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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. mai 02, 2014 21:08 pm 
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Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonsoir à tous

Aujourd'hui octobre 1940 ...

Octobre
Mercredi 02, « les Justices de Paix réunies des cantons de Lassigny et Ressons-sur-Matz », au Maire de Gury : « ... En Suite a votre lettre de ce jour j’ai l’honneur de vous faire connaître 1° Qu’il y a lieu de faire six actes individuels de décès.
2° Qu’il faut indiquer pour tous la même heure de décès (14 heures)
3° Qu’il n’y a pas lieu de vous occuper du prédécès legal qui est une question de succession Du fait de la mort simultanée de tous les membres de la famille on appliquera les articles 721 et 722 du Code Civil pour savoir qui a hérité.
La mère agée de 40 ans sera présumée avoir survécue à son mari plus agé. Les enfants ayant moins de 15 ans, ce sont au contraire les plus ages qui seront présumés avoir survécu aux plus jeunes. L’ordre de décès sera donc Bernadette, Marie, Charles, Rose Mr Frein et Mme
Vous pouvez inscrire les actes de décès dans cet ordre mais sans aucune mention quant au predécès légal.
4°) Il n’y a pas lieu de porter la mention Victimes civiles.
5°) Vous devez effectuer la transcription de l’acte de décès des soldats trouves morts sur le territoire de votre commune en mentionnant que l’état civil de la victime n’a pu être connu (non identifié) et qu’elle est « morte pour la France » et transcrire également les actes de décès dresses par les officiers de l’etat civil militaire pour ces même soldats ….. »
Jeudi 03, Vichy exclut les Juifs.
Dimanche 06, Abel PRETRE, architecte, fait savoir par courrier aux Maires qu’il tient une permanence le vendredi matin à Lassigny, provisoirement à la maison FOURNIOUX, il se tient à la disposition pour tous travaux que l’on voudra bien lui confier (établissement de constats de dommages de guerre, travaux de reconstruction, …)
Mercredi 09, discours du Maréchal PETAIN radiodiffusé est le premier dans lequel le Maréchal PETAIN utilise le terme de "Révolution Nationale". La ligne politique et morale de l'État Français y est tracée. Le ton est à la fois volontariste et paternaliste. Il le restera dans la plupart des discours suivants, oscillant sans cesse entre l'autorité et la bienveillance : « Français,
Depuis plus d'un mois, j'ai gardé le silence. Je sais que ce silence étonne et, parfois, inquiète certains d'entre vous.
Qu'ils se rassurent. Le gouvernement n'a perdu ni l'indépendance de son langage, ni le souci des intérêts du pays. Il ne s'est éloigné ni de vos esprits, ni de vos cœurs.
S'il s'est tu, c'est qu'il a travaillé.
Trois millions de réfugiés, deux millions de mobilisés sont revenus dans leurs foyers. La majeure partie des ponts détruits par la guerre ont été rendus à la circulation. Les transports sont rétablis dans leur presque totalité.
En moins de six semaines, une tâche législative immense, tâche à laquelle aucun gouvernement n'avait osé s'attaquer, a été accomplie. La révision des naturalisations, la loi sur l'accès à certaines professions, la dissolution des sociétés secrètes, la recherche des responsables de notre désastre, la répression de l'alcoolisme, témoignent d'une ferme volonté d'appliquer, dans tous les domaines, un même effort d'assainissement et de reconstruction.
Un statut nouveau (prélude à d'importantes réformes de structure) déterminera les rapports du capital et du travail. Il assurera à chacun la dignité et la justice.
L'honneur rendu à la famille, les encouragements et les appuis qui lui sont accordés contribueront à la restauration du foyer et au relèvement des naissances.
La réforme, déjà entreprise, de l'enseignement refera l'unité de la Nation et l'élan donné à la jeunesse lui rendra, dans un harmonieux équilibre de l'esprit et du corps, la santé, la force et la joie.
Ainsi s'est manifestée, dans l'immédiat, notre première action.
Elle était pressante. Il fallait, à la fois, trouver une solution aux problèmes les plus urgents et rafraîchir l'atmosphère de la vie française.
Pour y parvenir, nous avons dû bouleverser des habitudes, gêner des commodités, léser des intérêts. Nous l'avons fait, dans le sentiment de notre devoir, dans la conviction que le peuple français saurait maîtriser ses impatiences, pour juger nos actes avec sa raison.
Mais ce court regard sur le passé ne nous dispense pas de songer à l'avenir.
Cet avenir est encore lourd et sombre.
Le sort de nos prisonniers retient en premier lieu mon attention. Je pense à eux, parce qu'ils souffrent, parce qu’ils ont lutté, jusqu'à l'extrême limite de leurs forces, et que c'est en s'accrochant au sol de France qu'ils sont tombés aux mains de l'ennemi. Que leurs mères, que leurs femmes, que leurs fils, sachent que ma pensée ne les quitte pas, qu'ils sont eux aussi mes enfants, que chaque jour je lutte pour améliorer leur sort.
A nos populations d'Alsace et de Lorraine, contraintes de quitter brusquement leurs villes et leurs villages, j'adresse l'expression de notre affectueuse, de notre profonde sympathie.
Je ne puis oublier, enfin, les paysans de la France occupée qui supportent l'épreuve avec courage, ni les Parisiens, dont je partage les tristesses, dont j'approuve la dignité, et que j'espère retrouver bientôt.
À l'approche de cet hiver, qui sera rude, nous avons dû nous préoccuper de lutter contre le chômage. A cet effet, de grands travaux ont été décidés ; d'importants crédits y ont été affectés. Ils assureront le gagne-pain de milliers d'ouvriers, en même temps qu'ils accroîtront la puissance productrice du pays. Les difficultés matérielles seront grandes. Mais nous procéderons par étapes dans un ardent désir d'apporter une solution aussi large que possible à un problème capital pour la santé morale et sociale de notre pays.
Le problème du rationnement s'est posé au gouvernement comme une pénible nécessité.
Ce rationnement nous a été imposé, à la fois par la sévérité de la défaite et par la volonté du vainqueur. Nous n'avons pas cherché à ruser avec des réalités cruelles et, contraints d'exiger des Français les restrictions les plus dures, nous avons voulu assurer l'égalité de tous devant le sacrifice. Chacun devra prendre sa part des privations communes, sans que la fortune puisse les épargner aux uns et la misère les rendre plus lourdes aux autres.
Je viens vous parler de notre passé récent et de notre proche avenir.
Les exigences du moment ne doivent pas nous faire perdre de vue la grande voie qui s'ouvre devant nous, et sur laquelle nous planterons les jalons de la reconstruction française.
Dans un message que les journaux publieront demain et qui sera le plan d'action du gouvernement, je vous montrerai ce que doivent être les traits essentiels de notre nouveau régime : national en politique étrangère, hiérarchisé en politique intérieure, coordonné et contrôlé dans son économie et, par-dessus tout, social dans son esprit et dans ses institutions.
Vous y reconnaîtrez les grandes lignes de cette Révolution Nationale qu'ensemble nous accomplissons, qu'ensemble nous poursuivrons, et dont la prochaine Constitution déterminera les moyens et les cadres.
A cette œuvre de libération et de renouveau, l'esprit public doit être étroitement et profondément associé. Aucun redressement durable ne peut se faire sans son assentiment.
Ce redressement ne s'accomplira donc que dans la confiance et dans la foi. L'âme de la France, si méconnue dans le passé, y retrouvera la beauté de ses sources et la promesse de son réveil.
Je vous demande, mes amis, de lire attentivement ce message. Méditez-le. Qu'il soit le réconfort de ceux qui souffrent, le mot d'ordre de ceux qui espèrent.
Sans doute, estimerez-vous qu'il comporte sur le plan de l'action une suite immédiate. A cette action consacrez-vous dès aujourd'hui. Des « Comités d'Entraide Nationale » ont déjà été constitués dans la zone occupée, comme dans la zone libre. Donnez-leur votre adhésion. Préludez à l'oeuvre prochaine de reconstruction civique et de rassemblement national par un généreux effort de collaboration sociale.
Français et Françaises, jeunes gens et jeunes filles qui m'écoutez, venez en aide à ceux que la guerre a cruellement meurtris, à ceux qui, dans les rigueurs de l'hiver, vont connaître de nouvelles et pénibles épreuves.
Et, d'un même cœur, prononcez ce soir, avec moi, le même acte de foi : l'acte de ceux qui affirment leur volonté de ne pas douter de leur destin. »
Jeudi 10, Recensement des chevaux à Gury :
BOUCAUX Léon, 1 cheval – BRUNEL René, 1 cheval – CUGNIERE Nestor, 2 chevaux – DEJOUY Paul, 2 chevaux – DEVILLERS Abel, 2 chevaux – GOVAERT Cyrille, 2 chevaux – GUIZIOU Pierre, 3 chevaux – LEBŒUF Marcel, 2 chevaux & 1 mule – HULOT Hippolyte, 4 chevaux – LHELLEZ Léon, 1 cheval – LHELLEZ Maurice, 3 chevaux – LHELLEZ René, 2 chevaux – LOIRE Georges, 2 chevaux – PILLOT Pierre, 4 chevaux – ROBERT Gaétan, 1 cheval – ROBERT Paul, 1 cheval. (Soit 33 chevaux et 1 mule).
Vendredi 11, discours du maréchal PETAIN. Après plusieurs interventions radiodiffusées relativement succinctes, le Maréchal PETAIN livre un message aux Français dans lequel il développe plus longuement son programme politique pour l'État Français. Dans l'ensemble, la teneur de ce texte n'est pas fondamentalement différente de celles des discours précédents : le maréchal s'interroge sur les causes du désastre de mai-juin 1940 et propose ses solutions pour un redressement national. On notera surtout ici l'apparition du terme de "collaboration". Il est utilisé dans un sens très différent de celui que nous avons l'habitude de côtoyer, puisque la notion de "paix de collaboration" s'oppose ici à celle de "paix d'oppression", la première (si toutefois l'Allemagne vainqueur décide d'y souscrire) étant un bien moindre mal que la seconde. On est encore loin de la collaboration-soumission ("l'imitation servile d'expériences étrangères" dénoncée dans ce texte), dans laquelle certains Français n'hésiteront pas à s'engager quelques temps plus tard : « Français,
La France a connu, il y a quatre mois, l'une des plus grandes défaites de son histoire.
Cette défaite a de nombreuses causes, mais toutes ne sont pas d'ordre technique. Le désastre n'est, en réalité, que le reflet, sur le plan militaire, des faiblesses et des tares de l'ancien régime politique.
Ce régime, pourtant, beaucoup d'entre vous l'aimaient.
Votant tous les quatre ans, vous vous donniez l'impression d'être les citoyens libres d'un État libre, aussi vous étonnerai-je en vous disant que jamais, dans l'histoire de la France, l'État n'a été plus asservi qu'au cours des vingt dernières années.
Asservi de diverses manières : successivement, et parfois simultanément, par des coalitions d’intérêts économiques et par des équipes politiques ou syndicales prétendant, fallacieusement, représenter la classe ouvrière.
Selon la prédominance de l'une ou de l'autre de ces deux servitudes, des majorités se succédaient au pouvoir, animées trop souvent du souci d'abattre la minorité rivale. Ces luttes provoquaient des désastres. L'on recourait, alors, à ces vastes formations dites "d'Union Nationale" qui ne constituaient qu'une duperie supplémentaire. Ce n'est pas, en effet, en réunissant des divergences que l'on parvient à la cohérence. Ce n'est pas en totalisant des bonnes volontés que l'on obtient "une volonté".
De ces oscillations et de ces vassalités, la marque s’imprimait profondément dans les mœurs, tout criait l'impuissance d'un régime qui ne se maintenait au travers des circonstances les plus graves qu'en se renonçant lui-même, par la pratique des pleins pouvoirs. Il s'acheminait ainsi, à grands pas, vers une révolution politique que la guerre et la défaite ont seulement hâtée.
Prisonnier d'une telle politique intérieure, ce régime ne pouvait, le plus souvent, pratiquer une politique extérieure digne de la France.
Inspirée, tour à tour, par un nationalisme ombrageux et par un pacifisme déréglé, faite d'incompréhension et de faiblesse (alors que notre victoire nous imposait la force et la générosité), notre politique étrangère ne pouvait nous mener qu'aux abîmes. Nous n'avons pas mis plus de quinze ans à descendre la pente qui y conduisait.
Un jour de septembre 1939, sans même que l'on osât consulter les Chambres, la guerre, une guerre presque perdue d'avance, fut déclarée. Nous n'avions su ni l'éviter, ni la, préparer.
C'est sur cet amas de ruines qu'il faut, aujourd'hui, reconstruire la France.
L'ordre nouveau ne peut, en aucune manière, impliquer un retour, même déguisé, aux erreurs qui nous ont coûté si cher, on ne saurait davantage y découvrir les traits d'une sorte "d'ordre moral" ou d'une revanche des événements de 1936.
L'ordre nouveau ne peut être une imitation servile d'expériences étrangères. Certaines de ces expériences ont leur sens et leur beauté. Mais chaque peuple doit concevoir un régime adapté à son climat et à son génie.
L'ordre nouveau est une nécessité française. Nous devrons, tragiquement, réaliser dans la défaite la révolution que, dans la victoire, dans la paix, dans l'entente volontaire de peuples égaux, nous n'avons même pas su concevoir.
Politique extérieure : un régime national
Indépendante du revers des ses armes, la tâche que la France doit accomplir l'est aussi et à plus forte raison des succès et des revers d'autres nattions qui ont été, dans l'histoire, ses amies ou ses ennemies.
Le régime nouveau, s'il entend être national, doit se libérer de ces amitiés ou de ces inimitiés, dites traditionnelles, qui n'ont, en fait, cessé de se modifier à travers l'histoire pour le plus grand profit des émetteurs d'emprunts et des trafiquants d'armes.
Le régime nouveau défendra, tout d'abord, l'unité nationale, c'est-à-dire l'étroite union de la Métropole et de la France d'outre-mer.
Il maintiendra les héritages de sa culture grecque et latine et leur rayonnement dans le monde.
Il remettra en honneur le véritable nationalisme, celui qui, renonçant à se concentrer sur lui-même, se dépasse pour atteindre la collaboration internationale.
Cette collaboration, la France est prête à la rechercher dans tous les domaines, avec tous ses voisins. Elle sait d'ailleurs que, quelle que soit la carte politique de l'Europe et du monde, le problème des rapports franco-allemands, si criminellement traité dans le passé, continuera de déterminer son avenir.
Sans doute, l'Allemagne peut-elle, au lendemain de sa victoire sur nos armes, choisir entre une paix traditionnelle d'oppression et une paix toute nouvelle de collaboration.
A la misère, aux troubles, aux répressions et sans doute aux conflits que susciterait une nouvelle paix faite "à la manière du passé", l'Allemagne peut préférer une paix vivante pour le vainqueur, une paix génératrice de bien-être pour tous.
Le choix appartient d'abord au vainqueur ; il dépend aussi du vaincu.
Si toutes les voies nous sont fermées, nous saurons attendre et souffrir.
Si un espoir au contraire se lève sur le monde, nous saurons dominer notre humiliation, nos deuils, nos ruines. En présence d'un vainqueur qui aura su dominer sa victoire, nous saurons dominer notre défaite.
Politique intérieure : un régime hiérarchique et social
Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l'idée fausse de l'égalité naturelle des hommes, mais sur l'idée nécessaire de l'égalité des "chances" données à tous les Français de prouver leur aptitude à "servir".
Seuls le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n'atteindra un Français du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu'il s'intègre dans la France nouvelle et qu'il lui apporte un concours sans réserve. On ne peut faire disparaître la lutte des classes, fatale à la nation, qu'en faisant disparaître les causes qui ont formé ces classes, qui les ont dressées les unes contre les autres.
Ainsi renaîtront les élites véritables que le régime passé a mis des années à détruire et qui constitueront les cadres nécessaires au développement du bien-être et de la dignité de tous.
Certains craindront peut-être que la hiérarchie nouvelle détruise une liberté à laquelle ils tiennent et que leurs pères ont conquise au prix de leur sang.
Qu'ils soient sans inquiétude.
L'autorité est nécessaire pour sauvegarder la liberté de l'État, garantie des libertés individuelles, en face des coalitions d'intérêts particuliers. Un peuple n'est plus libre, en dépit de ses bulletins de vote, dès que le gouvernement qu'il a librement porté au pouvoir devient le prisonnier de ses coalitions.
Que signifierait d'ailleurs, en 1940, la liberté (l'abstraite liberté) pour un ouvrier chômeur ou pour un petit patron ruiné, sinon la liberté de souffrir sans recours, au milieu d'une nation vaincue ?
Nous ne perdrons, en réalité, certaines apparences trompeuses de la liberté que pour mieux en sauver la substance.
L'histoire est faite d'alternances entre des périodes d'autorité dégénérant en tyrannie et des périodes de libertés engendrant la licence. L'heure est venue pour la France de substituer à ces alternances douloureuses une conjonction harmonieuse de l'autorité et des libertés.
Le caractère hiérarchique du nouveau régime est inséparable de son caractère social.
Mais ce caractère social ne peut se fonder sur des déclarations théoriques. Il doit apparaître dans les faits. Il doit se traduire par des mesures immédiates et pratiques.
Tous les Français, ouvriers, cultivateurs, fonctionnaires, techniciens, patrons ont d'abord le devoir de travailler, ceux qui méconnaîtraient ce devoir ne mériteraient plus leur qualité de citoyen. Mais tous les Français ont également droit aux travail. On conçoit aisément que, pour assurer l'exercice de ce droit et la sanction de ce devoir, il faille introduire une révolution profonde dans tout notre vieil appareil économique.
Après une période transitoire, pendant laquelle les travaux d'équipement devront être multipliés et répartis sur tout le territoire, nous pourrons, dans une économie organisée, créer des centres durables d'activité où chacun trouvera la place et le salaire que ses aptitudes lui méritent.
Les solutions, pour être efficaces, devront être adaptées aux divers métiers. Telle solution qui s'impose pour l'industrie n'aurait aucune raison d'être pour l'agriculture familiale, qui constitue la principale base économique et sociale de la France.
Mais il est des principes généraux qui s'appliqueront à tous les métiers.
Ces métiers seront organisés et leur organisation s'imposera à tous.
Les organisations professionnelles traiteront de tout ce qui concerne le métier, mais se limiteront au seul domaine. professionnel. Elles assureront, sous l'autorité de l'État, la rédaction et l'exécution des conventions de travail. Elles garantiront la dignité de la personne du travailleur, en améliorant. ses conditions de vie, jusque dans sa vieillesse.
Politique économique : l'économie coordonnée et la monnaie au service de l'économie
Elles éviteront enfin les conflits, par l'interdiction absolue des "lockout" et des grèves, par l'arbitrage obligatoire des tribunaux de travail.
Le régime économique de ces dernières années faisait apparaître les mêmes imperfections et les mêmes contradictions que le régime politique.
Sur le plan parlementaire : apparence de liberté.
Sur le plan de la production et des échanges : apparence de libéralisme, mais, en fait, asservissement aux puissances d'argent et recours de plus en plus large aux interventions de l'État.
Cette dégradation du libéralisme économique s'explique d'ailleurs aisément.
La libre concurrence était, à la fois, le ressort et le régulateur du régime libéral. Le jour où les coalitions et les trusts brisèrent ce mécanisme essentiel, la production et les prix furent livrés, sans défense, à l'esprit de lucre et de spéculation.
Ainsi se déroulait ce spectacle révoltant de millions d'hommes manquant du nécessaire en face de stocks invendus et même détruits dans le seul dessein de soutenir le cours des matières premières.
Ainsi s'annonçait la crise mondiale.
Devant la faillite universelle de l'économie libérale, presque tous les peuples se sont engagés dans la voie d'une économie nouvelle. Nous devons nous y engager à notre tour et, par notre énergie et notre foi, regagner le temps perdu.
Deux principes essentiels nous guideront : l'économie doit être organisée et contrôlée. La coordination par l'État des activités privées doit briser la puissance des trusts et leur pouvoir de corruption. Bien loin donc de brider l'initiative individuelle, l'économie doit la libérer de ses entraves actuelles en la subordonnant à l'intérêt national. La monnaie doit être au service de l'économie, elle doit permettre le plein essor de la production, dans la stabilité des prix et des salaires.
Une monnaie saine est, avant tout, une monnaie qui permet de satisfaire aux besoins des hommes. Notre nouveau système monétaire ne devra donc affecter l'or qu'à la garantie des règlements extérieurs. Il mesurera la circulation intérieure aux nécessités de la production:
Un tel système implique un double contrôle :
Sur le plan international, contrôle du commerce extérieur et des changes pour subordonner aux nécessités nationales l'emploi des signes monétaires sur les marchés étrangers ;
Sur le plan intérieur, contrôle vigilant de la consommation et de. prix, afin de maîtriser le pouvoir d'achat de la monnaie, d'empêcher les dépenses excessives et d'apporter plus de justice dans la répartition des produits.
Ce système ne porte aucune atteinte à la liberté des hommes, si ce n'est à la liberté de ceux qui spéculent, soit par intérêt personnel, soit par intérêt politique.
Il n'est conçu qu'en fonction de l'intérêt national. Il devra, dans les dures épreuves que nous traversons, s'exercer avec une entière rigueur.
Que la classe ouvrière et la bourgeoisie fassent, ensemble, un immense effort pour échapper aux routines de paresse et prennent conscience de leur intérêt commun de citoyen, dans une nation désormais unie.
Conclusion
Telle est, aujourd'hui, Français, la tâche à laquelle je vous convie.
Il faut reconstruire.
Cette reconstruction, c'est avec vous que je veux la faire.
La Constitution sera l'expression juridique de la Révolution déjà commencée dans les faits, car les institutions ne valent que par l'esprit qui les anime.
Une révolution ne se fait pas seulement à coups de lois et de décrets Elle ne s'accomplit que si la nation la comprend et l'appelle, que si le peuple accompagne le gouvernement dans la voie de la rénovation nécessaire.
Bientôt, je vous demanderai de vous grouper pour qu'ensemble réunis autour de moi, en communion avec les anciens combattants déjà formés en Légion, vous meniez cette révolution jusqu'à son terme, en ralliant les hésitants, en brisant les forces hostiles et les intérêts coalisés en faisant régner, dans la France nouvelle, la véritable fraternité nationale. »
Mardi 15, le Préfet établi le système de la carte pour le charbon - Catégorie A (foyer 1 à 3 personnes) – Catégorie B (foyer de 4 à 5 personnes) - Catégorie C (foyer de 6 personnes et plus), « ..… par arrêté en date de ce jour, j’ai décidé que le coupon N°1 pourrait être présenté des maintenant ; il aura une valeur de 50 kilogrammes de combustible de quelque nature qu’il soit, coke et poussier compris ….. »
Mercredi 16, liste des propriétaires de chevaux et mules :
BOUCAUX Léon (2), BRUNEL René (1), CUGNIERE Nestor (2), DEJOUY Paul (3), DELNEF Albert (0), DEVILLERS Abel (2), GOVAERT Cyrille (3), GUIZIOU Pierre (4), LEBŒUF Marcel (2 chevaux et 1 mule), HULOT Hippolyte (4), LHELLEZ Léon (1), LHELLEZ Maurice (3), LHELLEZ René (2), LOIRE Georges (2), PILLOT Pierre (4), ROBERT Gaétan (1) et ROBERT Paul (1) – Soit au total : 37 chevaux et 1 mule.
Mardi 22, le Préfet transmet aux Maires une traduction du courrier du 7 octobre (à Paris), pour la réquisition en zone occupée : « ..… La réquisition en zone occupée, par les autorités d’occupation, des matières premières ayant une importance pour la conduite de la guerre est permise aux termes des articles 42 et suivants de la Convention du 19 octobre 1907 relative aux lois et usages de la guerre sur terre, dans la mesure précisée par lesdits articles. Quand il s’agit de butin, les autorités occupantes ne sont pas obligées d’accorder d’indemnités. Suivant mes instructions, toutes les autres réquisitions s’effectuent sur une base purement commerciale et les marchandises sont payées en espèces aux prix convenu avec les propriétaires.
Si dans le passé, certaines difficultés se sont présentées à cet égard, elles ont été surtout imputables aux défectuosité du service des transmissions qui ne permettaient pas un contact permanent et étroit entre les différents services allemands intéressés. Mais maintenant nous veillons à que les principes précités soient respectés pour les réquisitions de marchandises en zone occupée et il est prévu que, en ce qui concerne les marchandises considérées à tort comme butin, les propriétaires desdites marchandises seront payés rétroactivement.
Je m’efforce de concilier les besoins du Reich et les desirerata de la population du territoire occupé en tenant compte des nécessités de l’économie de la guerre. Je veille notamment à assurer à la zone occupée la ravitaillement en marchandises ayant un caractère vital pour la population… »
Mercredi 23, Le Préfet informe la commune de Gury, que le Ministère de la Production Industrielle et du Travail met à la disposition de la commune un certain nombre de baraquement. Un questionnaire est joint pour les besoins en bâtiments ruraux, qui devra être retourné le plus rapidement possible.
La Direction des Services Agricoles de l’Oise met à la disposition des agriculteurs de Gury : 1 écurie de circonstance et 1 hangar, pour les agriculteurs éprouvés suite aux dommages causés par la guerre à leurs immeubles ruraux – Et demande à la commune la liste des cultivateurs a qui ils doivent être attribués.
Jeudi 24, entrevue à Montoire entre Adolphe HITLER et Philippe PETAIN. Le Maréchal accepte une collaboration limitée.
Lundi 28, loi n° 31 interdit l'écoute des émissions britanniques ainsi que "toutes celles qui se livrent à une propagande antinationale" dans les lieux ouverts au public.
14 heures, déclaration de naissance de N...GOVAERT, né ce jour à 5 heures, rue du Bailly (aujourd’hui : rue de Bailly), fils de Cyrille GOVAERT, cultivateur, 39 ans, et de Marcelle CUGNIERE, sans profession, 35 ans. Le témoin est le père de l’enfant.
Mercredi 30, PETAIN annonce la collaboration de la France avec l'Allemagne. Discours prononcé six jours après son entrevue avec HITLER à Montoire, le 24 octobre 1940, et dans lequel il justifie son choix de s’engager dans une collaboration d’État avec l’Allemagne. Discours du maréchal Pétain. Voici l'un des discours les plus importants (ou, tout au moins, les plus célèbres) du maréchal PETAIN. Quelques jours après avoir rencontré Adolf HITLER à Montoire-sur-le-Loir (le 24 octobre), il rend compte aux Français des résultats de cette entrevue (rappelons qu'aucun document, traité ou accord n'a été signé à Montoire). La notion de "collaboration" entre les vainqueurs et les vaincus, déjà évoquée par PETAIN le 11 octobre, est ici au cœur du propos : « Français,
J’ai rencontré, jeudi dernier, le Chancelier du Reich. Cette rencontre a suscité des espérances et provoqué des inquiétudes ; je vous dois, à ce sujet, quelques explications.
Une telle entrevue n'a été possible, quatre mois après la défaite de nos armes, que grâce à la dignité des Français devant l'épreuve, grâce à l'immense effort de régénération auquel ils se sont prêtés, grâce aussi à l'héroïsme de nos marins, à l'énergie de nos chefs coloniaux, au loyalisme de nos populations indigènes. La France s'est ressaisie. Cette première rencontre entre le vainqueur et le vaincu marque le premier redressement de notre pays.
C'est librement que je me suis rendu à l'invitation du Führer. Je n'ai subi, de sa part, aucun « diktat », aucune pression. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J'en ai accepté le principe. Les modalités en seront discutées ultérieurement.
A tous ceux qui attendent aujourd'hui le salut de la. France, je tiens à dire que ce salut est d'abord entre nos mains. A tous ceux que de nobles scrupules tiendraient éloignés de notre pensée, je tiens à dire que le premier devoir de tout Français est d'avoir confiance. A ceux qui doutent comme, à ceux qui s'obstinent, je rappellerai qu'en se raidissant à l'excès, les plus belles attitudes de réserve et de fierté risquent de perdre de leur force.
Celui qui a pris en mains les destinées de la France a le devoir de créer l'atmosphère la plus favorable à la sauvegarde des intérêts du pays. C'est dans l'honneur et pour maintenir l'unité française, une unité de dix siècles, dans le cadre d'une activité constructive du nouvel ordre européen que j'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration. Ainsi, dans un avenir prochain, pourrait être allégé le poids des souffrances de notre pays, amélioré le sort de nos prisonniers, atténuée la charge des frais d'occupation. Ainsi pourrait être assouplie la ligne de démarcation et facilités l'administration et le ravitaillement du territoire.
Cette collaboration doit être sincère. Elle doit être exclusive de toute pensée d'agression, elle doit comporter un effort patient et confiant.
L'armistice, au demeurant, n'est pas la paix. La France est tenue par des obligations nombreuses vis-à-vis du vainqueur. Du moins reste-t-elle souveraine. Cette souveraineté lui impose de défendre son sol, d'éteindre les divergences de l'opinion, de réduire les dissidences de ses colonies.
Cette politique est la mienne. Les ministres ne sont responsables que devant moi. C'est moi seul que l'histoire jugera. Je vous ai tenu jusqu'ici le langage d'un père : je vous tiens aujourd'hui le langage du chef. Suivez-moi ! Gardez votre confiance en la France éternelle ! »
Reparaît le journal de l’Oise "La République de l'Oise".
20 heures, réunion du Conseil Municipal.
- Vote du compte administratif.
- Vote du compte de gestion.
Jeudi 31, Arrêté préfectoral dans lequel, le Préfet décide que le coupon n°2 de la carte de charbon, instituée par arrêté du 15 octobre, pourra être présenté à partir du 1er novembre et qu’il aura une valeur de 50 kilogrammes de combustible de quelque nature qu’il soit, coke et poussier compris.
Les Services Agricoles de l’Oise transmettent en commune des fiches de renseignements concernant les besoins en carburants agricoles, et qui ne sont jamais parvenues concernant les agriculteurs de Gury.

