vous êtes à la fois des éducateurs et des instructeurs. Vous prenez possession de l'enfant pour former en lui l'homme. Faites-les grandir pour la santé et la grandeur de la France, ces petits Français que la Nation remet entre vos mains.
Apprenez-leur d'abord de quelle augus Histoire ils sont tous issus. Apprenez-le, qu'un grand peuple dure autant par la continuité d'innombrables mérites obscurs que par les services les plus brillants où se révèlent dans une cohésion admirable, les grands hommes et les braves gens.
Révélez-leur l'excellence, la dignité, noblesse des humbles métiers; montrez-le que toute tâche est belle où une âme humaine se met tout entière; enseignez-leur que les peuples où il fait bon vivre sont ceux où personne ne vit isolé; montrez-leur que l'égoïsme qui prétend faire le bonheur de chacun assure en réalité le malheur de tous, dites à ces enfants les vérités de la vie. En un mot, formez, pétrissez, préparez cette immense élite des âmes sans laquelle l'élite des talents ne servirait à rien.
Cette tâche nécessaire est difficile : cependant il me semble qu'elle peut devenir, aisée si vous vous recueillez pour penser à votre rôle et connaître votre devoir. La vie simple que mène la plupart d'entre vous dans des bourgs et des villages, vous met plus près des choses essentielles qu'on ne lest dans la confusion des grandes villes.
Vous avez à toute heure devant les yeux la mairie où la vie de la commune rencontre l'action de l'État; le cimetière où sont les morts; l'église dont la cloche fait entendre chaque jour l'appel à la prière; vous apercevez les forêts et les moissons.
Ainsi la France réelle vous parle par toutes ses voix; écoutez-les et vous direz ensuite aux petits Français» ce qu'il faut leur dire.
Messieurs les instituteurs, je suis résolu à rendre à votre fonction la dignité qui lui revient.
Je désire que vous soyez honorés et que les conditions de votre vie soient assez assurées pour vous permettre de les oublier en vol donnant tout entier à votre tâche.
Vous et moi nous travaillons à la men cause.
Travaillons-y du même esprit et du même cœur. »
Jeudi 10, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Léon LHELLEZ, Berthe BOUCAUX-GOVAERT, Berthe PILLOT-PECHON, L. et L. DEJOUY, Idamir DEJOUY-AMBEZA, Veuve GOFFARD, R., R., J., R., J., L., A., C. et G. POLY, Maxime DAUCHELLE, Pauline JOUANNAUD-ROBERT, J. BONNIN, J., Y., T. et A. PILLOT, Léandre « Albert » BAUDHUIN, N., S., S. et C. AUGUSTIN et Pierre DUMONT.

Octobre
Jeudi 01, André THEVENIN, ouvrier agricole depuis cette date, chez Maurice LHELLEZ.
Samedi 03, René GAY de Colombes demande à la Mairie de Gury une carte de jardinage, car il a un jardin à Gury (20 ares) car il y a 2 personnes vivant du jardin.
Lundi 05, « ….. Je soussigné Guiziou Pierre cultivateur Gury que Monsieur Charles Guth est mon locataire verbalement d’une maison avec jardin situé rue de Bailly….. »
Lundi 12, le Préfet transmet en Mairie de Gury les cartes de jardinage et feuilles de tickets « semences », qu’il avait annoncées par sa circulaire du 4 septembre dernier.
Mercredi 14, début du recensement des jardins potagers.
Jeudi 15, « ….. Je soussigné Baudhuin Léandre demeurant a Gury déclaré louer cinq ares de terre lieudit L’Epine terroir de Gury pour 1942 et 1943 a Mr Descamps Charles 46 Boulevard Barbès 46 Paris 18ème … »
« … Monsieur Pillot Pierre Cult eur à Gury Oise Certifie employer depuis le 15 Octobre et pendant la totalité du mois de Novembre comme ouvriers saisonniers.
Monsieur Leclere Eugène, carte alimentation n° 77
Madame Leclere Eugène, carte alimentation n° 79….. »
Jeudi 22, l’Intendance Départementale de l’Oise indique que le mandat n°206 de 7019,80 francs du 20 février 1942 est pour indemniser Irène ODEMPS-PILLOT, Pierre VALETTE, et Henri SALIGOT. Au cas ou ces indemnités n’auraient pas été incluses dans ce mandat, il y aurait lieu de fournir pour chaque prestataire et en double exemplaire, une convention.
Vendredi 30, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Andrée DUMONT.
Samedi 31, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Eugénie CUGNIERE-LASANTE, J. DUMONT, R. POINTIN et Pierre GUIZIOU.
Fin du recensement des jardins potagers à Gury, 42 foyers (162 habitants) vivent de ces jardins.

Novembre
Dans la nuit du lundi 02 au mardi 03, les aiguilles des horloges sont reculées d’une heure pour « l’horaire d’hiver ».
Jeudi 05, enquête agricole :
Samedi 07, Américains et Britanniques ont commencé à débarquer en Afrique du Nord française des forces considérables sans participation officielle de la France combattante...
Appel en faveur du Secours National du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS !
Depuis plus de deux ans, malgré les difficultés qui nous assaillent, vous avez généreusement répondu chaque fois que j'ai fait appel à votre esprit de solidarité et à votre cœur. Et voici qu'un autre hiver approche, alors que les ressources S'épuisent et que les misères s'accroissent.
Riches ou pauvres, bourgeois ou artisans, ouvriers ou paysans, je m’adresse à tous. Ne pensez pas qu'un autre répondra pour vous. Si chacun d'entre vous fait un geste tous les Français seront sauvés.
Que cet amour fraternel qui a maintenu notre pays serré autour de son Chef fasse passer dans l'esprit de chacun le grand souffle de l'entr'aide. Qu'il pénètre dans les rues de nos cités comme dans les fermes de nos campagnes.
Des millions de Français attendent les développements des collectes agricoles. Paysans, je vous demande de les multiplier. Répondez par vos offrandes aux appels du Secours National.
Citadins, pensez que chaque don apporte à l'un des nôtres l'indispensable pour vivre.
Habitants de l'Empire, votre générosité s'est déjà largement manifestée.
De nos plus lointaines colonies m'en parvient chaque jour la preuve émouvante. Donnez plus encore que vos frères malheureux de la Métropole.
Français, face à l'épreuve, répondez à mon appel pour la grande œuvre de secours national, tous d'un même cœur, barrons la route à la misère. »
Dimanche 08, la radio suisse aurait annoncé ce matin que des contingents américains auraient débarqué cette nuit en plusieurs points de la côte nord-africaine entre Tunis et Oran ? La radio allemande de Pétain n'aurait rien dit à 7h, puis plus tard aurait fait savoir qu'on défendrait l'empire ? ? ? Le Général Giraud, évadé d'Allemagne, serait à Alger il aurait déclaré qu'il prenait le commandement des troupes, faisant cause commune avec les Américains ?
Discours de Charles DE GAULLE, radiodiffusé, Londres (suite à l’évènement de la veille) : « Les alliés de la France ont entrepris d'entraîner l'Afrique du Nord française dans la guerre de libération. Ils commencent à y débarquer des forces énormes. Il s'agit de faire en sorte que notre Algérie, notre Maroc, notre Tunisie constituent la base de départ pour la libération de la France. Nos alliés américains sont à la tête de cette entreprise.
Le moment est très bien choisi. En effet, après une victoire écrasante, nos alliés britanniques, secondés par les troupes françaises, viennent de chasser d'Égypte les Allemands et les Italiens et pénètrent en Cyrénaïque. D'autre part, nos alliés russes ont définitivement brisé, sur la Volga et dans le Caucase, la suprême offensive de l'ennemi. Enfin, le peuple français, rassemblé dans la résistance, n'attend que l'occasion pour se lever tout entier.
La France Combattante, qui déjà a remis dans la guerre sacrée une partie de l'Empire, a toujours espéré et toujours voulu que tout le reste en fasse autant. Tout le reste ! C'est-à-dire surtout cette Afrique du Nord française, où tant de gloires furent jadis acquises, où tant de forces sont présentes.
Chefs français, soldats, marins, aviateurs, fonctionnaires, colons français d'Afrique du Nord, levez-vous donc ! Aidez nos Alliés ! Joignez-vous à eux sans réserves. La France qui combat vous en adjure. Ne vous souciez pas des noms, ni des formules. Une seule chose compte : le salut de la patrie ! Tous ceux qui ont le courage de se remettre debout, malgré l'ennemi et la trahison, sont d'avance approuvés, accueillis, acclamés par tous les Français Combattants. Méprisez les cris des traîtres qui voudraient vous persuader que nos alliés veulent prendre pour eux notre Empire.
Allons ! Voici le grand moment ! Voici l'heure du bon sens et du courage. Partout l'ennemi chancelle et fléchit. Français de l'Afrique du Nord ! Que par vous nous rentrions en ligne, d'un bout à l'autre de la Méditerranée, et voilà la guerre gagnée grâce à la France ! »
Lundi 09, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Pierre BRUNEL.
Mercredi 11, 7 heures, l'opération « ANTON » est déclenchée - Neuf divisions de la Wehrmacht franchissent la ligne de démarcation tandis que les troupes italiennes débarquent en Corse. Philippe PETAIN à nouveau ordonne personnellement aux officiers français de ne pas résister.
Vendredi 20, à 8 heures, déclaration de naissance d’un enfant sans vie, né hier le 19 à 23 heures, rue de Bailly, enfant de Léon BOUCAUX, cultivateur, et de Berthe GOVAERT, cultivatrice. Le témoin est le père de l’enfant.
Mardi 24, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour L. SALLE.
Vendredi 27, L'amiral Jean de LABORDE a donné l'ordre de sabordage au petit matin, dès qu'il a appris que les Allemands avaient pénétré dans le «camp retranché» de Toulon.
La flotte française se saborde en rade de Toulon. En quelques minutes, 90 navires dont 3 cuirassés, 7 croiseurs, 16 contre-torpilleurs,...sont détruits par leurs équipages selon un scénario mis au point deux ans plus tôt, lorsque la France fut occupée par les Allemands. Seuls cinq sous-marins ont le temps de quitter la rade et trois d'entre eux gagnent l'Afrique du nord pour se mettre au service des Alliés et combattre HITLER; un autre se saborde à la sortie du port et le dernier choisit d'aller en Espagne, pays neutre, pour y être désarmé. La zone libre de la France est occupée par les forces germano-italiennes.
Lundi 30, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Marie BIGARET, Stanislawa GAY-KOZACZYK, P., G., A., F. et B. BLONDEL, S. LHELLEZ et Alfrédine LHELLEZ-CUGNIERE.

Décembre
Lundi 07, la commune demande à la Préfecture des fiches et dossiers pour la constitution de dossiers d’étrangers ; mais aussi de lui indiquer si la production d’un contrat de travail est exigé pour un belge qui vient en France dans une ferme comme ouvrier, dont les parents sont métayers (cas Mathieu AUGUSTIN).
Vendredi 11, la Préfecture répond au courrier de la Mairie de Gury du 07 courant, que l’ouvrier est dispensé de contrat de travail si la parenté est directe, par exemple père ou mère, mais pas frère ou sœur.
Mardi 15, Mathieu AUGUSTIN, ouvrier agricole à Gury, rejoint sa famille qui était arrivée le 27 juillet de cette année, il demande une carte de séjour.
Mercredi 17, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Stanislawa GAY-KOZACZYK et P. BLONDEL.
Vendredi 18, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Gabrielle et Georgette LOIRE.
Lundi 21, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Fernand ROBERT (veste et pantalon de travail), Mariette DEVILLERS-LOIRE, Pierre PILLOT, mesdemoiselles F. et G. BLONDEL et Gilbert BELLARD.
Mardi 22, à 19 heures, déclaration de naissance de R. GAY, né ce jour à 2 heures, rue du Bailly, fils de Stéphane GAY, cantonnier du Service vicinal, 23 ans, et de Stanislawa KOZACZYK, sans profession, 20 ans. Le déclarant est le père de l’enfant.
Jeudi 24, message de Noël du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS
Je n'ai pu me résoudre à ajouter à la détresse de l'année qui s'achève celle d'une nuit de Noël passée dans le silence entre vous et moi.
Des événements douloureux récents auraient pu m'inciter à prendre cette attitude, mais j'ai pensé que je me devais à tous ceux qui souffrent, qui attendent du Chef un mot de réconfort et d'encouragement : familles en deuil, peuples des villes qu'accablent les privations, mères anxieuses de la santé de leurs enfants, prisonniers que tourmente la pensée des êtres chers dont ils sont séparés.
N'y a-t-il pas aussi les autres, les fidèles de la France et de l'Empire, mes légionnaires, nos soldats sans armes, nos marins sans navires, nos ouvriers qui travaillent à l'étranger ? A tous je dis mon espérance invincible dans l'avenir.
En cette nuit de Noël où les hommes les plus rudes retrouvent un cœur d'enfant pour croire et pour aimer, je songe avec émotion que la France, au cours des siècles, n'a pas cessé d'être aimée et proclamée par beaucoup de peuples leur deuxième patrie. A cette époque on avait foi en la parole et en l'honneur des Français.
En juin 1940, je vous avais promis de rester parmi vous. J'ai tenu ma promesse et me voici toujours au poste que l'Assemblée Nationale m'a assigné, toujours prêt à servir.
Mon honneur à moi est de rester à ce Poste, face au danger, sans armée, sans flotte, au milieu d'une population malheureuse.
Votre honneur à vous est de redonner à ce beau mot toute sa valeur, en vous aimant les uns les autres, en soulageant les misères, en rendant à la France son vrai visage. Ne croyez pas qu'un pays puisse se sauver sans l'effort de chacun. Ceux qui vous le disent, mentent. Travailler, s'entr'aider, obéir doivent être vos seuls mots d'ordre.
Restez dignes dans le malheur. N'abandonnez jamais une parole donnée. Soyez toujours des exemples de loyauté, de fierté d'honneur. Vous deviendrez ainsi un symbole.
Le monde recherche la lueur qui lui permette l'espoir de la paix.
A cette paix je n'ai cessé de penser depuis deux ans et de préparer les voies qui doivent y conduire : la famille fortifiée et honorer des œuvres de jeunesse créées et développé( la Charte du Travail où j'ai voulu de toi mon cœur unir les classes au lieu de 1 opposer, la recherche et le respect de tout les valeurs spirituelles pour que la paix a un but et une forme où le cœur et l'espoir s'accordent pour créer une France nouvelle.
Il ne s'agit pas pour moi de vous adresse ce soir des vœux d'avenir. Pas plus que vol je ne sais ce que l'année nouvelle doit apporter : misères ou soulagement. La Providence à ses desseins, mais je vous dis bien haut : Français, méditez vos malheurs.
La méditation, loin de vous accabler, vous élèvera. Comprenez ce que vous avez été, ce que vous êtes, ce qu'il faut que vous deveniez. A l'heure où il semble que la terre manque sous vos pieds, levez la tête vers le ciel, vous y trouverez assez d'étoiles pour ne plus douter de l'éternité de la lumière et pour placer où il convient vos espérances. »
Message adressé aux enfants de France, Londres, discours du général DE GAULLE prononcé à la radio de Londres le jour de Noël : « Quel bonheur, mes enfants, de vous parler ce soir de Noël. Oh ! je sais que tout n'est pas gai, aujourd'hui, pour les enfants de France. Mais je veux, cependant, vous dire des choses de fierté, de gloire, d'espérance.
Il y avait une fois : la France ! Les nations, vous savez, sont comme des dames, plus ou moins belles, bonnes et braves. Eh bien ! parmi mesdames les nations, aucune n'a jamais été plus belle, meilleure, ni plus brave que notre dame la France. Mais la France a une voisine brutale, rusée, jalouse : l'Allemagne. L'Allemagne, enivrée d'orgueil et de méchanceté, a voulu, un beau jour, réduire en servitude les nations qui l'entouraient. Au mois d'août 1914, elle s'est donc lancée à l'attaque.
Mais la France a réussi à l'arrêter sur la Marne, puis à Verdun. D'autres grandes nations, l'Angleterre, l'Amérique, ont eu ainsi le temps d'arriver à la rescousse. Alors, l'Allemagne, dont le territoire n'était nullement envahi, s'est écroulée tout à coup. Elle s'est rendue au Maréchal Foch. Elle a demandé pardon. Elle a promis, en pleurant, qu'elle ne le ferait plus jamais. Il lui restait d'immenses armées intactes, mais il ne s'est pas trouvé un seul Allemand, pas un seul ! pour tirer même un coup de fusil après la capitulation.
Là-dessus, les nations victorieuses se sont séparées pour aller chacune à ses affaires. C'est ce qu'attendait l'Allemagne. Profitant de cette naïveté, elle s'est organisée pour de nouvelles invasions. Bientôt, elle s'est ruée de nouveau sur la France. Et, cette fois, elle a gagné la bataille.
L'ennemi et ses amis prétendent que c'est bien fait pour notre nation d'avoir été battue. Mais la nation française, ce sont vos papas, vos mamans, vos frères, vos sœurs. Vous savez bien, vous, mes enfants, qu'ils ne sont pas coupables. Si notre armée fut battue, ce n'est pas du tout parce qu'elle manquait de courage, ni de discipline. C'est parce qu'elle manquait d'avions et de chars. Or, à notre époque, tout se fait avec des machines, et les victoires ne peuvent se faire qu'avec les avions, les chars, les navires, qui sont les machines de la guerre. Seulement, malgré cette défaite, il y a toujours des troupes françaises, des navires de guerre et des navires marchands français, des escadrilles françaises, qui continuent le combat. Je puis même vous dire qu'il y en a de plus en plus et qu'on parle partout dans le monde de ce qu'ils font pour la gloire de la France.
Pensez à eux, priez pour eux, car il y a là, je vous assure, de très bons et braves soldats, marins et aviateurs, qui auront à vous raconter des histoires peu ordinaires quand ils seront rentrés chez eux. Or, ils sont sûrs d'y rentrer en vainqueurs, car nos alliés, les Anglais et les Russes, ont maintenant des forces très puissantes, sans compter celles que préparent nos alliés les Américains. Toutes ces forces, les Allemands n'ont plus le temps de les détruire, parce que, maintenant, en Angleterre, en Russie, en Amérique, on fabrique d'immenses quantités d'avions, de chars, de navires. Vous verrez un jour toute cette mécanique écraser les Allemands découragés et, à mesure qu'ils reculeront sur notre territoire, vous verrez se lever de nouveau une grande armée française.
Mes chers enfants de France, vous avez faim, parce que l'ennemi mange notre pain et notre viande. Vous avez froid, parce que l'ennemi vole notre bois et notre charbon, vous souffrez, parce que l'ennemi vous dit et vous fait dire que vous êtes des fils et des filles de vaincus. Eh bien ! moi, je vais vous faire une promesse, une promesse de Noël. Chers enfants de France, vous recevrez bientôt une visite, la visite de la Victoire. Ah ! Comme elle sera belle, vous verrez !... »
Mercredi 30, LAVANDE, à Lassigny, envoi sa facture pour la menuiserie de l’école.
La Préfecture donne des instructions complémentaires des autorités d’occupation pour l’établissement des listes des chevaux, à retourner à la Préfecture pour le 31 courant, dernier délai…
Jeudi 31, Maître DUFOUR Emmanuel, notaire à Armentières, fait une demande à la commune : « J’ai l’honneur de vous prier de vouloir me délivrer et me faire parvenir un extrait sur timbre de l’acte de décès de Monsieur Michel-Camille-Alfred DUBUISSON, né à Saint-André-Lez-Lille (Nord), le 29 septembre 1920, soldat au 4ème Régiment d’Infanterie Coloniale, 11ème Compagnie, 1 ère section, 1 er groupe, « Mort pour la France », le 9 juin 1940, à Gury.
Vous trouverez sous ce pli un mandat-poste de 13 francs pour le coût et envoi de la pièce demandé.
Avec mes remerciements anticipés, veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de mes sentiments distingués. »

Courrier non placé pour l’année 1942 de Henri SALIGOT au Maire de Gury : « Quoiqu’en 1941 il a été déposé en mon nom par M. Prêtre une demande de subvention ; donc une déclaration de sinistre.
Monsieur Prêtre etant décédé je viens a nouveau craignant les complications pour …clusion nous adresser une declaration de sinistre en vous priant de bien vouloir m’en excuser reception.
Comptant sur une reponse aussi tot que possible….. »

A suivre avec janvier 1943 ... et bonne lecture à tous.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : lun. juil. 21, 2014 13:12 pm 
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Bonjour, et voila après un intermède , l'histoire reprend :D amicalement jph


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : lun. juil. 21, 2014 13:16 pm 
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Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonjour Fifi,

... une cure à Allevard (Isère) ... en quelque sorte une remise en forme (ashme ...)

Amicalement

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. juil. 25, 2014 22:33 pm 
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Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonsoir à tous,

Nous poursuivons avec janvier & février 1943 ...