A suivre avec novembre 1940 ...

Bonne lecture à tous,

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : mar. mai 06, 2014 21:39 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonsoir à tous,

Ce soir nous sommes en novembre 1940 ...

Novembre
Lundi 04, à 20 heures, réunion du Conseil Municipal (absents : Léandre BAUDHUIN et Marcel ROBERT).
- … le Maire expose qu’à la suite des évènements de guerre, il a été amené à faire exécuter des travaux de première urgence aux bâtiments communaux. Il signale notamment avoir fait procéder à la réfection de la toiture de l’église pour laquelle il a été amené à acquérir de Pierre DUBOIS, entrepreneur à Lassigny, une quantité de 1500 tuiles au prix de 600 francs le mille à prendre au chantier de Chiry-Ourscamp. Donc il sollicite de prélever sur la somme de 3814 francs représentant le reliquat de la subvention des églises actuellement disponible – Le montant de la dépense résultant de la fourniture faite par Pierre DUBOIS ; ainsi que la dépense pour le transport à Gury desdites tuiles – Le salaire des ouvriers couvreurs pour la réfection de la toiture – Les dépenses (fourniture et pose) résultant des travaux de vitrerie et peinture à exécuter sur l’église – Toutes autres dépenses, non prévues, qui pourront être rendues nécessaires, par des travaux et fournitures à exécuter à l’église. Le Conseil Municipal autorise les prélèvements.
- Il est question de faire constituer un dossier de dommages de guerre de la commune par un architecte agréer et propose le choix sur Abel PRETRE, architecte à Paris (accord unanime).
- Location des propriétés communales.
- Commission d’adjudication : Léon LHELLEZ (remplacement de Gabriel FREIN, décédé), et Paul DEJOUY (en l’absence de Léandre BAUDHUIN « Albert », prisonnier).
- Chapitres additionnels au budget vicinal de 1940.
- Budgets vicinaux de l’exercice 1941.
- Vote des impositions ordinaires et extraordinaires à comprendre dans les rôles généraux de 1941.
Mardi 05, la commune paye à DUBOIS, à Lassigny, les 2500 tuiles plates pour l’église.
Mercredi 06, reparaît le journal de l’Oise "La Tribune de l'Oise".
Dimanche 10, appel du Maréchal PETAIN. Dans cet appel en faveur du Secours National, le maréchal Pétain revient une nouvelle fois sur les malheurs de la France et des Français. Ce thème est récurrent dans ses discours. Parce qu'il s'agit d'une réalité, tout d'abord : avec la défaite, l'occupation, l'exploitation des ressources nationales par les Allemands et la désorganisation de l'économie, la pénurie est là et les Français sont démunis de nombreux biens de consommation de première nécessité. Mais il s'agit également d'un effet de propagande : PETAIN et son gouvernement se posent en soutiens d'un peuple qui souffre et auquel on ne manque jamais de rappeler ses malheurs. Faire appel à la générosité nationale, c'est également rappeler que l'on en est l'initiateur... : « Français,
L’hiver commence, il sera rude.
Rude pour les prisonniers de guerre.
Rude aussi pour tant de populations civiles évacuées, éprouvées par la guerre et ses suites.
Notre cœur se serre à la pensée des souffrances dont les uns et les autres sont menacés.
Mais il ne s’agit pas de les plaindre. Il faut les aider et les défendre contre les rigueurs du froid.
Faites donc vite (et largement) tout ce que nous vous demandons pour eux.
Vous réunirez couvertures, chaussures, linge, sous-vêtements, chandails, chaussettes, en un mot tous les effets, même les plus usagés.
Vous les remettrez aux équipes de jeunes gens qui passeront à cet effet devant vos demeures.
On attend votre don, l'hiver, lui, n'attend pas.
Le Service des prisonniers de guerre aidé par le Comité National d'Assistance et la Croix-Rouge Française acheminera, en accord avec les autorités allemandes, les vêtements destinés aux camps de France et d'Allemagne.
Le Secours National aura la large part que réclament les réfugiés, les chômeurs, les indigents.
Agissez rapidement. Il faut qu'avant la fin de novembre tous les Français soient à l'abri.
Il faut que nos fils en captivité puissent éprouver l'affection de la nation tout entière et la sollicitude collective qui veille sur eux.
Il faut que ceux qui n'ont pu encore regagner leur foyer ou souffrent près d'un foyer détruit, ceux aussi que la guerre a privés de toutes leurs ressources, sentent également le souffle de solidarité et d'entr'aide qui doit, au cours des mois à venir, assurer la santé et la vie de centaines de milliers de Français et de Françaises. »
Lundi 18, la Sous-préfecture de Compiègne délivre à Sylviane ROBERT-FRERE une carte d’identité.
Mercredi 20, La Hongrie et la Roumanie adhèrent au pacte tripartite
Jeudi 21, la Mairie dresse la liste des sinistrés de la commune susceptible de bénéficier d’un secours d’extrême urgence, pour l’envoyer à la Préfecture : Amélie LEBŒUF-HAUET et Paul ROBERT.
Dimanche 24, 20 heures, le Conseil Municipal décide il y aurait lieu de procéder au plutôt à la mise en adjudication de la location des propriétés communales pour lesquelles :
1° un des baux est expiré en 1940.
2° et un autre bail expire le 1er janvier 1942. Bail de 9 ans commençant par la récolte à faire en 1941 :
1er lot, la Vigne, 4 ares, 10 francs.
2ème lot, les Six mines, 1 ha 74, 1 franc.
3ème lot, le Champ Sauvage, 16 ares, 20 francs.
4ème lot, la Taillette, 4 ares, 5 francs.
5ème lot, le Jeu d’Arc, 10 ares, 15 francs.
2ème bail de 8 ans commençant par la récolte à faire en 1942 :
6ème lot, le Jeu d’Arc, 5 ares, 20 francs.
Mardi 26, le Sous-Préfet envoi à la Mairie de Gury une copie du courrier que le Préfet lui a transmis, daté du 21 courant, concernant une note du Kreiskommandant pour les frais de camouflage des tours, toitures de tôle ondulées, etc.… sont à la charge de l’Etat Français. Le Préfet est disposé à imputer sur le chapitre « Dépenses diverses payées pour le compte des autorités allemandes » les dépenses correspondant aux travaux à effectuer.
Samedi 30, la Préfecture renvoi le courrier du 21 courant pour la liste des sinistrés de la commune pour plus de renseignement.
Appel du Maréchal PETAIN. Comme dans celui du 10 novembre, le Maréchal PETAIN fait preuve dans ce message en faveur des Lorrains refoulés d'une sollicitude à la fois sincère et calculée. Le problème des populations déplacées est certes moins grave à la fin de l'année 1940 qu'il ne l'était pendant l'été, mais le cas des Lorrains reste épineux, du fait de l'annexion de l'Alsace et de la Moselle par le Reich. Une fois encore, comme pour les prisonniers et les démunis, et en l'absence de moyens suffisants placés à sa disposition, c'est à la solidarité nationale que doit faire appel l'État Français : « Français,
Cinquante mille Lorrains sont arrivés en zone libre, ils ont dû tout abandonner : leur maison, leurs biens, leur village, leur église, le cimetière où dorment leurs ancêtres ; tout ce qui fait enfin l'intérêt de la vie.
Ils ont tout perdu ; ils viennent demander asile à leurs frères de France. Les voici au seuil de l'hiver, sans ressources, n'ayant plus que la fierté de rester Français. Ils acceptent pourtant leur malheureux sort sans se plaindre, sans récriminer ; ce sont des Français de grande race, à l'âme énergique, au cœur vaillant.
Un grand nombre d'entre eux sont des paysans ; installés au voisinage des frontières, ils ont, au cours des siècles, souffert plus que d'autres des rigueurs de la guerre.
Je ressens, comme vous le ressentez vous-mêmes, toute leur peine. Le Gouvernement fait ce qui est en son pouvoir pour soulager leur infortune et leur fournir les moyens de vivre et de travailler. Mais les Lorrains méritent mieux ; il faut que l'accueil qui leur est fait soit l'accueil du cœur, celui que l'on réserve à des parents aimés.
Que chacun s'ingénie à leur faire retrouver, là où ils seront placés, la douceur d'un foyer et l'ambiance de la grande amitié française.
Déjà, diverses propositions concernant propriétés, maisons, exploitations, sont parvenues au service des réfugiés ; il faut que, dans chaque département d'accueil vous recherchiez tout ce qui peut leur être offert pour adoucir leur sort.
Partis avec un pécule infime et un maigre bagage, tout leur manque. Que chacun de vous s'efforce donc de les aider et de les réconforter, de leur fournir du travail dans toutes les activités où ils peuvent s'employer.
Que tout cela soit fait avec un enthousiasme ardent, afin qu'ils sentent autour d'eux sympathie et affection.
De cet effort de solidarité à l'égard de compatriotes malheureux, nous sortirons meilleurs et plus unis. »
Au soir, déclaration des stocks de céréales (en Quintaux), « état à remplir avec soin les Contributions Indirectes se réservant le contrôle des déclarations ».

A suivre décembre 1940 ...


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : mar. mai 06, 2014 21:43 pm 
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Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Maintenant décembre 1940 ...

Décembre
Dimanche 01, les cultivateurs de Gury déclarent n’avoir aucun quintal d’orge en stock.
Mardi 03, au matin, la commune fourni la déclaration des stocks de céréales (faite le 30 novembre 1940).
Arrêté préfectoral dans lequel, le Préfet décide que le coupon n°3 de la carte de charbon, instituée par arrêté du 15 octobre, pourra être présenté à partir du 1er novembre et qu’il aura une valeur de 50 kilogrammes de combustible de quelque nature qu’il soit, coke et poussier compris.
Mercredi 04, ordre de l’Intendant, pour réquisition d’un bovin qui doit être livré en gare de Roye-sur-Matz, à 10 heures.
Vendredi 06, reparaît le journal de l’Oise "La Gazette de l'Oise". "Le Progrès de l'Oise", pour quelques semaines seulement, de la fin 1940 au début 1941.
Lundi 09, à 10 heures, une vache fut réquisitionnée chez Abel DEVILLERS-LOIRE, et amenée à la gare de Roye-sur-Matz.
Le Juge de Paix des cantons de Lassigny et de Ressons, demande (réclamation du Procureur Général) si les registres de l’Etat-Civil ont été détruits par suite des évènements de la guerre actuelle. Divers renseignements sont demandés sur la nature et les années sont les registres détruits (A Gury, aucun registre n’a été détruit, ni abîmé).
Vendredi 13, fin du ministère de Philippe PETAIN et de Pierre LAVAL.
Jeudi 19, le Préfet fait savoir si la commune à l’intention de faire réparer les bâtiments scolaires, car il prévoit de faire bénéficier la commune d’une subvention allouée par l’Etat pour la réfection de l’immeuble endommagé.
Samedi 21, courrier du Préfet à tous les Maires de l’Oise : « …. J’ai l’honneur de porter ci-après à votre connaissance le message télégraphique que je viens de recevoir de M. le Secrétaire d’Etat au Ravitaillement.
« En raison des fêtes vente et consommation de volaille lapin et gibier seront exceptionnellement autorisées en même temps que la viande de boucherie les lundi 23, mardi 24, lundi 30 et mardi 31 décembre. Restaurants et établissements similaires autorisés a servir de la viande de boucherie et volailles les jours à la vente en est autorisée et en outre les 25 décembre et premier janvier. Pourrez également déroger les 24 et 31 décembre à l’interdiction de servir après 15 heures viande ou volaille dans ces établissements ».
Je vous prie de vouloir bien porter immédiatement ces instructions à la connaissance des commerçants intéressés. »
La Mairie transmet à la Préfecture la liste des sinistrés de la commune susceptibles de bénéficier d’un secours d’extrême urgence :
- Amélie LEBŒUF-HAUET (son mari est prisonnier de guerre), sa ferme (bâtiments d’habitation et d’exploitation) détruite par bombe d’avion, continue néanmoins l’exploitation des terres.
- Paul ROBERT (veuf), bâtiments de ferme (habitation et exploitation démolis par bombe d’avion) a été blessé par éclatement est actuellement recueilli par un de ses fils.
Lundi 23, Le mot d’ordre est diffusé de la résistance à partir de ce jour. Le succès de l’opération fut mitigé parce que les Allemands purent attribuer au mauvais temps le fait que peu de personnes étaient sorties ce jour-là.
Le Préfet aux Mairies : « J’ai l’honneur de vous envoyer l’arrêté ci-joint du 23 Décembre 1940 concernant le recensement des Etablissement industriels et commerciaux.
J’attire votre attention sur la nécessité de donner à ce texte toute la publicité nécessaire, par tous les moyens que vous jugerez appropriés.- Il importe, que tous les intéressés soient touchés : la non déclaration entraînerait, en effet, l’application des sanctions prévues aux articles 165 et 166 du Livre II du Code du Travail (défaut d’envoi d’horaire à l’Inspecteur du Travail) et risquerait de conduire l’Inspecteur du Travail à établir des pourcentages d’emploi de démobilisés qui ne seraient pas en rapport avec l’importance de l’établissement. »
Mardi 24, message de Noël du Maréchal PETAIN : « MES CHERS AMIS!
Il n'est pas encore minuit. Mais, déjà, beaucoup d'entre vous veillent, comme ils veillaient au cours des années heureuses. Je viens leur tenir compagnie.
Pour la plupart d'entre vous, ce Noël sera triste.
Dans bien des foyers, des places resteront vider,... des places d'êtres chers.
Beaucoup ne reviendront plus, qui a asseyaient joyeux, l'année dernière, permissionnaires de -dix jours, autour de la table de famille. Que notre première pensée soit pour eux : ils ont sauvé l'honneur.
D'autres attendent, loin de vous, prisonniers sur la terre étrangère. Peut-être entendront-ils ce soir, la messe dans leurs camps ? Peut-être déplieront-ils, avec amour, le beau colis que vous leur avez envoyé ? Jamais, dans leur exil et dans leur solitude, ils n'ont été plus près de vous.
je pense, aussi, ce soir, à tous ceux qui souffrent, à ceux qui ne mettent dans leur cheminée ni bûches, ni charbon, à ceux qui ont entendu, jadis, parler du réveillon et qui ne savent pas ce qu'ils mangeront demain, aux enfants qui ne trouveront pas de jouets dam leurs souliers, aux réfugiés qui n'entendront Plus, cette année, la cloche de leur village.
Je pense aux pauvres, à tous les pauvres, à ceux des asiles de nuit et des soupes populaires, aux chômeurs, à tous les malheureux que l'Entr'aide d'Hiver n'a pu secourir encore, à ceux qui se raidissent, à ceux qui s'abandonnent.
Mes enfants, Noël, ne l'oubliez pas, c'est la nuit de l'Espérance, c'est la fête de la Nativité.
Une France nouvelle est née. Cette France, ce sont vos épreuves, vos remords, vos sacrifices qui l'ont faite. Comme vous saurez la faire belle dorénavant !
Mes amis, ayez confiance, reprenez courage, faites, ce soir, le serment de participer de toutes vos forces à cette grande renaissance, pour que, vos enfants connaissent, à nouveau, des Noëls dans la joie.
Serrez-vous, ce soir, autour de moi, pour que cette France, une France neuve et saine, grandisse et se fortifie.
Bientôt vous verrez luire l'étoile qui guidera votre destin.
Bon Noël, mes enfants.
Et Vive la France ! »
Samedi 28, à 16 heures, mariage de Stéphane GAY, cantonnier auxiliaire, natif de Gonesse (17/10/1919), domicilié à Gury, fils de Paul GAY, garde champêtre à Gury, et d’Isabelle GEOFFROY. Et Stanislawa KOZACZYK, native de Kouznia en Pologne (16/03/1922), domestique, domiciliée à Gury, fille de Joseph KOZACZYK, ouvrier agricole, et de Constancia KOKOCINSKA, ouvrière agricole, demeurant à Foucheret, commune de Fontaine-Chaalis. Les témoins sont Maurice HULEUX, fraiseur, domicilié à Saint-Denis, et Paulette GAY, épouse HULEUX, sans profession, domiciliée aussi à Saint-Denis. (Les témoins non cités de l’épouse sont ses parents qui sont présent).
Dimanche 29, message à la jeunesse du Maréchal PETAIN : « JEUNES FRANÇAIS!
C'est à vous, jeunes Français, que je m'adresse aujourd'hui, vous qui représentez l'avenir de la France, et à qui j'ai voué une affection et une sollicitude particulières.
Vous souffrez dans le présent, vous êtes inquiets pour l'avenir. Le présent est sombre, en effet mais l'avenir sera clair, si vous savez vous montrer digne de votre destin.
Vous payez des fautes qui ne sont pas les vôtres ; c'est une dure loi qu'il faut comprendre et accepter, au lieu de la subir ou de se révolter contre elle. Alors l'épreuve devient bienfaisante, elle trempe les âmes et 1 es corps et prépare les lendemains réparateurs.
L'atmosphère malsaine dans laquelle ont grandi beaucoup de vos aînés a détendu leurs énergies, amolli leurs courages et les a conduits pair les chemins fleuris du plaisir à la pire catastrophe de notre histoire. Pour vous, engagés dès le jeune âge dans des sentiers abrupts, vous apprendrez à préférer aux plaisirs faciles, les joies des difficultés surmontées.
Méditez ces maximes
Le plaisir abaisse, la joie élève.
Le plaisir affaiblit, la joie rend fort.
Cultivez en vous le sens et l'amour de l'effort c'est une part essentielle de la dignité de l'homme, et de son efficacité.
L'effort porte en lui-même sa récompense morale, avant de se traduire par un profit matériel, qui d'ailleurs arrive toujours tôt ou tard.
Lorsque vous aurez à faire choix d'un métier, gardez-vous de la double tentation du gain immédiat et du minimum de peine.
Visez de préférence aux métiers de qualité, qui exigent un long et sérieux apprentissage, ceux-là même où notre main-d’œuvre nationale accusait autrefois une supériorité incontestée.
Lorsque vous aurez choisi votre carrière, sachez que vous aurez le droit de prendre place parmi les élites. C'est à elles que revient le commandement, sur les seuls titres du travail et du mérite.
Dans cette lutte sévère pour atteindre le rang que vos capacités vous assignent, réservez toujours une place aux vertus sociales, et civiques, à l'entr'aide, au désintéressement, à la générosité.
La maxime égoïste qui fut trop souvent celle de vos devanciers : chacun pour soi et personne pour tous, est absurde en elle-même et désastreuse en ses conséquences.
Comprenez bien, mes jeunes amis, que cet individualisme dont nous nous vantions comme d'un privilège est à l'origine des maux dont nous avons failli périr. Nous voulons reconstruire, et la préface nécessaire à toute reconstruction, c'est d'éliminer l'individualisme destructeur, destructeur de la famille dont il brise ou relâche les liens, destructeur du travail, à l'encontre duquel il proclame le droit à la paresse, destructeur de la Patrie dont il ébranle la cohésion quand il n'en dissout pas l'unité.
Seul le don de soi donne son sens à la vie individuelle en la rattachant à quelque chose qui la dépasse, qui l'élargit et la magnifie. Pour Conquérir tout ce que la vie comporte de bonheur et de sécurité, chaque Français doit commencer par S'oublier lui-même.
Qui est incapable de s'intégrer a un groupe, d'acquérir le sens vital de l'équipe, ne saurait prétendre à " servir ", c'est-à-dire à remplir son devoir d'homme et de citoyen.
Il n'y a pas de société sans amitié, sans confiance, sans dévouement.
Je ne vous demande pas d'abdiquer votre indépendance, rien n'est plus légitime que la passion que vous en avez. Mais l'indépendance peut parfaitement s'accommoder de la discipline, tandis que l'individualisme tourne inévitablement à l'anarchie, qui ne trouve d'autre correctif que la tyrannie.
Le plus sûr moyen d'échapper à l'une et à l'autre, c'est d'acquérir le sens de la communauté, sur le plan social comme sur le plan national.
Apprenez donc à travailler en commun, a réfléchir en commun, à obéir en commun, à prendre vos jeux en commun.
En un mot, cultivez parmi vous l'esprit d'équipe.
Vous préparerez ainsi le solide fondement du nouvel ordre Français, qui vous liera fortement les uns aux autres, et vous permettra d'affronter allègrement l'œuvre immense du redressement national.
Mes chers amis, il y a une concordance symbolique entre la dure saison qui nous inflige ses privations et ses souffrances, et la douloureuse période que traverse notre pays, mais au plus fort de l'hiver, nous gardons intacte notre foi dans le retour du printemps.
Oui, Jeunes Français, la France, aujourd'hui dépouillée, un jour prochain reverdira, refleurira.
Puisse le printemps de votre jeunesse S'épanouir bientôt dans le printemps de la France ressuscitée. »
Lundi 30, le Préfet renvoi à Gury sa liste des sinistrés de la commune susceptibles de bénéficier d’un secours d’extrême urgence, pour une mise au point d’urgence.
Mardi 31, message du Maréchal PETAIN : « MES CHERS AMIS!
L'année 1940 a pris fin.
Tournons-nous maintenant vers l'avenir. L'année 1941 sera difficile. Elle doit être celle du relèvement de la France. Elle le sera si vous vous serrez tous autour de moi, ayant la même foi dans la Patrie, la même volonté de " servir ".
Je me suis donné à la France, c'est-à-dire à vous tous.
Nous aurons faim. La guerre nous a enlevé une part importante de nos récoltes. Le blocus nous prive d'un ravitaillement qui, dans les années qui précédaient la guerre, se chiffrait, chaque année, par plus de 6 millions de tonnes de denrées de toutes espèces et de toutes provenances.
La guerre continue ainsi que le blocus : il ne dépend pas de nous de les faire cesser.
N'écoutez pas ceux qui chercheraient à exploiter vos misères pour désunir la nation.
Les mêmes procédés vous ont conduits hier à la guerre et à la défaite. Demain, nous remporterons une première victoire : nous remplacerons la critique par l'effort.
L'année 1941 doit être une année de travail acharné.
Je m'adresse d'abord aux paysans de France : il faut qu'ils tirent de la terre tout ce qu'elle peut donner. Toutes les friches doivent être remises en culture, même si le sol est ingrat. Les rendements doivent être augmentés en dépit de toutes les difficultés.
Nous y aiderons du mieux que nous pourrons. Mais que chacun compte d'abord sur soi-même. Qu'il comprenne la détresse profonde d'un pays dépouillé de tant de moyens que la guerre et le blocus ont détruits ou paralysés.
Je fais appel à l'ingéniosité des Français pour qu'ils improvisent eux-mêmes les moyens de compléter leur alimentation.
Je m'adresse maintenant aux ouvriers. Qu'ils ne se découragent pas. Leur sort sera dur. Nos stocks de matières premières s'épuisent.
Je ne puis savoir quelle quantité nous pourrons importer en 1941. Certaines industries risquent d'être totalement arrêtées.
Nous avons fait de notre mieux, et nous continuerons pour parer à cette situation. Nous devons exploiter au maximum les ressources que nous pouvons tirer nous-mêmes.
Que nos mineurs, nos bûcherons, nos carriers redoublent d'efforts. Et que, tous les ouvriers, chômeurs ou non, sachent que le Gouvernement de la Révolution Nationale travaille à affranchir leur avenir. de l'intervention du capitalisme étranger.
La France doit produire et transformer tout ce dont elle a besoin pour vivre et prospérer. Ce qui a été fait ailleurs en ce sens, peut et doit être fait chez nous. C'est une œuvre de longue haleine : elle est déjà commencée.
Au pays tout entier, je demande qu'il se pénètre de l'esprit nouveau qui doit refaire la grandeur de la Patrie.
Il ne s'agit plus de reprendre un à un quotidiennement l'inventaire de nos sujets de mécontentement, de tout ramener à soi-même, d'attendre de l'État qu'il nous délivre de nos maux et qu'il nous dispense ses bienfaits.
Il faut penser aux malheurs de la Patrie et à l'infortune de tous ceux qui souffrent plus que nous. Il faut aider la Patrie à secourir nos compatriotes.
Aider la Patrie, c'est avoir confiance en elle, c'est l'avoir présente constamment dans nos pensées, dans nos paroles et dans nos actes, ne rien accepter, ne rien dire et ne rien faire qui puisse lui nuire.
Secourir nos compatriotes, c'est nous donner sans arrière-pensée, sans réticences personnelles à cette solidarité matérielle et morale qui doit réunir tour, les Français. C'est relever celui qui tombe, c'est ranimer celui qui s'abandonne, c'est ramener celui qui s'égare.
Je rue suis promis à moi-même de ne connaître en France ni partis, ni classes. Je vous appelle tous à sortir de vos cadres, de vos routines, de vos préjugés, de vos égoïsmes, de vos rancœurs, de vos défiances, et je vous exhorte à vous grouper en Français solides qui veulent défendre leur terre et leur race.
J'adresse mes vœux fervents, par-delà les mers aux populations de l'Empire et par-delà les frontières à nos chers prisonniers.
La France continue.
Bonne année, mes chers Amis »

A suivre ... pour l'année 1941 ...

Je vous souhaite à tous une bonne lecture.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. mai 09, 2014 20:28 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonsoir à tous,

Janvier 1941 ...

1941
Janvier
Mercredi 01, la première action de résistance est programmée. Ce jour-là, les Français devront rester chez eux pendant une heure (de 14 à 15h en zone non occupée, de 15 à 16 h en zone occupée).
Message du Maréchal PETAIN : « Dans les malheurs de la Patrie, chacun de nous a pu se rendre compte qu'il n'y a pas de destin purement individuel, et que les Français n'existent que par la France.
Jetés hors de leurs maisons, loin de leurs champs, de leurs métiers, réduits à la condition de nomade, des millions de nos concitoyens ont appris, par une cruelle expérience, que l'homme réduit à lui seul est la plus misérable des créatures.
Dans ce naufrage de toutes leurs sécurités coutumières, c'est à ce qui restait de leurs villages, de leurs familles, de leurs foyers qu'ils ont demandé assistance, c'est vers ce qui subsistait encore de la Nation qu'ils ont cherché secours.
Puisse cette grande et terrible leçon leur servir !
L'épreuve soufferte par le peuple français doit s'inscrire en traits de feu dans son esprit et dans son cœur. Ce qu'il faut qu'il comprenne pour ne jamais l'oublier, c'est que l'individualisme dont il se glorifiait naguère comme d'un privilège, est à l'origine des maux dont il a failli mourir.
Il n'y aurait pas de relèvement possible si les fausses maximes de l'égoïsme politique, social, moral, spirituel devaient rester celles du nouvel Etat Français, de la nouvelle Société Française.
Nous voulons reconstruire, et la préface nécessaire à toute reconstruction, c'est d'éliminer l'individualisme destructeur, destructeur de la " famille " dont il brise ou relâche les liens, destructeur du " travail ", à l'encontre duquel il proclame le droit à la paresse, destructeur de la " patrie " dont il ébranle la cohésion quant il n'en dissout pas l'unité.
Dressé systématiquement contre tous les groupes sociaux sur lesquels la personne humaine s'appuie et se prolonge, l'individualisme ne manifeste jamais de vertu créatrice. Il est à remarquer que les époques où l'individualisme règne, sont celles qui produisent le moins d'individualités.
L'individualisme reçoit tout de la société et ne lui rend rien. Il joue vis-à-vis d'elle un rôle de parasite.
Quand elles sont fortes et riches, les sociétés peuvent supporter un certain degré de parasitisme. Lorsque ce degré est dépassé, la société s'effondre et ses parasites avec elle.
La nature ne crée pas la société à partir des individus, elle crée les individus à partir de la société, comme l'a démontré la sociologie moderne.
L'individu, s'il prétend se détacher de la société maternelle et nourricière, se dessèche et meurt sans porter fruit.
Dans une société bien faite, l'individu doit accepter la loi de l'espèce, l'espèce ne doit pas subir les volontés anarchiques des individus, et cela dans l'intérêt des individus eux-mêmes.
La première garantie des droits de l'individu réside dans la société.
Ayez une société solide, et dans laquelle le noyau social primitif, la famille, soit fort : les droits primordiaux de l'individu - religieux, domestiques, scolaires - y trouveront leur rempart.
Ayez des associations puissantes, des associations de métier notamment, et les autres droits essentiels auront en elles leur assiette et leur fondement.
L'association volontaire continue le bienfait de la société naturelle.
L'Etat, enfin achève et couronne l'action tutélaire de la société et des associations.
Ayez un Etat fort, et tous ces droits distincts divers, contradictoires même, ne feront pas de la Cité leur champ de bataille, parce que l'ordre public sera, lui aussi, pourvu d'un garant et d'un protecteur.
L'esprit nouveau doit être un esprit de communion nationale et sociale. Professer le nationalisme et prétendre rester individualiste est une contradiction insoutenable, où trop de nos devanciers se sont attardés, et qui devait finalement se révéler ruineuse.
Seul l'élan collectif donne son sens à la vie individuelle en la rattachant à quelque chose qui la dépasse, qui l'élargit et qui la magnifie.
Pour conquérir la paix et la joie, chaque Français doit commencer par s'oublier lui-même.
Qui est incapable de s'intégrer à un groupe, d'avoir l'esprit d'équipe, le sens vital de la coopération, ne saurait prétendre à servir, c'est-à-dire à remplir son destin d'homme.
Je ne veux pas voir autour de moi des hommes dont l'adhésion serait marquée au coin d'un avide égoïsme ou d'un conformisme paresseux. Ceux qui désirent collaborer avec nous doivent savoir qu'ils accomplissent un devoir, sans autre récompense que la satisfaction virile d'apporter leur pierre à la grande œuvre de la rénovation française.
Ils doivent aussi réapprendre à vivre et à agir en commun, en ouvrant leurs âmes toutes grandes aux puissants et bienfaisants effluves collectifs où se mêlent les héritages du passé et les appels de l'avenir.
" Il n'y a pas de philosophie plus superficielle que celle qui, prenant l'homme comme un être égoïste et viager, prétend l'expliquer et lui tracer ses devoirs en dehors de la société dont il est une partie. " (RENAN )
Quel relèvement pourrait espérer un pays qui ne trouverait chez lui qu'égoïsme, isolement, sécheresse de cœur, indifférence ? Il serait frappé d'une sorte d'incapacité de vivre, car les sources de la vie seraient taries en lui. IL n'y a pas de société sans amitié, sans confiance, sans dévouement.
L'individualisme est venu se greffer sur notre goût naturel de l'indépendance, et a transformé une qualité certaine en un très grave défaut. L'indépendance peut parfaitement s'accommoder de la discipline, tandis que l'individualisme tourne inévitablement à l'anarchie, laquelle ne trouve d'autre correctif que le collectivisme.
Mais deux erreurs contraires, embrassées tour à tour, ne font pas une vérité.
A la régénération de la France, il faut la base du devoir, d'un devoir librement consenti et courageusement accompli.
Mais, à cette volonté morale de redressement personnel, il nous appartient d'assurer des conditions politiques et sociales favorables. Nous y pourvoirons, car rien ne serait possible si les faux principes de l'individualisme restaient la philosophie même de l'Etat français.
Nous demandons au peuple français, d'abord de nous faire confiance, ensuite de nous comprendre et de s'aider lui-même en nous aidant.
Je l'ai vu, ce peuple français, j'ai communié intimement avec lui à Toulouse, à Montauban, à Lyon, à Arles, à Marseille, à Toulon, à Avignon. J'ai senti battre son cœur à l'unisson du mien. Il se rend clairement compte, que nous ne voulons fonder notre autorité que sur la raison, sur l'intérêt public, sur l'évidence de l'utilité de notre action, comme de la vérité de nos principes.
A chacun de servir à son rang l'œuvre de la révolution nationale. Que chacun remplisse consciencieusement son devoir d'état, sans jamais perdre de vue la grandeur et la noblesse de l'entreprise collective à laquelle il participe. L'action la plus modeste a de quoi combler le cœur de l'homme, s'il sait l'inscrire sur un assez vaste horizon.
Français à l'ouvrage, tous ensemble, d'un même effort, d'une même ardeur, au service de la France. » (Extrait de la revue universelle du 1er janvier 1941).
Lundi 06, M. LEBLOND Directeur de l’Office Départemental de Placement et de la Main d’œuvre de l’Oise aux Maires : « En application de la loi du 2 février 1925 qui stipule que :
« Dans chaque commune, un registre constatant les offres et les demandes de travail et d’emplois devra être ouvert à la Mairie et mis gratuitement à la disposition du Public.
Et à l’arrêté préfectoral du 23 décembre 1940 relatif
I° à la déclaration des effectifs de travailleurs
2° aux déclarations de vacances d’emploi
3° aux déclarations d’ouvriers sans travail
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint un stock de notices qui devront être remplies par chacun des ouvriers sans travail qui se seront inscrits.
Vous voudrez bien adresser ces notices à la Section de l’Office de Placement de votre arrondissement (à celle de Crépy pour les Cantons de Crépy, Betz, Nanteuil) après avoir vérifié si elles sont correctement remplies.
Vous voudrez bien également indiquer chaque semaine, le samedi à la Section de l’Office intéressée, les ouvriers, qui s’étant fait inscrire, auront retrouvé un emploi, en mentionnant les noms profession et adresse de l’employeur au service duquel l’ouvrier est entré.
J’attire votre attention sur l’intérêt qu’il y à veiller à la stricte application de ces dispositions non seulement pour permettre de reclasser rapidement la main d’œuvre en chômage mais aussi pour que les lois du 26 avril 1924 sur l’emploi obligatoire des Mutilés de guerre
du 13 septembre 1940 sur l’emploi obligatoire des démobilisés
du 8 Octobre 1940 sur l’embauche des pères de famille
puissent recevoir leur pleine application.
J’ajoute que tout ouvrier sans travail qui aura négligé de s’inscrire comme demandeur d’emploi sera exclu du bénéfice du secours de chômage. Il pourrait en être de même pour des bénéficiaires d’autres modes d’assistance.
A chacun des intéressés il sera délivré un accusé de réception de leur demande….. »
Jeudi 09, courrier du Préfet au Maire de Gury : « ….. En réponse à votre lettre du 2 janvier 1941, relative à une demande de cartes de charbon destinées à la population de votre commune, je vous serais obligé de bien vouloir me faire connaître le nombre de foyers de 1 à 3 personnes - catégorie A - de 4 et 5 personnes - catégorie B - de 6 personnes et plus - catégorie C… »
Il est recenser après le courrier : A : 23 foyers – B : 9 foyers – C : 8 foyers.
Mardi 14, ordre de destination – le fournisseur « Carrières de l’Oise » à Crépy-en-Valois, l’usine est MAUPIN, menuisier à Clairoix : 1 hangar-écurie pour la commune de Gury qui devront être enlevé sur place par les soins du destinataire.
Jeudi 16, il gèle.
Jeudi 23, la commune fait un bail de huit ans (jusqu’au 11 novembre 1949, dernier délai), l’acte est établi par Pierre PILLOT, Maire de Gury, Léon LHELLEZ et Paul DEJOUY, Conseillers Municipaux, et monsieur RICCA, Receveur Municipal, à :
Louis BOUCAUX, pour 4 ares, au lieudit « La Vigne », pour 3 francs par an.
Maurice LHELLEZ, pour 16 ares, au lieudit « Le Champ Sauvage », pour 32 francs par an, et, 4 ares, au lieudit « La Taillette », pour 5 francs.
Paul GAY, pour 10 ares, au lieudit « Le Jeu d’Arc », pour 60 francs par an, et, 5 ares, au lieudit « Le Jeu d’Arc », pour 20 francs par an.
Le terrain de 1 hectares 74 ares, au lieudit « Les Six Mines », n’a pas trouvé de preneur.
Samedi 25, la Préfecture (Service des Constructions Provisoires) à la Mairie de Gury : « …..J’ai l’honneur de vous adresser pour information ; copie des lettres incluses que je vous prie de bien vouloir faire parvenir aux intéressés.
Je vous serai reconnaissant, dès que vous serez avisé de l’arrivée en gare de ROYE SUR MATZ, de veiller à ce que les transports de plaques de couverture s’effectuent rapidement.
L’entrepreneur chargé de la construction sera à la gare pour en faire la répartition….. »
Mercredi 29, le Préfet aux Maires de l’Oise : « Dès le mois d’octobre, je vous avais signalé les difficultés que devait entraîner la pénurie de charbon, et je vous avais engagés, particulièrement dans les communes rurales, à favoriser le plus possible l’exploitation des bois et taillis pour la réalisation de provisions en bois de chauffage.
Le gouvernement, par décret en date du 4 Septembre 1940, avait établi l’obligation d’exploiter, ou de faire exploiter, les quantités de bois excédant de 50 % celles qui devraient être normalement exploitées chaque année ou périodiquement sur les fonds de tous les propriétaires forestiers (Etat, Département, Communes, Etablissements publics, personnes morales privées et particuliers).
Les besoins en charbon du département, pour la période d’hiver, sont d’environ 30.000 tonnes par mois en ce qui concerne le foyer domestique et la petite industrie. Une situation que vous connaissez, et sur laquelle je ne veux pas insister, a réduit le Pays aux seules disponibilités des mines françaises, et ainsi on a d¹ diminuer la part attribuée à chaque département. C’est ainsi que, pour l’Oise, ont été prévues des livraisons mensuelles variant entre 9.000 et 11.000 tonnes, par conséquent, le tiers des quantités nécessaires pour la satisfaction normale de tous les besoins.
A ces difficultés s’ajoutent celles des transports, manque de matériel roulant, encombrement des routes, neige et gelées gênant les acheminements. C’est ainsi qu’en décembre, sur une attribution de 10.200 tonnes qui nous avait été faite, 6.528 tonnes seulement sont parvenues.
Ce sont là les fâcheuses conséquences d’un état de choses dont la responsabilité n’incombe à personne, mais contre lequel tous, nous devons lutter de notre mieux pour en diminuer le plus possible les durs effets.
Les résultats obtenus dans ce sens sont relativement encourageants si on compare notre situation à celle d’un grand nombre de départements. C’est ainsi que plusieurs points de l’Oise, il a pu être distribué jusqu’au ticket n° 5 de la carte de charbon, en donnant une valeur de 50 kilogs à chacun de ces tickets, alors que, dans ces départements assez proches, la valeur du ticket est habituellement de 25 ou de 12 kilogs 500.
Nous comptons que, dans le courant de janvier, les quelques localités où les tickets N°s 4 & 5 n’ont pas encore été honorés, pourront être servies et que, dès les premiers jours de février, si les arrivages prévus se font normalement, les populations qui ont été jusqu’à présent un peu oubliées pourront recevoir leur dû.
Pour parer aux inconvénients résultant des retards ou des grandes difficultés dans l’acheminement des quantités attribuées au département, des Maires ont pris l’initiative de se rendre aux mines pour prendre, hors contingent, certaines quantités de combustible.
Cette pratique est acceptable en raison des circonstances anormales qui ont provoqué la carence partielle et involontaire des organismes expéditeurs, mais elle doit être soumise à un certain nombre de conditions : Il faut d’abord en prévenir la Préfecture ; il faut que la Municipalité intéressée réalise elle-même les moyens de transport et le carburant nécessaire à ce transport ; il faut ensuite que le charbon ainsi obtenu soit distribué sur présentation des tickets, au prorata de la valeur admise dans le département pour chacun des tickets, autrement dit, une Municipalité qui va se ravitailler directement aux mines, ne peut délivrer, à l’heure actuelle, que du charbon pour les quantités afférentes aux tickets 1 à 5 chaque ticket représentant 50 kilogs ; étant entendu que les Etablissements charitables, hôpitaux et hospices, écoles, peuvent être servis par préférence et au prorata de leur consommation normale. S’il restait du charbon après ces diverses attributions, il devrait être cédé à des Maires des communes voisines qui en sont dépourvues.
L’inobservation des prescriptions ci-dessus, quant à la distribution des quantités de charbon obtenues hors contingent, entraînera toutes poursuites prévues par les textes en vigueur.
Il m’ a été signalé également que ce charbon pris aux mines est parfois cédé à un prix inférieur à celui qui est fait par le détaillant. Le prix de revente par les Municipalités ne doit permettre aucun bénéfice. Il doit simplement comporter la couverture des frais exposés pour le transport et pour la répartition. Certains Maires ont très heureusement prélevé des attributions pour les indigents à qui elles ont été faites gratuitement, le montant desdits attributions entrant dans a détermination du prix de revente aux clients payants. Enfin, certains autres Magistrats municipaux, tout en faisant un prix à la tonne moins élevé que chez le détaillant, ont pu réalisera un certain bénéfice qui a été versé au bureau de Bienfaisance.
Ce sont là des renseignements que j’ai cru utile de mettre à votre connaissance pour que, le cas échéant, vous puissiez en faire votre profit. »
Le Préfet au Maire de Gury : « ..… En réponse à votre lettre du 26 courant, à moi parvenue le 27, j’ai l’honneur de vous faire savoir qu’il m’est impossible de délivrer un bon supplémentaire en faveur de votre administré M. LHELLEZ, le cas n’étant pas prévu pour les débitants de boissons, sauf lorsque ceux-ci sont titulaires de recettes buralistes.
Il en est de même pour l’établissement cultuel de votre commune.
En ce qui concerne les Services scolaires et de Mairie, je vous adresse ci-joint deux bons : l’un de 300 kilogs pour les écoles, et l’autre de 50 kgs pour la Mairie . »
Ce mois de janvier, il gèle et fait très froid.