1943
Janvier
Vendredi 05, discours du Maréchal PETAIN : « Légionnaires,
Depuis les nouvelles épreuves que la France subit, vous m avez, par de nombreux télégrammes, manifesté votre fidélité.
Ces marques de votre confiance sont pour moi un précieux réconfort. Elles m'ont prouvé, une fois de plus, que je puis compter sur vous. Ce m'est très agréable de le constater devant vous.
Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve; mais je puis vous affirmer que nous ne parviendrons à surmonter nos difficultés que par l'union entre tous les Français.
A obtenir cette union, nous devons mettre tous nos soins, sans perdre de temps, chacun à la place qu'il occupe et c'est vous, mes légionnaires, qui pouvez m'apporter le concours le plus précieux.
Les circonstances actuelles me font un devoir de réaliser les meilleures conditions possibles. Pour que vos efforts ne demeurent pas vains et pour obtenir avec vous ce résultat, j'ai pris des décisions que je veux vous communiquer.
J'ai décidé, en accord , avec le chef du gouvernement, de prendre avec vous des contacts réguliers et fréquents. J'ai créé à mon cabinet un organe de liaison assurant une permanence avec la Direction générale et mes trois vice-présidents.
Toutes les semaines, je présiderai moi-même une réunion des chefs légionnaires et rechercherai avec eux les meilleures solutions aux problèmes en cours. À ces réunions, je demanderai à votre directeur de convoquer successivement les délégués régionaux et les chefs départementaux intéressés aux questions traitées.
Il est venu à ma connaissance que certains d'entre vous se sont heurtés à des adversaires camouflés de la Rénovation nationale. je connais vos inquiétudes et vos impatiences et je vais vous donner des directives propres à remédier à cet état de choses.
Il s'agit, tout d'abord, de faire cesser certaines rumeurs mal fondées et d'affirmer à nouveau que je suis et resterai le seul chef de la Légion. Vous me devez donc une obéissance absolue ainsi qu'au chef du gouvernement.
J'entends continuer à mener avec lui la politique extérieure la plus conforme aux intérêts de la France. Dans ce domaine délicat, votre rôle est simple : il consiste à faire comprendre à tous les Français qu'ils n'ont ni à discuter, ni à juger cette politique pour laquelle ils ne possèdent pas les éléments d'appréciation suffisants. Ils doivent, comme vous, me faire confiance.
Toutefois, par une propagande loyale plutôt qu'habile, il vous appartient de calmer les esprits troublés par des voix étrangères. Vous y parviendrez en vous appuyant sur la vérité historique et en évitant de prendre une position partisane, sinon vous risquez d'obtenir le résultat contraire de celui que vous cherchez.
Votre mission sur le plan intérieur est de beaucoup la plus importante. Elle reste telle que je l'ai définie dans mes instructions antérieures.
L'instruction du 26 février 1941 précisait que la Légion doit exercer son action morale, sociale et civique par la collaboration intime avec les représentants du pouvoir central.
Celle du 30 avril 1941 ajoutait que les légionnaires doivent s'imposer à l'estime de leurs concitoyens.
Je n'ai rien à ajouter ni à retrancher à ces directives.
Vous avez beaucoup travaillé à développer l'esprit d'entraide et je vous en félicite. Continuez sur ce plan, c'est le meilleur moyen de fortifier l'union entre Français en ramenant les égarés à une meilleure compréhension de leurs devoirs.
Sur le plan de l'action civique, l'entente avec les pouvoirs publics n'a pas toujours été facile. Beaucoup de chefs départementaux se sont plaints de ne pas être écoutés par les représentants du Pouvoir. Impuissants à obtenir des résultats tangibles, ils ont perdu confiance dans la Révolution nationale.
Il est certain que sans réalisation, la Légion finirait par perdre prestige et crédit aux yeux du public et des légionnaires eux-mêmes.
Est-ce une raison pour désespérer et affirmer que la Légion a failli à sa mission et qu'elle doive cesser toute action civique en se consacrant uniquement à des œuvres charitables.
Je ne le pense pas et ne le veux pas.
La Légion doit rester le meilleur instrument de la Rénovation nationale.
Les S.O.L., en militant aux premiers rangs de la Légion, m'ont donné le témoignage de leur dévouement et de leur dynamisme. En versant leur sang pour la Patrie, les S.O.L. d'Afrique du Nord m'ont prouvé que leur fidélité les rendait capables d'aller jusqu'au sacrifice suprême.
Aujourd'hui, en dehors de la police, ils restent la seule force organisée susceptible de maintenir l'ordre. S'ils n'existaient pas, la raison commanderait de les créer pour barrer la route aux forces occultes et mauvaises qui cherchent à nous anéantir.
C'est pourquoi j'ai pris les décisions dont je vais vous donner connaissance.
Les S.O.L. sont la force jeune et dynamique de la Légion.
Ils doivent être à l'avant-garde du maintien de l'ordre à l'intérieur du territoire français en accord avec les forces de police.
Pour faciliter leur tâche, J'estime qu'il leur faut une certaine autonomie.
C'est pourquoi, sous les ordres de leur chef national, Darnand, ils dépendront désormais directement du chef du gouvernement sous la forme de milice nationale.
Chefs légionnaires et chefs S.O.L. vous êtes et vous restez mes soldats. Je compte sur vous pour que cette transformation s'effectue dans l'esprit de camaraderie légionnaire qui vous a tous rassemblés derrière moi, et dont je vous demande de rester tous imprégnés. »
Dimanche 10, E. DESLIENS (Battages à Puits-la-Vallée) au Président du Syndicat Agricole de Gury : « ….. En réponse à votre honorée du 5 courant, j’ai l’honneur de vous informer que ma presse a été louée dès la parution de l’annonce que j’avais fait insérer dans l’Oise Agricole ….. »
Mardi 12, à 6 heures 30, Nicolas AUGUSTIN, métayer, chez Pierre DUMONT, s’est cogné en ouvrant la porte de l’étable à vaches, lui causant une douleur au niveau de l’épicondyle bras gauche, lui amenant une impotence fonctionnelle. Radiographie nécessaire. Soigné à son domicile. Les témoins de l’accident sont Léon LAIXHAU, et Paul GUIDEZ.
Mercredi 13, à 18 heures, réunion du Conseil Municipal (absents : Albert DELNEF et Marcel ROBERT).
- Vote d’une rémunération du secrétaire de Maire, à dater du 1er janvier 1943.
Samedi 16, Mathieu AUGUSTIN, renouvelle sa demande de carte de séjour
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Maurice BONNIN.
Dimanche 17, la radio anglaise aurait annoncé que des bombardiers en formation importante seraient allés jeter des bombes de 4 T sur Berlin ? - Les Russes auraient tant avancé vers l'embouchure du Don qu'ils seraient arrivés à portée de canon de Rostoff ?
Samedi 23, 1 600 hommes et 230 femmes prisonnières au Fort de Romainville (93) quittent Compiègne pour être déportés respectivement à Oranienburg-Sachsenhausen et Auschwitz. Trois cents Tziganes et des "droits commun" considérés comme des asociaux sont également du convoi.
Lundi 25, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Henriette DEBEAUPUIS-CHOUART, Réjane BELLARD-DEBEAUPUIS, Paulette, Paul et Gilbert BELLARD, Eugénie FOURNIER, Jeanne LOIRE-CUGNIERE, André GUIZIOU, Roland et Marius DEJOUY, Jean POINTIN et Pierre LEFEVRE.
Vers 18 heures, Bernadette BOUVET, journalière chez Cyrille GOVAERT, une botte d’avoine que passait Arthur GUIDON, ouvrier agricole, heurte le manche de la fourche de mademoiselle BOUVET, les dents de cette fourche lui piquent le pied occasionnant une plaie dorsale du pied droit avec œdème et impotence fonctionnelle. L’accident eu lieu dans la cour d’exploitation de chez GOVAERT-CUGNIERE. Elle est soignée à son domicile à Mareuil-la-Motte.
Samedi 30, une milice est créée pour lutter contre la Résistance.

Février
Lundi 01, à 20 heures, réunion du Conseil Municipal (absent : Albert DELNEF et Marcel ROBERT).
- Vote le contrôle de distribution communal d’énergie électrique, sera transféré au Service des Ponts et Chaussée, cela à dater du 1er janvier 1943.
Mardi 02, allocution du Maréchal PETAIN : « Messieurs,
Ma première idée lorsque j'arrivais au gouvernement en juillet 1940, était de remettre la France au travail. C'est dans ce but que j'ai posé les bases d'une corporation paysanne et d'une charte du travail. Ce sont deux piliers du régime nouveau.
Votre présence montre que la corporation, paysanne fonctionne, que les efforts de MM. Caziot et Bonnafous et de vous tous ont abouti.
La Charte du travail est en voie d'application. J'espère qu'elle sera au point dans quelques mois, car son fonctionnement est nécessaire pour régler celui de la corporation paysanne. »
Victoire soviétique à Stalingrad : capitulation de la VIe armée allemande de Friedrich PAULUS.
Vichy mobilise les classes 40, 41 et 42 pour le S.T.O., l'Allemagne ayant exigé l'envoi dans ses usines de 250000 travailleurs.
Jeudi 04, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Mathieu AUGUSTIN
Lundi 08, le Préfet annonce la mise en place des titres d’alimentation valables à partir du 1er mars 1943.
Mardi 09, suite à l’arrêté du 13 janvier 1942 – Réglementation de la collecte des suifs d’abattoir et d’étal : « ….. Article premier – Sur l’ensemble du territoire de la Région de Laon, à compter du 1 er février 1943, le rattachement des fondoirs aux divers centre d’abats est fixé comme suit par décision de M. le Ministre, Secrétaire d’Etat à l’Agriculture et au Ravitaillement :
….. Etablissements Emile Mauny, à Margny-les-Compiègne (Oise) : centres d’abats des cantons de Lassigny, Ressons-sur-Matz, ….. »
Mercredi 10, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Lucienne et Alice LOIRE, Bernard BLONDEL, Robert POLY et Mireille LHELLEZ.
Décision de la Préfecture : « ….. La ration agricole (de pain), avantage essentiellement rural, ne peut être attribuée qu’à des bénéficiaires présents sur l’exploitation … Pour l’ouvrier : travail effectif sur l’exploitation …..
a)Métayers et propriétaires à mi fruit :
Le contrat de métayage, sous toutes ses formes, confond les intérêts du propriétaire et du métayer et leur ouvre un droit égal à la ration agricole…
g)Enfants :
Dans le cas où la ration n’est pas allouée aux catégories E et J1, ces rationnaires demeurent soumis au régime du ticket de pain ou de l’échange, dans la limite des quantités auxquelles ils ont réglementairement droit….. »
Jeudi 11, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Pierre BLONDEL et Veuve CLAINQUART.
Vendredi 12, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Fernand BLONDEL.
Lundi 15, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Stanislawa GAY-KOZACZYK et Stéphane GAY.
La commune paye la facture de menuiserie (30 décembre 1942), à LAVANDE, à Lassigny.
Mardi 16, à Vichy, création de la loi n° 106 et décret, portant institution du service du travail obligatoire.
Mercredi 17, le Préfet aux Maires de l’Oise : « La Feldkommandantur me prie de porter à votre connaissance un décret du Commandant des Forces militaires du Nord-Ouest de la France, relatif aux mesures à prendre pour l’occultation des lumières.
Des contrôles seront effectués par les Services de police français pour l’observation de ces prescriptions dont la nécessité ne saurait vous échapper…
L’occultation est appliquée pour la totalité de la zone occupé française, elle dot être obtenue sans interruption, du coucher du soleil jusqu’au lever du jour….. »
Jeudi 18, le Préfet demande de lui adresser avant le 1er mars de chaque année, un état certifié exact par le payeur indiquant (les employés dont la fonction communale ne constitue pas l’occupation principale, tels que les secrétaires de Mairie, instituteurs, ne doivent pas être portés sur le relevé) :
1er – Le total des salaires payés au personnel pendant l’année précédente.
2° - Le total des sommes payées :
a) au titre des « primes à la naissance ».
b) au titre des allocations familiales (y compris l’allocation de Salaire Unique).
3° - Le nombre des agents figurant sur les contrôles du personnel au 31 décembre de l’année considérée
Arrêté préfectoral sur l’imposition d’œufs pour 1943 : « ….. Je vous précise qu’il ne s’agit là que des moyens de calculs dont il ne doit découler en aucune façon une détermination mathématique de l’imposition de chacun ; il vous appartient au contraire, d’étudier de la façon la plus souple, les possibilités, en tenant compte notamment du nombre de personnes vivant au foyer et de l’approvisionnement des intéressés. Vous aurez toute faculté de dégrèvement et de surimposition (le contingent communal demeurant constant) à l’effet d’adapter l’imposition aux disponibilités réelles de chacun….. »
Samedi 20, Léon BOUCAUX, cultivateur, déclare prendre son fils mineur André BOUCAUX, en apprentissage agricole à dater du 1er mars 1943.
Le Ministre, Secrétaire d’Etat à l’Agriculture et au Ravitaillement, annonce le retrait et délivrance des titres d’alimentation aux ouvriers travaillant pour le compte de l’organisation TODT.
Arrêté préfectoral pour les commissions cantonales d’arbitrage pour la collecte des produits de basse-cour :
Canton de Lassigny : DARCHY à Amy, syndic local-président.
ANTOINE à Margny-lès-Compiègne, représentant des organismes de collecte
DESAINTQUENTIN à Roye-sur-Matz, agriculteur assujetti à l’imposition proposé par la Corporation paysanne.
Lundi 22, le secrétaire de Mairie fait le calcul du salaire payé au personnel pendant l’année précédente suite à la demande du préfet en date du 18 courant. (Garde 12 mois à 168 francs = 2016 + auxil… 5 mandats à 384 francs = 1920 Soit au total 3936 francs)
Mardi 23, le Chef de Gouvernement, Ministre, Secrétaire d’Etat à l’Intérieur, pour les étrangers – Validité de récépissé de carte d’identité d’étranger : « ….. En conséquence, il convient de prescrire la mention « valable jusqu’à délivrance du titre définitif » ou tout autre formule….. »
Mercredi 24, Le Préfet demande aux Maires de l’Oise de mettre en vigueur la loi et le décret de service du travail obligatoire. Recensement des hommes de 20 à 22 ans (nés entre le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922).
- Les bulletins seront transmis à la Préfecture, d’extrême urgence, accompagnés d’un bordereau d’envoi.
- Les opérations de recensement auront lieu dans les communes chefs-lieux d’arrondissement, le samedi 27 février 1943 ;
Dans les communes chefs-lieux de cantons autres que les chefs-lieux d’arrondissement, le lundi 1er mars 1943 ;
Et dans les autres communes le samedi 6 mars 1943 à partir de 9 heures.
Samedi 27, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Georges et Georgette LOIRE, Pierre DUMONT, Roland et Marius DEJOUY.
Dimanche 28, Jean-Mathieu KUYPERS, ouvrier agricole (jardinier), d’origine hollandaise, naturalisé belge, s’installe à Gury avec ses neveux et nièce (AUGUSTIN-JEUKENS). Il demande une carte de séjour.
Le Préfet aux Maires de l’Oise : « ….. à titre exceptionnel et en raison des circonstances, les grandes vacances des écoles primaires publiques commencent cette année le 12 juin 1943….. »

A suivre ... avec mars 1943.

Bonne lecture à tous.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : lun. juil. 28, 2014 21:11 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonsoir à tous,

Aujourd'hui de mars à mai 1943 ...

Mars
Mardi 02, le Préfet donne un additif à l’instruction du 24 février, sur le service du travail obligatoire : « Les bulletins de recensement des hommes recensés le 6 mars dans les communes autres que les chefs-lieux de canton, devront être acheminés par les soins des maires sur les chefs-lieux de canton pour qu’en tout état de cause ils parviennent à destination dans la journée de dimanche 7.
Ne pas confier les bulletins de recensement à la poste.
Ces bulletins seront ramassés dans les chefs-lieux de canton, par les soins de la Gendarmerie, le Lundi 8 mars, à parti de 17 heures, heure prévue pour la cl¶ture des opérations de visite médicale. »
Jeudi 04, HAUET, à Lassigny, envoi sa facture pour vitrerie et lessivage de l’école.
Vendredi 05, le Préfet aux Maires de l’Oise : « La Feldkommandantur 638 de Beauvais m’informe que les Kommandanturen de district suivantes ont été crées dans le département : … A NOYON, pour les cantons de Lassigny, Noyon et Guiscard (sera d’abord administrée par le Frontstalag 122 à Compiègne)….. »
Dimanche 07, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Marguerite et Marcel LACOSTE.
Mardi 09, la Mairie envoi en Préfecture le résultat suite à sa demande du 18 février 1943 – Total des salaires payés en 1942 : 3936 francs – pour 1 agent figurant sur les contrôles du personnel au 31 décembre 1942 et adhérent au Fonds National de Compensation.
Lundi 15, le Préfet donne un avis sur la limitation de vitesse des véhicules automobiles en zone occupée.
- A l’intérieur des agglomérations pour tous les véhicules automobiles à 40 km à l’heure.
- En dehors des agglomérations pour les voitures automobiles de tourisme sans remorque et pour les motocyclettes à 80 km à l’heure.
- En dehors des agglomérations pour les camions automobiles, les omnibus et tous autres véhicules automobiles à 60 km à l’heure.
Mardi 16, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Arthur GUIDON.
Samedi 20, Alfred ROBERT, Sylviane ROBERT-FRERE, et leurs filles L. et G., sont à Thiescourt pour le mariage d’A., avec I. FRERE (sœur de Sylviane).
Recensement des véhicules motorisés (5) à Gury :

Samedi 27, Léon LAIXHAU, d’origine belge, et Marie JEUKENS-KUYPERS, d’origine hollandaise, s’installe à Gury, cette dernière chez son beau-fils et sa fille (AUGUSTIN-JEUKENS). Léon LAIXHAU, demande sa carte de séjour.