Pour la prochaine fois, à suivre février 1940 ...

Bonne lecture

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : mar. mai 13, 2014 8:08 am 
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Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonjour à tous,

Contrairement à ce que j'avais écris ... il faut lire février 1941 ...

Février
Samedi 01, on note à Gury :
45 consommateurs ordinaires (ni producteurs de lait, ni bénéficiaires d’abatage familial).
83 producteurs de lait et bénéficiaires d’abatage familial.
4 producteurs de lait non bénéficiaire d’abatage familial.
4 bénéficiaires d’abatage familial non producteur de lait.
Le Préfet aux Maires de l’Oise : « ….. A cette situation sont venus s’ajouter les acoups dans les transports, à la suite d’un hiver rigoureux.
Pour notre département, la situation s’analyse comme suit : les besoins ordinaires en combustible, pour la 7ème collectivité, c’est-à-dire pour les foyers domestiques, les Etablissements divers de Prévoyance et d’Assistance, hôpitaux et hospices, les Ecoles, les Administrations et la petite industrie (c’est-à-dire les Etablissements industriels consommmant moins de 240 tonnes par an) étaient de 25 à 30.000 tonnes par mois.
Les possibilités actuelles de la production Française qui seule, peut nous alimenter actuellement, nous permettent seulement une allocation de principe variant entre 9 et 11.000 tonnes par mois …, le département de l’Oise n’a pu recevoir, sur une allocation de 11.000 tonnes, qu’une quantité de 6.258 ….. »
Mercredi 05, Abel PRETRE architecte, au Maire de Gury : « J’ai l’honneur de vous faire parvenir le questionnaire demandé par la préfecture de l’Oise avec les réponses.
Nos travaux ne sont pas très importants at nous n’avons pas besoin d’une grosse quantité de matériaux… »
Samedi 08, le Secrétaire d’Etat à la Production Industrielle octroi à tout consommateur titulaire d’une carte d’alimentation, une carte provisoire (6 mois), puis, définitive de vêtements et articles textiles. Ils devront échanger un coupon n°9 de la carte d’alimentation pour obtenir la carte provisoire en question.
Dimanche 09, la Mairie fait une réponse au Préfet concernant l’intention de faire des réparations sur les bâtiments scolaires qui ont été endommagés par faits de guerre.
Les maires et les Présidents des Commissions de Réception de l’avoine, de la paille et du foin ont à veiller strictement à ce que ni fourrage, ni foin, ni paille ne soient livrés directement aux troupes. Les livraisons doivent être ordonnées exclusivement par la Feldkommandatur. Les maires sont invités à renvoyer les troupes à la Feldkommandatur.
Toute demande de la part des troupes devra être, le plus rapidement possible, le cas échéant, même par téléphone, transmises avec toutes les précisions, à la plus proche Kreishkommandatur.
Les infractions seront sévèrement punies. »
Vendredi 21, bon de déblaiement de 30m3 pour les fermes FREIN Gabriel, ROBERT Paul, GORON et LEBOEUF Marcel. « Die Einheit 06212 hat heut 30cbm Bauschutt aus Cury abgeholt » (CURY au lieu de GURY).
L’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, propose une première liste pour les subventions suites aux dommages de guerre : LOIRE et DEVILLERS.
Samedi 22, nouveau bon de déblaiement de 30m3, pour les fermes FREIN, ROBERT, GORON et LEBŒUF.
Dimanche 23 et lundi 24, bon de déblaiement de 50 m3 pour les fermes détruites à Gury (FREIN, ROBERT, GORON et LEBŒUF) pour les 2 jours hier (dimanche 23) et aujourd’hui.
Lundi 24, le Ministère de la Production Industrielle et du Travail, au Maire de Gury : « … J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’à la suite de votre demande, des hangars agricoles vont être mis prochainement à la disposition des sinistrés de votre commune.
Dans l’intérêt général, afin de pouvoir édifier le plus rapidement possible ces hangars, et en raison des difficultés particulières dans les transports, le ravitaillement et le logement, il est indispensable que les agriculteurs intéressés, fassent tous leurs efforts pour aider notre service. Dans ce but, vous voudrez bien leur signaler la collaboration que nous attendons d’eux et qu’ils s’engageront à nous apporter, en émargeant l’état ci-joint »
Mercredi 26, compléments de liste pour les subventions, suite aux dommages de guerre, par l’Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées : BAUDHUIN (2 maisons), LEBŒUF, LHELLEZ, PILLOT-PECHON, église et Mairie Ecole
Jeudi 27, compléments de liste pour les subventions, suite aux dommages de guerre, par l’Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées : ODEMPS
Le Préfet aux Maires de l’Oise : « J’ai l’honneur de vous faire connaître que, par arrêté en date de ce jour, j’ai décidé que le coupon n° 25 des cartes de charbon de couleur jaune et verte (catégories B et C) instituées par arrêté du 15 Octobre 1940 et dont sont bénéficiaires les familles nombreuses, pouvait être présenté à compter du Ier Mars 1941 dans les communes où les approvisionnements permettent d’y faire face. Ce coupon aura une valeur de 50 kilogrammes de combustible, de quelque nature qu’il soit, coke ou poussier compris ….. »

A suivre Mars 1941 ...


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : mar. mai 13, 2014 8:11 am 
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Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
... Mars 1941 ...

Mars
Samedi 01, message aux ouvriers, techniciens, patrons. A Saint-Etienne, du Maréchal PETAIN
: « Dans mon Message du 10 octobre dernier, je vous ai dit que l'on ne peut faire disparaître la lutte des classes, si fatale à la Nation, qu'en faisant disparaître les causes qui ont dressé ces classes les unes contres les autres.
Ces causes, c'est la menace du chômage et l'angoisse de la misère qu'elle fait peser sur vos foyers.
C'est le travail sans joie de l'ouvrier sans métier.
C'est le taudis dans la cité laide, où il passe les hivers sans lumière et sans feu.
C'est la vie de nomade sans terre, sans toit.
Telle est la condition prolétarienne. Il n'y aura pas de paix sociale tant que durera cette injustice.
En ce qui concerne l'organisation professionnelle, un texte de loi, si parfait qu'il soit, est impuissant à accomplir une réforme de cette ampleur. La loi ne saurait créer l'ordre social, elle ne peut que le sanctionner dans une entreprise, après que les hommes l'ont établi.
Le rôle de l'Etat doit se borner ici à donner à l'action sociale son impulsion, à indiquer les principes et le sens de cette action, à stimuler et orienter les initiatives.
En réalité, les causes de la lutte des classes ne pourront être supprimées, que si le prolétaire qui vit aujourd'hui, accablé par son isolement, retrouve dans une communauté de travail les conditions d'une vie digne et libre, en même temps que des raisons de vivre et d'espérer.
Cette communauté, c'est l'entreprise. Sa transformation peut seule fournir la base de la profession organisée qui elle-même une communauté de communautés.
Cela exige qu'une élite d'hommes se donnent à cette mission.
Ces hommes existent parmi les patrons, les ingénieurs, les ouvriers.
C'est à eux tous que je fais appel. Je leur demande :
1° - de se pénétrer de la doctrine du bien commun au dessus des intérêts particuliers, de s'instruire des méthodes d'organisation du travail capables de permettre à la fois un meilleur rendement et plus de justice, en donnant à chacun sa chance dans l'entreprise et dans sa profession ;
2° - de s'informer des réalisations sociales qui existent déjà et que des hommes clairvoyants et généreux ont su accomplir en dépit des difficultés de tous ordres qui, dans le passé, entravaient leurs efforts.
Ainsi, peu à peu, et par l'action de tous une œuvre définitive s'accomplira sous l'autorité et avec l'encouragement de l'Etat.
Pour entreprendre cette œuvre fondamentale, qui sera la vôtre, une large enquête sera faite, à laquelle prendront part tous ceux qui veulent se dévouer à la grande cause de la paix sociale dans la justice.
Tous les travailleurs, qu'ils soient patrons, techniciens, ouvriers, sont aux prises chaque jour avec des difficultés nouvelles, conséquences de la situation présente de notre Pays.
Il est donc urgent qu'ils aient la possibilité de défendre leurs intérêts légitimes, d'exprimer leurs besoins et leurs aspirations. Il est indispensable de créer des organismes qui puissent résoudre vitre les questions posées, ou , s'ils ne peuvent les résoudre eux-mêmes, donner à l'Etat les moyens de le faire sans que ses décisions soient paralysées par une connaissance insuffisante des problèmes, ou une organisation administrative trop lente à se mouvoir.
Tel devra être l'objet d'une première loi sur l'organisation professionnelle.
Elle se limite en fait à créer des organismes simples qui ne sont pas des organisations de classes, mais des comités sociaux où patrons, techniciens et ouvriers rechercheront ensemble les solutions des problèmes actuels, dans une commune volonté de justice, dans le souci constant d'apaiser par l'entr'aide les misères et les angoisses de l'heure.
TRAVAILLEURS FRANÇAIS, je vous demande d'entendre mon appel.
Sans votre adhésion enthousiaste à l'œuvre de reconstruction sociale, rien de grand ne peut être fait. Sachez vous y donner avec un désintéressement total.
OUVRIERS, mes amis, n'écoutez plus les démagogues, ils vous ont fait trop de mal.
Ils vous ont nourri d'illusions, ils vous ont tout promis, souvenez-vous de leur formule : " le Pain, la Paix, la Liberté ". vous avez eu la misère, la guerre et la défaite.
Pendant des années, ils ont injurié et affaibli la Patrie, exaspéré les haines, mais ils n'ont rien fait d'efficace pour améliorer la conditions des travailleurs, parce que, vivant de leur révolte, ils avaient intérêt à encourager ses causes.
INGENIEURS, vous avez pensé trop souvent qu'il vous suffisait de remplir avec conscience votre fonction technique.
Vous avez plus à faire, car vous n'êtes pas seulement des techniciens, mais des chefs.
Comprenez bien le sens et la grandeur du nom de CHEF.
Le Chef, c'est celui qui sait à la fois se faire obéir et se faire aimer. Ce n'est pas celui qu'on impose, mais celui qui s'impose.
N'oubliez pas que pour commander aux hommes, il faut savoir se donner.
PATRONS, parmi vous beaucoup ont une part de responsabilité dans la lutte des classes.
Votre égoïsme et votre incompréhension de la condition prolétarienne ont été trop souvent les meilleurs auxiliaires du communisme.
Je ne vous demande pas de renoncer à tirer de vos entreprises le bénéfice légitime de vos activités, mais je vous demande d'être les premiers à comprendre vos devoirs d'hommes et de Français.
Ouvriers, techniciens, patrons, si nous sommes aujourd'hui confondus dans le malheur, c'est qu'hier vous avez été assez fous pour vous montrer le poing.
Cherchez au contraire à vous mieux connaître, vous vous en estimerez davantage, vous aurez confiance les uns dans les autres, vous résoudrez ensemble le grand problème du travail et de l'ordre social.
Renoncez à la haine, car elle ne crée rien ; on se construit que dans l'amour et dans la joie.
En faisant de la FRANCE une société humaine, stable, pacifiée, vous serez les meilleurs artisans du redressement de la Patrie. »
Le Général De GAULLE, jure que "homme par homme, morceau par morceau, la France redeviendra libre sous le signe désormais national de notre Croix de Lorraine".
On note à Gury :
42 consommateurs ordinaires (ni producteurs de lait, ni bénéficiaires d’abatage familial).
83 producteurs de lait et bénéficiaires d’abatage familial.
9 producteurs de lait non bénéficiaire d’abatage familial.
4 bénéficiaires d’abatage familial non producteur de lait.
Vendredi 07, à 14 heures, Léon BOUCAUX, cultivateur, s’est piqué avec une épine noire, le 4ème doigt de la main gauche, en abattant du bois au lieudit « Le Bois de L’Abbaye ». Piqûre infectée, mais soigné à son domicile.
Samedi 08, la Préfecture à Georges LOIRE : « … J’ai l’honneur de vous faire connaître que je suis avisé de l’expédition de l’écurie de circonstance qui vous est attribuée.
A son arrivée en gare de ROYE SUR MATZ, Monsieur le Maire vous avisera d’avoir à effectuer le transport de ce matériel jusqu’au lieu de montage.
Comme nous devons libérer ce matériel dans le plus bref délai, je vous prie d’apporter toute diligence à exécuter ce transport… »
Au même moment la Mairie recevait de la Préfecture : « … J’ai l’honneur de vous adresser, pour information, copie de la lettre que je vous prie de bien vouloir faire parvenir à monsieur LOIRE.
Je vous serai reconnaissant dès que vous serez avisé de l’arrivée du wagon en gare de ROYE S/ MATZ, de veiller à ce que le transport soit effectué rapidement….. »
Dimanche 09, le Préfet demande la révision complète des cartes de charbon et de lui transmettre les cartes annulées, ainsi que les stocks de charbon chez le ou les charbonniers du village.
Jeudi 13, le document retranscrit ici est un rappel à l'ordre adressé par les forces d'occupation allemandes aux Maires des communes de France occupée. Il met en évidence la mauvaise volonté avec laquelle les autorités locales répondent généralement aux injonctions de l'occupant. De fait, même si la France reste pour le Reich un véritable grenier à blé et produits agricoles divers, le rendement des réquisitions n'atteindra jamais le seuil des exigences allemandes. Les lenteurs administratives notamment, savamment entretenues, freinent considérablement l'acheminement des denrées. C'est contre cette mauvaise volonté patente que s'élève le haut commandement allemand, en mars 1941 :
« Commission de Réception n° 32 ..........................................
Monsieur le Maire de ............................,
D’une circulaire que je viens de recevoir du Secrétaire d’Etat au Ravitaillement, j’extrais littéralement ce qui suit :
"Le Haut Commandement Allemand en France se plaint de la lenteur des livraisons et l’attribue à la carence des maires qui souvent paralysent l’action des Commissions de Réception. Il a fait connaître au Gouvernement Français que :
1° - Les impositions en foin et paille devraient être exécutées quoi qu’il arrive
2° - La date limite pour les livraisons est fixée au 15 avril 1941
L’attention des maires devra être attirée sur le fait qu’ils doivent faciliter la tâche des Commissions de Réception. Ils seront rendus responsables des impositions de leur commune.
Le Directeur Départemental du Ravitaillement Général attribuera à chaque commission des impositions hebdomadaires en foin et paille et prendra toutes dispositions pour stocker à l’abri des intempéries la quantité de fourrages réalisée et non expédiable par suite du manque des moyens de transports aux entrepôts ou dépôt d’approvisionnement d’armée.
Les quantités seront provisoirement ramassées dans chaque commune en coopération entre la Commission de Réception et le maire, puis alloties et conservées sous la responsabilité de ces derniers
Ces prescriptions sont impératives.
Je vous prie de bien vouloir donner d’urgence connaissance de ce qui précède aux maires de votre ressort. »
Vendredi 14, message pour « la retraite des vieux ». A Saint-Etienne, du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS !
Je n'ai pas eu souvent l'occasion de vous annoncer de bonnes nouvelles. En voici une : La Retraite des Vieux entre en action. Le Journal Officiel publiera demain la loi qui la consacre.
Cette réforme était attendue depuis des années. Vingt fois elle vous avait été promise. Vingt fois elle fut ajournée.
Je tiens les promesses, même celle des autres, lorsque ces promesses sont fondées sur la Justice.
La France va donc entreprendre un grand geste de sollicitude et d'équité. Elle l'entreprend en faveur de ses vieillards, plus frappés que tous autres par la dureté des temps.
Certes, elle ne pourra pas leur donner tout ce qui leur est nécessaire. Au moins leur donnera-t-elle ce qu'il lui est possible de donner.
Pour ceux qui ne possèdent rien, la modeste pension sera d'un grand soulagement. Pour ceux qui disposent déjà de quelques ressources, elle constituera le supplément qui les mettra à l'abri de la misère.
Plus tard, si Dieu le veut, nous pourrons peut-être améliorer cette loi. Mais sil faudra que la situation économique le permette, que le travail ait repris son rythme normal.
Ne nous berçons pas d'illusions. L'Etat, je vous l'ai déjà dit, ne peut donner que ce qu'il reçoit. A lui seul, il ne peut forger la richesse. A lui seul, il ne peut créer la retraite. Ce n'est pas dans un pays ruiné par la guerre, atteint par la dénatalité que l'on peut, d'emblée, construire de grandes choses.
Ce ne sont pas, en effet, les pensions qui nourrissent, habillent et chauffent les vieux. Seul, le travail des jeunes peut y pourvoir, de ces jeunes qui cultivent le sol, tissent la laine et le coton, arrachent le charbon aux entrailles de la terre.
Pour que les vieilles générations puissent vivre dans le repos, il est nécessaire que les jeunes générations s'adonnent à un travail obstiné. Or, un pays qui n'a plus de jeunes, parce qu'il n'a pas d'enfants, ne peut entretenir ses vieux.
Ce sont là des vérités simples, des vérités claires, que vos maîtres ont sans doute oublié de vous enseigner.
La Retraite des Vieux Travailleurs repose sur la solidarité de la nation : solidarité des classes, solidarité des âges.
Solidarité des classes, puisque les pensions sont constituées par les versements des Assurances Sociales, et que ces versements proviennent, à la fois, des patrons et des ouvriers.
Solidarité des âges, puisque ce sont les jeunes générations qui cotisent pur les vieilles.
Voilà donc une grande réforme sociale.
Deux autres sont sur le chantier.
L'une qui verra le jour prochainement a trait à l'Organisation Professionnelle.
L'autre qui tentera de résoudre le grand problème de l'habitation. je vous en entretiendrai prochainement.
Travailleurs, depuis que j'apprends à vous connaître, j'ai le sentiment de vous mieux comprendre et de m'attacher à vous de plus en plus. Restons, les uns et les autres, au " coude à coude ". Les plus beaux espoirs nous seront permis. »
Le Ministre de la Production Industrielle et du Travail à Beauvais (Service des constructions provisoires) écrit au Maire de Gury : « ….. J’ai l’honneur de vous informer qu’un wagon d’accessoires (voliges et fibre de couverture destinés aux hangars livrés, a été expédié en gare de ROYE-SUR-MATZ.
Comme precedemment pour les écuries, les transports par les sinistrés doivent être exécutés dans le plus bref délai.
J’avise également Monsieur PECQUE, Architecte chargé de la surveillance des travaux ….. »
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour André, Léon et Daniel BOUCAUX.
Samedi 15, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Lucienne DEJOUY et Paulette BELLARD.
Lundi 17, la Mairie reçoit l’avis de mariage d’Achille GOUY et de Gillette SANS, de Gury, qui se sont mariés le 8 mars 1941 à Thourotte.
La commune reçoit la facture pour la vitrerie de la Mairie et du logement de l’institutrice, de monsieur HAUET, à Lassigny.
Mardi 18, la commune paye la facture de vitrerie, à HAUET, à Lassigny, reçu hier.
Mercredi 19, message du Maréchal PETAIN, à Grenoble : « MES AMIS !
EN cette journée consacrée à la France, les acclamations qui montent vers Elle prouvent que vous avez foi en son destin, et que vous êtes prêts à tous les sacrifices pour assurer son relèvement.
La tâche est rude. Je m'en aperçois chaque jour. Huit mois de Gouvernement m'ont appris à mieux connaître les hommes, à mieux apprécier l'orientation à donner aux problèmes qui nous sont posés à toutes les heures de la journée.
Mon œuvre et celle de mon Gouvernement ne sont pas toujours exemptes de critiques.
La nombreuse correspondance qui parvient jusqu'à moi témoigne souvent d'inquiétudes et de déceptions. On se plaint, en particulier, des taxations, de l'insuffisance du ravitaillement, de l'épuisement des stocks. Je n'ai pas besoin de vous dire que ces questions sont l'objet de toutes nos préoccupations, et que nous comptons beaucoup sur l'aide américaine pour en faire bénéficier notre ravitaillement.
On se plaint des tracasseries de certaines administrations et du peu de courtoisie des fonctionnaires. Le Gouvernement doit, en cela, prendre sa part de responsabilités, car les Préfectures et les Mairies sont submergées sous une foule de prescriptions et de décrets dont l'application, toujours urgente, ne laisse aucun répit aux fonctionnaires chargés de les interpréter.
Cette situation s'améliorera avec le temps et à mesure que les fonctionnaires acquerront de l'expérience.
Je vous demande d'être patients. Grenoble ne s'est pas construit en un jour.
Le redressement de la France demandera d'autant plus de temps que nous sommes en opposition d'idées avec un certain nombre de Français, qui n'ont pas encore compris la nécessité d'un ordre nouveau, et restent attachés à l'espoir d'un retour à la vie facile.
Je vous le dis : ces Français se trompent. La France soumise aujourd'hui à de grandes difficultés de vie est menacée de mesures plus sévères encore. Elle ne s'en tirera qu'en s'astreignant à la discipline la plus rigoureuse.
Le Gouvernement devra montrer beaucoup d'autorité, sans se soucier des résistances individuelles ou des coalitions d'intérêts.
J'ai le devoir de préparer, pour le jour où la France redeviendra libre, une constitution nouvelle dont les principes sont admis. J'en construits jour par jour les piliers, ainsi que le statut des provinces.
En attendant sa promulgation, il faut gouverner.
Cette volonté de commander et de prendre des initiatives dons le sens du but que nous poursuivons, je voudrais l'insuffler à tous ceux qui participent au Gouvernement ou qui détiennent une parcelle de l'autorité de l'État.
Je vous quitte, mes amis, avec un grand espoir. J'ai vu les foules de Toulouse, de Lyon, de Marseille, de Toulon, de Montpellier, de Saint-Étienne et du Puy.
De vos rangs je sens monter l'immense ferveur de la terre française.
J'entends battre tout près de moi le cœur du peuple de Paris, si digne dans l'acceptation du malheur commun.
J'entends la rumeur lointaine de la zone interdite, où plus que jamais l'on travaille, à la mine comme aux champs. Vers elle s'élève l'hommage de notre ardente affection.
J'entends vos prisonniers vous supplier de leur préparer, pour le retour, une France plus belle.
Dans un immense sursaut, le pays tout entier veut se racheter de ses défaillances, des abandons de son passé.
A la veille du printemps, songeons, mes amis, au renouveau de la nature. Travaillons plus, produisons davantage, pensons mieux. La France est un grand pays que l'infortune ne saurait abattre. Ensemble et d'un même cœur, crions notre amour de la Patrie. Vive la France ! »
Jeudi 20, « ...Les gens lisent, écoutent et se taisent. Ce sont des "attentistes" ... » (Rapport mensuel du Sous-préfet au Préfet de l'Oise).
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour mademoiselle BLONDEL.
Samedi 22, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Michel et Pierre LOIRE
Mercredi 26, à 14 heures, déclaration de décès de Jules ALAVOINE, natif de Gury (11/03/1880), décédé dans la nuit du 23 au 24, en son domicile rue du Marais du Rotoir (aujourd’hui : rue du Marais), fils de François ALAVOINE, et d’Artémise DONDELLE, veuf de Marie ANCELLIN. Le témoin est : Paul GAY, garde champêtre, 63 ans. La découverte fut macabre la tête avait été mangée par son chien. Le docteur en certifie le décès.
Certificat de décès de Jules ALAVOINE, fait par le docteur ….
Samedi 29, le Préfet aux Maires une révision complète et rigoureuse des cartes de charbons, et faire un état des stocks de charbon existant chez le ou les charbonniers de la commune, et de lui adresser pour le 10 avril dernier délai.
Dimanche 30, Adolf HITLER déclare à ses généraux que la guerre à l'Est sera une guerre d'extermination

Bonne lecture à tous ... En attendant Avril 1941.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. mai 16, 2014 21:21 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonsoir à tous,

Comme promis nous continuons, sur la "petite histoire", celle qu'on connue nos petits villages.

Avril
Mardi 01, la ration journalière de pain est réduite à 275 grammes.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour mademoiselle S. LHELLEZ et Louise CUGNIERE-CENSIER.
113 demandes d’attribution de savon, 114 demandes d’attribution de viande et 114 demandes d’attribution de pain pour ce mois.
On note à Gury :
42 consommateurs ordinaires (ni producteurs de lait, ni bénéficiaires d’abatage familial).
82 producteurs de lait et bénéficiaires d’abatage familial.
9 producteurs de lait non bénéficiaire d’abatage familial.
4 bénéficiaires d’abatage familial non producteur de lait.
Jeudi 03, réponse de la Mairie au Préfet, après avoir révisé complètement les cartes de charbon. Elle déclare n’avoir rien à signaler concernant la révision, et des cartes annulées, et que nous n’avons pas de charbonniers au village, suite à sa demande du 29 mars 1941.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour monsieur L. DEJOUY.
Vendredi 04, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour mademoiselle M. BRUNEL.
Samedi 05, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour mademoiselle G. et monsieur G. LOIRE, et Paul BELLARD.
Lundi 07, message du Maréchal PETAIN, sur l’Unité française : « FRANÇAIS !
LA première loi du patriotisme est le maintien de l'unité de la Patrie.
Si chacun prétendait se faire une idée particulière de ce que commande le devoir patriotique, il n'y aurait plus ni Patrie ni Nation.
Seules subsisteraient des factions au service d'ambitions personnelles. La guerre civile, le morcellement du territoire, des discordes fratricides seraient la suite naturelle de cette division des esprits.
En vous rappelant cette loi sacrée de l'unité de la Patrie, ce devoir de discipline, je ne fais que suivre l'exemple de tous les Chefs qui ont dirigé la France dans les heures douloureuses.
Sous aucun régime depuis que la France existe, aucun Gouvernement n'a accepté que le principe de l'unité nationale fût mise en cause. Henri IV, Richelieu, la Convention Nationale ont écrasé, sans faiblesse, les menées qui tendaient à diviser la Patrie contre elle-même.
Jeanne d'Arc fut l'héroïne de l'unité nationale.
L'orgueil de la France, c'est non seulement l'intégrité de son territoire, c'est aussi la cohésion de son Empire.
Le lien qui en unit, si étroitement, les éléments les plus divers ce sont les luttes, les sacrifices des meilleurs de vos fils qui l'ont créé.
Mais voici qu'une propagande subtile, insidieuse, inspirée par des Français, s'acharne à le briser. Un instant suspendus, les appels à la dissidence reprennent, sur un ton chaque jour plus arrogant. L'œuvre de mon Gouvernement est attaquée, déformée, calomniée.
Je défends mon Gouvernement.
Il y a cinq mois, j'envoyais en Afrique le Chef le plus distingué de notre Armée. A Alger, à Rabat, à Tunis, à Dakar, le Général Weygand a fièrement montré ce qu'est et doit être l'unité française.
Il y a un mois, j'ai convié aux grandes responsabilités du pouvoir le Chef de notre Marine. Je le sais passionné de l'honneur et de l'intégrité de la France. L'Amiral Darlan a toute ma confiance.
L'honneur nous commande de ne rien entreprendre contre d'anciens alliés.
Mais l'intégrité du pays exige que soient préservées les sources de notre ravitaillement vital, que soient sauvegardés les postes essentiels de notre Empire.
C'est contre ces nécessités que s'insurgent chaque jour les propagandistes de la dissidence.
La dissidence est née en juin 1940 du sursaut des Français d'Outre-mer qui les poussait à poursuivre la lutte, du sentiment que la France ne saurait, sur son propre sol, entreprendre l'œuvre de redressement nécessaire.
A cette première erreur mise à profit par les chefs de la dissidence, se sont bien vite joints la volonté d'exploiter le désarroi des Français d'Outre-mer, l'espoir de dresser le Pays par un constant appel à l'indiscipline contre l'effort de relèvement national.
Du sang français a déjà coulé dans des luttes fratricides. C'en est assez.
A tous ceux qui, loin de la Mère Patrie ou dans la brousse équatoriale, ont résisté courageusement aux appels, aux pressions, aux menaces, j'adresse l'expression de la reconnaissance nationale. J'ajoute que la Patrie reste ouverte à toutes les fidélités.
Aux Français qui s'interrogent et doutent, je demande de mesurer les progrès que notre Pays a réalisés depuis neuf mois ; entre ces réalisations et les promesses trompeuses de la dissidence, leur choix sera vite fait.
Pour un Français, il n'y a pas d'autre cause à défendre ni à servir que celle de la France.
Si nous devons espérer, notre espoir est en nous. Il est en nous seuls. Il est dans notre attachement à notre sol, dans notre volonté de vivre, dans la fraternité étroite qui nous tient tous solidaires et unis.
Il n'y a pas plusieurs manières d'être fidèles à la France.
On ne peut pas servir la France contre l'unité française, contre l'unité de la Mère-Patrie et de l'Empire.
Mon Gouvernement est pleinement et absolument d'accord avec moi.
Il n'y a, aujourd'hui comme hier, qu'une France : c'est celle qui m'a confié son salut et son espoir.
Servez-la avec moi de tout votre cœur. Par là et par là seulement, nous assurerons son destin. »
Le Préfet envoi des imprimés à faire remplir par les sinistrés en exécution de la loi sur les allocations mobilières.
Discours du maréchal PETAIN, dans cette allocution radiodiffusée, le maréchal dénonce pour la première fois de façon explicite ceux qu'il accuse de "dissidence". Si DE GAULLE n'est pas nommé, c'est bien contre lui et ses partisans que ces phrases sont prononcées : « Français !
La première loi du patriotisme est le maintien de l'unité de la patrie.
Si chacun prétendait se faire une idée particulière de ce que commande le devoir patriotique, il n'y aurait plus ni patrie, ni nation. Seules subsisteraient des factions au service d'ambitions personnelles.
La guerre civile, le morcellement du territoire, des discordes fratricides seraient la suite naturelle de cette division des esprits.
En vous rappelant cette loi sacrée de l'unité de la patrie, ce devoir de discipline, je ne fais que suivre l'exemple de tous les chefs qui ont dirigé la France dans les heures douloureuses. Sous aucun régime, depuis que la France existe, aucun gouvernement n'a accepté que le principe de l'unité nationale fût mis en cause. Henri IV, Richelieu, la Convention nationale ont écrasé sans faiblesse les menées qui tendaient à diviser la patrie contre elle-même.
Jeanne d'Arc fut l'héroïne de l'unité nationale.
L'orgueil de la France, c'est non seulement l'intégrité de son territoire, c'est aussi la cohésion de son Empire.
Le lien qui unit si étroitement les éléments les plus divers, ce sont les luttes, les sacrifices des meilleurs de vos fils qui l'ont créé.
Mais voici qu'une propagande subtile, insidieuse, inspirée par des Français, s'acharne à le briser. Un instant suspendus, les appels à la dissidence reprennent sur un ton chaque jour plus arrogant: L'œuvre de mon gouvernement est attaquée, déformée, calomniée. Je défends mon gouvernement.
Il y a cinq mois, j'envoyais en Afrique le chef le plus distingué de notre armée : à Alger, à Rabat, à Tunis, à Dakar, le général Weygand a fièrement montré ce qu'est et ce que doit être l'unité française.
Il y a un mois, j'ai convié aux grandes responsabilités du pouvoir le chef de notre marine. Je le sais passionné de l'honneur et de l'intégrité de la France. L'amiral Darlan a toute ma confiance.
L'honneur nous commande de ne rien entreprendre contre d'anciens alliés. Mais l'intégrité du pays exige que soient préservées les sources de notre ravitaillement vital, que soient sauvegardés les postes essentiels de notre Empire.
C'est contre ces nécessités que s'insurgent chaque jour les propagandistes de la dissidence. La dissidence est née en juin 1940 d'un sursaut des Français d'outre-mer qui les poussait à poursuivre la lutte et du sentiment que la France ne saurait sur son propre sol entreprendre l'œuvre de redressement nécessaire.
A cette première erreur, mise à profit par les chefs de la dissidence, se sont bien vite joints la volonté d'exploiter le désarroi des Français de l'Empire et l'espoir de dresser le pays, par un constant appel à l'indiscipline, contre l'effort de relèvement national.
Du sang français a déjà coulé dans des luttes fratricides. C'en est assez. A tous ceux qui, loin de la métropole ou dans la brousse équatoriale ont résisté courageusement aux appels, aux pressions, aux menaces, j'adresse l'expression de la reconnaissance nationale.
J'ajoute que la Patrie reste ouverte à toutes les fidélités.
Aux Français qui s'interrogent et qui doutent, je demande de mesurer les progrès que notre pays a réalisés depuis neuf mois ; entre ces réalisations et les promesses trompeuses de la dissidence leur choix sera vite fait.
Pour un Français, il n'y a pas d'autre cause à défendre, ni à servir, que celle de la France. Si nous devons espérer, notre espoir est en nous. Il est dans notre attachement à notre sol, dans notre volonté de vivre, dans la fraternité étroite qui nous tient tous solidaires et unis.
Il n'y a pas plusieurs manières d'être fidèle à la France.
On ne peut pas servir la France, contre l'unité française, contre l'unité de la mère-patrie et de l'Empire. Mon gouvernement est pleinement et absolument d'accord avec moi. Il n'y a aujourd'hui, comme hier, qu'une France, c'est celle qui m'a confié son salut et son espoir.
Servez-la avec moi de tout votre cœur. Par là, et par là seulement, nous assurerons son destin. »
Dimanche 13, l'Union soviétique et le Japon signent un pacte de neutralité.
Mardi 15, Stanislawa GAY-KOZACZYK, fait une demande d’attribution supplémentaire de savon.
Dimanche 20, message aux paysans du Maréchal PETAIN, fait à Pau : « PAYSANS FRANÇAIS !
L'IMMENSE désastre matériel et moral qui a bouleversé notre malheureux pays et dont il souffre encore, a atteint profondément la paysannerie. Celle-ci collabore, en ce moment, à la tâche la plus difficile et la plus urgente. C'est le ravitaillement des populations.
Pour permettre un meilleur équilibre entre les ressources des départements excédentaires et les besoins des départements déficitaires, le Gouvernement a été amené à organiser des groupements provisoires qui, répondant à une nécessité immédiate, n'engagent nullement l'avenir de la constitution des provinces. En outre, afin de réduire les malentendus qui peuvent exister entre les services du ravitaillement et les producteurs des campagnes, une commission mixte sera établie dans chaque canton. Les maires ruraux et les groupements agricoles y seront représentés.
Ainsi sera fourni aux intéressés, producteurs et consommateurs, le moyen de faire connaître leurs doléances.
J'entends que les Préfets fassent sentir leur autorité, aussi bien pour assurer la répartition équitable des produits entre les consommateurs que pour empêcher toute tracasserie ou inquisition inutile à l'égard des producteurs de bonne foi.
Aux agriculteurs, je demande instamment, une fois assurée leur subsistance, de livrer exactement leurs produits à la consommation, et aux consommateurs de se plier volontairement aux réglementations qu'impose la dureté du temps présent. Il s'agit d'une discipline vitale pour tous.
Il est à désirer que, pour toutes ces questions, il y ait échange de conseils et de propositions entre les autorités intéressées. Les maires des chefs-lieux de cantons et des communes rurales ont à faire face à une lourde tâche avec des moyens insuffisants. Je demande aux administrations de collaborer cordialement avec eux.
Dans l'ordre constructif, le Gouvernement veut donner à la paysannerie la place qui lui a été trop longtemps refusée dans la nation. La corporation paysanne créée par la loi du 2 décembre 1940 va être progressivement organisée. Elle a pour objet de rassembler toutes les forces rurales françaises. Il est essentiel que ceux qui auront la charge de cette organisation soient eux-mêmes imprégnés d'un véritable esprit d'union.
Un nouveau statut social de la paysannerie sera établi : il donnera progressivement aux travailleurs des champs, ouvriers et petits exploitants, des avantages parfois différents dans leur nature, mais comparables en fait à ceux accordés aux travailleurs des villes.
Des travaux importants sont à réaliser en ce qui concerne l'équipement rural : électrification des campagnes, adductions d'eau, entretien des chemins ruraux.
La loi sur l'habitat rural permet de poursuivre l'amélioration des logements et des bâtiments d'exploitation.
L'extrême morcellement du sol dans certaines régions stérilise l'effort des hommes et provoque l'accroissement des friches. Par l'application d'une loi sur la reconstitution foncière promulguée récemment, les régions morcelées seront remembrées et leur production sensiblement accrue.
Enfin, grâce à un programme agraire méthodiquement conçu, nous développerons le nombre de propriétés paysannes ou familiale, qui favoriseront l'accès des salariés à l'exploitation et multiplieront ainsi, sur des bases solides, le nombre de belles familles terriennes.
Pour les agriculteurs, les artisans ruraux sont des auxiliaires indispensables. Attirés par l'industrie, leur nombre a fléchi un peu partout. Ce fléchissement paralyse les efforts des terriens dans le sens du progrès agricole. Il est de toute nécessité de reconstituer l'artisanat rural.
En l'absence de leur mari, les femmes des prisonniers ont pris dans l'exploitation la place du Chef, ajoutant à leur labeur habituel des travaux particulièrement pénibles. Ces femmes ont des droits à notre respect et à notre reconnaissance. Leur sacrifice est d'autant plus méritoire qu'il est volontairement consenti.
Je me permets de donner ici quelques conseils.
Récriminer contre les petites erreurs inévitables, contre les difficultés inhérentes à la situation, ne servirait qu'à rendre la tâche de chacun plus pénible. Il est mieux de s'adapter aux circonstances présentes, de travailler d'arrache-pied, de produire le maximum, de ne rien gaspiller, d'utiliser tout ce qui peut encore servir et surtout d'observer la réglementation que la situation tragique du ravitaillement a imposé.
C'est la moralité de notre pays qu'il faut relever, et une moralité élevée ne s'accommode pas de petites combinaisons, d'entorses quotidienne à la loi, de profits illicites que peut provoquer la pratique des « marchés noirs ».
Les crises agricoles du passé sont nées de l'absence d'une vraie politique terrienne. En réalité, la condition paysanne était dédaignée, l'enseignement agricole insuffisant.
Le régime nouveau veut changer tout cela. Une grande réforme est en préparation, qui fera de l'enseignement agricole une large place dès l'école primaire. Les instituteurs ruraux auront désormais à remplir une haute et belle mission.
Mais ces efforts ne serviront de rien si, en même temps, le terrien ne fait, lui aussi, des efforts pour sortir de son isolement, pour s'associer à ses pareils, pour moderniser ses méthodes et se prêter à toutes les formes professionnelles de l'entr'aide.
Dans la France nouvelle, nul ne sera sauvé s'il n'a d'abord travaillé à se réformer lui-même.
Le travail à la terre exige des qualités de décision ainsi que des dons d'observation et de prévision, car le labeur du paysan ne trouve pas toujours, comme celui de l'ouvrier, la récompense qu'il mérite et cette récompense n'est jamais immédiate.
Plusieurs mois séparent le labour de la récolte pendant lesquels il faut vivre d'espérances. Rien n'est certain aux champs. le travail ne suffit pas. Il reste à protéger les fruits de la terre contre les caprices du temps, le gel, l'inondation, la grêle, la sécheresse.
Le citadin peut vivre au jour le jour. Le cultivateur doit prévoir, calculer, lutter. Les déceptions n'ont aucune prise sur cet homme que dominent l'instinct du travail nécessaire et la passion du sol. Quoiqu'il arrive, il fait face, il tient. C'est un chef.
De ce miracle chaque jour renouvelé, est sortie la France, nation laborieuse, économe, attachée à la liberté. C'est le paysan qui l'a forgée par son héroïque patience, c'est lui qui assure son équilibre économique et spirituel.
Le prodigieux développement des forces matérielles n'a pas atteint la source des forces morales. Celles-ci marquent le cœur du paysan d'une empreinte d'autant plus forte qu'il les puise à même le sol de la Patrie. C'est pourquoi il faut que le « paysan » soit hautement honoré, car il constitue, avec le soldat, les garanties essentielles de l'existence et de la sauvegarde du pays.
Ce n'est donc pas à vous, mes amis, qu'il faut demander de ne pas perdre courage. Si parfois rebutés par tant de difficultés, vous étiez tentés de limiter votre travail aux besoins de la famille, en pensant peut-être, qu'après tout, vous n'avez pas à vous sacrifier pour des citadins qui méconnaissent vos efforts, ou ne vous épargnent pas leur critiques, éloignez une telle pensée qui ne serait pas digne de vous.
Paysans, mes amis, je vous fais confiance et je compte sur votre dévouement pour m'aider à relever la France et la sauver de la famine. »
Lundi 21, le Sous-Préfet au Maire de Gury : « M. le Kreiskommandant répond aujourd’hui à votre lettre du 3 Mars écoulé, que je lui avais communiquée, que l’enquête effectuée n’avait pas permis de retrouver l’unité qui avait enlevé votre moto-pompe.
Il concluait : « Les autorités françaises devront veiller à ce que la commune de GURY soit dotée d’une pompe à incendie. ».
En conséquence je vous prie de bien vouloir si cela n’est déjà fait, vous mettre en relation – avec M. le Maire de Lassigny afin que le matériel de la commune de Lassigny soit en cas de sinistre mis à votre disposition jusqu’à ce que votre commune ait pu faire l’acquisition d’une nouvelle pompe.
Je communique d’ailleurs copie de ma lettre à M.M le Maire de Lassigny et de Roye s/ Matz »
Mercredi 22, dans un message radioffusé, Pierre LAVAL souhaite à l'Allemagne la victoire et annonce la "relève", sorte de troc d'un prisonnier contre trois travailleurs volontaires pour l'Allemagne.
Vendredi 25, compléments de liste pour les subventions, suite aux dommages de guerre, par l’Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées :
Pierre GUIZIOU
Mardi 29, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour monsieur A. PILLOT, mademoiselle L. ROBERT, mademoiselle A. BLONDEL, monsieur P. BRUNEL, Louise ELOY et Gabrielle LHELLEZ-ESCLADE.