Avril
Jeudi 01, la ration hebdomadaire de viande tombe à 120 grammes.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Stéphane GAY, Raymond LOIRE et Marie DUCAMP.
Dimanche 04, message du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS !
Je veux vous parler de la France, de sa détresse, de son avenir. En juin 1940, vous m'avez d'un élan unanime donné votre confiance, je vous ai demandé de rester unis, je vous ai promis de tout faire pour atténuer vos malheurs.
Ma grande préoccupation dès ce moment fut de travailler à la rénovation de la France et d'éloigner de vous les conséquences les plus pénibles de la défaite.
L'Histoire dira plus tard ce qui vous fut épargner.
Si le présent vous semble dur, si l'épreuve vous paraît longue, vous commettriez une erreur plus funeste encore qu'injuste en accusant le Gouvernement de ce qui vous afflige.
Le responsable de vos maux, les fauteurs de la guerre et de la défaite, vous les connaissez. Liés aux causes du désastre, ils en ont fui les conséquences. Tandis que je demeure parmi vous, ils se réfugient dans l'émigration. Rivaux pour le commandement et les places ils ne s'entendent que pour tenter de réhabiliter, par une propagande impudente, le régime dont ils ont profité et qui a perdu le pays.
Il faut choisir. Les chefs rebelles ont choisi l'émigration et le retour au passé. J'ai choisi la France et son avenir.
L'Assemblée Nationale de juillet 1940 a, elle aussi, librement choisi, lorsqu'elle m'a confié le mandat de faire une nouvelle constitution.
La Nation française a donc rompu légalement avec un régime que les faits ont condamné et qui est mort de ses fautes.
Mais la guerre se prolonge dans le monde et chacun, pour échapper aux angoisses du présent, se réfugie dans l'espoir d'une fin prochaine de cette lutte cruelle qui met en péril notre civilisation.
Croyez-vous que les méthodes et les hommes qui ont conduit le pays au désastre pourraient lui rendre sa grandeur ?
Je vous le dis avec toute la conviction dont je suis pénétré : si la paix qu'attendent les mauvais Français consiste à revenir aux moeurs politiques, économique et sociales d'avant guerre, la France ne se relèvera pas.
Aux principes que j'ai édictés vous n'avez pas ménagé votre assentiment. Vos lettres par milliers, les plaintes même qui montaient vers moi des plus malheureux ou des plus impatients n'ont cessé d'approuver et d'affermir ma volonté de donner à la France le régime d'autorité que conseillent la raison des plus sages et le bon sens du grand nombre.
Seule l'autorité permettra, quand la France sera délivrée des contraintes de la guerre, d'abattre les privilèges et de réaliser le programme social que j'ai formulé à Saint-Étienne et à Commentry. Une phrase le résume : supprimer la condition prolétarienne. Tel est le but de la Charte du Travail.
J'ai voulu aussi donner aux travailleurs des campagnes leur organisation ; la Corporation Paysanne est réalisée.
Je n'ignore pas que l'application des lois n'a pas toujours répondu à votre attente et que des inégalités sociales sont encore criantes.
Les circonstances extraordinaires dans lesquelles nous nous trouvons sont sévères. Croyez-vous que je ne porte pas mon fardeau de désillusions et de sacrifices ?
Faites loyalement un retour sur vous-mêmes, vous vous joindrez alors à ceux qui ont compris et qui, pour sauver la Patrie, travaillent avec moi à réveiller les indifférentes, à ranimer le courage des tièdes et à briser la résistance des égoïstes et des profiteurs.
Nos prisonniers nous donnent l'exemple. Dans les camps, ils méditent, ils travaillent ; loin des passions partisanes et des luttes d'influence, ils préparent ce qui, demain, sera la seule chance de salut de la France.
Mais il est vain de transformer les instituions si on ne transforme pas les âmes. Il est vain d'espérer la fin de notre décadence tant que nos enfants n'auront pas reçu de leurs maîtres une conscience neuve. N'est-ce point là la grande mission de l'éducateur ? Il me faut mieux que l'obéissance de la jeunesse, il me faut sa conviction ardente, sa volonté d'action et sa foi. Ainsi se formeront les élites qui, sorties de toutes les catégories sociales de la Nation, constitueront l'armature de la France de demain.
Jeunes français, voici que de nouvelles épreuves viennent de vous être imposées. Il vous appartient de faire qu'elles soient fécondes. Accueillez-les avec discipline.
Ne vous souvenez de notre défaite que pour préparer notre renaissance. Soyez attentifs à discerner autour de vous ce qui peut servir à vous perfectionner. Manifestez dans vos gestes, dans vos paroles, par la qualité de votre travail, par votre esprit d'initiative et d'invention le génie de votre race.
Ma pensée ne vous quittera pas sur le chemin et les lieux de votre dépaysement. Faites que je sois fier de vous.
Français, mes amis, libérez votre conscience des préjugés et des rancunes, vous comprendrez mieux alors ceux qui ont la charge douloureuse de vous conduire.
La France souffre dans son âme et dans sa chair. Que nos morts dont je salue avec émotion la mémoire, que ceux dont les foyers sont détruits par des bombardements injustifiables vous soient un exemple et vous donnent le courage et la force de supporter vos épreuves personnelles.
Vous trouverez, dans l'adversité même, le sens et le chemin de la grandeur. Mais sachez vous garder des tentations et des chimères. La barbarie communiste, si elle triomphait, ne pourrait que détruire à jamais notre civilisation et notre indépendance nationale. Notre pays ne se relèvera pas sans le concours des forces spirituelles qui l'ont fait naître.
Le salut de la France ne viendra pas de dehors, il est dans nos mains, dans vos mains. »
Second message l’après-midi, du Maréchal PETAIN suite au nouveau bombardement sur Boulogne Billancourt : «
Mes amis,
Je viens d'apprendre que la banlieue parisienne a été, cet après-midi, l'objet d'une nouvelle agression anglo-saxonne.
Ce sont encore des morts, des blessés, des foyers détruits ! Ils s'ajoutent à la longue et douloureuse liste des victimes de nos villes du Nord, de Bretagne, de Normandie et de Tunisie.
En protestant contre des actes que rien ne justifie, j'adresse aux familles de ces innocentes victimes l'expression de grande tristesse, de mes affectueuses condoléances. »
Lundi 05, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Georges LOIRE.
Mercredi 07, arrêté préfectoral pour le lait – Lait vendu à la ferme (lait entier cru) : 3 francs. Beurre fermier non malaxé : 45 francs 50 le kilo.
Mardi 13, attentat manqué contre Adolf HITLER - La bombe est dissimulée dans l'avion qui le ramène de Smolensk, n'explose pas.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour T. BRUNEL et Claire BRUNEL-DUQUENNOY.
Mercredi 14, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Paul et Isabelle GAY.
Jeudi 15, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Irène ODEMPS-PILLOT, Renée BONNIN, Léon et A. BOUCAUX, Henri et Simone QUERE, Eugène QUEAU, J. PILLOT, Pierre DUMONT, Nicolas et Sylvie AUGUSTIN et Fernand BLONDEL.
Jeudi 22, courrier du Préfet : « ….. J’ai l’honneur de vous informer que les Autorités d’occupation ont fait connaître que dans le cas ou des opérations militaires se produiraient dans la région, la validité des sauf-conduits ordinaires (modèle blanc) serait suspendue jusqu’à nouvel ordre.
Les personnes désignées ci-après, munies de leur pièce d’identité, sont seules autorisées à circuler pendant les heures du couvre feu sur le territoire de leur commune et par exception, dans les localités ou elles pourraient être appelées à se rendre pour l’exercice de leur fonctions :
1° - les maires et gardes-champêtres,
2° - les fonctionnaires en uniforme (gendarmes, agents de police) et les ministres des cultes chrétiens,
3° - les sapeurs pompiers et le personnel de la défense passive,
4° - les requis, porteurs du brassard, chargés de la surveillance des voies ferrées et des points sensibles (usines, etc..)
5° - les ouvriers travaillant par roulement dans les entreprises classés prioritaires (Rü-Bétriebe) dûment autorisés par les Autorités occupantes,
6° - les employés de Chemin de fer
Les autres personnes autorisés à circuler de nuit, recevront un laissez-passer spécial (modèle rose) et un brassard blanc revêtu du timbre de la feldkommandatur….. »
Mardi 27, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Charles GUTH.
Mercredi 28, plus 1 000 hommes quittent Compiègne pour être déportés à Oranienburg-Sachsenhausen.
Allocution radioffusée du maréchal PETAIN devant les chefs départementaux de la Légion française des combattants : "... L'avenir est chargé d'orages .... Miliciens et légionnaires, aidez-moi à montrer le vrai visage de la France."
Dimanche 25, course cycliste du « Paris-Roubaix », les gagnants sont : 1er Marcel KINT (Belgique) – 2ème Jules LOWIE (Belgique) – 3ème Louis THIETARD (France) …
Jeudi 29, message du Maréchal PETAIN : « Légionnaires, mes amis,
Dans mon dernier message du 5 janvier, je vous ai communiqué mes décisions destinées à faciliter votre tâche de chefs départementaux; je vous annonçais également la création de la milice française.
Depuis cette date, j'ai présidé toutes les semaines une réunion de chefs légionnaires, en présence des trois vices présidents, de votre directeur général et de votre directeur général adjoint.
Ainsi, je comprends mieux vos désirs, vos déceptions, vos impatiences et vous vous rendez compte de toutes les difficultés auxquelles moi-même et mon gouvernement devons faire face journellement pour maintenir la vie du pays.
Ces contacts sont fertiles en enseignements. Ils seront poursuivis.
J'ai placé la milice française sous le commandement direct du chef du gouvernement. Je désire que vous aidiez à son développement car elle doit constituer la force indispensable pour mener la lutte contre toutes les puissances occultes.
Légion et milice ne doivent pas être des organisations concurrentes. Elles poursuivent un même but: l'établissement du régime nouveau tel qu'il est défini dans mes messages.* Ce serait travailler contre l'unité française que d'opposer ces deux mouvements l'un à l'autre.
Aussi, en accord avec le chef du gouvernement 'et pour éviter toute équivoque, j'ai pris les décisions suivantes :
1- La Légion facilitera le recrutement de la milice, les deux organismes portant leur effort essentiel sur les éléments n'appartenant encore à aucun de ces deux mouvements.
2 - Tout légionnaire peut devenir milicien à la condition de ne détenir dans la Légion ni commandement ni fonction incompatible avec la qualité de milicien, Le chef départemental légionnaire est qualifié pour juger de cette incompatibilité. S'il y a différend, le cas sera réglé par le délégué régional, éventuellement par le directeur général.
3 - Tout légionnaire devenant milicien doit satisfaire par priorité aux exigences dit règlement de la milice.
4 - Tout milicien peut demeurer à la Légion ou s'y faire inscrire, quel que soit son grade ou sa fonction à la milice.
Légionnaires et miliciens, si l'on compare vos missions, on constate qu'ayant un but commun, elles se confondent souvent. Mais la milice comprenant surtout des éléments jeunes et dynamiques doit être investie par priorité de toutes les missions d'avant-garde, notamment celles relatives au maintien de l'ordre, à la garde des points sensibles du territoire, à la lutte contre le communisme.
Par contre, dans les domaines des actions, civique, sociale et morale, la milice doit unir ses efforts à ceux de la Légion, les deux mouvements ne devant pas constituer d'organisations distinctes sans se consulter.
En travaillant ainsi côte à côte, légionnaires et miliciens, vous obtiendrez les résultats les meilleurs.
N'oubliez pas non plus que l'une de vos principales préoccupations doit être de gagner le cœur des populations. Vous devez pour cela montrer au pays l'exemple de la discipline et d'une vie privée sans tache. Éloignez de votre sein les éléments douteux. Préférez la qualité au nombre. Enfin, développez surtout vos œuvres d'entraide sociale. C'est le meilleur moyen de vous faire aimer. Évitez l'esprit partisan et les représailles inutiles, source de conflits et de vengeances. Basez au contraire votre propagande sur les réalités en faisant appel au bon sens de chacun.
Montrez autour de vous le vrai visage de la France, c'est-à-dire celui d'une France, calme et digne dans l'adversité, sachant supporter les épreuves. Les obligations que nous subissons sont dures, elles sont la rançon de notre défaite et la prolongation des hostilités. Je n'ignore rien des misères du pays; je cherche à les atténuer et à les rendre fécondes.
J'ai besoin de vous, Aidez-moi. »
Dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30, les aiguilles des horloges sont avancées d’une heure pour « l’horaire d’été ».
Vendredi 30, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour J. GOVAERT.

Mai
Samedi 01, à 16 heures, Arthur GUIDON, charretier, chez GOVAERT-CUGNIERE, en conduisant une voiture, est tombé de cheval sur la route, s’occasionnant une fracture de cote avec une incapacité de travail de 25 jours.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Gaston VIGNOLLE.
Dimanche 02, message du maréchal PETAIN aux travailleurs : « TRAVAILLEURS, MES AMIS
Après trente mois de tentatives, d'épreuves et de déceptions, nombre d'entre vous ont pu perdre courage. L'injustice persistante vous heurte de plus en plus, vous ressentez plus vivement que jamais la misère de votre état. Tandis que chaque jour s'accroît votre contribution au sacrifice que la défaite et la guerre imposent à la Nation, vous supportez dans votre vie matérielle les restrictions les plus dures. Et vous ne voyez pas sur les ruines de vos anciennes illusions cette cité d'ordre et de justice que j'avais offerte à votre espérance renaissante.
Travailleurs, je comprends votre amertume : comprenez mes difficultés. Depuis rois ans, nous payons, vous et moi, les fautes de ceux qui nous ont précédés et de ceux qui nous ont menti. L'armistice a mis fin au combat, il n'a pas supprimé la défaite, il n'a pas terminé la guerre qui déchire le monde et qui pèse sur nous. Forcés de pourvoir à des tâches nouvelles et pressantes, avons-nous le temps, les moyens, la liberté de bâtir ?
Mais l'Histoire reconnaîtra que nous avons fait tout ce qui était possible pour protéger les ouvriers contre la misère présente et pour répartir l'inévitable épreuve selon la justice.
C'est la nécessité internationale qui a empêché jusqu'ici l'augmentation des salaires recherchée par le Gouvernement. Mais c'est le Gouvernement qui, par la taxation et le contrôle, lutte contre la hausse des prix des denrées.
Les patrons doivent comprendre la nécessité de tout faire pour aider les cadres et les ouvriers. Nombre d'entre eux l'ont déjà fait. C'est le devoir de tous.
C'est l'immoralité générale qui fait que le marché noir, mais c'est le Gouvernement fidèle aux principes du nouveau régime, qui donne par la loi, aux travailleurs manuels, dans le rationnement nécessaire, plus de droits qu'au reste de la Nation.
Si le marché noir enrichit les profiteurs, si la fraude rétablit subrepticement le privilège de l'argent c'est contre la volonté du Gouvernement, contre les principes du nouveau régime. Cette fraude qui corrompt tout, cette fraude des petits et des grands, ressortit au triste héritage de l'ancienne faiblesse et des mauvaises mœurs qui nous ont perdus. Le Gouvernement la pourchasse et la punit. Vous n'ignorez pas qu'elle trouve partout des complices.
La Charte du Travail s'applique, il est vrai, avec lenteur et se heurte, sinon à des oppositions ouvertes, du moins à des manœuvres dilatoires. Il n'en peut pas être autrement car la Charte est révolutionnaire. Comment substituer à la lutte des classes, la communauté du travail, sans rencontre la résistance des intérêts, des habitudes et la violence des impatients ? Comment substituer au désordre la profession organisée sans irriter le libéralisme et l'individualisme ? Faut-il enfin vous rappeler que nous travaillons en période exceptionnelle dans un pays vaincu, occupé, uni n'est plus dans la guerre, mais qui demeure sous la guerre.
Plutôt que de désespérer ou de prêter l'oreille aux pêcheurs de tumulte, étudiez votre Charte, tournez-la et retournez-la dans votre esprit comme vous feriez d'un outil nouveau dans vos mains. Vous comprendrez alors tout ce qu'elle vous apporte : l'arbitrage pacifique pour régler vos conflits, la garantie légale de vos contrats, le moyen d'accéder par degrés à la propriété de votre métier et à celle d'un bien commun. En un mot, la sécurité et la justice dans la paix.
Je mesure quelles ont pu être, pendant un temps, les incertitudes et même les appréhensions des ouvriers.
Le 16 août 1940, il a fallu publier sans délai et sans contre-partie sociale la loi qui instituait les comités provisoires d'organisation donnant aux patrons les moyens d'agir et de s'exprimer. Vous, vous avez attendu votre Charte plus d'une année : mais la Charte n'est pas une création provisoire et l'on ne devait pas l'improviser.
Aussi bien n'ai-je pas cessé d'encourager l'institution des comités sociaux d'entreprise où doivent régner l'esprit de coopération et le sentiment de la solidarité professionnelle, base morale de l'ordre nouveau. Partout où ces comités fonctionnent normalement, partout où, comme je l'ai prescrit, la pratique de l'élection assure à l'ouvrier démontre que la Charte n'est pas une construction théorique mais une bienfaisante et vivante réalité.
Toutefois, la Charte ordonne davantage. L'organisation corporative qui est son but final étant une œuvre de longue haleine, elle transforme en syndicat unique des syndicats anciens qui représentent un mode d'association auquel patrons, ouvriers, techniciens restent attachés. Elle accorde aux organismes corporatifs quelle institue non seulement une fonction sociale, mais une fonction économique.
Ainsi permettra-t-elle de résoudre pacifiquement les trois problèmes - le problème moral des relations entre producteurs, le problème social de la répartition des produits, le problème économique de la production - que le capitalisme a laissée sans solution et auxquels le communisme propose une solution illusoire et inhumaine.
En ce 1er mai, le sentiment de l'épreuve domine en nous la conscience du redressement accompli. Sachez que ce redressement a commencé et que vous êtes sur la bonne route. Sachez aussi que la structure de la France ne sera pas renouvelée sans l'adhésion de votre cœur et de votre esprit, sans votre concours patient et tenace.
Je vous ai donné un outil pour la bonne lutte qu'il faudra mener sans haine. La lutte est légitime, la haine est inféconde et destructive. Les révolutions qu'anime la haine n'ont jamais profité aux peuples. Elles détruisent le bien commun et meurtrissent les innocents comme ces avions qui, sous prétexte d'atteindre l'arsenal, écrasent l'école.
Un temps viendra où le travail que je vous ai tracé s'accomplira plus facilement dans un monde délivré de la guerre.
Si vous demeurez ferme sur cette voie, si vous écartez le prestige des doctrines de désordre et de mort qui tente de vous séduire sous un masque nouveau, vous mériterez et vous obtiendrez dans une France reconstruite avec amour , que le 1er mai n'exprime plus la plainte des prolétaires, mais le triomphe du travail dans l'ordre, la joie et la liberté. »
(Message prononcé à la Mairie de Vichy).
Vendredi 07, les Américains et les Français Libres, pénètrent dans Bizerte.
Samedi 08, un convoi de 1 000 hommes part de Compiègne pour Oranienburg-Sachsenhausen.
Lundi 10, allocution du Maréchal PETAIN : « Je n'ai pas la prétention de répondre à un discours aussi nourri que celui de votre président en quelques mots. je n'ai pas eu le loisir de préparer une réponse écrite, n'ayant pas beaucoup de temps. Vous m'excuserez de ne pas prendre la suite des questions qui sont posées par M. Laval et de ne pas y répondre comme je le voudrais.
Je prends la dernière question, c'est le découragement de la Légion. Vous croyez que je n'ai pas quelquefois des heures de découragement ? je subis plus que je ne dirige. je mérite votre considération et votre appui. Vos difficultés ne sont pas insurmontables. Votre rôle n'est pas de dominer le pays, de l'obliger à accepter toutes les idées sans discussion, si la discussion vous entraîne quelquefois dans des limites que vous n'aviez pas prévues.
On pose tous les jours des questions, l'autorité occupante me pose des questions tous les jours et vous savez dans quel sens. je discute tout le temps. je ne dis pas: «Je vais donner ma démission»; j'ai promis de rester avec vous, je resterai à mon poste.* Je discuterai pied à pied, mais je ne m'arrêterai pas. Cela se terminera peut-être de façon tragique, pénible, mais je reste à mon poste. Avec mon exemple, vous pourrez peut-être de votre côté faire quelques concessions. Nous sommes obligés de tenir compte de la situation dans laquelle nous nous trouvons par rapport à l'occupant. Si on n'accepte pas les demandes de l'occupant, la situation sera beaucoup plus pénible pour toute la France. je voudrais qu'elle ne soit pas pénible pour tous les Français.
Je cherche à obtenir l'unité de la France. Nous approchons de la fin de la guerre ou du moins de la fin des hostilités. Il faudra bien parler. Si tous les Français ne sont pas unis, ne sont pas d'accord, comment voulez-vous que nous puissions défendre nos affaires ? Ce sera difficile. Par conséquent, il faut garder l'unité de la France. Si nous ne gardons pas l'unité de la France, nous serons pillés par tous nos voisins; tous nos voisins essayeront de nous piller.
La première chose que j'envisage, c'est l'unité de la France; il faut qu'elle marche avec tous ceux qui défendront ses intérêts au moment de l'armistice.
Ceci, je veux l'obtenir pour la France. Il faut que dans vos secteurs et vos départements, vous arriviez à aplanir les difficultés pour les faire accepter par la population.
On avait laissé entendre que les hommes de la Légion auraient de l'autorité, je suis intervenu pour dire qu'on avait exagéré. J'entends que la Légion ait de l'autorité par l'exemple et non par les faits. je reconnais d'ailleurs que mon conseil a été suivi.
Les œuvres de bienfaisance que vous avez créées sont magnifiques et ont leur répercussion; vous vous êtes dépenses d'une façon extraordinaire pour arriver à ces résultats… »
La Mairie répond à la demande de la Section Départementale du Syndicat National des Marchands-Réparateurs de Machines Agricoles, concernant les renseignements sur le recensement des moissonneuses lieuses de la commune (le dernier délai étant le 10 mai).
Mercredi 12, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Léon LHELLEZ, Georgette BAUDHUIN-FROISSART, Andrée et J. DUMONT, Emile et Célestine QUEAU, M., P. et G. LOIRE, Henriette DEBEAUPUIS-CHOUART, P. BELLARD, Réjane BELLARD-DEBEAUPUIS, Raymonde et Clément FOURNIER.
Jeudi 13, les forces germano-italiennes perdent l'Afrique Nord.
Vendredi 14, sur les ondes de Radio Brazzaville est annoncé la création du Conseil national de la Résistance - le gouvernement britannique ayant refusé celles de la B.B.C. à cette information - ainsi qu’à la nomination de Jean Moulin comme ministre délégué en France occupée. C’est le 27 mai 1943 qu’eut lieu, au 48, rue du Four à Paris 6e, la première réunion officielle du CNR.
Lundi 17, diffusion de la musique d’Anna MARLY (le chant des partisans) comme indicatif à Londres (jusqu’au 2 mars 1944), où se retrouvent de nombreux responsables de la Résistance, tels que Fernand GRENIER ou Emmanuel d’ASTIER de la VIGERIE, pour l'émission « HONNEUR ET PATRIE », diffusée par la BBC.
« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau: dynamite...

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh... »
Vendredi 21, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour A. et Léon BOUCAUX, Emile QUERE, Nicolas AUGUSTIN et P. DEJOUY.
Dimanche 23, vente d’herbes des marais communaux à Maurice BONNIN, Pierre GUIZIOU, Paul GAY, Eugène LECLERE, Henri PILLOT, P. DEJOUY et Fernand JOUANNAUD, aux lieux dits : « Marais du Rotoir », « Jeu d’Arc », « Place Publique », « Cimetière » et « Marais à Bouzat »
Lundi 24, 8 heures, déclaration de naissance de J. QUERE, né hier le 23, à 11 heures 30, route de Roye-sur-Matz (aujourd’hui : rue des Lilas), fils de Henri QUERE, journalier, 23 ans, et de Simone QUEAU, sans profession, 22 ans, domiciliés au Havre, repliés à Gury. Le déclarant est le père de l’enfant.
Jeudi 27, enquête agricole.
Samedi 29, message du Maréchal PETAIN : « Monsieur le chef de la Légion,
Légionnaires, mes amis,
Depuis trois ans, nous avons suivi un chemin ardu et souvent douloureux.
Aujourd'hui, devant une situation dont le danger s'aggrave sans cesse, nous nous retrouvons pour, ensemble, nous recueillir, méditer, espérer.
Nous recueillir sur nos morts, sur tous nos morts: ceux de 1940 et ceux qui, depuis cette époque, sont les innocentes victimes des bombardements aveugles et injustes ; ceux aussi qui ont payé de leur vie leur fidélité à la cause de la rénovation nationale; ceux enfin, qui, au service de l'ordre, sont lâchement abattus par des terroristes à la solde de l'étranger.
Méditons sur les causes de notre malheur pour éviter le retour à des formules dont vous savez bien que cette fois, elles conduiraient la France à sa ruine définitive.
Sans doute vous trouvez l'œuvre que vous avez accomplie imparfaite. Vous vous heurtez à des difficultés; elles sont inévitables; ne vous laissez pas arrêter par elles. vous avez
Persévérez dans l'effort social que entrepris.
Continuez à donner l'exemple des vertus civiques que vous avez si courageusement pratiquées jusqu'ici, et espérons. Les circonstances aujourd'hui exigent l'obéissance et l'union tous les Français. Ceux qui par calcul, par ambition ou par incompréhension ne veulent pas respecter cet ordre que je donne, trahissent leur patrie.
Légionnaires, anciens combattants, fidèles à votre serment, serrez-vous étroitement autour de votre chef. Ensemble nous sauverons la France. »
Dimanche 30, allocution du Maréchal PETAIN : « Évidemment, je ne suis pas très qualifié pour porter un jugement sur tout le travail qui a été exécuté ici. Il aurait fallu que je puisse, que je puisse prendre part aux discussions.
Par conséquent, je ne retiens pour ainsi dire que les titres. Eh bien, j'étudierai la question après.
Eh bien, ce qui m'est... je suis particulièrement sensible, n'est-ce pas, au soin que vous apportez à vous occuper des ouvriers qui sont envoyés en Allemagne. Vous avez compris la situation des familles dont les parents partaient pour l'Allemagne. Vous ne voulez pas que les enfants soient abandonnés et vous avez pris toutes dispositions pour les soutenir dans les différentes situations dans lesquelles ils peuvent se trouver. Vous avez d'ailleurs un adjoint "ouvrier", n'est-ce pas, qui est chargé de récapituler tout ce qui a été fait. je suis très sensible, n'est-ce pas, à ce travail. Vous aidez le gouvernement dans des conditions tout à fait remarquables parce que la question ouvrière, n'est-ce pas, nous inquiète énormément, et elle devient de plus en plus inquiétante à mesure que le temps s'avance et que des désordres nous menacent.
La deuxième question, une, à laquelle je m'intéresse particulièrement, parce que j'ai déjà dit... peut-être... quelques-uns ont déjà entendu, n'est-ce pas, le... le rappel que je fais de temps en temps des... de, l'idée que j'ai eue en prenant les rênes du gouvernement. Eh bien, j'ai voulu rénover la France par le travail, et c'est pourquoi j'ai mis à l'ordre du jour, n'est-ce pas, l'étude d'une charte du travail, charte du travail pour l'industrie et [corporation], n'est-ce pas, agricole pour la terre.
Cette charte du travail s'avance avec beaucoup de peine. Nous avons eu une séance décisive d'ailleurs, il y a quelques jours, dont vous donnez un écho déjà, n'est-ce pas, ce que nous avons abouti à des relations entre le comité s... social et puis également ce que vous voulez bien nous apporter vous-même, n'est-ce pas, de tout à fait sérieux, d'intéressant au point de vue du Secours.
Eh bien, de cela, je vous suis particulièrement... reconnaissant. Vous m'avez aidé, n'est-ce pas, d'une manière dont vous ne pouvez pas apprécier vous-mêmes la portée. C'est pour ça que j'insiste d'ailleurs et vous le savez très bien, tout l'intérêt que je porte, n'est-ce pas, à votre organisation. D'ailleurs, je suis un peu à la base de cette organisation.
je crois que je suis un de ceux qui ont le plus collaboré... plus utilement, peut-être légitimement,... si vous vous rappelez, n'est-ce pas, quelles sont les sommes que je vous ai amenées, dont je ne peux pas parler, mais enfin les membres de l'association les connaissent très bien. Seulement, la source de cet apport est tarie maintenant. Voilà l'Afrique du Nord qui nous échappe, voilà les colonies qui se séparent de la mère patrie. Eh bien, ce que les colonies ont donné pendant quelques années, c'est incalculable. On a fait vivre pour ainsi dire le Secours national avec l'apport des colonies, tellement cet apport était considérable. J'en étais moi-même, comme tout me passait par les mains, j'en étais effaré un peu; mais maintenant c'est fini. »
Vichy, le gouvernement décide que tous les jeunes de la classe 1942 partiront au S.T.O.