La semaine prochaine ... mai 1941 ... 1 an déjà après le sinistre qui avait endeuiller notre petit village ...

Bonne lecture à tous

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : lun. mai 19, 2014 23:03 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonsoir à tous,

Mai 1941 ...

Mai
Jeudi 01, message du Maréchal PETAIN, fait à Commentry : « MES AMIS,
J'AI tenu à passer au milieu de vous cette journée du 1er Mai, la première depuis l'Armistice, afin de bien marquer le sens et l'importance que j'attache à l'idée du travail, autour de laquelle doit s'opérer, selon moi, la réconciliation de tous les Français.
Le 1er Mai a été, jusqu'ici, un symbole de division et de haine. Il sera désormais un symbole d'union et d'amitié parce qu'il sera la fête du travail et des travailleurs.
Le travail est le moyen le plus noble et le plus digne que nous ayons de devenir maîtres de notre sort. Un homme qui sait accomplir une tâche avec courage et expérience, représente toujours une valeur pour ses semblables.
La plus saine fierté que l'on puisse éprouver est de se sentir utile par un travail bien fait. Aucun privilège de rang ou de fortune ne donne à quelqu'un autant de confiance dans la vie et de bienveillance à l'égard d'autrui.
Le travail répond à cette loi sévère de la nature que rien ne s'obtient sans effort.
Cette loi du travail a été marquée par une formule de malédiction : « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ». C'est donc à tort qu'on a fait luire à vos yeux le mirage d'une cité future où il n'y aurait plus de place que pour le loisir et pour le plaisir.
Mais si le travail est pour l'homme un fardeau, il est aussi un bienfait ; il est, en effet, une condition de la bonne santé morale et physique, de l'équilibre et du développement des facultés humaines.
C'est une erreur de croire que l'on puisse conserver intacts ses dons ou ses facultés dans l'oisiveté. Nous ne développons nos capacités et n'augmentons nos forces que par l'exercice que nous leur donnons.
La même expérience vaut pour les nations et pour les individus. Une grande nation ne se fait pas par un privilège ou une faveur de la chance : elle se fait par le travail continu de tous ses enfants de génération en génération.
Un chef d'industrie, un patron, pour mériter le commandement dont il est investi, doit se considérer comme ayant charge d'existences et même, en un certain sens, charge d'âmes ; il doit avoir le souci majeur de la dignité, du bien-être, de la santé, du moral de ses collaborateurs et de leurs familles.
Il doit même faire un pas de plus, et, respectant, la liberté de ses ouvriers, ne pas vouloir à toute force leur bien tel qu'il le conçoit, lui, mais tel qu'ils le conçoivent, eux.
Que veulent-ils donc au juste, les ouvriers, lorsque, délivrés de leurs mauvais bergers, ils s'interrogent dans l'honnêteté de leur conscience et dans la sincérité de leur cœur ?
Ils veulent d'abord :
S'évader de l'anonymat où ils ont été jusqu'ici trop souvent confinés ; ne pas vendre leur travail comme une marchandise, mais comme des êtres vivants, pensants, souffrants ; avoir avec leurs chefs des relations d'homme à homme.
Ils veulent ensuite :
Échapper à l'incertitude du lendemain ; être protégés contre les aléas du chômage ; trouver dans leur métier une sécurité ou, pour mieux dire, une propriété ; avoir la possibilité d'y avancer jusqu'à la limite de leurs aptitudes.
Ils veulent en outre :
Participer dans une mesure raisonnable aux progrès de l'entreprise à laquelle ils sont associés ; avoir une sauvegarde efficace contre les misères qui les guettent, lorsque survient la maladie ou lors qu’arrive la vieillesse ; pouvoir élever leurs enfants et les mettre en état, selon leurs capacités, de gagner honorablement leur vie.
Toutes ces aspirations sont légitimes, et, dans l'ordre nouveau que nous préparons, elles devront être satisfaites. Elles pourront l'être sans grever les prix de revient d'une charge trop lourde, pour peu que l'esprit de collaboration porte son fruit naturel sous la forme d'un accroissement de la production en quantité et en qualité.
Cet ordre nouveau, en quoi consiste-t-il ?
Abandonnant tout ensemble le principe de l'individu isolé en face de l'État, et la pratique des coalitions ouvrières et patronales dressées les unes contre les autres, il institue des groupements comprenant tous les membres d'un même métier : patrons, techniciens, ouvriers.
Le centre du groupement n'est donc plus la classe sociale, patronale ou ouvrière, mais l'intérêt commun de tous ceux qui participent à une même entreprise.
Le bons sens indique en effet, lorsqu'il n'est pas obscurci par la passion ou par la chimère, que l'intérêt primordial, essentiel, des membres d'un même métier, c'est la prospérité réelle de ce métier.
Les artisans ont été les premiers à comprendre cette grande vérité et à la mettre en pratique. Il existe déjà parmi eux de nombreux essais de précorporations qui n'attendent que la consécration légale, pour devenir des corporations véritables.
Moins répandue dans les milieux industriels, l'idée y a fait pourtant depuis quelques années des progrès sensibles. Partout où elle s'est introduite, elle a eu les effets les plus heureux.
L'expérience a montré que partout où des hommes de bonne foi, même issus de milieux sociaux très divers, se rencontrent pour une explication loyale, les malentendus se dissipent pour faire place à la compréhension, puis à l'estime, puis à l'amitié.
Lorsque dans chaque entreprise, ou dans chaque groupe d'entreprises, patrons, techniciens, ouvriers, auront pris l'habitude de se réunir pour gérer en commun les intérêts de leur profession, pour administrer en commun leurs œuvres sociales, apprentissage, placement, qualification, allocations familiale, secours de maladie, retraites, logements ou jardins ouvriers, il ne tardera pas à se créer entre eux une solidarité d'intérêts et une fraternité de sentiments indestructibles.
Dès lors, l'union de la nation ne sera plus une formule trop souvent trompeuse, mais une réalité bienfaisante.
L'ordre social nouveau, tenant compte de la réalité économique et de la réalité humaine, permettra à tous de donner leur effort au maximum dans la dignité, la sécurité et la justice.
Patrons, techniciens et ouvriers, dans l'industrie comme dans l'artisanat, formeront des équipes étroitement unies qui joueront ensemble, pour la gagner ensemble, la même partie. Et la France, sur le plan du travail comme sur tous les autres, retrouvera l'équilibre et l'harmonie qui lui permettront de hâter l'heure de son relèvement. »
Le Maire de Gury au Directeur des Services Agricoles de l’Oise : « ….. En réponse à la circulaire relative à la lutte contre les ennemis des cultures. J’ai l’honneur de vous faire connaître que je suis surpris d’être associé aux Syndicats de Laberlière et Ricquebourg pour cette lutte.
La situation géographique de notre territoire quoique limitrophe de ces communes par de grandes surfaces boisées est très éloignée de nous par moyens de communication faciles.
Il aurait été de beaucoup préférable d’être rattaché pour cette action aux communes de Lassigny et de Plessier-de-Roye sur les territoires desquelles s’étend une grosse partie des terres nos exploitations et avec lesquelles nous sommes déjà organisés sur beaucoup de points syndicalistes agricoles.
Je suis moi-même le fondateur et secrétaire-trésorier de notre syndicat depuis 20 ans et j’ai des rapports constants avec les dirigeants de ces communes.
Je m’excuse de vous soumettre mon point de vue en espérant que vous pourrez peut-être modifier les modalités de votre organisation dans un sens plus normal a son application….. »
119 demandes d’attribution de pain pour le mois.
On note à Gury :
43 consommateurs ordinaires (ni producteurs de lait, ni bénéficiaires abattage familial).
85 producteurs de lait et bénéficiaires abattage familial.
7 producteurs de lait non bénéficiaire abattage familial.
4 bénéficiaires abattage familial non producteur de lait.
Mardi 06, le Directeur des Services Agricoles de l’Oise, répond au Maire de Gury : « …..Vous faites bien de me signaler votre situation. Je ne vois aucun inconvénient à ce que vous soyez rattaché aux communes de Lassigny et de Plessier de Roye.
Il y a un syndicat dans cette dernière commune ; mettez vous en relation avec son président ….. »
Jeudi 08, une première subvention est accordée par le Préfet, suite aux propositions des 21, 26 et 27 février 1941, dont l'immeuble a été endommagé par cause de guerre, de l’Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées :
DEVILLERS - 16 550,00 Frs - 21/02/1941 date du dossier) - LOIRE (8 500,00 Frs - 21/02/1941 date du dossier) - Mairie (15 000,00 Frs - 26/02/1941 date du dossier) - Eglise (11 000,00 Frs - 26/02/1941 date du dossier) - BAUDHUIN (habitation n°1) (12 350,00 Frs - 26/02/1941 date du dossier) - BAUDHUIN (habitation n° 2) (20 650,00 Frs - 26/02/1941 date du dossier) - PILLOT-PECHON (3 150,00 Frs - 26/02/1941 date du dossier) - LEBOEUF-HAUET (28 600,00 Frs (26/02/1941 date du dossier) - LHELLEZ-ESCLADE - 21 800,00 Frs (26/02/1941 date du dossier) - ODEMPS-PILLOT (14 500,00 27 Frs - 25/04/1941 date du dossier).
Vendredi 09, on recense 15 cultivateurs à Gury :
BOUCAUX Léon, BRUNEL René, CUGNIERE-CENSIER, DELNEF Albert, DEJOUY Paul, GOVAERT Cyrille, GUIZIOU Pierre, HULOT Hippolyte, LEBŒUF Marcel, LHELLEZ Léon, LHELLEZ Maurice, LOIRE Georges, ROBERT Paul, ROBERT Gaétan et PILLOT Pierre.
31 ha 57 de blés d’automne, 16 ha 38 de blés de printemps, 1 ha 19 de seigle, 8 ha 80 avoines de printemps et 0 ha 60 d’orge de printemps.
Dimanche 11, message à l’occasion de la fête de Jeanne d’ARC, par le Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS !
PORTONS aujourd'hui nos yeux sur la sainte de la Patrie, dont la fête est celle de la nation tout entière.
Paysanne de nos marches de l'Est, fidèle à son Dieu, Jeanne a, de son étendard, tracé le plus lumineux sillon de notre Histoire.
Évoquons ensemble les voix de Domrémy, la délivrance d'Orléans, la chevauchée de Champagne, le sacre de Reims, la blessure de Paris, les prisons de Beaulieu, de Beaurevoir et de Bouvreuil, le procès de Rouen, le supplice du Vieux Marché.
Martyre de l'unité nationale, Jeanne d'Arc, patronne de nos villages et de nos villes, est le symbole de la France.
Aimons-la. Vénérons-la. Présentons-lui les armes de notre fidélité et de notre espoir. »
Lundi 12, le Préfet transmet au Maire de Gury, un questionnaire – 35 déclarations pour foyers domestiques, de questionnaires pour le recensement des cartes en alimentation de charbon – qui devront être retournés dès réception au Bureau des Charbons de la Préfecture de l’Oise, pour le 29 mai dernier délai : « ….. En outre, je vous autorise à délivrer à titre exceptionnel, pour les cas suivants : accouchements, maladies graves, personnes âgées de plus de 70 ans, infirmes, établis par certificats médicaux, un coupon supplémentaire d’une valeur maxima de 100 kilogrammes. La liste des bénéficiaires devra être adressée le 20 de chaque mois au bureau des charbons de la Préfecture de l’Oise. Cette liste comprendra les noms et adresses, ainsi que les certificats médicaux ayant nécessité l’attribution supplémentaire.
…, la liste nominative de tous les établissement suivants : …. Cliniques, Crêches, Ecoles, Lycées,…., Dispensaires, Mairies, Petites industries, Hotels….. ». En Mairie de Gury on prend note surtout pour la Mairie et l’école.
Jeudi 15, message du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS !
VOUS avez appris que l'Amiral Darlan s'était récemment entretenu, en Allemagne, avec le Chancelier Hitler. J'avais approuvé le principe de cette rencontre.
Ce nouvel entretien nous permet d'éclairer la route de l'avenir et de continuer les conversations engagées avec le gouvernement allemand.
Il ne s'agit plus, aujourd'hui, pour une opinion souvent inquiète parce que mal informée, de supputer nos chances, de mesurer nos risques, de juger nos gestes.
Il s'agit pour vous, Français, de me suivre sans arrière-pensée sur les chemins de l'honneur et de l'intérêt national.
Si, dans l'étroite discipline de notre esprit public, nous savons mener à bien les négociations en cours, la France pourra surmonter sa défaite et conserver dans le monde son rang de puissance européenne et coloniale. »
Vendredi 16, une seconde subvention est accordée pour les propriétaires dont l'immeuble a été endommagé par cause de guerre par le Préfet, suite à la proposition du 25 avril 1941, de l’Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées :
GUIZIOU - 8 550,00 Frs - 25/04/1941 date du dossier
Lundi 19, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Jeanne LHELLEZ-CRAMPON, Geneviève LHELLEZ, Fernand BLONDEL, Georgette BAUDHUIN-FROISSART, Eugénie CUGNIERE-LASANTE et Veuve CLAINQUART.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Eugénie CUGNIERE-LASANTE.
Jeudi 22, Pierre GUIZIOU, cultivateur, s’est blessé, une contusion à l’épaule droite. Il ne semble pas y avoir de fracture. Le docteur PUISSANT signale une durée probable d’incapacité de travail de douze jours.
Dimanche 25, la fête des mères devient officielle et étendue à toutes les mères (autrefois seules les mères de familles nombreuses). Message du Maréchal PETAIN aux mères de famille : « MÈRES DE FAMILLE FRANÇAISES !
La France célèbre aujourd'hui la famille. Elle se doit d'honorer d'abord les mères.
Depuis dix mois, je convie les Français à s'arracher aux mirages d'une civilisation matérialiste. Je leur ai montré les dangers de l'individualisme. Je les ai invités à prendre leur point d'appui sur les institutions naturelles et morales auxquelles est lié notre destin d'homme et de Français.
La famille, cellule initiale de la société, nous offre la meilleure garantie de relèvement. Un pays stérile est un pays mortellement atteint dans son existence. Pour que la France vive, il lui faut d'abord des foyers.
Le foyer, c'est la maison où l'on se réunit, c'est le refuge où les affections se fortifient. C'est cette communauté spirituelle qui sauve l'homme de l'égoïsme et lui apprend à s'oublier pour se donner à ceux qui l'entourent.
Maîtresse du foyer, la mère, par son affection, par son tact, par sa patience, confère à la vie de chaque jour sa quiétude et sa douceur. Par la générosité de son cœur, elle fait rayonner autour d'elle l'amour qui permet d'accepter les plus rudes épreuves avec un courage inébranlable.
Mères de notre pays de France, votre tâche est la plus rude. Elle est aussi la plus belle.
Vous êtes, avant l'État, les dispensatrices de l'éducation. Vous seules savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui fait les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne.
Et voici qu'aujourd'hui dans nos deuils, dans nos misères, vous portez la plus lourde croix.
Mères de France, entendez ce long cri d'amour qui monte vers vous.
Mères de nos tués, mères de nos prisonniers, mères de nos cités qui donneriez votre vie pour arracher vos enfants à la faim, mères de nos campagnes, qui, seules à la ferme, faites germer les moissons, mères glorieuses, mères angoissées, je vous exprime aujourd'hui toute la reconnaissance de la France. »
Mardi 27, 10 heures, le cuirassier allemand « BISMARK » sombre au large de Brest.
Mercredi 28, à 18 heures, Gilbert BELLARD, journalier, chez Léon LHELLEZ, cultivateur et témoin de l’accident, en coupant du gui des pommiers, est tombé de la auteur de l’arbre, se faisant une fracture de l’extrémité inférieure de l’avant-bras droit avec vraisemblablement ….ation en arrière de la main, soigné à son domicile, puis envoyé pour cardiographie à l’hôpital de Compiègne.
Vendredi 30, dépôt de le fiche pour demande d'achat de chaussures pour Antoine BORELLI, Mme BORELLI.
Samedi 31, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Abel DEVILLERS, Jean POINTIN, Pierre PILLOT, Raymonde PILLOT-LOIRE, Gilbert BELLARD et Réjane BELLARD-DEBEAUPUIS.

Prochaine fois juin 1941 ... Et bonne lecture à chacun d'entre vous.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. mai 23, 2014 22:16 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonsoir à tous,

Juin 1941 ...