Entre le 27 mai et le 21 octobre, réquisition allemande de chevaux, qui enlève la petite jument qui était choyée par les enfants de Pierre PILLOT, et furent surpris de la haine et des insultes proférées par son fils Jean, à l’égard des occupants qui lui prenaient cette bête qu’il affectionnait particulièrement, d’autant plus que c’est lui-même qui amena sa bête à Lassigny, lieu de réquisition.

Je vous souhaite à tous une bonne lecture ... et à la prochaine fois avec juin 1943 ...

Cordialement

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. août 01, 2014 20:56 pm 
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Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonsoir à tous,

Nous poursuivons avec juin 1943 à octobre 1943 ...

Juin
Mardi 01, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour M., A. et P. BLONDEL, Eugénie/Marthe CUGNIERE-LASANTE, Sylviane ROBERT-FRERE, Alfred et L. ROBERT, R. et E. LECLERE, Célestin DUCAMP, A. GUIZIOU, A. THEVENIN, Aline GUTH, L. BOUCAUX et Berthe BOUCAUX-GOVAERT.
Lundi 07, le Commandant militaire en France a ordonné de rappeler aux Maires que la liste communale des chevaux doit être tenue à jour pour être adressée pour le 15 juin au plus tard. Des mesures sont envisagées par les Autorités d’occupation en cas de retard.
Lundi 14, la commune reçoit une facture de verre cathédrale pour l’église, chez HAUET, à Lassigny.
Mardi 15, Marie KUYPERS, belge, a un contrat de travail de 1 an, comme ménagère et aide-cuisinière chez Pierre DUMONT. Léon LAIXHAU, belge, a un contrat de travail de 1 an, comme vacher-lineur chez Pierre DUMONT.
Mercredi 16, P. BRUNEL et A. GUIZIOU, sont déportés en Allemagne, comme travailleurs, à Stettin-Au-Camp Merkur Hauplager, l’employeur étant GRABOUER GRUND HEIM IENA (P. BRUNEL, stube 6 – A. GUIZIOU, stube 12). P. BRUNEL, employé comme forgeron, et A. GUIZIOU, comme riveur.
La situation de la culture de René BRUNEL restait dans une situation assez précaire avec le seul cheval pour travailler, Pierre PILLOT offrit l’aide de sa famille et de ses attelages pour aider ses moyens de subsister. Il accepta l’offre du Maire et ses moyens.
Jeudi 17, la commune paye la facture du 14 courant, et celle du 04 mars 1943, à HAUET, à Lassigny.
Jeudi 24, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour J. PILLOT, Paul BELLARD, D. BOUCAUX, Léandre « Albert » BAUDHUIN, R. et M. DEJOUY, René BRUNEL et Zilda GUIZIOU-FOURNIER.
Samedi 30, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Gabrielle et Georgette LOIRE.

Juillet
Vendredi 02, le Préfet demande aux Maires, le recensement des corps de sapeurs-pompiers en double exemplaire, et lui être retourné pour le 15 juillet dernier délai.
Dimanche 04, la commune affiche l’arrêté du 19 juin 1943, concernant l’utilisation et le recensement des bidons à lait
Lundi 05, Pierre LAVAL déclare à la radio : "Si mon gouvernement n'était pas là, vous connaîtriez sans doute des conditions plus rudes et en particulier l'humiliation de voir votre pays administré par l'étranger ... les puissances de l'axe et ceux qui les assistent versent leur sang pour barrer la route au bolchevisme et briser la puissance militaire des soviets, tandis que la France, par son travail, doit prendre sa part à l'effort et des sacrifices communs."
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Pauline JOUANNAUD-ROBERT, Fernand JOUANNAUD, Abel, J. et B. DEVILLERS, Mariette DEVILLERS-LOIRE, Simone QUERE, Amélie LEBŒUF-HAUET, Maurice LHELLEZ, Veuve CLAINQUART, Léocadie URIE-DEJOUY, P. et G. BLONDEL.
Mercredi 07, un Plan départemental de battages pour la campagne 1943-1944, liste dressée par le Préfet, et reconnue :
Canton de Lassigny : … Coopérative de Gury – Gury (les coopérateurs).
Jeudi 08, Jean MOULIN, chef de la Résistance française, meurt en déportation
Vendredi 09, réparation de la pompe avec fourniture utile à l’école de Gury, par René MARIE, de Ressons-sur-Matz.
18 heures, Arthur GUIDON, charretier, chez Cyrille GOVAERT, cultivateur et témoin de l’accident, en montant sur un tas de foin, est tombé d’une échelle, dans l’exploitation, il en résulte une fracture du 3ème métacarpien main gauche, avec un gros œdème vérification à faire par la radiographie.
Vendredi 16, courrier du Commissariat Général du service du Travail obligatoire, à la Mairie de Gury (courrier reçut le 22 juillet 1943) : « ….. Afin de me permettre d’établir sa carte de travail, veuillez me donner les renseignements d’état-civil, concernant le nomme GAY Stéphane, savoir :
Nom, prénoms, date et lieu de naissance, profession, domicile ainsi jusque le nom de l’Employeur….. »
Samedi 17, le « Rouleau Compresseur » soviétique est en marche. Pour les Allemands, l'heure de la retraite a sonné.
Le Préfet à la Mairie de Gury : « ….. Par communication insérée au bulletin officiel du 22 Juin dernier, je vous ai demandé de m’indiquer :
1) le nombre total des personnes vivant des jardins individuels exploités dans votre commune.
2) la superficie totale de ces jardins,
Ces renseignements indispensables ne m’étant pas encore parvenus, j’ai l’honneur de vous prier de bien vouloir me les adresser de toute urgence….. »
Mercredi 21, le général GIRAUD adresse un message radiophonique aux Français.
Dimanche 25, à 19 heures, J. GOVAERT, en conduisant une moissonneuse lieuse, a eu une main prise dans l’appareil à lien, une plaie et fracture de la main nécessitant l’hospitalisation. L’accident eut lieu chez ses parents GOVAERT-CUGNIERE. Il est transporté à l’hôpital de Compiègne.

Août
Mardi 03, la Préfecture au Maire de Gury : « ….., je vous ai demandé de vouloir bien me fournir d’urgence et en deux exemplaires, un état de renseignements sur le corps des sapeurs-pompiers de votre commune, destiné à M. le Chef du Gouvernement Ministre Secrétaire à l’Intérieur….. » - La commune répondra qu’elle a 1 s/Lieutenant, 1 s/officier, 1 caporal, et 10 sapeurs, 50 mètres de tuyaux de 45 mm en bon état.
Mardi 17, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Gilbert BELLARD, Pierre LEFEVRE, André PICON, Veuve CUGNIERE, L. ROBERT, F., P. et Fernand BLONDEL et P. BRUNEL.
Samedi 28, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Antoine et Florine BORELLI et Andrée DUMONT.
Lundi 30, début du recensement et divers renseignements sur la population de Gury.

Septembre
Mercredi 01, Plan de transport des viandes abattues établie par la Préfecture – pour le Centre (canton) de Lassigny, nous avons monsieur PAROUX de Beaulieu-les-Fontaines, et monsieur ABELLO de Lagny, desservies par monsieur PAROUX.
Arrêté préfectoral dans lequel le Préfet délègue aux Maires ses pouvoirs à l’effet de procéder à la réquisition des chefs d’entreprises, artisans, employés et ouvriers appartenant aux établissements ci-après désignés : boulangeries, boucheries, épiceries de détail, ateliers de tonnellerie, entrepôts frigorifiques.
Cette mesure laisse reposer sur les Maires, le bon fonctionnement d’entreprises pouvant fonctionner sous leur propre initiative et dans l’intérêt immédiat de leur commune. La mobilisation du personnel de la totalité des épiceries en gros, des minoteries, des entreprises laitières, certains hôteliers, des commerçants en grains et des coopératives agricoles seront incessamment notifiées suivant application des dispositions qui seront arrêtés par monsieur le Préfet.
La Mairie établi un mandat pour les 25 heures de travail de Paul GAY, pour le nettoyage des allées du cimetière.
Jeudi 02, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Marie BIGARET, Maurice BONNIN.
Vendredi 03, les Alliés prennent pied en Italie.
Fin du recensement du 30 septembre de cette année : 35 vélos d’hommes, 20 vélos de femmes, 15 tombeaux, 38 voitures hippomobiles toutes catégories – 155 habitants – 44 feux – 7 pompiers.
Samedi 04, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Marcel LACOSTE.
Mardi 07, La Direction des réfugiés et des sinistrés accorde un bon pour une table de salle commune à Georges LOIRE, et elle signale que le bon manquant (1 grande armoire) sera adressé ultérieurement.
Mercredi 08, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Léandre « Albert » BAUDHUIN, Paul DEJOUY, Paulette et J. BELLARD, M. BRUNEL.
Jeudi 09, début de la libération effective de la France, par l'insurrection d’Ajaccio (Corse).
Vendredi 10, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Stéphane GAY.
Lundi 13, Arrêté préfectoral : « ..… Délégation de pouvoir est donné à MM. Les Maires du département à l’effet de procéder à la réquisition :
1°) des chefs d’entreprises, artisans, employés et ouvriers appartenant aux établissements ci-après désignés : boulangeries, boucheries, épiceries de détail, ateliers de tonnellerie, entrepôts frigorifiques.
2°) des véhicules de toute nature et attelages ainsi que du personnel nécessaire à leur conduite ….. »
Mercredi 15, Arrêté préfectoral, le Préfet délègue aux Maires à l’effet de procéder à la réquisition des véhicules de toute nature et attelages ainsi que du personnel nécessaire à leur conduite.
Le but de cette mesure est défini par l’instruction particulière en date du 13 septembre, de monsieur le Préfet qui a été adressées.
17 heures, André REGENT, chef bûcheron, chute d’une cognée sur le pied gauche dans l’exploitation dite « Le Bois de Gury » (Plaie profonde d’orteil gauche intéressant l’articulation métatarse phalangine). Il est soigné à son domicile à Paris. Le témoin de l’accident est Jean VIGIER, chef de chantier.
Dimanche 19, la radio anglaise utilise largement les méthodes Goebbels de propagande. En français voici par exemple les heures de ses émissions au cours desquelles elle donne des nouvelles de la guerre : 6h30, 7h30, 8h30, 9h30, 12h30, 13h30, 15h30, 19h30, 21h15, 0h30, 1h30. Ce n'est pas tout : elle émet sur 1500 m, 376 m, 49 m, 41 m, 31 m, 25 m en ondes courtes elle est surtout riche en longueurs d'ondes variées : par exemple elle utilise 5 longueurs entre 31 et 32 m, cela permet toujours à un auditeur quelconque de trouver une longueur non brouillée ou tout au moins mal brouillée. Les Allemands en effet brouillent en principe toutes ces émissions, mais ne parviennent jamais en pratique à tout rendre incompréhensible. Bien entendu les différentes émissions reproduisent les mêmes nouvelles pendant 24 h, si bien qu'en écoutant une émission on les écoute toutes, sauf si quelque chose de vraiment important a été appris au dernier moment. Le mieux d'ailleurs est de ne rien écouter du tout si l'on veut garder son sang-froid et raisonner posément. Radio - Paris et Radio - Vichy sont des postes allemands.
Lundi 20, 17 heures 20, télégramme de la Préfecture : « ….. Préfet de l’Oise à Maire Gury
Par ordre formel autorités occupantes, conformément instructions commissariat général travail obligatoire notifiés par le préfet régional vous avise que vous devez signifier à tous les hommes de 18 à 45 ans sans distinction y compris agriculteurs de se rendre à Longpré pour travaux durée temporaire maximum 2 mois dans départements limitrophes.
Hommes devront se munir un jour de vives. Gamelle, cuillère, fourchette, carte ravitaillement carte identité. Hommes doivent se trouver le Samedi 25 Septembre à 18 h 15 gare S t Just-en-Chaussée centre de rassemblement au choix gare Noyon départ 7 h 47 ou gare Compiègne départ 8 h 20 matin. Pourrez réquisitionner tous moyens transports pour assurer concentration. Sont exemptés de droit : Maire, 1 er adjoint, personnel S.N.C.F. employé usine Rustüng, prisonniers libérés, médecins. Pouvez proposer pour exemption agent service public strictement indispensable et agents service économique absolument essentiels. Visite médicale sera passée lieu arrivée. Hommes bénéficieront avantages matériel réservé personnel troupes occupation en territoire français. Adressez par voie télégraphique par retour état numérique hommes 18 à 45 ans dans votre commune et état numérique hommes proposés pour exemption.
Par courrier adressez liste nominative exemption avec motifs.
Autorités allemandes stipulent qu’elles prendront sanctions par personne famille et biens contre réfractaires et vous rendront personnellement responsable résultats opérations. »
Réponse de Pierre PILLOT, Maire de Gury : « … Monsieur le Préfet, Suite a votre télégramme de ce jour veuillez trouver ci-dessous liste nominative des exemptions proposées :
I – Agents services publics strictement indispensables
1° - Blondel Fernand, né le 6 Mai 1906, Chef cantonnier et secrétaire de mairie
2° - Robert Alfred, né le 7/2 1908 Cantonnier
3° - Gay Stéphane né le 17 Octobre 1919 Cantonnier
Ces 3 hommes appartiennent à l’équipe volante chargée de jour et de nuit de réparer les dégradations par bombardements dans les cantons de Lassigny et Ressons sur Matz à la demande des troupes occupantes.
II – Malades
1° - Quéau Eugène né le 25 Août 1900 malade couché tuberculeux
2° - Devillers Abel né le 31-7-1907 malade couché
3° - Robert Fernand né le 8/4/1900 borgne et ne pouvant se guider
Croyez Monsieur le Préfet à mes sentiments dévoués.
Le Maire (P. PILLOT)
Service publics strictement indispensables
Ajoute : Boucaux Léon né le 6-3-1905 agriculteur chef d’expl ion syndic assure les services de défense passive comme sergent de sap. Pomp. En l’absence du lieutenant prisonnier de guerre.
III – Services économiques essentiels
1° - Loire Georges né le 31-10/1900 (chef d’exp ion Agricole restant seul avec 7 enfants
2° - Fournier Clément né le 23-11-1900 (idm
3° - Dumont Pierre né le 30-6-1902 (Chef d’exp.
Les 3 Chef d’expl. ne pourraient être remplacé en cas de départ… »
Mardi 21, à 13 heures, télégramme du Préfet : « ….. Préfet oise à Maire Gury
Dispositions télégramme 20 courant relatives départ totalité hommes 18 à 45 ans annulées ; remplacées par dispositions suivantes :
Sur ordre autorités allemandes votre commune taxée à contingent dont devez en tout état de choses sous responsabilité personnelle assurer départ. Pour réalisation contingent devez dresser double exemplaire liste nominative hommes valides de 18 à 45 ans par rang d’âge classé d’après date exacte naissance commençant par le plus jeune.
Hommes chargés de famille bénéficiant majoration 3 ans par enfant à charge et seront placés dans liste suivant âge fictif ainsi obtenu des mentions seront faites âge réel. Bonification de 2 ans par année entière service militaire accompli sera accordé dans mêmes conditions.
Conformément ordre impératif autorités occupantes devez considérer chiffre contingent fixé ci-dessous comme devant être fourni intégralement, pour maintenir chiffre ; remplacez sous votre responsabilité personnelle tout défaillant par ordre figurant suite tableau. Liste dressée sera envoyée Préfecture dès confection. Etat numérique à fournir télégraphiquement demandé précédemment télégramme maintenu et liste nominative exemptée ou proposé pour exempt annulée ou remplacée par fourniture par courrier de la confection liste dressée conformément liste dressée ci-dessus. Exempté de droit ou proposé dans conditions prévues télégramme précédent devront figurer sur liste âge avec motif d’exemption. Etrangers non exemptés sauf ressortissants des pays neutres.
Toutes dispositions non contraire précédant télégramme maintenues. Contingent fixé 2. »
Le Préfet aux Maires de l’Oise : « ... La Feldkommandantur signal qu’au mépris de toute prudence beaucoup de gens font, à la tombée du jour, brûler des herbes sèches.
Il en résulte de hautes colonnes de fumée qui constituent pour les aviateurs ennemis des points de repère. De ce fait, les personnes qui brûlent ces herbes risquent d’être atteintes par des bombes.
La Feldkommandantur prescrit, en conséquence, que dans tout le département, les herbes ne soient brûlées que le jour et jamais à la tombée de la nuit. »
Mercredi 22, à 12 heures 20, télégrammes du Préfet : « ….. Par ordre autorités occupantes, départ contingent hommes 18 à 45 ans notifié à votre commune reporté à Lundi 27 courant 15 heures. Ne manquerai pas vous informer si autorités occupantes apporte nouvelles modifications. Devez désigner parmi hommes appelés départ chef convoi muni liste nominative double exemplaire contingent communal. Un exemplaire sera remis à la gare embarquement représentant commissariat travail obligatoire chef de train. Remettre avant départ tickets pain correspondant période mois en cours à requis classé catégorie producteurs doté bon mensuel pain.
Prononcez radiation faite catégorie.
Avisez requis se munir couvertures chaudes. »
Jeudi 23, 17 heures 45, télégramme du Préfet : « ….. Préfet Oise à Maire Gury
Exécution télégramme 20 courant adressez télégraphiquement urgence sinon encore expédié état numérique des hommes sans exception 18 à 45 ans de votre commune y compris ceux dépassant 45 ans par suite différentes bonifications.
Liste nominative à adresser par courrier devra être établi avec pour chaque homme année de naissance, mois, jour. Faire de même pour la liste proposés pour exemption.
Rectifiez télégraphiquement vos renseignements précédents sinon conforme dispositions ci-dessus.
Vous confirme établir liste état par rang d’âge. »
Liste nominative des hommes de 18 à 45 ans (Valides et non valides)

Vendredi 24, le Maire notifie qu’il a inscrit J. BONNIN et E. QUEAU sur la liste de départ conformément aux instructions des troupes d’occupations.
Samedi 25, J. BONNIN et E. QUEAU prennent connaissance des modalités du départ.
Dimanche 26, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Claire BRUNEL-DUQUENNOY, René BRUNEL et Marie DUCAMP.
Lundi 27, au matin départ de J. BONNIN et E. QUEAU.

Octobre
Vendredi 01, le Ministère du Travail au Maire de Gury : « J’ai l’honneur de vous faire connaître que de l’examen de votre dossier, il résulte que le bordereau annuel nominatif que vous deviez fournir avant le 1 er FEVRIER 1943 (Loi du 6 Janvier 1942, … 29 Art.3 par.4) mentionnant les salaires payés et les cotisations Assurances Sociales correspondantes dues au titre de 1942, par votre Commune, ne m’est pas encore parvenu.
En conséquence, je vous prie de bien vouloir me préciser au verso de la présente à me retourner dans un délai de HUITAINE, à quelle date vous avez transmis le bordereau dont il s’agit.
Dans le cas où vous ne l’auriez pas encore établi, ci-joint, modèle accompagné d’une notice. »
Dimanche 03, Premier lancement réussi d'une fusée balistique : la fusée stratosphérique V2 de Wernher von BRAUN.
Lundi 04, la Corse est libérée.
Arrêté préfectoral pour la rentrée des établissements scolaires est le 18 octobre 1943.
Dans la nuit du lundi 04 au mardi 05, les aiguilles des horloges sont reculées d’une heure pour « l’horaire d’hiver ».
Samedi 09, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour R. DEJOUY, V. et P. BRUNEL, J. DUMONT, P. GAY, P. BLONDEL et L. BOUCAUX.
Dimanche 10, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour A. et L. LOIRE.
Lundi 11, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Eugène QUEAU, André PICON, Abel DEVILLERS, Georges LOIRE, P. BLONDEL, Eugénie CUGNIERE, D. BOUCAUX et J. PILLOT.
Mercredi 13, L'Italie déclare la guerre à l'Allemagne.
Vendredi 15, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour M. DEJOUY, B. et J. DEVILLERS, Henri, A., Y. et T. PILLOT, P. et M. LOIRE et B. BLONDEL.
Dimanche 17, message du Maréchal PETAIN : « À mon appel, les légionnaires se sont levés en septembre 1940, pour offrir au redressement de la France, l'appui des générations du feu. Forts de la confiance que je leur ai témoignée, ils ont été les serviteurs du bien public et les propagandistes de ma doctrine. je les en remercie.
Aujourd'hui, les troubles et le désordre qui affectent notre malheureux pays retentissent gravement sur la Légion. Le découragement la gagne. Elle a l'impression d'être inutile. Mais c'est l'avenir que je prépare.
Les conséquences de la guerre n'ont pas permis de donner un plein effet aux grandes réformes que j'ai promulguées. Le régime actuel, en raison des circonstances, ne peut préfigurer celui que je veux instaurer et qui permettra aux libertés qui nous sont chères, de s'épanouir harmonieusement. À la poursuite de ce but, je demeure le guide de la Légion et son chef.
Placée sous mes ordres, distincte de tous autres mouvements quels qu'ils soient, elle conserve la double mission que je lui ai assignée: ramener une atmosphère d'apaisement et d'union par une action sociale toujours intensifiée en faveur des prisonniers et de tous les Français dans le malheur; par une étude approfondie de mes messages, propager et féconder la doctrine qui en découle.
Ainsi, la Légion préparera un climat favorable à la résurrection nationale par la réconciliation de tous les Français qui n'ont en vue que le salut de la France.
Que, s'abstenant de toute ingérence dans les problèmes du seul gouvernement, les légionnaires conservent, au milieu des événements tragiques qui nous dominent, une attitude purement française. Qu'ils reprennent confiance. Qu'ils restent mes soldats. Ils trouveront naturellement leur place dans l'élite qui rendra à la France de demain sa prospérité et sa grandeur. »
Lundi 18, le Maire de Gury reçoit les instructions relatives à l’organisation du plan de ravitaillement en cas d’évènements exceptionnels.
• Approvisionnement en denrées d’épicerie
• Ravitaillement en pain
• Approvisionnement en pommes de terre (25 kg par consommateurs pour octobre à février)
• Approvisionnement en lait
• Approvisionnement en viande
• Approvisionnement en vin
• Main d’œuvre (voir arrêté du 1er septembre 1943)
• Plan de transport (voir arrêté du 15 septembre 1943)
• Garde des dépôts
Mardi 19, le Préfet aux Maires : « La feldkommandantur m’informe que les troupes cantonnées dans le département de l’Oise sont autorisées à louer temporairement jusqu’à deux bicyclettes par compagnie, batterie ou état-major, contre une indemnité quotidienne de 5 francs.
Les bicyclettes seront rendues à leur propriétaire avant le départ de l’unité.
Je rappelle que les bicyclettes ne devront être remises aux Autorités allemandes que contre certificat de réquisition ou reçu dûment revêtu de la signature du Commandant local et du cachet indiquant le n° du secteur postal de l’unité. »
Jeudi 21, le Préfet aux Maires du département : « ….. J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien procéder au retrait du coupon lettre SK de la feuille de tickets semences pour les consommateurs titulaires de la carte d’alimentation C.
Les intéressés ne peuvent en effet prétendre à la perception des engrais horticoles à laquelle ce coupon donnera droit en 1944.
Si la validité des cartes de jardinage a été déjà été effectuée il conviendra de procéder à cette opération à l’occasion de la délivrance des titres d’alimentation du mois de Novembre.
Les coupons collectés et collés sur imprimé modèle II ter devront être retournés sous bordereau spécial au Service des titres d’alimentation….. »
Titulaire de la carte d’alimentation C : 17 cartes – 69 personnes
Titulaire d’une carte non C : 13 cartes – 41 personnes.
Vendredi 22, à 9 heures, Jean VIGIER, chef de chantier, chute dans un trou d’obus sur le chantier « Le Bois de Gury » (Douleur au niveau de la face interne du genou droit, luxation et lésion probable du ménisque, impotence fonctionnelle, légère hydarthrose genou droit, douleur fosse lombaire droite avec contraction musculaire.
Dimanche 31, recensement de la population : 162 habitants et 42 foyers.