Juin
Dimanche 01, Maurice HENOCQ, donne sa démission au sein de la compagnie des Sapeurs-Pompiers de Gury, étant donné qu’il a quitté avec sa famille le village.
122 demandes d’attribution de pain pour le mois.
Mardi 03, établissement d’une fiche de charbon, ainsi nous savons qu’il y a 34 foyers et 124 habitants.
Mercredi 04, allocution du Maréchal PETAIN, prononcé à la séance inaugurale du Comité d’Organisation professionnelle (Les questions sociales) : « MESSIEURS,
Je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue.
Représentants choisis parmi les patrons, les techniciens, les ouvriers, les employés de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, je vous ai réunis pour que vous étudiiez et me proposiez les éléments d'un statut d'organisation du travail.
L'œuvre que vous allez entreprendre est l'une des plus importantes pour le relèvement de la France. L'organisation de la profession doit être, en effet, avec celle des communes et des provinces, l'un des fondements de l'État. Elle parachèvera et consacrera la Révolution Nationale.
Mes idées sociales vous sont connues. Elles viennent du vieux fonds français où l'amour de la justice est toujours exigeant, mais fut toujours guidé par le sens de la mesure et par l'instinct de la durée. Vous aurez à les traduire en articles de règlement général, laissant à la profession organisée le soin d'édicter et d'adapter les règles particulières à chaque métier.
Vous allez confronter et discriminer les résultats des expériences que le monde français du travail a faites depuis 50 ans. Vous devrez les juger à la lumière des malheurs de la Patrie. Vous rejetterez ce qui est mauvais ; vous retiendrez ce qui est utilisable pour l'établissement de l'ordre social nouveau.
Il s'agit de mettre fin à cet esprit revendicatif qui, passant du social au politique et réciproquement, nous a perdus parce qu'il nous a dissociés et décomposés. Les mœurs et les pratiques, qui sévissaient dans les rapports du capital et du travail, procédaient des mœurs et des stratagèmes du régime des partis qui étaient autant de syndicats politiques.
Il s'agit, comme je l'ai déjà dit, d'abandonner la pratique des coalitions dressées les unes contre les autres, par conséquent de réviser ou de supprimer les rouages ou les organes qui y conduisent inéluctablement et de créer, au contraire, des organes propres à engendrer la collaboration.
Les coalitions ouvrières et patronales étaient la résultante et la preuve chaque jour plus caractérisée d'un État faible, incapable, par essence ou calcul de clientèle électorale, d'établir des rapports de justice entre l'employeur et l'employé, ou impuissant à faire respecter les conventions intervenues.
C'est pourquoi le monde du travail avait, lui aussi, ses avocats et même ses diplomates.
Un État fort, tirant son autorité de ses principes, de sa volonté, de sa capacité d'assurer la justice dans le droit social, comme dans le droit civil, rend désormais inutiles ces formations de combat qui usurpaient les fonctions justicières de l'État faible.
L'organisation professionnelle que vous allez élaborer ne peut donc rien retenir de ce qui engendrait la lutte des classes ou de ce qui en procédait.
Vous écarterez tout ce qui est de nature à y ramener, car la lutte des classes est le prélude de la guerre civile, à échéance plus ou moins éloignée.
Vos travaux devront s'inspirer des principes énoncés dans mes derniers discours, en particulier à l'occasion de la Fête du Travail.
Ils devront s'accorder avec le plan d'ensemble en voie de réalisation.
Déjà, une commission du Conseil National vous a précédés dans cette salle, pour étudier l'organisation des provinces ; d'autres commissions viendront après vous, pour me donner leur avis sur la révision de la loi municipale, pour jeter les bases de la Constitution, pour travailler, en d'autres domaines, à la reconstruction de l'État.
Cet État sera hiérarchique et autoritaire, fondé sur la responsabilité et le commandement, s'exerçant de haut en bas, à tous les échelons de la hiérarchie, s'appliquant à des objets concrets et à des intérêts précis, s'inspirant des principes sociaux, politiques et spirituels qui ont fait la cohésion et la grandeur de la nation française.
Votre Comité prend donc place, naturellement, parmi les équipes dont je sollicite l'expérience et les conseils, pour m'aider à redonner à la France l'armature et l'architecture qui lui permettront de traverser l'épreuve et de retrouver sa foi ardente dans l'avenir.
J'ai la conviction que vous me proposerez une œuvre sage et hardie, construite avec des réalités françaises, et de nature à rallier tous les ouvriers, techniciens, artisans et patrons qui ont compris les causes de la défaite et qui en redoutent les conséquences.
Pour mener à bien votre étude, ayez présente à l'esprit la riche diversité des entreprises françaises.
Sans doute, celles qui, dans l'industrie et le commerce, détiennent la prépondérance du nombre, ont tenté une expérience d'organisation professionnelle, parce qu'elles en sentaient plus vivement et plus légitimement le besoin. Mais la petite et la moyenne industrie, le petit et moyen commerce et l'artisanat, sous leurs multiples aspects, comprennent l'immense majorité des travailleurs épars qui, intégrés dans la profession organisée, seront un facteur incomparable d'équilibre économique et national.
Patrons, artisans, techniciens, employés, ouvriers, oubliez vos origines ; oubliez vos divisions du passé.
Donnez un grand exemple de collaboration. Unissez vos cœurs, vos intelligences et vos efforts pour étudier une organisation professionnelle digne de la France nouvelle. »
Samedi 07, ordre de la Kreiskommandantur de Compiègne aux Maires de l’Arrondissement (traduit par Sonderführer : « Les Maires ont reçu la consigne de ne donner des logements que sur présentation d’une autorisation du bureau de logement de la Kreiskommandatur. Toutes les troupes voulant cantonner dans l’Arrondissement devront donc se présenter d’abord au bureau de logement de Compiègne. De même la troupe devra annoncer son départ à ce bureau au moins 24 heures d’avance.
Pour tous les logements non habités par le propriétaire ou son remplaçant, il est prescrit de comparer le mobilier existant avec l’inventaire déposé chez le maire, de noter tout objet manquant ainsi que toute détérioration et de signaler le fait à la Kreiskommandantur. La même vérification devra se faire, lorsque le dernier soldat de la troupe aura quitté le logement. Les clés seront ensuite remises au maire ou à son adjoint, au bureau de logement de la Kreiskommandantur pour Compiègne et ses faubourgs Royallieu, Margny et Venette, aux Annexes de la Kreiskommandantur de Noyon et de Clermont, pour ces Localités.
La troupe est responsable de tout ce qu’elle prend ainsi en charge et ne peut rendre dans le même état.
Les nappes et les draps nécessaires peuvent être demandés aux maires contre reçu. Ce linge reste propriété de l’Etat français. Il est interdit à la troupe de l’emporter »╗
Dimanche 08, message du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS DU LEVANT !
Les pays où vous vivez, et pour la prospérité desquels vous vous dévouez depuis de longues années, sont aujourd'hui l'objet d'une attaque inqualifiable.
Cette attaque est menée, comme à Dakar, par des Français placés sous le drapeau de la dissidence. Soutenus par les forces impériales britanniques, ils n'hésitent pas à verser le sang de leurs frères qui défendent l'unité de l'Empire et la souveraineté française.
A la douleur que lui cause cette constatation, la France, fidèle à ses déclarations, peut, en toute certitude, opposer la fierté de n'avoir pas, la première, porté les armes contre son ancienne alliée, pas plus aujourd'hui que naguère à Mers-el-Kébir, à Daker ou à Sfax.
La ruse a précédé cette violence.
Depuis plusieurs jours, en effet, la propagande, qui forgeait le prétexte de l'agression, prétendait que des troupes allemandes débarquaient en grand nombre dans nos ports du Levant, que la France se préparait à livrer à l'Allemagne les territoires dont la défense vous est confiée.
Vous qui êtes sur place, vous savez que tout cela est faux.
Vous savez que les quelques avions qui avaient fait escale sur nos territoires ont aujourd'hui quitté la Syrie, à l'exception de trois ou quatre hors d'état de voler.
Vous savez qu'il n'y a pas un soldat allemand en Syrie, ni au Liban.
Vous êtes donc l'objet d'une agression profondément injuste devant laquelle notre conscience se révolte. C'est aujourd'hui seulement que la souveraineté française au Levant, est, pour la première fois, menacée. Vous pouvez m'en croire.
Votre haut Commissaire vous l'a déjà dit, je vous le répète : vous combattez pour une cause juste, celle de l'intégrité des territoires dont l'Histoire, confirmée par le mandat de 1919, a légué la charge à la Patrie. Vous saurez les défendre. Mes vœux et ceux de la France entière vous accompagnent. »
La Syrie est libérée par les Forces françaises libres, le gouvernement soutenu par Vichy est renversé.
Vente d’herbe des marais communaux, à Nestor CUGNIERE, Henri PILLOT, Pierre GUIZIOU, Pierre PILLOT, Paul GAY, Paul DEJOUY, Hippolyte HULOT, Honoré DUCAMP et Léon LHELLEZ, aux lieux dits : « Marais du Rotoir », « Jeu d’Arc », « Marais Lionnel » , « Cimetière », « Champ Liégeois » et « Place Publique ».
Mardi 10, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Madeleine BLONDEL, Cyrille et ses deux fils L. & J. GOVAERT et Marcelle GOVAERT-CUGNIERE.
Jeudi 12, le Préfet accorde une subvention dont la somme de 15000 francs pour la Mairie et Ecole endommagée, et les réparations sur les bâtiments communaux par faits de guerre.
Samedi 14, reparaît le journal de l’Oise "L'Hebdomadaire Picard", le 14 Juin 1941.
Lundi 16, Georges LAMERANT, et son épouse Elisa GEORGE, d’origine belge, venant d’Amy, s’installe à Gury.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Claire BRUNEL-DUQUENNOY, René BRUNEL, Georgette et Gabrielle LOIRE, Irène ODEMPS-PILLOT, Yves PILLOT.
Mardi 17, message du Maréchal PETAIN : « FRANÇAIS !
Le 17 Juin 1940, il y a aujourd'hui une année, j'adressais mon premier appel à la France. Le disque qui l'enregistra va tourner devant vous. Entendez-le. Il vous replacera dans l'atmosphère du jour où cet appel fut prononcé.
l'Appel
du 17 Juin 1940
FRANÇAIS !
A L'APPEL de Monsieur le Président de la République, j'assume à partir d'aujourd'hui la direction du Gouvernement de la France. Sûr de l'affection de notre admirable armée qui lutte, avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supérieur en nombre et en armes. Sûr que, par sa magnifique résistance, elle a rempli nos devoirs vis-à-vis de nos alliés. Sûr de l'appui des Anciens Combattants que j'ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut tenter de cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'Honneur les moyens de mettre un terme aux hostilités.
Que tous les Français se groupent autour du Gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n'écouter que leur foi dans le destin de la Patrie.
Voilà ce que, d'une voix cassée par l'émotion, je vous disais le 17 Juin 1940.
Ma voix aujourd'hui s'est raffermie car la France se relève. Mais bon nombre de Français se refusent à le reconnaître. Croient-ils vraiment que leur sort est plus tragique qu'il y a un an ?
Français, vous avez vraiment la mémoire courte. Souvenez-vous de ces colonnes de fuyards, comprenant des femmes, des enfants, des vieillards, juchés sur des véhicules de toute nature, avançant au hasard, dominés par la crainte et la volonté d'échapper à l'ennemi, s'arrêtant le soir sur un côté de la route, hommes et bêtes harassés de fatigue et obligés de repartir le lendemain de bonne heure afin de ne pas perdre leur place dans la colonne. Quelle épreuve pour ces braves gens et quelle angoisse lorsque des mitrailleuses venaient survoler la colonne.
Aujourd'hui, vous avez pour la plupart regagné vos foyers. Sans doute les prisonniers n'y sont pas encore rentrés, les femmes luttent et souffrent, le ravitaillement se fait mal, les taxations vous exaspèrent, vos enfants ne mangent pas toujours à leur faim, mais la France vit, les maisons, les ponts, les usines se reconstruisent.
Faut-il dire l'immense effort de notre agriculture qui, malgré l'absence d'un million d'agriculteurs prisonniers, a remis en culture un million d'hectares nouveaux. Faut-il vous dire que notre jeunesse a raidi ses muscles et son âme, que la pureté, l'idéal, l'esprit de sacrifice s'imposent chaque jour avec plus de force, avec plus de rayonnement. Faut-il vous rappeler le jugement que portent sur notre pays les nations neutres, l'hommage qu'elles rendent à notre premier redressement ?
Croyez-moi. Le moment n'est pas venu de vous réfugier dans l'amertume ou de sombrer dans le désespoir. Vous n'êtes ni vendus, ni trahis, ni abandonnés.
Ceux qui vous le disent vous mentent et vous jettent dans les bras du communisme.
Vous souffrez et vous souffrirez longtemps encore, car nous n'avons pas fini de payer toutes nos fautes. L'épreuve est dure. Beaucoup de bons Français, et parmi eux les paysans et les ouvriers, l'acceptent avec noblesse. Ils m'aident aujourd'hui à supporter ma lourde tâche.
Mais il me faut mieux encore. Il me faut votre foi, la foi de votre cœur, la foi de votre raison. Il me faut votre sagesse et votre patience. Vous ne les acquerrez que dans la discipline que je vous impose et dont, seuls, les oublieux de notre Histoire ou les adversaires de notre unité, cherchent à s'évader.
Rappelez-vous surtout que vous êtes des hommes, les hommes d'une vieille et glorieuse nation. Ressaisissez-vous. Chassez vos alarmes. Venez à moi avec confiance. Tous unis, nous sortirons de la nuit où nous a plongés l'affreuse aventure. »
Vendredi 20, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Louise ELOY, Berthe PILLOT-PECHON, Rosalie HAUET-ROSE, Fernand BLONDEL et sa fille A., Jacques BONIN, Renée LECLERE et Albert DELNEF.
Samedi 21, le Préfet aux Maires de l’Oise : « J’ai l’honneur de vous faire connaître que, par arrêté en date de ce jour, j’ai décidé que le coupon N°9 de la carte de charbon instituée par arrêté du 15 Octobre 1940, pouvait Ëtre présenté à partir du 21 Juin 1941 ; ce coupon aura une valeur de 50 kilogs de combustible de quelque nature qu’il soit, coke et poussier compris.
………………………………….
En outre, ceux d’entre vous qui ne m’ont pas encore retourner, d¹ment remplies, les déclarations N°2173 voudront bien me les retourner dans les plus brefs délais, ces fiches devant servir à l’établissement des nouvelles cartes de charbon qui entreront en vigueur courant juillet ….. »
Dimanche 22, 3 heures 15, l'Allemagne attaque l'U.R.S.S. sur un front de 2400km, de la Baltique à la mer Noire - 153 divisions (dont 17 blindées et 13 motorisées) réparties en trois grands groupes d'armées et renforcées par des unités venant de Finlande, Roumanie, Slovaquie, Hongrie, Italie, se ruent à l'assaut.
L'Italie et la Roumanie déclarent la guerre à l'Union soviétique.
Lundi 23, la Hongrie et la Slovaquie déclarent la guerre à l'Union soviétique.
Le camp de Royallieu à Compiègne sert de dernier centre d'internement avant le départ pour les camps de concentration.
Mardi 24, la commune reçoit un courrier daté du 7 de ce mois de la Kreiskommandantur de Compiègne, dans lequel elle donne l’ordre au Maire de n’assigner des logements aux nouvelles troupes qui arrivent que si elles présentent à la commune un certificat de la Kreiskommandantur ou de l’une des deux annexes de Noyon ou de Clermont, attestant qu’elles autorisent à cantonner dans la commune – De même que la commune devra prévenir la Kreiskommandantur de tout départ de troupes qui y cantonnent dans les 24 heures - La Kreiskommandantur demande que tous les châteaux et maisons réservés aux troupes allemandes actuellement non occupées par le propriétaire ou son remplaçant, devront être munis de bonnes serrures aux portes et entrées, qu’ils soient pour l’instant occupé par la troupe ou non – Faire un inventaire en 4 exemplaires du mobilier qui appartient soit au propriétaire ou d’autres particuliers, soit à l’armée allemande, soit à la commune.
Courrier fait par DÖRNTE, Hauptmann und Kreiskommandantur, et traduit par ….. Sonderfürer. Dès qu’un logement devient libre, le Maire devra vérifier si rien ne manque. Cette vérification devra se faire avant le départ de la troupe en présence de l’officier de cette dernière.
Si la troupe a besoin de nappes ou de draps, ceux-ci seront mis à sa disposition par la commune contre reçu.
Les Maires sont tenus responsables de la parfaite exécution de ces prescriptions
Si des différents avec la troupe devaient surgir à ce sujet, les Maires devront avertir immédiatement par téléphone la Kreiskommandantur.
Jeudi 26, la Finlande déclare la guerre à l'Union Soviétique.
Samedi 28, le Bureau Départemental de Répartition de la Pomme de Terre et des Produits dérivés, à Beauvais, demande au Maire de Gury de lui transmettre l’imprimé concernant les déclarations d’emblavements de pommes de terre de la commune, car à ce jour il ne l’on pas encore reçu, car le Bureau National leur réclame d’urgence cette pièce.
Le Préfet à la Mairie de Gury : « Pour me permettre d’établir des propositions pour la reconstitution du matériel d’incendie disparu ou détruit au cours des événements de Mai-Juin 1940, j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien me renvoyer d’extrême urgence, l’état ci-après, dûment rempli et signé. »

A suivre ... avec juillet 1941.

Bonne lecture à tous.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : lun. mai 26, 2014 20:51 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonsoir à tous,

Pour vous changer du mauvais temps d'aujourd'hui, je vous emmène en juillet 1941 ...