A suivre avec novembre 1943 ...

Bonne lecture à tous.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : lun. août 04, 2014 10:37 am 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonjour à tous,

Nous poursuivons de novembre 1943 à avril 1944 ...

Novembre
Lundi 01, recensement des jardins potagers à Gury, 43 foyers (159 habitants) vivent de ces jardins.
Mercredi 03, appel du Maréchal PETAIN : « Français,
À l'approche des hivers 41 et 42, j'ai fait appel à votre générosité. Vous avez répondu magnifiquement.
Un nouvel hiver commence, les réserves du Secours national s'épuisent. Peut-être n'avez-vous pas mesuré son immense effort ? Si vous l'aviez vu à pied d'œuvre auprès des sinistrés à chaque bombardement, si vous visitiez ses ouvroirs, ses centres d'hébergement, ses colonies de vacances qui accueillent des centaines de milliers d'enfants réfugiés, vous ne douteriez pas des méthodes employées et des services rendus par cette œuvre admirable.
Je vous demande d'accomplir une fois encore votre beau geste des années précédentes, et de donner au Secours national le moyen de continuer sa tâche.
Une nation n'est pas seulement un groupement d'intérêts matériels. C'est une communauté où l'entraide est un devoir.
Nous trouvions naturel autrefois de prendre notre part de la prospérité générale. Nous n'avons pas le droit aujourd'hui de nous soustraire à la détresse commune.
Etre Français, c'est accepter de participer aux souffrances des Français malheureux comme à leurs espoirs.
Paysans, vos difficultés s'aggravent chaque saison,* lais il y a des ouvriers qui ont faim.
Bourgeois, vous voyez fondre vos ressources. Mais des milliers de réfugiés n'ont pas retrouvé leur toit et d'autres ont û fuir les bombardements.
Vieilles gens, vous êtes attristées par la gêne et la solitude Songez à ceux qui souffrent hors de leur pays.
Tous, vous surmonterez mieux vos malheurs en ouvrant votre cœur au malheur des autres.
Je m'adresse surtout à ceux qui sont le moins éprouvés. Qu'ils sachent bien qu'une situation personnelle n'est assurée dans un pays bouleversé par la misère si l'on ne vient à son secours
À celui qui refuse aujourd'hui de donner quelque chose par amour, tout sera peut-être emporté demain par la haine.
Devant la menace d'une ruine totale, qui pourrait refuser un sacrifice partiel ?
J'ai maintes fois demandé, et avec quelle insistance, rétablir entre vous l'accord des pensées. je n'ai pas toujours '-té entendu. Acceptez aujourd'hui dans un élan de générosité la discipline des cœurs. Y a-t-il pour vous une meilleure occasion le réaliser l'union que celle qui vous est demandée au nom du Secours national ?
Vous retrouverez par là le chemin du devoir et vous participerez au relèvement de la France en sauvant des Français. »
9 heures, R. LECLERE, tâcheronne, chez Pierre PILLOT, en chargeant des betteraves dans un tombereau a été atteinte par une dent de la fourche de J. POINTIN, charretier et témoin de l’accident, chargeant avec elle, dans un champ de betteraves dépendant de l’exploitation de PILLOT-LOIRE. Elle a une plaie au coude gauche avec ouverture de l’articulation, et est soignée à son domicile.
Jeudi 04, à 8 heures, Sylvie AUGUSTIN-JEUKENS, métayère, chez Pierre DUMONT, s’est tordu la cheville dans l’exploitation. Entorse articulation tibia tarsienne droite avec hématome. Les témoins de l’accident sont Léon LAIXHAU et Paul GUIDEZ.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Paul GAY, Isabelle GAY-GEOFFROY, Léandre « Albert » BAUDHUIN, Raymonde PILLOT-LOIRE, Georgette BAUDHUIN-FROISSART, Léon, A. et D. BOUCAUX, Berthe BOUCAUX-GOVAERT et Fernand BLONDEL.
Vendredi 05, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour P. LECLERE.
Samedi 13, les Allemands interdisent la diffusion du discours du maréchal PETAIN annonçant son intention de confier à l'Assemblée nationale la désignation de son successeur. Le Maréchal fait la « grève de l'Etat ».
Mercredi 17, la Préfecture rappelle que le bénéfice de taxe réduite, peut être accordé aux fermiers, ces derniers devront fournir un certificat délivré par l’autorité municipale
Jeudi 25, vers 7 heures, il fait froid.
Vendredi 26, vers 13 heures - 13 heures 15, mauvais temps alourdissant le ciel, bombardement aérien allié sur l'aérodrome d'Amy ...
Dimanche 28, « ….. Je soussigné Baudhuin Albert propriétaire a Gury Oise loue six ares de terrain lieudit les Carrières du moulin Section C n° 816 pour jardinage moyennant la somme de vingt francs à Monsieur Lavigne Robert 5, rue Leon-Delagrange 5 Paris 15ème ……. »
Lundi 29, la Mairie de Gury fait une demande au Comité Consultatif des Distributions d’Eau, pour 30 Kg d’acier galvanisés, pour des travaux d’entretien (indispensable – urgent) pour le réseau public de distribution, besoins publics du service d’eau (Entrepreneur est MARIé à Ressons-sur-Matz).
16 heures, Gabrielle LOIRE, apprentie agricole chez ses parents LOIRE-GOVAERT, s’est coupée le pouce gauche avec le volant d’un coupe-racines en voulant retirer une betterave, dans l’exploitation (Plaies contuses phalange onguale du pouce main gauche, ablation partielle de l’ongle). Alice LOIRE, sa sœur en est témoin de l’accident.
Mardi 30, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Georges LOIRE, P. LEFEVRE, Berthe BOUCAUX-GOVAERT, Léon et L. BOUCAUX, E. LECLERE, Alfrédine LHELLEZ-CUGNIERE, M. LHELLEZ, P. BRUNEL, A. GUIZIOU, G. LOIRE et Berthe PILLOT-PECHON.

Décembre
Vendredi 10, réunion du Conseil Municipal (absents : Albert DELNEF et Marcel ROBERT).
- Vote pour la gestion de la voirie rurale et urbaine par le Service des Ponts et Chaussées.
- Accorde une subvention de 1000 francs en faveur du livret du « Prisonnier ».
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Jean BATTIN et Jean POINTIN.
Dimanche 12, à 8 heures heure, déclaration de décès de Léon LHELLEZ, natif de Gury (° 28/06/1884), cultivateur, est décédé hier le 11 à 1 heure, rue du Pignon Rouge, fils des défunts Paul LHELLEZ, et de Hortense WALLET, époux de Jeanne CRAMPON. Le témoin est Maurice LHELLEZ, débitant de boissons, 61 ans, frère du défunt.
Lundi 20, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Maurice BONNIN, Camille et Servais AUGUSTIN et Renée BONNIN-BIGARET.
Vendredi 24, message du Maréchal PETAIN : « Mes chers amis,
Pour la quatrième fois, la France célèbre dans l'épreuve et la tristesse un Noël de guerre.
Les événements m'obligent à donner à mes vœux l'accent d'une suprême exhortation.
Ce soir je m'adresse à vos cœurs de Français.
Entendez votre chef qui ne veut être dans le grave et solennel silence de cette veillée qu'un Français qui souffre comme vous, avec vous.
Noël, fête de la famille! Dans les camps, plus d'un million des nôtres ont le cœur meurtri par l'épreuve d'une longue séparation.* Dans les usines, les travailleurs sentiront plus vivement ce soir le poids d'un éloignement qui est dû aux exigences de la guerre. je pense à tous ces foyers où manque la présence protectrice du père vers lequel sont tournés tant de visages d'enfants, tant de regards d'épouses et de mères.
Noël, fête de l'amour! Et des Français revenus aux plus mauvais jours, se querellent, se haissent, bafouent l'autorité, exercent des représailles, se livrent au pillage et au sabotage, répandant ainsi par des attentats inqualifiables une véritable terreur. Au lieu de chants de Noël, trop de petits enfants entendront ce soir, comme Jeanne dArc jadis, le récit de meurtres et de rapines.
Noël, fête de la Nativité 1 Et la mort plane sur le monde entier. Et la France subit chaque jour l'épreuve cruelle de nouveaux crimes et l'immense misère des bombardements sous lesquels nos villes s'écroulent jetant sur les routes ceux qui ont échappé au massacre.
Malgré tant de désastres, je garde ma foi dans l'avenir de la France, mais je vous supplie, Français, de renoncer aux stériles discussions, aux vaines rivalités, aux haines mortelles. Dans le malheur qui nous accable, tendons-nous des mains fraternelles.
Écoutez un homme qui n'est là que pour vous et qui vous aime comme un père.
Une fois de plus, je vous adjure de penser par-dessus tout au péril de mort que courrait notre pays si sur lui s'abattait la hideuse guerre civile ou si triomphaient le communisme et sa barbarie païenne
Croyants, sceptiques ou indifférents, accueillez ce soir cet ultime avertissement.
Mais ne finissons pas cette nuit de Noël sur de si douloureuses perspectives; je veux encore affirmer devant vous et avec vous mon espoir.
Nos prisonniers, nos travailleurs sont loin de nous, ils retrouveront leur foyer.
Nos villes sont détruites, nous les reconstruirons.
Nos misères sont immenses, mais la tempête passera et les Français recommenceront à s'aimer.
Héritiers d'une vieille civilisation, fiers de notre passé, dédaigneux des menaces qui voudraient nous rayer du nombre des grandes puissances, nous pouvons hautement proclamer notre volonté de vivre, notre foi dans l'avenir et notre espoir que la paix sera rendue un jour aux hommes de bonne volonté. »
Dimanche 26, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Stanislawa GAY-KOZACZYK et Noël GAY.
Lundi 27, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Paul GAY, Isabelle GAY-GEOFFROY, Amélie LEBŒUF-HAUET.
Mercredi 29, création des Forces françaises de l'intérieur (FFI).

1944
Janvier
En ce mois, une formation de l’armée d’occupation de passage séjourne dans le village, c’est une sorte de train régimentaire un peu hétéroclite. On constate la présence de soldats de nationalité orientale, grecque et arménienne paraissant enrôlés de force. Leur présence a laissé des traces de pillage d’animaux de bassecour et de denrées alimentaires. Chez eux, à l’inverse des Allemands plus de passivité que d’arrogance, et on peut se demander pourquoi on les déplaçait était-ce un signe avant-coureur de notre liberté… Voici qu’il n’est plus sage de circuler en bicyclette. Ces engins (de fuite) tentent les fuyards…
Jeudi 06, courrier du Percepteur pour le Maire de Gury : « Monsieur le Maire
J’ai l’honneur de prier de vouloir en inviter les refugiers de votre commune à se presenter à ma caisse Mardi ct.
Meilleurs sentiments. »
Dimanche 09, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Léocadie URIE-DEJOUY, G. LOIRE, M. AUGUSTIN, C. QUEAU, Pauline JOUANNAUD-ROBERT, R. et E. LECLERE, R. FOURNIER, M. et R. DEJOUY, Idamir DEJOUY-AMBEZA, Claire BRUNEL-DUQUENNOY, T. et R. BRUNEL, Madeleine BLONDEL-CLAINQUART, S. et J. QUERE, Henriette DEBEAUPUIS-CHOUART, D. BOUCAUX, L. MANIN, C. BATTIN, J. et J. DUMONT et A. BLONDEL.
Mercredi 12, le Préfet demande l’établissement de feuilles de renseignements concernant les victimes civiles françaises ou étrangères de la guerre qui devront lui parvenir pour le 10 mars 1944 au plus tard.
Jeudi 13, c'est lors d'une de ses attaques périlleuses que l'avion australien (HAWKER TYHHOON 1B) est touché mortellement par la « Flak ». L'avion tombe entre Fresnières et Amy .
Mardi 18, le Comité Consultatif des Distributions d’Eau n’accorde qu’à la commune de Gury que 3Kg d’acier, suite à sa demande du lundi 29 novembre 1943.
Mardi 25, BOURDEAUX-FRERES, assureurs-conseils, transmet à la Mairie la quittance concernant l’assurance Incendie, qui devra être retournée visée et accompagnée du mandat d’usage qui leur permettra de procéder à l’encaissement chez le Percepteur.
Les Autorités occupantes font connaître que, par suite de mesures militaires, tous les pigeons qui se trouvent dans le département doivent être détruits.
Les propriétaires de pigeons en vie après le 1er février 1944 seront passibles du Conseil de guerre pour aide apportée à l’ennemi. »
Lundi 31, au cours de l'après-midi, bombardement aérien allié sur l'aérodrome d'Amy ...

Février
On trouve encore ce mois la formation de l’armée d’occupation de passage qui séjourne au village et qui était arrivée au mois de janvier. Elle partira ce même mois.
Vendredi 04, la Feldkommandantur rappelle que les changements a apporter à la liste des chevaux doivent être signalés tous les six mois par les Maires, qui auront à se conformer strictement à ces instructions.
18 heures, décès de Marie PECHON, native de Gury (° 10/10/1850), sans profession, décédée ce jour à 3 heures, fille des défunts Alphonse Nicolas PECHON, et de Marie WALLET, veuve de Louis LOIRE. Le déclarant est Louis BOUCAUX, artisan forgeron, 72 ans, voisin de la défunte.
Lundi 07, à 19 heures, déclaration de décès de Eugène QUEAU, natif du Havre (° 25/08/1900), journalier, domicilié au Havre, replié à Gury, décédé ce jour à 9 heures 30, route de Roye-sur-Matz (aujourd’hui : rue des Lilas), fils des défunts François QUEAU, et de Catherine QUEAU, époux de Célestine DELUGE. Le déclarant est H. QUERE, journalier agricole, 23 ans, gendre du défunt.
Courrier d’Alfred ROBERT à son épouse Sylviane ROBERT-FRERE, et leurs enfants : « …..Je t’envoie quelques mots pour te donner de mes nouvelles. Je suis en bonne santé espérant que tu ai aussi ainsi que Lucienne et Germaine j’avais attendu croyant recevoir des nouvelles de toi mais je n’ai eu jusqu'à ce moment hier dimanche j’ai travaillé toute la journée. Ici les bruits court toujours. Hier il a téléphoné au patron David il lui a dit qu’il s’occupe pour nous faire revenir et qu’on irait travaillé avec … et qu’on reviendrai tous les jours chez soit mais je ne croit pas beaucoup a tout cela les ordres sont tellement vite changé c’est comme au régiment et aujourd’hui il nous sont donné notre carte didentité il ne faut pas en causé a personne quand tu … l’autre tu la conserveras à la maison surtout n’en parle pas à Blondel qui mon redonnez la mienne tu tacheras d’avoir par Blondel qu’est ce qui en est pour moi au Bureau tu me donneras des nouvelles. J’éttais pour t’envoyer un mandat mais j’attenderai encore quelques jours si on a le bonheur de retourner sa serait encore mieux la vie ne serait pu pareille je suis pourtant pas prisonnier mais du reçipropre.
Maintenant je ne voie plus grand chose a te dire pendant que je pense n’oublie pas de mettre quelques lapines au mal pour tacher d’avoir quelque jeunes le pire c’est d’avoir perdue la chèvre il ne faut pas avoir tant de travaille a la maison et puis d’être là….. »
Mardi 08, un vent fort souffle ce jour.
10 heures 15, appareil anglais abattu au-dessus et entre Beuvraignes et Conchy-les-Pots , à environ 8000 mètres d’altitude, il poursuit sa course vers Amy ...
10 heures 30, l’appareil anglais (celui de 10 heures 15) en feu passe dans le ciel du côté d’Amy , où il tombe au Nord-Ouest de cette commune.
Vers 10 heures 40, l'appareil américain (BOEING B17F FLYING FORTRESS 42.3357) est touché dans une attaque par une dizaine de chasseurs allemands, il prend feu, est vite abandonné par les aviateurs, il est livré à lui-même, descend rapidement, et va s'écraser sur Chevincourt .
Vers 12 heures, un avion américain (BOEING B17G FLYING FORTRESS 42.39782) sur le chemin du retour est attaqué à 7 600 mètres d'altitude par des Fw190 et des Me 109 allemands. Très vite l'avion est en perdition, entre Chauny et Noyon (des aviateurs se parachutent). L'avion est mis en pilotage automatique; finalement le B17 abandonné s'écrase dans le secteur de l'aérodrome d'Amy .
Samedi 12, MARIE, à Ressons-sur-Matz, envoi sa facture à Gury, pour la pompe de l’école.
15 heures, Paul DEJOUY, cultivateur, en abattant du taillis, dans le bois au lieudit « Les Bassiers », un copeau de taillis détaché par la cognée vole sur la paupière gauche (Plaie conjonctive œil gauche avec forte conjonctive). Soigné à son domicile. Le témoin de l’accident, est son fils M. DEJOUY.
Vendredi 18, il fait un froid très vif, et le sol glacé et couvert de neige.
Vendredi 25, la Mairie retourne la quittance concernant l’assurance Incendie du 25 janvier 1944, avec le mandat d’usage.
« L’office National Météorologique rappelle que toute la documentation en matière de météorologie doit être tenue secrète et que la communication en est interdite.
Le secret concerne : les observations ou renseignements météorologiques quels qu’ils soient, et quelque soit la période, même ancienne, à laquelle ils se rapportent ….. »
Mardi 29, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour L. et L. DEJOUY, M. et S. LHELLEZ, G. ROBERT et B. BLONDEL.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour J. et L. GOVAERT, Emile QUEAU, J. et T. PILLOT, M. et Georges LOIRE, Germaine LOIRE-GOVAERT et C. QUEAU.

Mars
Mercredi 01, le Préfet en date du 25 février 1944, demande au Maire de Gury, l’établissement de feuilles de renseignements concernant les victimes civiles françaises ou étrangères de la guerre s’étant produit sur le territoire de la commune depuis le 2 septembre 1939. Ces renseignements doivent parvenir au Préfet pour le 10 mars 1944.
Jeudi 02, fin de la diffusion de la musique (le chant des partisans) comme indicatif de l’émission « HONNEUR ET PATRIE », qui avait débuté le 17 mai 1943.
Vendredi 03, après 9 heures 30 - 9 heures 50, bombardement aérien allié sur l'aérodrome d'Amy ...
Après le vendredi 03, Fernand BLONDEL, secrétaire de Mairie communique à Léon BOUCAUX l’arrêté préfectoral du 28 février 1944, pour l’approvisionnement en sel des bénéficiaires de l’abatage familial – (il ne peut être fourni une quantité supérieur à 7 kg).
Lundi 06, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Raymonde PILLOT-LOIRE, P., J. et T. PILLOT, Irène ODEMPS-PILLOT, H. QUERE, G., P., P. et J. BELLARD et Réjane BELLARD-DEBEAUPUIS.
Mercredi 08, la commune règle la facture du 12 février 1944, pour la pompe de l’école, à MARIE, à Ressons-sur-Matz.
Vendredi 10, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Marguerite LACOSTE.
Jeudi 16, arrêté préfectoral pour la date limite de la collecte des pommes de terre, est fixée au 31 mars 1944 – Toute infraction aux prescriptions de l’arrêté sera constaté et poursuivie conformément à la réglementation en vigueur.
Samedi 18, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Viviane BRUNEL.
Lundi 20, HITLER a lancé l’alarme devant son état-major : "Il est bien évident que le débarquement anglo-américain à l'ouest est inévitable et qu'il aura lieu. Mais nous ignorons où et quand...". Les divisions allemandes s’abritent sous le béton des milliers de fortins qui hérissent le littoral de la Manche et de la mer du Nord. Mais le Mur de l'Atlantique, cet immense chantier ouvert dès 1942, est une forteresse fragile, d’autant plus vulnérable que l’état-major allemand fonde de plus en plus sa stratégie sur une hypothèse erronée alimentée par le contre-espionnage allié : l’idée d’un débarquement dans le Nord-Pas-de-Calais.
Arrêté préfectoral de restriction de la consommation d’électricité dans les cafés et restaurants – seront fermés un jour par semaine – ne resteront ouverts au public que de 8 heures à 21 heures 30.
Mardi 21, à 21 heures, Gabrielle LHELLEZ-ESCLADE, exploitante, en nettoyant une chaudière, l’eau bouillante projetée incidemment, tombe sur la face extérieure du pied droit (Brûlure 3ème degré, dos pied droit et coude pied droit), dans l’exploitation. Le témoin de l’accident est Edmond DAMIENS.
Mardi 27, le Préfet aux Maires du département : « Les Autorités allemandes font actuellement procéder dans les communes à la pose d’affiches bilingues relatives à l’interdiction d’aider des personnes appartenant aux forces armées ennemies et à l’obligation de déclarer les matériels de parachute pouvant être découverts.
M. le Secrétaire général au Maintien de l’Ordre a prescrit de faire surveiller le collage de ces affiches et d’empêcher leur dégradation….. »
Vendredi 31, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour M. BONNIN, Claire BRUNEL-DUQUENNOY, Louise CUGNIERE-CENSIER, M. DUCAMP, Paul DEJOUY, N. et M. AUGUSTIN, Berthe BOUCAUX-GOVAERT, A. BOUCAUX, Nestor CUGNIERE, Charles GUTH, A. PICON et C. FOURNIER.
"La Feldkommandantur signale qu’au mépris de toute prudence et en dépit des précédentes instruction, des feux d’herbes sont allumés dont les lueurs se prolongent après la tombée du jour. Il en résulte en outre de hautes colonnes de fumée qui peuvent servir de point de repère et attirer l’attention des aviateurs.
Indépendamment des consignes très sévères passées à la Gendarmerie française, l’Autorité d’Occupation a donné des ordres pour que les patrouilles prennent les sanctions les plus énergiques si de nouvelles infractions étaient constatées. »
Arrêté préfectoral de date-limite des battages de la campagne 1943-1944 devront être obligatoirement terminées dans le département de l’Oise le 15 mai 1944.

Avril
Dimanche 02, recensement des bicyclettes hommes et femmes.
Lundi 03, la Feldkommandatur à Beauvais, signale au sujet du paiement des prestations (réquisitions) que les demandes doivent être faite immédiatement à l’unité requérante – en cas ou un ordre remis par une unité n’aurait pas été payé au comptant immédiatement il y aura lieu d’exiger une confirmation écrite revêtue de la signature du chef de l’unité et du cachet du service. La Feldkommandatur se réservera de ne pas donner suite à ces demandes d’indemnité, dans le cas où ces dispositions ne seraient pas observées et, le cas échéant, elle les retournera.
Dans la nuit du lundi 03 au mardi 04, les aiguilles des horloges sont avancées d’une heure pour « l’horaire d’été ».
Mardi 04, dépôt de fiche pour demande d'achat de pneus pour Georges LOIRE.
La Mairie transmet au Préfet les feuilles de renseignements concernant les victimes civiles de la guerre, suite à sa demande du 12 janvier 1944.
Jeudi 06, à 19 heures, déclaration de naissance de R., né ce jour à 5 heures, rue du Bailly (aujourd’hui : rue de Bailly), fils de Pierre PILLOT, cultivateur, 44 ans, et de Raymonde LOIRE, sans profession, 36 ans. Le déclarant est le père de l’enfant. Déclaration faite à Maurice LHELLEZ, Adjoint au Maire, suite à l’empêchement du Maire qui est le père de l’enfant.
Dimanche 09, course cycliste du « Paris-Roubaix », les gagnants sont : 1er Maurice DESIMPELAERE (Belgique) – 2ème Jules ROSSI (Italie) – 3ème Louis THIETARD (France) …
Tard dans la nuit du mercredi 12 au jeudi 13, la « Flak » à Amy ce fait entendre ... l'appareil (SHORT STIRLING III XY-V) est vu en feu, rasant la plaine vers Fresnières, Canny-sur-Matz. Il semble vouloir se poser sur le ventre à Roye-sur-Matz où il devient un brasier inapprochable dans lequel périssent les sept aviateurs formant l'équipage (britannique, Australienne et Canadienne), au lieu-dit "Les longs Champs". 10 minutes après que l'avion sont tombé, arrive des personnes qui ont accourut au chevet de l'avion suivit très vite des Allemands qui retirent les corps calcinés et les mettre dans des cercueils.
Samedi 15, le Préfet annonce aux Maires de l’Oise, une indemnisation des réquisitions saisies et destructions de pigeons voyageurs par les Autorités allemande – les propriétaires doivent adresser leur demande à la Feldkommandantur.
Vendredi 21, message du Maréchal PETAIN : « Français,
Des bombardements d'une violence et d'une cruauté inouïes ont semé l'épouvante dans notre capitale et sa banlieue ouvrière, à Rouen et dans d'autres régions.
Des milliers de morts, de blessés gisent sous les décombres. Cette catastrophe plonge la France entière dans un affreux malheur.
C'est au moment où notre pays est complètement désarmé que ses anciens alliés s'acharnent contre lui.
Ma pensée ne vous quitte pas. Votre douleur est la mienne.
je m'attacherai à préserver le seul bien que nos épreuves n'entameront jamais : c'est l'âme de la France qui, dans le plus atroce déchirement, continue, en pleurant tant de ruines et tant de morts, à croire en la providence et à espérer en l'avenir. »
Ordonnance, dans laquelle il a été accordé le droit de vote aux femmes.
Après un combat aérien au-dessus de Lassigny, un avion anglais et un avion allemand tombent.
Nuit du samedi 22 au dimanche 23, l'appareil (AVRO LANCASTER III 60-S) est bombarder par des chasseurs de nuit allemands, le bombardier ne peut longtemps leur échapper (Britannique et Néo-zélandais), et tombe au Plessis-Cacheleux (britannique et néo-zélandais) .
Mardi 25, DUBOIS, à Lassigny envoi une facture pour les 2500 tuiles plates pour l’église, facture déjà payé le 05 novembre 1940.
Mercredi 26, allocution du Maréchal PETAIN : « Mesdames, Messieurs,
je viens vous faire une visite.
je ne peux m'adresser à chacun de vous en particulier, c'est impossible, vous êtes trop nombreux, mais je ne voulais pas passer à Paris sans venir vous saluer, sans venir me rappeler à votre souvenir.
Du reste, une circonstance malheureuse m'y a ramené. je suis venu ici pour vous soulager de tous les maux qui planent sur Paris. J'en suis encore très, très, très attristé.
Mais c'est une première visite que je vous fais. J'espère bien que je pourrai venir facilement à Paris, sans être obligé de prévenir mes gardiens; je viendrai, je serai donc tout à l'aise. Et alors aujourd'hui, ce n'est pas une visite d'entrée dans Paris, que le vous fait, c'est une petite visite de reconnaissance.
Je pense à vous beaucoup.
J'ai trouvé Paris un peu changé parce qu'il y a près de quatre mois que je n'y étais venu. Mais soyez sûrs que dès que je le pourrai, je viendrai et alors ce sera une visite officielle.
Alors, bientôt j'espère. »
La Préfecture aux Maires de l’Oise demande d’urgence de lui envoyer la liste des sapeurs pompiers avec l’indication de leurs noms, profession, date de naissance et grade.
Afin de permettre au Chef du Gouvernement de soumettre aux Autorités Allemandes des propositions en vue de dispenser du départ en Allemagne les sapeurs-pompiers communaux. D’envoyer de toute urgence et au besoin télégraphiquement :
a) le nombre d’officiers volontaires ;
b) le nombre de sous-officiers volontaires ;
c) le nombre de sapeurs-pompiers volontaires ;
Âgés de moins de 45 ans existants dans la commune. Il ne pourra être tenu compte des renseignements qui parviendront à la Préfecture après le 29 avril 1944.
Jeudi 27, bombardement aérien allié sur l'aérodrome d'Amy ...
La commune envoie la liste nominative des étrangers de sexe masculin résidant à Gury, suite à la demande du Secrétaire Général de la Min d’œuvre à la Direction Départementale de l’Oise. Envoie aussi la liste des sapeurs-pompiers qui lui a été demandée le 26 courant.
16 heures 40, la commune envoie un télégraphe à la Préfecture : « Maire Gury à Préfet Oise Beauvais Nombre Sapeurs-Pompiers volontaires – moins 45 ans – Officier – 1 Sous-officiers – 2 sapeurs 7 liste envoyé 27 Avril »
Vendredi 28, discours du Maréchal PETAIN : « Français,
Notre pays, traverse des jours qui compteront parmi les plus douloureux qu'il ait connus. Excités par des propagandes étrangères, un trop grand nombre de ses enfants se sont livrés aux mains de maîtres sans scrupules qui font régner chez nous un climat avant-coureur des pires désordres. Des crimes odieux, qui n'épargnent ni les femmes ni les enfants, désolent des campagnes, des villes et même des provinces hier paisibles et laborieuses.
Le gouvernement a la charge de faire cesser cette situation et s'y emploie. Mais il est de mon devoir de vous mettre personnellement en garde contre cette menace de guerre civile qui détruirait tout ce que la guerre étrangère a épargné jusqu'ici. Ceux qui poussent la France dans cette voie invoquent leur prétention de la libérer.
Cette prétendue libération est le plus trompeur des mirages auxquels vous pourriez être tentés de céder. C'est le même égarement qui poussa naguère des Français à renier leur parole et leur serment pour sacrifier à un faux idéal patriotique dont nous voyons aujourd'hui les fruits en Afrique du Nord.
Le bolchevisme, qui s'est servi d'eux, les écarte à présent et, sur une terre française, nous assistons au spectacle de tribunaux illégaux condamnant à mort des Français coupables d'avoir obéi à mes ordres. La dissidence a préparé là-bas les voies au communisme. L'indiscipline engendre chez nous le terrorisme. L'un et l'autre sont deux aspects du même fléau.. Ils se couvrent du pavillon du patriotisme. Mais le vrai patriotisme ne saurait s'exprimer que par une fidélité totale. On ne compose ni avec son devoir ni avec sa parole.
Ceux qui, de loin, vous lancent des consignes de désordre ne participent pas aux risques qu'ils vous font courir. Ils voudraient entraîner la France dans une nouvelle aventure, dont l'issue ne saurait être douteuse.
Français, quiconque parmi vous, fonctionnaire, militaire ou simple citoyen, participe aux groupes de résistance compromet l'avenir du pays. Il est dans votre intérêt de garder une attitude correcte et loyale envers les troupes d'occupation. Ne commettez pas d'actes susceptibles d'attirer sur vous et sur la population de terribles représailles. Vous précipiteriez la patrie dans les pires malheurs. Vous la priveriez de l'assistance d'une partie de ses enfants, dont elle aura grand besoin pour les tâches immenses que comportera la paix. jeunes gens qui brûlez du désir de servir, les voix qui vous prêchent la désobéissance ne sont pas des voix françaises.
Paysans, ouvriers, vous tous mes soldats d'hier, vous résisterez à ceux dont les conseils perfides, en vous menant sur les routes du déshonneur et de la trahison, livreraient la patrie à un désastre que tous mes efforts ont voulu lui éviter.
Parents qui n'avez pas toujours montré à vos enfants leur véritable devoir, secondez mes efforts et ceux du gouvernement.
L'ordre, le travail, l'union sont les conditions nécessaires de notre relèvement que l'anarchie compromettrait irrémédiablement. Quand la tragédie actuelle aura pris fin et que, grâce à la défense du continent par l'Allemagne et aux efforts de l'Europe, notre civilisation sera définitivement à l'abri du danger que fait peser sur elle le bolchevisme, l'heure viendra où la France retrouvera et affirmera sa place. Cette place sera fonction de la discipline qu'elle aura montrée dans l'épreuve et de l'ordre qu'elle aura su maintenir chez elle.
Français, la lumière de notre civilisation chrétienne éclaire chacun de vos foyers. Ceux qui tentent d'en affaiblir l'éclat oublient qu'elle leur manquerait à eux-mêmes si elle venait à s'éteindre. Vous en avez la garde avec moi. L'Europe n'aurait que faire d'une France divisée, oublieuse de ses traditions et clé ses vertus, tandis que l'Occident attend beaucoup d'une France unie et fidèle groupée autour de son chef légitime et son drapeau. »
La commune dresse la liste nominative des étrangers du sexe masculin résidant à Gury : M. et N. AUGUSTIN, Cyrille GOVAERT et L. LAIXHAU.
Samedi 29, 19 heures 30, une vache conduite à la longe prend peur et renverse, G. LOIRE, apprentie agricole chez ses parents LOIRE-GOVAERT, sur un tas de cailloux sur l’accotement de la route départementale n°27 (Plaie contuse et hématome du cuir chevelu région pariote occitale gauche). Le témoin de l’accident, sa sœur L. LOIRE.

A suivre avec mai 1944 ...

Bonne lecture à tous

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : dim. août 10, 2014 19:10 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonsoir à tous,

Voici la suite ...

Mai
Lundi 01, vers 10 heures - 10 heures 30, bombardement aérien allié sur l'aérodrome d'Amy ... .
Nuit du mercredi 03 au jeudi 04, l'appareil (AVRO LANCASTER III 60-F) ayant déversé ses bombes sur le terrain d'aviation de Montdidier, est touché par la "Flak" le "Lancaster" s'écrase sur le territoire de Beaulieu-les-Fontaines (Britannique et Canadien) .
Samedi 06, à 8 heures, Léon BOUCAUX, cultivateur, suite à un retour de manivelle de son moteur, lui faisant une foulure du poignet droit, dans la cour de sa ferme. Soigné à son domicile.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Germaine LOIRE-GOVAERT.
Dimanche 07, allocution du Maréchal PETAIN : « Mes amis,
Ce n'est pas la première fois que Je viens à Orléans. M. le Préfet vient de me donner les dates de mes derniers passages.
J'ai assisté autrefois à une cérémonie de Jeanne d'Arc. J'étais venu exprès pour ça. Aujourd'hui, c'est presque le hasard qui me fait arriver la veille de cette fête. J'espère qu'elle sera éclatante et que tous les vœux que vous ferez pour la France seront exaucés.
Et maintenant, que vous dire ?
Je ne suis pas venu ici pour faire des discours; je suis venu ici voir des gens qui ont souffert. Vous avez été bombardés, je le sais; je ne me rappelle pas le nombre des victimes, mais je crois qu'elles étaient impressionnantes.
Je vais reprendre mon chemin, le vais voir d'autres pays. je vais, dès que possible, n'est-ce pas, m'occuper de la France, m'occuper de la France, rechercher... la place qu'elle obtiendra plus tard, si elle le mérite. Par conséquent, le sort de la France est entre nos mains et, si petit que vous soyez, ou si grand dans la hiérarchie, vous avez tous le même devoir: c'est de préparer de meilleurs temps à la France.
Mes amis, merci de votre accueil et permettez-moi de vous quitter immédiatement. J'ai encore une longue route à faire. Au revoir, mes amis. je vous dis au revoir, parce que je reviendrai certainement à Orléans. je ne peux pas vous fixer la date, mais elle fera partie d'un voyage, d'un périple.
Au revoir, mes amis. »
Mercredi 10, dépôt de fiches pour demandes d'achats de chaussures et de pneus pour J. POINTIN.
Vendredi 12, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Fernand JOUANNAUD, P. BLONDEL, S. LHELLEZ, Léandre « Albert » BAUDHUIN, A. GUIZIOU et Zilda GUIZIOU-FOURNIER.
Dimanche 14, la B.B.C. diffuse les messages personnels :
« Ici Londres
Veuillez écouter maintenant
quelques messages personnels…
… L’ELEPHANT N’A PAS DE CORSET … »
Mardi 16, arrêté préfectoral-régional, pour le lait – Lait vendu à la ferme (lait entier cru) : 3 francs 70. Beurre fermier non malaxé à la ferme : 58 francs 30 le kg.
Vendredi 19, dépôt de fiche pour demande d'achat de pneus pour Sylviane ROBERT-FRERE et Clément FOURNIER.
Dimanche 21, affichage pour la fête des mères.
Mardi 23, « ….. Les soussignés certifient, chacun en ce qui le concerne, ne bénéficier à aucun titre de l’abatage d’animaux en vue de la consommation familiale.
Ils déclarent être prets à ce soumettre à toutes mesures de contrôle exigées par la loi….. » Signe : Maurice BONNIN, Gaston VIGNOLLE, L. COEUGNIET, Léandre BAUDHUIN, Alfred ROBERT, Louis BOUCAUX, Vve DUPUIS, GAY, Charles GUTH, Antoine BORELLI et URIE.
Samedi 27, allocution du Maréchal PETAIN : « Mes amis,
Ces journées...
J'ai vécu aujourd'hui une journée de rêve. je vais vous expliquer comment et pourquoi.
Nous sommes partis ce matin de Nancy, vers huit heures du matin. J'avais l'intention depuis longtemps, de venir chez vous, de venir vous voir, parce que J'ai contracté, envers votre ville, une dette. Seulement, c'était très difficile d'arriver jusqu'à vous. Alors on a dû combiner les voyages en voiture avec le train. Alors nous sommes partis, d'assez bonne heure, de Nancy, ce matin. Et puis alors, en voiture d'abord, nous voulions aller à Epinal. Puis voilà que, tout à coup, des nuées d'avions viennent passer au-dessus de nos têtes. Alors il a bien fallu s'arrêter, s'abriter au mieux, derrière des arbres, à l'abri de maisons, de façon à passer inaperçus. Et c'est comme ça que nous avons laissé passer des vagues d'avions qui allaient je ne sais où? En tout cas vers l'Est, et puis nous nous sommes remis en route, direction Épinal.
Je désirais beaucoup voir Epinal après les attaques dont cette ville avait été l'objet et, d'ailleurs, quand je suis arrivé là, j'ai été surpris par le... ce que j'avais sous les yeux... des décombres, des horreurs de toutes espèces. Épinal, Épinal complètement rasée. je ne crois pas que l'on puisse reconstruire Épinal sur le même emplacement, tellement cette ville a été mutilée. On sera obligé de faire des projets, des propositions, et puis nous verrons si nous pouvons les accepter. Et voilà le commencement de ma matinée, vous voyez qu'elle n'était pas très gaie.
Cependant, heureusement, un train nous attendait pour nous amener ici. je désirais formellement, n'est-ce pas, venir jusqu'ici et nous avions combiné de faire un voyage qui se terminait à Dijon. D'abord pour voir la municipalité, pour voir la ville, revoir la ville, revoir ses habitants et leur dire quel désir j'avais de venir les voir et de les retrouver.
Vous voyez comment nous avons été traités au cours de la route. Bref, nous avons perdu en route trois heures d'attente, au bord de la route, à l'abri des arbres et des maisons, avant de trouver le moment favorable pour continuer notre route.
Quelle épreuve ça a été pour moi de voir cette ville anéantie pour ainsi dire, la douleur des habitants. J'ai voulu, j'ai essayé de les réconforter un peu, en leur faisant des promesses que j'ai d'abord l'intention de tenir: c'est de les aider à reconstruire leur ville. Mais les conversations que j'ai eues avec les habitants de cette ville détruite, ces conversations étaient vraiment déchirantes, de voir des enfants, des parents dans la désolation complète, sans savoir ce [qu'ils] deviendraient.
Et enfin nous avons regagné notre train qui nous attendait un peu plus loin, et nous sommes arrivés ici par une chaleur que vous concevez très bien. Nous avons déjeuné dans le train malgré tous nos ennuis, je dois l'avouer, et puis alors on est venu me réveiller quand on est arrivé à Dijon. je vous présente quelqu'un qui était en train de dormir lorsque nous avons accosté à la gare. »
Attaque aérienne américaine sur Compiègne.
Enquête agricole :

* n’a pas rempli sa déclaration.
Dimanche 28, vente d’herbes des marais communaux à M. BONNIN, Marcel LACOSTE, Pierre GUIZIOU, J. POINTIN, Joseph PIROTTE, Maurice LHELLEZ, Paul DEJOUY, Amélie LEBOEUF et Nestor CUGNIERE, aux lieux dits : « Marais du Rotoir », « jeu d’Arc », « Cimetière », « Place publique « et « Marais Lionnel ».
Lundi 29, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour P. et M. LOIRE.
Mardi 30, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Cyrille, P., J. et L. GOVAERT, Marthe CUGNIERE-LASANTE, Marcelle GOVAERT-CUGNIERE, Pauline JOUANNAUD-ROBERT et Denise QUERE.
Mercredi 31, recensement des hommes nés entre le 30 juin 1928 et le 1er juillet 1884 = 39 hommes. Recensement des femmes nées entre le 30 juin 1926 et le 1er juillet 1899 = 28.
Contrôle (recensement) des femmes et hommes, adressés le 12 juin 1944 en recommandées récépissé 1051.


Juin
Jeudi 01, près de 200 messages radioffusés par la B.B.C. pour la seule date d'aujourd’hui, et parmi lesquels « Messieurs faîtes vos jeux ». Ce qui met les unités en alerte.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour G., M. et P. LOIRE et Gilbert BELLARD.
Vendredi 02, la B.B.C. diffuse quelques messages personnels :
« Ici Londres
Veuillez écouter maintenant
quelques messages personnels…
… LE PRINTEMPS SERA COURT
… LE POISSON ROUGE S’EST NOYE … »
Samedi 03, bombardement du côté de Ribécourt (la gare d’Ourscamp), coté Noyon, (gare d’Appilly).
20 heures 50, message de la B.B.C. : L'heure des combats viendra… capté par la Résistance. Il annonce le Débarquement et constitue l'ordre de lancement des opérations de sabotages des voies ferrées de l'ouest. En fait, les auditeurs de la Radio de Londres peuvent se douter qu’il se prépare quelque chose d’important car les messages personnels se sont multipliés ; près de 200 pour la seule date du 1er juin. Ce même jour, le mauvais temps sévit sur la Manche ; pluie, vent et mer forte, et inquiète le grand Etat-major du général EISENHOWER.
Dimanche 04, la Mairie établi un mandat pour les 13 heures de travail faites par Paul GAY, pour le nettoyage des allées du cimetière pendant la semaine de Pâques.
23 heures, La BBC diffuse des messages complémentaires dont Les sanglots longs des violons de l'automne... donnant aux résistants l'ordre de sabotage généralisé des installations ferroviaires non encore détruites et des installations téléphoniques. Désormais, plus aucun train ne doit être en mesure d'acheminer du matériel vers la Normandie. De la même façon, le réseau de télécommunications doit être neutralisé. La première partie du vers de Verlaine annonce l'imminence dans les deux jours des opérations Neptune et Overlord. En Angleterre, acheminement des unités d'assaut vers les zones portuaires, fin de l'embarquement des derniers véhicules.
« Ici Londres
Veuillez écouter maintenant
quelques messages personnels…
… LES SANGLOTS LONGS DES VIOLONS DE L’AUTOMNE
… MESSIEURS FAITES VOS JEUX … »
Lundi 05, allocution du Maréchal PETAIN : « Mes chers amis,
J'ai été sensible l'affection que vous plus que je ne puis le dire à manifestez, que vous m'avez manifestée dans cette journée. je ne l'oublierai pas. J'aurai toujours sous les yeux le spectacle que je vois aujourd'hui à mes pieds.
Vous m'avez fait aujourd'hui une réception magnifique que je n'oublierai jamais. J'ai pu voir, sur place, n'est-ce pas, les destructions qui ont été effectuées dans votre ville.
Je me suis transporté dans les quartiers qui ont été bombardés, j'ai pu voir les destructions, des destructions auxquelles je ne dis pas que le suis habitué depuis que je fais ces démarches, que je vais voir les sinistrés, mais enfin que ai trouvées abominables.
Je garde dans mon souvenir l'aspect des malheureux qui ont été blessés, n'est-ce pas, par ces engins qui sont en train de mettre la France dans une situation lamentable.
Comment faire pour empêcher cet écrasement ?
Comme vient de le dire M. le Maire, on peut écraser le pays, niais on n'écrase pas l'âme de la France.
Il y a, je crois, peu de situations comparables à la nôtre. Il y a peu de misères que l'on puisse envisager de sang-froid, mais quand on voit une foule comme celle qui est ici, qui est rassemblée, qui a la volonté de se refaire et surtout de rentrer dans ses foyers, eh bien, il n'y a, je crois, rien à craindre de son avenir.
Mes amis, je compte sur vous. Nous sommes là pour vous aider. Le gouvernement vous aidera du mieux possible, et j'espère... et j'espère que vous serez contents de nous comme je suis satisfait de vous tous.
Mes amis, je vous remercie, je vous remercie de votre accueil, des promesses que vos yeux, que vos lèvres m'ont données, et je n'oublierai jamais le spectacle que j'ai en ce moment sous les yeux.
Mes amis, merci de tout cœur. »
En raison des mauvaises conditions météo, le convoi est détourné en pleine mer. L’Opération Overlord est provisoirement suspendue.
3 heures 30, Bien que le mauvais temps persiste, EISENHOWER donne le feu vert à son Etat-major : le jour J est fixé au 6 juin. En effet, en raison des forces en présence et de la logistique lourde que cela impose, il est impensable de renoncer. De plus, comme la tempête se poursuit, les Allemands vont relâcher leur attention et ne penseront pas qu’un débarquement puisse avoir lieu.
12 heures 15, comme d'habitude le speaker français de la B.B.C. commence à transmettre les nouvelles du monde entier de ce 5 juin 1944. Après, il fit une pause et ajouta :
« Ici Londres
Veuillez écouter maintenant
quelques messages personnels…
… IL A UNE VOIX DE FAUSSET
… LES DES SONT SUR LA TABLE
… IL FAIT CHAUD A SUEZ
… IL PLEUT TOUJOURS EN ANGLETERRE … »

20 heures, Radio-Londres a donné le signal à chaque groupe de la résistance française en diffusant les messages devenus célèbres, durant 25 minutes, la radio diffuse sans interruption les fameux et historiques messages du déclenchement des opérations. La radio de la B.B.C. transmet :

« Ici Londres
Veuillez écouter maintenant
quelques messages personnels…
… BERCENT MON CŒUR D’UNE LANGUEUR MONOTONE
… LES CAROTTES SONT CUITES
… LES DES SONT SUR LE TAPIS
… VERONESE ETAIT UN PEINTRE
… LE PERE LA CERISE EST VERNIS … »
Bercent mon cœur d'une langueur monotone... La seconde partie de la strophe vient d'être diffusée sur la radio de Londres. Mobilisation générale de tous les réseaux et passage à l'offensive : attaques de dépôts de munitions, de stations de transmission, embuscades sur tout le réseau routier, harcèlement des convois allemands. La seconde partie du poème de VERLAINE, signifie, et demande à la Résistance française d’activer ses actions contre l’ennemi, ce qui annonce le grand évènement Divers messages sont donner il y en a un parmi lesquels, la Résistance sait que dans les 48 heures, le Débarquement va commencer.
Le général DE GAULLE appelle à l'insurrection générale sur les ondes de la BBC.
22 heures, premiers bombardements des batteries côtières, des ponts, et des stations radar du littoral normand par l'U.S. Air Force et la R.A.F.
Mardi 06, à partir de 0 heure 01, 1135 bombardiers britanniques déversent 5800 tonnes de bombes sur une dizaine de positions côtières. 20 minutes plus tard, les six planeurs du major Howard se posent non loin du pont de Bénouville (Pegasus bridge) saisi à 0h25 et à 0h30, premiers parachutistes sur Sainte-Mère-Eglise.
1 heure 10, le PC allemand de Saint-Lô apprend les parachutages dans la région de Caen. La 7ème Armée est mise en alerte. A la même heure, parachutage en Bretagne d’équipes de reconnaissance qui prépareront le travail des commandos de sabotage qui seront largués le lendemain.
1 heures 30, la 101ème Division Aéroportée est larguée à l’est d’Utah Beach. Peu après, parachutage anglais à l’est de l’Orne.
2 heures 30, bombardements sur l’ensemble des côtes. Devant Omaha Beach, transfert des troupes des navires sur les barges de débarquement.
3 heures, tous les navires de guerre sont en position.
3 heures 50, terre, les paras anglais s’emparent de Ranville, premier village libéré.
4 heures 30, Sainte-Mère-Eglise est prise ainsi que les îles Saint-Marcouf.
5 heures 50, les 6.939 navires de l'armada alliée abordent les côtes normandes. Les premières salves de marine explosent sur le littoral. La première vague d'assaut est à six kilomètres des côtes.
6 heures, un jour gris, venteux et pluvieux, 13.400 tonnes de bombes larguées sur les plages. Une demie heure plus tard, première vague d’assaut sur Utah et Omaha Beach.
La plus fantastique armada de l’histoire est réunie :
8 cuirassiers, 22 croiseurs, 93 destroyers, 159 escorteurs, 255 dragueurs de mines, 1068 embarcations de débarquement d’hommes et de matériel.
Le soutient aérien est assuré par :
5049 avions de chasse, 3467 bombardiers lourds, 1645 chasseurs bombardiers, 2316 avions de transports et 2591 planeurs.
A terre :
20 divisions américaines, 14 britanniques, 3 canadiennes, 1 polonaise et la 2ème division blindée du général LECLERC. Soit au total de cette force gigantesque réunit 2876000 hommes auxquels peuvent s’ajouter 41 divisions prêtes a être embarquées aux Etats-Unis.
Discours radiodiffusé, Londres. Le général DE GAULLE s'est rendu en Angleterre le 3 juin 1944 pour assister au commencement des opérations alliées de débarquement en France. Ce jour, il s'adresse au pays par la radio depuis Londres : « La Bataille suprême est engagée !
Après tant de combats, de fureurs, de douleurs, voici venu le choc décisif, le choc tant espéré. Bien entendu, c'est la bataille de France et c'est la bataille de la France !
D'immenses moyens d'attaque, c'est-à-dire pour nous, de secours, ont commencé à déferler à partir des rivages de la vieille Angleterre. Devant ce dernier bastion de l'Europe à l'ouest fut arrêtée naguère la marée de l'oppression allemande. Voici qu'il est aujourd'hui la base de départ de l'offensive de la liberté. La France, submergée depuis quatre ans, mais non point réduite, ni vaincue, la France est debout pour y prendre part.
Pour les fils de France, où qu'ils soient, le devoir simple et sacré est de combattre par tous les moyens dont ils disposent. Il s'agit de détruire l'ennemi, l'ennemi qui écrase et souille la patrie, l'ennemi détesté, l'ennemi déshonoré.
L'ennemi va tout faire pour échapper à son destin. Il va s'acharner sur notre sol aussi longtemps que possible. Mais, il y a beau temps déjà qu'il n'est plus qu'un fauve qui recule. De Stalingrad à Tarnapol, des bords du Nil à Bizerte, de Tunis à Rome, il a pris maintenant l'habitude de la défaite.
Cette bataille, la France va la mener avec fureur. Elle va la mener en bon ordre. C'est ainsi que nous avons, depuis quinze cents ans, gagné chacune de nos victoires. C'est ainsi que nous gagnerons celle-là.
En bon ordre ! Pour nos armées de terre, de mer, de l'air, il n'y a point de problème. Jamais elles ne furent plus ardentes, plus habiles, plus disciplinées. L'Afrique, l'Italie, l'océan et le ciel ont vu leur force et leur gloire renaissantes. La Terre natale les verra demain !
Pour la nation qui se bat, les pieds et les poings liés, contre l'oppresseur armé jusqu'aux dents, le bon ordre dans la bataille exige plusieurs conditions.
La première est que les consignes données par le Gouvernement français et par les chefs français qu'il a qualifiés pour le faire soient exactement suivies.
La seconde est que l'action menée par nous sur les arrières de l'ennemi soit conjuguée aussi étroitement que possible avec celle que mènent de front les armées alliées et françaises. Or, tout le monde doit prévoir que l'action des armées sera dure et sera longue. C'est dire que l'action des forces de la Résistance doit durer pour aller s'amplifiant jusqu'au moment de la déroute allemande.
La troisième condition est que tous ceux qui sont capables d'agir, soit par les armes, soit par les destructions, soit par le renseignement, soit par le refus du travail utile à l'ennemi, ne se laissent pas faire prisonniers. Que tous ceux-là se dérobent d'avance à la clôture ou à la déportation ! Quelles que soient les difficultés, tout vaut mieux que d'être mis hors de combat sans combattre.
La bataille de France a commencé. Il n'y a plus, dans la nation, dans l'Empire, dans les armées, qu'une seule et même volonté, qu'une seule et même espérance. Derrière le nuage si lourd de notre sang et de nos larmes voici que reparaît le soleil de notre grandeur ! »
Message du Maréchal PETAIN : « Français,
Les armées allemandes et anglo-saxonnes sont aux prises sur notre sol. La France devient ainsi un champ de bataille.
Fonctionnaires, agents des services publics, cheminots, ouvriers, demeurez fermes à vos postes pour maintenir la vie de la nation et accomplir les tâches qui vous incombent.
Français, n'aggravez pas nos malheurs par des actes qui risqueraient d'appeler sur vous de tragiques représailles. Ce seraient d'innocentes populations françaises (lui' en subiraient les conséquences.
N'écoutez pas ceux qui, cherchant à exploiter notre détresse, conduiraient le pays au désastre.
La France ne se sauvera qu'en observant la discipline la plus rigoureuse.
Obéissez donc aux ordres du gouvernement. Que chacun reste face à son devoir.
Les circonstances de la bataille pourront conduire l'armée allemande à prendre des dispositions spéciales dans les zones de combat. Acceptez cette nécessité, c'est une recommandation instante que je vous fais dans l'intérêt de votre sauvegarde.
Je vous adjure, Français, de penser avant tout au péril mortel que courrait notre pays si ce solennel avertissement n'était pas entendu. »
Seconde message du Maréchal PETAIN : « Mes chers amis,
Des opérations militaires viennent d'être déclenchées contre notre pays.
Vous comprendrez donc pourquoi, je suis obligé de quitter votre ville plus rapidement que je ne le désirais. je regrette de n'avoir pas le temps de rendre visite à vos blessés. C'est pour eux surtout que j'étais venu parmi vous.
De grands souvenirs m'attachent à Saint-Étienne. C'est ici, qu'il y a trois ans, j'ai jeté les bases de la charte du travail qui doit donner à la classe ouvrière la place à laquelle elle a droit.
Je suis arrivé ému par vos deuils, mais réconforté par
Je pars plus fort pour accomplir ma tâche.
Mes amis, je vous remercie. »
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour J. DUMONT, Pierre GUIZIOU, Zilda GUIZIOU-FOURNIER, N., S. et S. AUGUSTIN, J. et Abel DEVILLERS, Mariette DEVILLERS-LOIRE, Georges LOIRE, Lucien CEUGNIET.
22 heures, la B.B.C. déclare : « Courage, c’est commencé ! A demain … »
Après le mardi 06, des rumeurs de radios font état de cet incroyable débarquement du 06 juin en Normandie que beaucoup ignoraient jusqu’alors. Personne n’osait croire à sa possibilité, ni son ampleur et pourtant…
Mercredi 07, les conditions météorologiques sont défavorables pour l’aviation (brouillard ou nuages bas).
Gury est occupé par des fuyards allemands, qui pillèrent et saccagèrent la Mairie et Ecole, mais aussi les maisons abandonnées du village.
Jeudi 08, vers 8 heures, brouillard.
La D.C.A. d’Amy tire au-dessus de Margny-aux-Cerises, sur une forteresse volante B17 , qui revenait d’un bombardement sur Tours est touché . Bombardement lointain, c'est sur la gare d’Appilly.
Samedi 10, la Wehrmacht massacre les 642 habitants d'Oradour-sur-Glane.
Dimanche 11, 15 heures, dans le ciel du coté de Noyon, douze chasseurs bombardiers survolent la ville, et une bombe est lâchée.
Lundi 12, vers 8 heures 40 - 8 heures 44, bombardement aérien allié sur l'aérodrome d'Amy ... .
Courrier reçu en Mairie
« "" »….. Ce certificat est destinée uniquement comme presentation a la Mairie.
Ce certificat de Presence.
Nous soussignés, Firma Arbeitsgemeinschaft N.23 sise a Roye Nr 2, Rue des Minimes certifions que Monsieur Queau Emile né le 26.2.1925 a le Havre, residant a Gury - Oise - travaille dans notre Firme depuis le 9.12.1943 en qualité de Manœuvre.
Fait a Roye le 12 juin 1944.
Arbeitsgemeinschaft Nr.23
Iserlohn-Düsseldorf »
Mercredi 14, message du Maréchal PETAIN : « Légionnaires,
Des événements d'une exceptionnelle gravité se déroulent sur le territoire de notre pays.
J'ai adressé à tous les Français, dans mes derniers messages, un solennel avertissement auquel nul n'a le droit de rester sourd.
À vous, dont Je suis le chef, le donne mes consignes.
Découlant de la position strictement nationale qui fut toujours celle de la Légion française des combattants, ces consignes sont nettes et formelles : nous lie sommes pas dans la guerre, votre devoir est de garder une stricte neutralité. je ne veux pas de guerre fratricide. Les Français ne doivent pas se dresser les uns contre les autres. Leur sang est trop précieux pour l'avenir de la France et la haine ne peut que compromettre l'unité de notre pays, qui est le gage de sa résurrection.
Anciens combattants des deux guerres, soyez les artisans de cette union. La France doit conserver pour elle seule ses énergies patriotiques les plus ardentes. En toutes circonstances, l'intérêt national doit vous servir de guide.
Légionnaires, je compte plus que jamais sur vous pour travailler à la réconciliation de tous les Français. »
20 heures 40, douze à quinze avions bombardent dans le lointain (la ville de Noyon).
Vendredi 16, certificat de recensement de M. DEJOUY, de la classe 1943.
Le Service départemental de défense et de secours contre l’incendie dans l’état de rattachement des communes, nous avons :
Gury est rattaché au centre de Lassigny (premier appel : Lassigny, en deuxième appel Compiègne).
Mardi 20, 18 heures 15, du côté de Noyon on entend des avions, mitrailler (une douzaine de chasseurs américains) un convoi de camions).
Mercredi 21, fut déposé en Mairie à Elincourt-Sainte-Marguerite, 4 vélos appartenant aux personnes de Gury, après le départ de l’unité militaire allemande. Le Maire d’Elincourt-Sainte-Marguerite, signale à la commune de Gury :
« ... l’unité militaire Allemand pour son départ d’Elincourt-Sainte-Marguerite, a déposée en mairie 4 vélos appartenant à vos administrés :
• - 1 vélo portant la plaque au nom de monsieur LOIRE.
• - 1 vélo portant la marque « RAMONA »
• - 1 vélo en pièces détachées portant la marque « DAVY »
• - 1 vélo en pièces détachées portant la marque « ANTONIN MAGNE »
Ces vélos seront rendus aux propriétaires contre décharge de votre part ….. »
Jeudi 22, 15 heures 55, bombardement dans le lointain du coté de Noyon.
Nuit du jeudi 22 au vendredi 23, à Belloy le quadrimoteur (AVRO "LANCASTER I UM-Z2) désemparé percute le sol avec une rare violence faisant un épouvantable carnage - Aucun survivant .
Vendredi 30, dépôt de fiche pour demande d'achat de pneus pour Abel DEVILLERS.

Juillet
Samedi 01, 20 heures 10, dans le lointain on entend le bombardement par trente chasseurs-bombardiers anglais du canal latéral à l’Oise.
Dimanche 02, on entend faiblement dans le lointain le mitraillage d’une machine à Ourscamp. Attaque aérienne du coté de Noyon (la gare d’Appilly).
16 heures 45 à 17 heures 15, des bruits sourds dans le lointain, c'est le bombardement et mitraillage en gare de Noyon par une douzaine de chasseurs-bombardiers.
Lundi 03, on devine un bombardement du coté de Noyon (la gare de Noyon).
Mercredi 05, dans le lointain on entend le bombardement sur la gare d’Ourscamp et des voies ferrées à Appilly.
Vendredi 07, courrier de la Préfecture à la Mairie de Gury : « ….. En vous accusant réception de votre lettre du 27 juin dernier, j’ai l’honneur de vous faire connaître que je suis intervenu auprès de la Feldkommandantur en vue d’obtenir une indemnité en faveur des propriétaires des bicyclettes endommagées.
Je ne manquerai pas de vous tenir informé du résultat de mes démarches. »
Le Préfet aux Maires : « En vue de pallier les difficultés actuelles et notamment la sécheresse persistante, il importe de tirer parti de tous les terrains susceptibles de produire du foin pour l’alimentation des animaux.
L’herbe des accotements des chemins communaux pouvait être d’une grande utilité en la circonstance, j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien prendre toutes dispositions utiles en vue de faire assurer son fauchage et son utilisation dans la mesure du possible.
En ce qui concerne les routes nationales et les chemins départementaux, des instructions dans le même sens sont données par l’Administration des Ponts et Chaussées et vous sera loisible de vous entendre avec les agents subdivisionnaires pour faire profiter du foin obtenu les habitants de votre commune et plus particulièrement les riverains, agriculteurs ou particuliers. »
« La Feldkommandantur demande que toutes les affiches qui vous sont adressées soient placées dans toutes les communes de telle sorte que tous les habitants du département puissent en prendre connaissance….. »
La Feldkommandantur prie les Maires du département de faire enlever les véhicules brûlés ou hors d’usage qui peuvent se trouver sur les routes par suite de destruction par bombardements aériens. Cet enlèvement devra être opéré sitôt l’accident pour prévenir tout danger de circulation.
Jeudi 20, 12 heures 42, attentat manqué contre HITLER.

A suivre avec août 1944 ...

Bonne lecture à tous.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : dim. août 10, 2014 20:40 pm 
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Bonsoir, on attend la Libération, juste dans les temps, amicalement jph


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : jeu. août 14, 2014 20:58 pm 
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Bonsoir Fifi et à tous,

Je crois que je serai en avance sur l'heure ... et chacun pourra le découvrir.

Août
Mercredi 02, une forte activité aérienne se déroule dans le ciel de l'Oise ... les chasseurs-bombardiers américains attaquent tout ce qui bouge au sol et en l'air. A l'approche du terrain d'aviation d'Amy le P51 (NORTH AMERICAN P51B MUSTANG 42.106641) est touché par la « Flak »; incontrôlable, il s'écrase dans le bois de Belval. L'avion passe au-dessus de Gury en flamme, il est aperçu par les habitants, tel la famille DEJOUY (Paul, R. ...), et ROBERT-FRERE (Alfred, Sylviane, G. ...). Les pères de familles décident d'aller voir à quel endroit est tombé l'avion .
Jeudi 03, des avions américains bombardent du coté de Noyon, mais un avion a été abattu par les tirs de DCA.
Vendredi 04, la Feldkommandantur 638 à Beauvais, communique : « Pour des raisons militaires, dans les départements de la Manche, de l’Orne, du Calvados, de l’Eure et de l’Eure et Loir, la circulation est interdite aux cyclistes venant de l’extérieur. Les infractions à cet ordre seront sévèrement punies et les bicyclettes utilisées seront réquisitionnées sans indemnité.
Samedi 05, de nouveaux bombardements du coté de Noyon, par les alliés
Dimanche 06, recensement de la population réfugiée à Gury.

Bombardements du côté de Ribécourt par les avions alliés.
Lundi 07, à midi, on entend des bombardements au loin, c’est Roye (Somme) qui subit les assauts des bombardiers anglais, mais aussi des gares de Ribécourt, Thourotte et Ourscamp.
Mardi 08, 13 heures 25 à 13 heures 55, on devine au loin un bombardement sur Noyon par une dizaine de chasseurs-bombardiers.
Samedi 12, 17 heures 15, au loin dans le ciel du coté de Noyon on entend et devine un bombardement (pont et de la gare de Noyon par vingt bombardiers légers).
Dimanche 13, vers 4 heures 15 du matin, on devine des combats au loin, c'est le mitraillage d’un convoi de wagons à Noyon.
Lundi 14, message du Maréchal PETAIN : « Légionnaires,
Les événements ne nous permettent pas, cette année, de donner sa solennité habituelle au quatrième anniversaire de la fondation de la Légion française des combattants.
Lorsque j'ai, il y a quatre ans, créé votre légion, elle avait pour objet de réunir, dans l'oubli des dissensions de la veille, tous ceux qui voulaient consacrer leur énergie à servir leur pays. J'eus la satisfaction de voir se lever l'immense rassemblement des combattants de 14-18, de 39-40, des campagnes coloniales, pour s'unir, comme je le désirais au sein d'une organisation qui allait bientôt recouvrir toute la France et l'Empire resté libre.
Des erreurs, des impatiences, des incompréhensions devaient inévitablement marquer le développement d'un mouvement si nombreux. Mais, en dépit des difficultés qui surgirent dans ces années ingrates, vous m'avez suivi dans l'accomplissement de la tâche que je vous avais confiée. Je tiens, en un tel jour, à vous donner ce témoignage.
Je pense surtout à l'avenir de la France. J'ai tracé dans mes messages les lignes générales d'une doctrine qui repose essentiellement sur les principes de l'unité française. Les événements ont pu en retarder ou en gêner l'application: ils ne sauraient en changer ni la vérité ni la valeur. Rien ne doit vous troubler dans votre fidélité ni dans votre discipline. N'étant pas un organe de mouvement, ne constituant pas un parti et, placés sous mon commandement suprême, vous n'avez à défendre que les intérêts français.
Le 14 juin dernier, après qu'avaient surgi des événements de guerre qui se déroulaient sur une partie de notre sol, j'ai tenu à vous définir votre devoir, dans un message qui s'adressait spécialement à vous.
Je voulais que connaissant toute ma pensée, vous en eussiez en quelque sorte la charge et le dépôt.
Je vous ai dit que je comptais sur vous pour travailler à la réconciliation des Français, car aujourd'hui comme hier l'unité de notre pays est le gage de sa résurrection.
Ces consignes je vous les confirme aujourd'hui où nous vivons des heures décisives pour le salut de notre patrie. Appliquez-les à toutes les situations particulières où vous pourrez vous trouver placés. C'est la France, et la France seule, que vous devez servir. Vous reconnaîtrez ceux qui sont dignes d'être vos chefs à ce qu'ils n'ont d'autre règle que celle-là.
Votre devoir est clair: unir autour de vous tous ceux qui, animés du même patriotisme, veulent sauver leur pays et travailler à sa grandeur.
Que votre exemple serve à conduire tous les Français sur les voies de l'honneur, de l'ordre et du salut. »
Mardi 15, débarquement en Provence.
Mercredi 16, après une rude résistance face au rouleau compresseur anglo-américain, les Allemands se replient sur la ligne Escaut-Meuse-plateau de Langres-Suisse.
Les radios françaises de la collaboration, Radio Paris et Radio Vichy, cessent d’émettre les mercredi 16 et jeudi 17 et leurs collaborateurs se replient sur l’Allemagne.
Jeudi 17, 15 heures 30, mitraillage de camions sur la route de Guiscard par l’aviation. On dénombre trois morts et un blessé léger. Cinq camions sont endommagés et immobilisés à Noyon. Dans le lointain on devine un bombardement du coté de Noyon par l’aviation américaine (C'est l’écluse Saint-Hubert d’Appilly et de Salency).
Départ du dernier convoi de déportation de Compiègne vers Buchenwald.
Vendredi 18, 9 heures 51, bombardement aérien allié sur l'aérodrome d'Amy ...
Dimanche 20, message du Maréchal PETAIN : « Français,
Au moment où ce message vous parviendra, je ne serai plus libre. Dans cette extrémité OÙ je suis réduit, je n'ai rien à vous révéler qui ne soit la simple confirmation de tout ce qui jusqu'ici a dicté ma conduite. Pendant plus de quatre ans, décidé à rester au milieu de vous, j'ai chaque jour cherché ce qui était le plus propre à servir les intérêts permanents de la France. Loyalement, mais sans compromis, je n'ai eu qu'un seul but: vous protéger du pire. Et tout ce qui a été fait par moi, tout ce que j'ai accepté, consenti, subi, que ce fût de gré ou de force, ne l'a été que pour votre sauvegarde. Car si je ne pouvais plus être votre épée, j'ai voulu rester votre bouclier.
En certaines circonstances, mes paroles ou mes actes ont pu vous surprendre. Sachez enfin qu'ils m'ont alors fait plus de mal que vous n'en avez vous-mêmes ressenti. J'ai souffert pour vous, avec vous. Mais je n'ai jamais cessé de m'élever de toutes mes forces contre ce qui vous menaçait.
J'ai écarté de vous des périls certains, il y en eut, hélas, auxquels je n'ai pu vous soustraire. Ma conscience m'est témoin que nul, à quelque camp qu'il appartienne, ne pourra là-dessus me contredire.
Ce que nos adversaires veulent aujourd'hui, c'est m'arracher à vous. Je n'ai pas à me justifier à leurs yeux. je n'ai souci que des Français. Pour vous comme pour moi, il n'y a qu'une France, celle de nos ancêtres. Aussi, une fois encore, je vous adjure de vous unir. Il n'est pas difficile de. faire son devoir s'il est parfois malaisé de le connaître. Le vôtre est simple: vous grouper autour de ceux qui vous donneront la garantie de vous conduire sur le chemin de l'honneur et dans les voies de l'ordre.
L'ordre doit régner, et parce que je le représente légitimement, je suis et je reste votre chef. Obéissez-moi et obéissez à ceux qui vous apporteront des paroles de paix sociale, sans quoi nul ordre ne saurait s'établir, Ceux qui vous tiendront un langage propre à vous conduire vers la réconciliation et la rénovation de la France, par le pardon réciproque des injures et l'amour de tous les nôtres, ceux-là sont des chefs français. Ils continuent mon œuvre et suivent mes disciplines. Soyez à leurs côtés.
Pour moi, je suis séparé de vous, mais je ne vous quitte pas, et j'espère tout de vous et de votre dévouement a la France, dont vous allez, Dieu aidant, restaurer la grandeur. C'est le moment où le destin m'éloigne. Je subis la plus grande contrainte qu'il puisse être donné à un homme de souffrir. C'est avec joie que je l'accepte, si elle est la condition de notre salut, si devant l'étranger, fût-il allié, vous savez être fidèles au vrai patriotisme, à celui qui ne pense qu'aux seuls intérêts de la France et si mon sacrifice vous fait retrouver la voie de l'union sacrée pour la renaissance de la Patrie. »
Le Maréchal PETAIN fut enlevé et emmené contre son gré à Sigmaringen en Allemagne.
Dans nuit du mardi 22 au mercredi 23, une explosion lointaine du coté de Noyon (le pont entre Babeuf et Salency est dynamité)
Jeudi 24, réquisition de 300 kgs de pommes de terre chez Alfred ROBERT, par une troupe allemande.
Vers 12 heures on entend au loin des bombardements sur Compiègne.
Il pleut toute la journée.
Vendredi 25, nouvelle attestation identique à celle du 23 mai 1944, pour l’abatage d’animaux, les personnes qui signent sont :
Fernand BLONDEL, GAY, BATTIN, Charles GUTH, Maurice BONNIN, Léandre « Albert » BAUDHUIN, Charles PILLOT, COEUGNIET, Alfred ROBERT, Antoine BORELLI, Honoré DUCAMP, Louis BOUCAUX, Gaston VIGNOLLE, Vve DUPUIS, QUERE, Vve ALEPEE et DEBEAUPUIS.
19 heures 15, Paris est libéré, l’ennemi se repli.
Une bonne nouvelle circule dans toute la Picardie : Le Général LECLERC de la 2ème D.B. qu’il commande ont libéré Paris. Les Américains progressent vers Compiègne.
A partir du vendredi 25, on entend les avions alliés mitrailler les Allemands en déroute du coté de Roye (Somme).
Samedi 26, dernier train à Compiègne de déporté pour le camp de la mort de Buchenwald.
12 heures, dans le lointain on entend des bombardements du coté de Compiègne, c'est dépôt d'essence DESMARAIS.
Dimanche 27, Fernand BLONDEL a failli ce faire prendre sa bicyclette, et doit son salut qu’en effectuant un détour grâce à une charmante passante pour éviter un carrefour dangereux (rempli d’Allemands).
Vers midi, on remarque à Gury une barrière, qui créer face à la Mairie empêche le passage. Fernand BLONDEL rentrant à Gury, prudent, pour entrer chez lui, (dans l’ignorance des bruts) d’utiliser les derrières. Il rentre donc par le jardin où il abandonne la bicyclette dans les lilas touffus, décidé à se rendre compte de ce qui peut se passer.
Il a bien fait, la cour d’école est remplie d’Allemands qui occupant la Mairie, y ont installé un poste. Ce poste a pour mission d’arrêter les éléments qui se replient pour les aiguiller dans la direction opportune. Le sous-officier parle un peu français et désire parler français. Ce poste à la libre occupation de la Mairie et pour y entrer a déjà la porte de sortie, mais pour ses commodités avec la buanderie qui renferme la pompe trouve préférable d’utiliser le couloir d’accès qui donne sur la cour de récréation. Notre secrétaire de Mairie, il lui paraît adroit de bénéficier du soir pour interrompre ce manège et éviter les allées et venues toute la nuit qui empêche la petite famille de dormir. Il avise le chef du poste, et en français, il l’avise que tout à l’heure, il va consigner cette porte d’entrée qui sera verrouillée.
« Non, non … il ne faut pas fermer la porte… » dit le chef de poste.
« Si, si… Je vais fermer la porte… il le faut » dit Fernand BLONDEL.
Le chef de poste insiste : «… Non, non… et d’ailleurs pourquoi tenez-vous à ce que cette porte soit fermée ?… »
Fernand BLONDEL lui explique que le pays est environné de bois que des « bandits français » armés y sont réfugiés, et qu’il se pourrait que la nuit ils viennent par le jardin tenter de surprendre le poste.
« … Oh ! Bon ! Vous avez raison … il faut, c’est cela, fermer la porte, bien la fermer … vous avez beaucoup raison !… » (Sic)
La partie était gagnée ! … Il faut cependant certain soir se gendarmer alors que dans Gury le ravitaillement est laborieux pour les familles nombreuses ; ces soldats rentrent le soir avec forme de provisions de lait et d’œufs qu’ils ont acquis dans les fermes, qu’à tour de rôle ils demandent à faire cuire, comme au moulin, chacun son tour en disant :
« …gens de Gury, bonnes pour nous … prima, prima… »
« … demain, il faut …tous en même temps… » dit Fernand BLONDEL. Il faut savoir se contenir pour éviter les explosions de colère qui seraient néfastes. Et le lendemain, ils seraient tous ensemble.
Dans une pièce voisine dans le logement de l’institutrice, les filles aînées (11 et 13 ans) de l’institutrice et du secrétaire de Mairie de Gury (BLONDEL-CLAINQUART) prépare 3 drapeaux français – Le bleu, provient d’un bleu de travail usagé, le blanc d’une quelconque lingerie et le rouge d’un vestige d’un vieil édredon.
Comme d'habitude le speaker français de la B.B.C. commença à transmettre les nouvelles du monde entier de ce jour. Après, il fit une pause et ajouta :

« Ici Londres
Veuillez écouter maintenant
quelques messages personnels…
… CLARISSE A LES YEUX BLEUS
… DU BULLDOG AU SANGLIER
… VOUS RECEVEZ ENCORE DES AMIS CE SOIR, LE VENT SOUFFLE LES FLAMBEAUX
… GUSTAVE EST TRES DOUX
…LE CHERCHEUR D'OR IRA A LA FOIRE
... LE CHIMPANZE EST PROTOCOLAIRE
... ATTENTION ELLE MORD
... DE CAMY A AMICHAT
...SIX AMIS TROUVERONT QU'ELLE MORD CE SOIR
... LE CHACAL N'AIME PAS LE VERMISSEL
... JANNETTE A DU CRAN
... LILI EMBRASSE MIMIE
... LE COCKER EST BON CHASSEUR
... CLARISSE SERA VENGEE
... MESSAGE TRES IMPORTANT POUR SAMUEL
...L'OCTOGENAIRE NE SE DERIDE PAS ATTENDEZ DEUX VOITURES ET LES AMIS SUR LE BONBON
... TAMBOURS BATTAIENT LA CHARGE ... »
Mardi 29, ordre de repli général allemand vers la Belgique et la ligne de défense à l'ouest (estuaire de l'Escaut-Canal Albert-Meuse-Westwall-Moselle).
Attaque aérienne américaine sur Compiègne.
Mercredi 30, il pleut continuellement, et les nuages gênent les reconnaissances et l’activité des alliés.
La B.B.C. diffuse quelques messages personnels :
« Ici Londres
Veuillez écouter maintenant
quelques messages personnels…
… L’AFGHANISTAN EST DESERT
… ELLE EST RASOIRE, MAMY … »

Le canon gronde depuis quelques jours vers Compiègne.
13 heures 30, les Picards apprennent par Radio-Londres que les chars anglais ont pris la direction de Marseille-en-Beauvaisis.
Vers 17 heures, Beauvais est libéré, les Allemands continuent leur repli.
« l’OISE LIBEREE » relate la fin de l’occupation (tirée en début de soirée). Ce premier journal de la presse picarde libre annonce les derniers coups de feu allemands contre les alliés qui sont dans les faubourgs de Beauvais.
Jeudi 31, dans la matinée, nous avons du mauvais temps...
La 6ème Fallschirm Division , installe son P.C. à Marquéglise
Vers 12 heures, la couverture nuageuse s'éclaircit ...
Premier numéro de « PICARDIE NOUVELLE » (qui deviendra par la suite « LE COURRIER PICARD »)
Les forces américaines attaquent la Wehrmacht vers Choisy-au-Bac. Le combat dure toute la matinée.
Vers 1l heures, on devine des bombardiers dans les environs de Compiègne (par leurs bombes et leur mitraillade, réduisent au silence les derniers nids de résistance ennemis).
Après être resté environ quatre jours dans Gury, les Allemands s’en iront. Ils sont restés dans l’ensemble a peu près correct.
Au matin ont passé au village des équipages hippomobiles et hétéroclites dit « train régimentaire » qui constituait à Gury son cantonnement dans toutes les fermes, notre poste subitement est embarqué en auto et disparaît … sans adieux.
Chaque jour Fernand BLONDEL poursuit ses tournées, parfois en bicyclette, le plus souvent à pied, mais depuis l’événement d’hier, Fernand BLONDEL a décidé de faire sa tournée vers Lassigny à pied.
Chaque matin il descend à Lassigny, humecte ainsi les effluves de la route n°38 qui est la plus fréquentée et la plus dense. Ses collègues de travail ont abandonné leurs tournées jugeant que les moments sont dangereux. Evidemment il n’est plus sage de circuler à bicyclette, mais bah ! il n’est pas porteur d’avis, et que risque-t-on ?
Notre secrétaire de Mairie n’aime pas faire le mort dans les secteurs animés, et on nous affirme que chaque jour les Américains approchent…
Dans la matinée, Fernand BLONDEL aperçoit à Lassigny, près du chemin des Bouleaux, des sections en armes qui alignées semblent recevoir des instructions de leur chef. Puis ils partent par groupes… Un peu plus tard il entend des salves de fusillade. Après renseignement il s’agit de tirs d’honneurs rendus à un des leurs qu’ils enterrent au cimetière militaire Allemande du chef-lieu de canton. Puis vont boire du côté de la rue de la Maladrerie… dans l’après-midi, ils abattront froidement Léon TROUVAIN à Lassigny… Notre secrétaire apprendra dans cette journée le sort que les Allemands ont subi le feu de la Résistance dans le bois d’Elincourt-Sainte-Marguerite, et que les bois de Saint-Claude sont garnis d’artillerie en position. C’est d’autant plus surprenant qu’il n’avait rien vu hier là-haut. Mais une nuit modifie bien des choses et des lors s’il est exact, Gury peut-être appelé à pouvoir connaître bruit et fracas !… Fernand BLONDEL décide à vérifier l’exactitude du renseignement. Cependant partir seul en expédition semble désormais dangereux.
Toutefois la bonne humeur de ces messieurs (Allemands) en retraite n’est pas toujours parfaite. Par exemple le feldwebel qui trouvait à propos de mettre le revolver sous le nez de Fernand BLONDEL étant au carrefour de la route nationale n° 38 et du chemin départemental n° 78, route d’Ecuvilly.
« …Cela ne change rien, ni à la situation, ni à la direction à prendre !… » dit en français notre secrétaire de Mairie en lui indiquant la route.
L’après-midi, Fernand BLONDEL monte le chemin départemental n°27 au carrefour avec le n°142, le point culminant de Saint-Claude, est pour lui un site idéal. Souvent il redescend par Mareuil-la-Motte et reviens à Gury.
Des cantonniers refusent de s’éloigner de chez eux. Le baromètre du courage français n’est pas toujours très ascendant !… Enfin notre secrétaire de Mairie, choisira ses hommes…
La débâcle s’accentue, chaque nuit, des convois déferlent venant de Mareuil et se dirigeant vers Lassigny.
Les troupes cantonnant dans Gury y font des prélèvements massifs – résultas en gerbes sont prises dans les champs et amenées en pâture aux chevaux.
Fernand BLONDEL, revêt une coiffure civile et prend avec lui son fils Pierre (15 ans), et lui donne ses consignes : si nous sommes pris et interrogés, nous sommes des paysans allant aux champs. Effectivement les chevaux ne sortent plus, ils sont camouflés ou dans les écuries, pâtures ou bois (car des prélèvements ont été tentés), la circulation des populations civiles est tout a fait nulle. Rare sont ceux qui sont hors de chez eux… Ce petit gars malgré son jeune âge n’a pas peur, il suffit alors à son père.
Sur le plateau de Saint-Claude, un calme complet, rien à l’horizon, approchant les bois vers Thiescourt et Plessier-de-Roye, ils ne trouvent absolument rien d’anormal. Leurs regards insistent, ils ne peuvent conclure qu’aucune batterie n’a pris position, et dans les villages les populations sont en transes à causes de cette artillerie qui grouille dans ces bois ! ! !… A première vue, il n’y a aucune crainte à avoir, Fernand BLONDEL avec son fils, décide d’aller pousser une expédition sur le plateau, culminant de Saint-Claude, qui leur permettra de découvrir l’horizon jusque Francières et Moyenneville. Pour mieux être abrités des regards des sentinelles qui insoupçonnées ont pu être placées par les troupes allemandes, nos deux gurichons se placent dans une cavité d’une carrière de pierre de taille affaissée. On a indiqué que les Américains auraient atteint l’Oise à Pont-Sainte-Maxence (des potes clandestins l’auraient confirmé). Sur ce terrain d’observation, ils ne voient rien de bien actif au point de vue mouvement de troupes. Un convoi seulement est repéré sur la route entre la halte de Marquéglise et la ferme de Portes. Par contre des fumées noires d’incendie montent en colonne, vers la sucrerie de Moyenneville ou de Tricot (Malheureusement ils n’avaient pas pris de cartes d’Etat-major, bien que Fernand BLONDEL en possède des clandestines, mais il est prudent à cause des mauvaises rencontres et des fouilles possible de les laisser au dortoir). Un croquis panoramique est dressé, et explique à son fils, que cela servira à préciser le foyer d’incendie qui fume sur la droite et qu’ils n’arrivent pas à localiser avec suffisamment de précision – Points de repère, avant et arrière, de coté, distance évaluée, il explique tout ceci tranquillement posément à son fils, car rien d’autre n’est visible à l’horizon. Celui-ci tend, d’un coup l’index vers la gauche et de chuchoter à son père :
« …Tiens regarde les Allemands qui montent… »
En effet, là tout près d’eux, des soldats allemands poussant leur bicyclette montent à pied la côte du chemin départemental n°82 de Mareuil-la-Motte à Saint-Claude, et ils ne les avaient pas vu venir, masqués dans les haies, nos deux gurichons s’affaissent dans leur trou d’observation – Seule leur tête peut être aperçue à l’horizon – Qu’ils semblent en sécurité ! ils gravissent lourdement cette côte musette et fusil en bandoulières – Si Fernand BLONDEL et son fils Pierre auraient été des Résistants, ils auraient eu tout le temps de tués ses deux soldats. Mais pour éviter toutes histoires, ils évitent de se faire repérer. Peut-être que la Résistance a-t-elle des gars de postes dans les parages, mais en tous cas, ils auraient eu beau jeu dans le tir à l’enfilade.
Rien !… par petits groupes isolés (3 ou 4), ils montent et se dirigent vers Noyon par les Bocages, sans être inquiets…, un dernier coup d’œil sur ce vaste horizon vers Estrées-Saint-Denis et Tricot. Rien d’autre que nos deux colonnes de fumées noires qui montent toujours. Nous n’apercevons plus nos soldats allemands, nos deux guetteurs sortent de leur observatoire et regagnent Gury par les bois de Mareuil-la-Motte et Capone.
Dans le bois de Mareuil-la-Motte, au détour d’un sentier, nos deux gurichons rencontre à leur grande surprise – Le facteur de Ressons-sur-Matz, qui ne sentant plus les routes sures, a décidé lui aussi d’emprunter les sentiers des bois pour faire sa tournée postale – C’est plutôt comique de le rencontrer là en plein bois. Il annonce qu’il na pas vu près du « marais Micklette » les deux cantonniers qui devaient travailler là.
Ce facteur signale aussi des Allemands dans les chemins des sous-bois allant de Ressons à Mareuil (ce qui explique que, Fernand, et Pierre BLONDEL ce soient laissés surprendre par les groupes dont ils n’avaient pas découvert l’approche à l’horizon). Sans encombre, nos gurichons rejoignent le village par le bois de Capone et les terres de Capone.
Dans Gury, les chevaux sont camouflés ou dans les écuries, pâtures ou bois, car des prélèvements ont été tentés.
La nuit est lourde par sa condition atmosphérique.

Fin du mois, le Maire a la visite de la feldgendarmerie de Beauvais, lui ordonnant de faire battre de suite la récolte de blé. Le moteur électrique de la batteuse ne pouvant fonctionner, Pierre PILLOT doit mettre la loco à vapeur en service, et les occupants, lui procurent des briquettes de charbon.
La fuite précipitée des Allemands a été une chance pour le Maire. Gérard VANDEVYVERE qui avait assuré la marche de la loco lui confia par la suite qu’il avait sur ordre de la Résistance caché quelques organes de la machine pour la laisser hors d’usage. Tout ceci à l’insu de Pierre PILLOT. On peut deviner le risque de représailles qu’il encourait devant l’impossibilité ou le Maire se serait heurté ?…
En même temps que la visite de la feldgendarmerie, Gilbert BELLARD averti le Maire que le château où il est concierge a été occupé par une section de S.S. qui semblaient assez rébarbatifs. Ils n’ont pas séjournés heureusement plus d’une nuit !…
Toujours à la fin de ce mois, fin de la Kommandantur à Compiègne, qui s’y était installé le 10 septembre 1940.

A suivre ... avec Septembre 1944.

Bonne lecture à tous.

Camille


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