Juillet
Entre le mardi 01 et le dimanche 13, HITLER mène une politique cherchant à dresser les français de la zone occupée contre l’Angleterre et du soutient qu’elle accorde au général De GAULLE, qui incarne l’espoir de la victoire finale.
Quelques mesures spectaculaires de libération de prisonniers militaires des classes plus âgées interviennent, c’est ainsi que Léandre « Albert » BAUDHUIN, retrouve son foyer.
C’est une maigre faveur qui a pour conséquence de dresser à nouveau les français les uns contre les autres dans des luttes sourdes et dans un climat de délation et de jalousie.
Tout cela augmente la tristesse de l’atmosphère de misère que nous subissons.
Mardi 01, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Michel LOIRE.
124 demandes d’attribution de pain pour le mois.
Dimanche 06, la Mairie renvoie l’état que la Préfecture lui a demandé le 28 juin 1941.
Mercredi 09, discours du maréchal PETAIN, dans ce message aux prisonniers libérés, le maréchal renoue avec le ton qui lui avait assuré une immense popularité pendant la première guerre mondiale, mélange de paternalisme, de compassion et d'affection. C'est que le cas des prisonniers de guerre est épineux. La France a besoin de la main d'œuvre détenue dans les Stalags et les Oflags du Reich : 1.500.000 hommes qui manquent aux usines, aux administrations et à l'agriculture ! L'État Français déploie donc des trésors de sollicitude au profit des détenus et de diplomatie à l'égard de l'Allemagne, qui ne se prive pas de faire pression sur lui, en se servant de cette population comme d'un véritable butin : "Mes chers Amis,
Je ne puis vous accueillir comme je l'aurai voulu parce que vous êtes trop nombreux et parce que je suis trop loin. Mais j'ai, du moins, chargé le préfet de la Marne de vous apporter mes souhaits affectueux de bienvenue. J'ai tenu aussi à ce que vous entendiez ma voix, même transmise par un modeste disque.
Vous nous revenez. Vous retrouvez votre terre française. Comment vous dire notre joie. Nous vous attendions avec impatience. Vous m'aiderez à refaire une France plus forte. Chaque jour elle se relève et j'ai besoin de tout votre allant pour parfaire an redressement économique et politique et pour lui redonner la haute tenue morale dont vous rêviez dans vos camps.
Vous nous aiderez aussi à hâter le retour de vos camarades prisonniers.
Mes amis, je suis fier de vous.
De loin et du meilleur de mon cœur, je vous donne l'accolade"
Dimanche 13, message du Maréchal PETAIN pour l’inauguration de la semaine de la France d’Outre-mer : « FRANÇAIS !
En inaugurant aujourd'hui la Semaine de la France d'Outre-mer, ma pensée va vers nos compatriotes de l'Empire, dont le loyalisme et l'ardeur ont permis à la Patrie blessée d'entreprendre son relèvement.
Je pense aux fonctionnaires, aux colons, aux agriculteurs, aux ingénieurs qui se sont remis au travail avec courage et confiance.
Je pense aux populations indigènes qui, dans le malheur de la Patrie, ont conservé leur amour et leur confiance à la grande nation qui les a toujours aimés et protégés.
Ma pensée va aussi à nos troupes vaillantes, à nos soldats de la légion et de l'infanterie coloniale, à nos marins, à nos aviateurs qui se sont battus avec un héroïsme qui force l'admiration du monde, en des terres lointaines conquises par leurs glorieux prédécesseurs.
Malgré quelques défections criminelles, tous se sont groupés autour du drapeau pour défendre l'unité de l'Empire et les liens sacrés qui l'unissent à la Métropole.
Je les cite en exemple à tous les Français, à notre jeunesse, qui comprend chaque jour davantage la mission de la France.
C'est à une pieuse veillée qui je vous convie, Français, en songeant que dans l'univers entier bat un peu du cœur de la France. »
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour monsieur A. et mademoiselle L. BOUCAUX, Stéphane GAY, Stanislawa GAY-KOZACZYK, Léandre « Albert » BAUDHUIN et monsieur P. BLONDEL.
Lundi 14, discours du maréchal PETAIN en a pris acte, qui annonce son maintien, dans un discours d'une sobriété rare : "Français !
La journée du 14 juillet, dont la nation et l’armée ont fait jadis leur fête, restera, cette année, un jour férié.
Je l’ai décidé pour la zone libre ; je l’ai demandé aux autorités allemandes pour la zone occupée.
En pensant à nos morts, à nos prisonniers, à nos ruines, à nos espoirs, vous saurez faire de cette fête une journée de recueillement et de méditation.
Votre repos ne sera troublé ni par les agitations de la rue, ni par les divertissements et spectacles.
Je vous redis, Français, ma foi dans l’unité de la Nation, dans l’avenir de la Patrie."
Mercredi 16, le Sous-Préfet au Maire de Gury : « Suite à votre lettre du 28 juin je vous informe que j’interviens ce jour auprès de M. le Préfet de l’Oise en vue de la réorganisation du corps de sapeurs pompiers de votre commune et vous tiendrais au courant de sa réponse. »
Jeudi 17, Arrêté préfectoral qui est demandé à être affiché immédiatement : « …..
ARRÊTE :
Article 1 er – Tout exploitant forestier ou propriétaire exploitant et, en général, tout fabricant de bois de chauffage sera tenu de réserver à l’usage de la boulangerie tous les bois de chauffage d’essences tendres, d’un diamètre supérieur à 6 cm et inférieur à 15 cm.
Article 2 – Ces bois seront mis à la disposition du Comité Départemental de Répartition du bois de boulange qui en assurera la distribution entre les boulangers par l’intermédiaire des Sous-Comités cantonaux.
Article 3 – Pour les propriétaires forestier et les exploitants forestiers, les bois d’essences tendres susceptibles de convenir aux besoins en bois de mines, bois de papeterie et industrie en général, sont exclus de cette obligation.
Article 4 – Pénalités : Toute infraction au présent arrêté entraînera pour les contrevenants (vendeurs et acheteurs) les peines prévues par les articles 3 à 46 de la loi du 11 Juillet 1938 et par la loi du 13 Août 1940, article 6 modifiée par le décret du 18 Septembre 1940, c’est-à-dire retrait de la carte professionnelle, emprisonnement de 6 jours à 2 mois, amende de 1.000 à 5.000 francs, affichage et publication aux frais du condamné.
Article 5 – M. le Secrétaire Général, MM. Les Sous-Préfets, Maires, Directeur des Services Agricoles, Directeur Départemental du Ravitaillement, Officiers et Préposés des Forêts, chasse et pêche, Commandant de Gendarmerie, Commissaires Spéciaux et de Police, Inspecteurs de Police Judiciaire sont chargés et responsables, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté »
Madame VAN DEN KERKOVE-DELABY, insiste auprès du Maire pour qu’il exhume le corps de fils Michel DUBUISSON. Elle veut le revoir dans la mort et confirmer son identification (…Idée un peu baroque d’une mère submergée par le chagrin…)
Le Maire n’est pas tellement décidé à procéder à une telle opération sous l’autorité à laquelle il est soumis. Elle insiste avec un tel désespoir que Pierre PILLOT se laisse attendrir et qu’il tente cette triste mission de remettre à jour ce corps en terre depuis si peu de temps.
Nous prenons rendez-vous et aidé par quelques de ces concitoyens, ils entreprennent cette pénible opération. Surprise et déception la tombe indiquée dans la plaque du casque placé sur la petite croix de bois ne correspond pas aux apparences identifiables, les noms ont été intervertis et c’est le corps de l’adjudant dont les jambes portent encore ses leogins et, sa vareuse et ses galons qu’ils découvrent. Le Maire récupère tous les objets qui peuvent justifier son identification et les déposes à la Mairie ou l’odeur pestilentielle qui s’en émane persistera longtemps.
Le Maire fait entendre raison à cette pauvre mère au bord de la crise nerveuse en lui promettant qu’il remet l’opération à plus tard et dans de meilleures conditions.
La fosse refermée et décide de reporter à plus tard la triste opération.
En vue de tous cela, le Maire contacte la préfecture qui accorde l’autorisation et désigne deux personnes pour assister le Maire (sont nommés : René BRUNEL et Léandre « Albert » BAUDHUIN)
Acte d’identification de cadavre de Lucien PELLIGRINI : « Le dix sept Juillet mil neuf cent quarante et un à dix heures, dans un champ au lieudit « le Marais », nous, Pierre Pillot, maire de Gury, délégué spécialement à cet effet, par Mr le Chef de Secteur de l’Etat-Civil, Militaire selon notification en date du neuf Juillet mil neuf cent quarante et un, avons en présence de MMrs Brunel René, cultivateur cinquante et un ans, et de Baudhuin Léandre Lucien Albert, propriétaire quarante quatre ans tous deux anciens combattants domiciliés à Gury, procédé à l’exhumation d’un cadavre dont la tombe portait sur une croix de bois des traces d’indications en langue allemande presque totalement disparues. Sur cette tombe étaient déposés deux casques de soldats français. L’examen du corps a permis de recueillir les indications complémentaires suivantes : Corps en état de décomposition très avancé, le crâne et les extrémités des membres à l’état squelettique, une dent canine est manquante à la mâchoire supérieure gauche ; - un uniforme de soldat français portant les galons de sergent-chef avec équipement et casque revêt ce corps. A l’un des poignets il est relevé une plaque d’identité portant les indications suivantes : Seine, 4ème bureau 5.080 Pellegrini Lucien. Objets trouvés outre la plaque ci dessus : deux médailles (jointes au bracelet plaque) , une pipe bois, tuyau forme aplatie foyer forme ronde, une blague à tabac en cuir, un porte monnaie en cuir à rabat, semblant renfermer de la monnaie, deux briquets à essence, un portefeuille en très mauvais état, cinq francs soixante dix centimes en pièces de monnaie françaises, un peigne en celluloïd teinte rouge, une montre boitier métal, verre incassable, arrêtée à 1 heure quarante minutes, un morceau de crayon encre, un stylo très avarié, une gomme, une pochette remplie de papiers et oBjets divers non inventoriés en raison du très mauvais état de conservation du tout, un livret militaire au nom de Pelligrini Lucien. Ce corps a été placé dans un cercueil et a été inhumé par nos soins au cimetière communal de Gury tombe n°1. La tombe a été munie de l’inscription suivante : Sergent-Chef Pelligrini Lucien Matricule 5080 Seine 4ème Bureau
En foi de quoi a été dressé le prèsent acte qui a été signé avec Nous par les témoins. »
Vendredi 18, le Bureau Départemental de Répartition de la Pomme de Terre et des Produits dérivés, demande à la Mairie de lui transmettre sans délai le formulaire (couleur verte) de déclaration d’emblavement. La saison des arrachages va commencer incessamment et il n’est pas possible d’assurer le ramassage pour une répartition judicieuse entre les négociants par l’intermédiaire desquels doit être commercialisée la marchandise.
Lundi 21, la Mairie reprend l’exhumation, madame VAN DEN KERKOVE et madame LALANDE, que le Maire avais mis au courant ont assisté à cette seconde opération. Elles s’étaient munies des linges nécessaires pour la mise en bière. Tout s’est passé aussi respectueusement que possible et tous ces soldats ont reposé dans notre cimetière.
Acte d’identification du cadavre de Michel DUBUISSON : « L’an mil neuf cent quarante et un, le vingt et un juillet, à dix heures, dans un jardin situé en bordure du chemin départemental n°78 point 13k, 540 près de la Mairie Ecole, Nous Pierre Pillot, maire de Gury, délégué spécialement à cet effet par Mr le Chef de Secteur de l’Etat Civil militaire de Compiègne suivant notification en date du neuf juillet mil neuf cent quarante et un, avons en présence de Brunel René, cultivateur, cinquante et un ans, et Baudhuin Léandre Lucien Albert, propriétaire, quarante quatre ans, tous deux domiciliés à Gury et anciens combattants, procédé à l’exhumation d’un cadavre dont la tombe portait les indications suivantes : débris d’un drapeau français et sur une croix de bois traces presque complètement disparues d’indications en langue allemande. Sur cette tombe trois casques de soldats français étaient déposés. L’examen du cadavre a permis de recueillir les indications complémentaires suivantes : crâne et extrémités des membres à l’état squelettiques ; corps en état de décomposition très avancée. Ce corps est revêtu d’un uniforme de soldat français et porte une ceinture en lanières de cuir noir tressées. Aucune plaque d’identité, ni document officiel. Aux pieds du cadavre sont trouvés un stylo en ébonite marbré blanc laqué avec plume en métal et agrafe en métal et deux carnets de notes (les sont illisibles en raison du très mauvais état de conservation). A cette exhumation Madame Van den Kerckove, née Delaby, sans profession, domiciliée à Questembert (Morbihan) veuve de Dubuisson Maurice, laquelle a déclaré reconnaître ce soldat pour être son fils le soldat Dubuisson Michel du bureau de recrutement de Lille qui, engagé au 8e Régiment de Tirailleurs Sénégalais à Toulon appartenait en dernier lieu au 4e Régiment d’Infanterie Coloniale, laquelle reconnaissance est basée sur la ceinture en cuire tressé et la chemise du defunt. Ce corps, placé dans un cercueil, a été inhumé par nos soins au cimetière communal de Gury, tombe n°2 ; la tombe a été munie de l’inscription suivante : Soldat (présumé) Dubuisson Michel 4e Régiment d’Infanterie Coloniale. Recrutement de Lille.
En foi de quoi a été dressé le présent acte qui a été signé avec Nous, par les témoins sus-nommés »
Acte d’identification du cadavre de Yves LOUARN : « L’an mil neuf cent quarante et un, le vingt et un juillet, à dix heures quinze minutes, dans un jardin situé en bordure du chemin départemental n°78 point 13k, 550 près de la Mairie Ecole, Nous Pierre Pillot, maire de Gury, délégué spécialement à cet effet par Mr le Chef de Secteur de l’Etat Civil Militaire de Compiègne suivant notification en date du neuf juillet mil neuf cent quarante et un, avons en présence de Brunel René, cultivateur, cinquante et un ans, et Baudhuin Léandre Lucien Albert, propriétaire, quarante quatre ans, tous deux domiciliés à Gury et anciens combattants, procédé à l’exhumation d’un cadavre dont la tombe portait les indications suivantes : débris d’un drapeau français et une croix de bois traces presque complètement disparues d’indications en langue allemande. Sur cette tombe trois casques de soldats français étaient déposés. L’examen du cadavre a permis de recueillir les indications complémentaires suivantes : Corps en état de décomposition très avancé, crâne et extrémités des membres à l’état squelettiques. Une dent canine manque à gauche de la mâchoire supérieure. Le corps est revêtu d’un uniforme de soldat français et porte un fragment de plaque d’identité marqué Louarn Yves, Brest, 3.744. Aux pieds du cadavre sont retrouvé les objets suivants susceptibles de compléter l’identification : une pipe en bois, un moule à cigarettes en métal, une glace à main basculante, une petite glace de toilette, sertie en métal doré, un étui à crème ou parfum, bouchon vissé, métal doré, une paire de boutons de manchettes, métal doré, dessus fond bleu, rayé blanc, un fétiche (chien en bois noir) un tronçon de bracelet en argent pour montre, deux fragments de chaîne-bracelet portant deux médailles, un crayon de bois peint en bleu, une extrémité de fourragère en métal une pièce de vingt-cinq centimes française en nickel. - Ce corps, placé dans un cercueil, a été inhumé par nos soins au cimetière communal de Gury, tombe n°3. La tombe a été munie de l’inscription suivante : Louarn Yves, Matricule 3.744. Brest..
En foi de quoi a été dressé le présent acte qui a été signé avec Nous, par les témoins sus-nommés »
Acte d’identification du cadavre de Lucien LALANDE : « L’an mil neuf cent quarante et un, le vingt et un juillet, à dix heures trente minutes, dans un jardin situé en bordure du chemin départemental n°78 point 13k, 540 près de la Mairie Ecole, Nous Pierre Pillot, maire de Gury, délégué spécialement à cet effet par Mr le Chef de Secteur de l’Etat Civil Militaire de Compiègne suivant notification en date du neuf juillet mil neuf cent quarante et un, avons en présence de Brunel René, cultivateur, cinquante et un ans, et Baudhuin Léandre Lucien Albert, propriétaire, quarante quatre ans, tous deux domiciliés à Gury et anciens combattants, procédé à l’exhumation d’un cadavre dont la tombe portait les indications suivantes : débris d’un drapeau français et une croix de bois portant des traces d’indications en langue allemande presque complètement disparues. Sur cette tombe trois casques de soldats français étaient déposés. L’examen du cadavre a permis de recueillir les indications complémentaires suivantes : Corps en état de décomposition très avancé, crâne et extrémités des membres à l’état squelettique. Le corps est revêtu d’un uniforme de soldat français et porte à l’un des poignets, en même temps que deux médailles religieuses et un petit fétiche un fragment de plaque d’identité portant les indications suivantes : Lalande Lucien Matricule 85 – Alençon. A l’auriculaire de la main gauche une alliance en or, sans marque. Aux pieds du cadavre sont en outre retrouvés : une pipe en bois forme équarrie, gros modèle, un cahier de chansons et un appareil de poche en métal nickelé marque Allegro S.A Lucerne - Ce corps, placé dans un cercueil, a été inhumé par nos soins au cimetière communal de Gury, tombe n°4, laquelle tombe a été munie de l’inscription suivante : Soldat Lalande Lucien, Matricule 85 Alençon..
En foi de quoi a été dressé le présent acte qui a été signé avec Nous, par les témoins sus-nommés »
Jeudi 24, le Préfet demande aux Maires de rappeler : « ….. Il est défendu de porter et allumer du feu tant à l’intérieur qu’à une distance de deux cents mètres des bois et forêts sous peines d’une amende de vingt à cent francs….. »
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Zilda GUIZIOU-FOURNIER.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour LECLERE et DEVILLERS.
Le camp de Royallieu à Compiègne compte plus de 1 200 internés.
Lundi 28, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour mademoiselle L. ROBERT.
Mardi 29, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Jean POINTIN.
Jeudi 31, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Léandre « Albert » BAUDHUIN, Berthe BOUCAUX-GOVAERT, Henriette DEBEAUPUIS-CHOUART et Antoine BORELLI.
Second rappel de la Préfecture à la Mairie de Gury : « Par circulaire du 21 avril dernier, je vous ai signalé que les cultivateurs devaient souscrire avant le 15 Mai, date limite, les déclarations définitives de la récolte de 1940.
Vous deviez faire parvenir immédiatement après cette date au Comité départemental des céréales et au Service des Contributions Indirectes, les volants qui leur étaient destinés et qui présentaient l’analyse des déclarations reçues.
Or, les déclarations concernant votre commune ne sont pas en possession des services intéressés….. »

Prochainement ... août 1941 ...

Bonne lecture à tous.

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. mai 30, 2014 21:33 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
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Bonsoir à tous,

Ce soir nous parlons d'août 1941 ...

Août
Vendredi 01, 122 demandes d’attribution de pain pour le mois.
Dimanche 03, la Mairie reçoit de la Justice de Paix de Lassigny (daté du 30 juillet 1941) une liste de 39 personnes qui ont été déchues de la nationalité française, et que l’article 2 de la loi du 23 juillet 1940, dis que les biens appartenant à ceux contre lesquels la déchéance de la nationalité française aura été prononcée seront à la requête du Ministère public, placés sous séquestre par l’ordonnance du Présidence du Tribunal (Il se trouve qu’il n’y a aucune de ces personnes ayant des biens, droits ou intérêts à Gury)
Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Mademoiselle P. BELLARD.
Mardi 05, l’Ingénieur des Travaux Publics de l’Etat, à Lassigny, demande au Maire de Gury, un recensement de tous les immeubles sinistrés, sont à négliger ceux dont l’importance des dommages n’excédera pas 500 francs. Les immeubles sinistrés seront répartis en 2 groupes :
Immeubles totalement détruits
Immeubles endommagés (dont les dégâts excèdent 500 francs)
Ces listes devront être à Lassigny pour le 14 août courant au plus tard.
Le Maire transmet un courrier à Marcel PAYSANT, architecte, pour faire des devis suite au bombardement de 1940 pour les bâtiments communaux.
G. REYNEN, Conseiller Général au Maire de Gury : « Veuillez trouver inclus les bois de lubrifiants pour août.
Rien encore en carburants, ce mois-ci pour moteurs d’intérieur et travaux autres que moisson et arrachage de lin.
Pour les charbons de battage, le Génie rural prescrit :
1° que les demandes soient faites personnellement par les cultivateurs au fur et mesure de leur besoins. Donc ne porter actuellement que la quantité jugée nécessaire pour les premiers battages en indiquant le nombre approximatif de quintaux à battre avec le nom de l’entrepreneur et la date également approximative des travaux.
2° Que les demandes revêtues de l’avis du Maire me soient envoyées pour examen et transmission.
3° Les demandes faites antérieurement sont annulées.
Veuillez, s’il vous plait, prévenir les cultivateurs de votre commune…… Pas de graisse et peu d’huile à cette répartition. On me fait espérer mieux pour la prochaine fois. »
Jeudi 07, la commune reçoit un courrier du Bureau Régional De Répartition De La Pomme De Terre Et Des Produits Dérivés (Information à tous les cultivateurs), il est question sur les règlements de l’arrachage des pommes de terre. Les pommes de terre ne peuvent être arrachées que lorsque les arrêtés préfectoraux – pris sur avis des Bureaux Départementaux – ont fixé les dates auxquelles ces arrachages peuvent commencer, étant entendu que les Maires doivent demander les dérogations qui leur apparaissent nécessaires au Bureau Départemental.
Les ventes commerciales interdites aux cultivateurs, sauf par l’intermédiaire des grossistes destinataires, munis de la carte professionnelle (Donc interdiction de vendre aux particuliers et aux commerçants-détaillants). Les circonstances présentes font un devoir à chacun d’observer les réglementations en vigueur qui n’ont pas d’autre but que de permettre aux autorités d’assurer, dans des circonstances difficiles, le ravitaillement de la population entière et d’éviter l’accaparement par certains privilégiés des denrées de première nécessité, telles que la pomme de terre, au détriment de l’ensemble de la population.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Léandre « Albert » BAUDHUIN.
Samedi 09, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Cyrille GOVAERT, Thérèse BRUNEL, Henriette DEBEAUPUIS-CHOUART.
Lundi 11, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Isabelle et Paul GAY, Marie DEJOUY-CAUSSIN et Mademoiselle J. DEVILLERS.
Mardi 12, message du maréchal PETAIN : « FRANÇAIS
J'ai des choses graves à vous dire. De plusieurs régions de France, je sens se lever depuis quelques semaines, un vent mauvais. L'inquiétude gagne les esprits, le doute s'empare des âmes. L'autorité de mon gouvernement est discutée, les ordres sont souvent mal exécutés.
Dame une atmosphère de faux bruits et d'intrigues, les forces de redressement se découragent. D'autres tentent de se substituer à elles, qui n'ont ni leur noblesse, ni leur désintéressement. Mon patronage est invoqué trop Souvent, même contre le gouvernement, pour justifier de prétendues entreprises de salut, qui ne sont, en fait, que des appels à l'indiscipline. Un véritable malaise atteint le peuple français. Les raisons de ce malaise sont faciles à comprendre. Aux heures cruelles succèdent, toujours) des temps difficiles.
Lorsque aux frontières d'une nation, que la défaite a mise hors de combat, mais que son Empire laisse vulnérable la guerre continuel ravageant chaque jour de nouveaux continents, chacun s'interroge avec angoisse sur l'avenir du Pays.
Les uns se sentent trahis; d'autres se croient abandonnés. Certains se 'demandent où est leur devoir; d'autres cherchent d'abord leur intérêt.
La radio de Londres et certains journaux français ajoutent à ce désarroi des esprits. Le sens de l'intérêt national finit par perdre de sa justesse et de sa vigueur.
De ce désordre des idées naît le désordre des choses. Est-ce vraiment le sort qu'après treize mois de calme, de travail, d'incontestable reprise, la France a mérité?
Français, je vous pose la question. Je vous demande d'en mesurer l'ampleur et d'y répondre dans le secret de vos consciences.
Nos relations avec l'Allemagne sont définies par une convention d'armistice, dont le caractère ne pouvait être que provisoire. La prolongation de cette situation la rend d'autant plus difficile à supporter qu'elle régit les rapports entre deux grandes nations
Quant à la collaboration offerte au moi d'octobre 1940 par le Chancelier du Reich dans des conditions dont j'ai apprécié 1 grande courtoisie, elle est une œuvre de longue haleine et n'a pu porter encore tous ses fruits.
Sachons surmonter le lourd héritage de méfiance légué par des siècles de dissensions et de querelles, pour nous orienter vers les larges perspectives que peut offrir à notre activité un continent réconcilié.
C'est le but vers lequel nous nous dirigeons. Mais c'est une œuvre immense, qui exige de notre part autant de volonté que de patience. D'autres tâches absorbent le gouvernement allemand') des tâches gigantesques où se développe, à l'Est) la défense d'une civilisation et qui peuvent changer la face du monde.
A l'égard de l'Italie, nos rapports sont également régis par une convention d'armistice. Ici, encore, nos vœux sont d'échapper à ces relations provisoires, pour créer des liens plus stables, sans lesquels l'ordre européen ne pourrait se construire.
Je voudrais, enfin, rappeler à la Grande République Américaine les raisons qu'elle a de ne pas craindre le déclin de l'idéal français. Certes, notre démocratie parlementaire est morte. Mais elle n'avait que peu de traits communs avec la démocratie des États-Unis. Quant à l'instinct de liberté, il vit toujours en nous, fier et rude. La presse américaine nous a souvent mal jugés. Qu'elle fasse un effort pour comprendre la qualité de notre âme, et le destin d'une nation dont le territoire fut', au cours de l'histoire, périodiquement ravagé, la jeunesse décimée, le bonheur troublé par la fragilité d'une Europe à la reconstruction de laquelle elle entend aujourd'hui participer.
Nos difficultés intérieures sont faites surtout du trouble des esprits, de la pénurie des hommes et de la raréfaction des produits.
Le trouble des esprits n'a pas sa seule origine dans les vicissitudes de notre politique étrangère.
Il provient surtout, de notre lenteur à construire un ordre nouveau,, ou plus exactement à l'imposer. La Révolution Nationale, dont j'ai dans, mon message du Il octobre dessiné les grandes lignes, n'est pas encore entrée dans les faits.
Elle n'y a pas pénétré, parce qu'entre le peuple et moi, qui nous comprenons si bien, dressé le double écran des partisans de
l'ancien régime et - des serviteurs des trusts.
Les troupes de l'ancien régime sont nombreuses. J'y range sans exception tous ceux qui ont fait passer leurs intérêts personnels avant les intérêts permanents de l'Etat maçonnerie, partis politiques dépourvus de clientèle mais assoiffés de revanche, fonctionnaires attachés à un ordre dont ils étaient les bénéficiaires et les maîtres'- ou ceux qui ont subordonné les intérêts de la Patrie à ceux de l'étranger. Un long délai sera nécessaire pour vaincre la résistance de tous ces adversaires de l'ordre nouveau, mais il nous faut', dès à présent, briser leurs entreprises, en décimant les chefs.
Si la France ne comprenait pas qu'elle est condamnée, par la force des choses, à changer de régime, elle verrait s'ouvrir devant elle l'abîme, où l'Espagne de 1936 a failli disparaître, et dont elle ne s'est sauvée que par la foi et le sacrifice.
Quant à la puissance des trusts, elle a cherché à s'affirmer, de nouveau, en utilisant, pour ses fins particulières, l'institution des comités d'organisation économique.
Ces comités avaient été créés, cependant, pour redresser les erreurs du capitalisme. Ils avaient en outre, pour objet de confier à des hommes responsables l'autorité nécessaire pour négocier avec l'Allemagne, et pour assurer une équitable répartition des matières premières indispensables à nos usines.
Le choix des membres de ces comités a été difficile. On n'a pu, toujours trouver réunies, sur les mêmes têtes l'impartialité et la compétence. Ces organismes provisoires, créés sous l'empire d'une nécessité pressante ont été trop nombreux, trop centralisés et trop lourds. Les grandes sociétés s'y sont arrogé une autorité excessive et un contrôle souvent inadmissible.
A la lumière de l'expérience, je corrigerai l'œuvre entreprise, et je reprendrai contre un capitalisme égoïste et aveugle la lutte que les souverains de France ont engagée et gagnée contre la féodalité. J'entends que notre pays soit débarrassé de la tutelle la plus méprisable celle de l'argent.
Des organisations professionnelles sans responsabilité et guidées par des soucis ~ mercantiles ont 'trop longtemps gêné notre ravitaillement. J'ai déjà pris des sanctions et frappé dans la personne d'un homme tout un système : celui de ses bureaux nationaux de répartition qui assuraient aux grossistes, au détriment du producteur et du consommateur, un contrôle exclusif et usuraire sur toute la filière du ravitaillement.
Nous souffrirons encore. Mais je ne veux pas que nos souffrances s'étalent devant le scandale de fortunes bâties sur la misère générale.
Ce serait d'autant plus révoltant que ce peuple a, depuis un an, accompli un travail immense, malgré les privations de toutes sortes et dans les conditions les plus difficiles. Je songe à nos paysans qui, sans main-d’œuvre, sans engrais, sans sulfate, ont réussi à obtenir des résultats supérieurs à ceux de l'an passé. Je songe aussi aux mineurs qui ont travaillé sans répit, de jour et de -nuit, à nous procurer du charbon. Je songe à tous ces ouvriers qui, au retour de leur travail, ne trouvent que des foyers sans feu et des tables pauvrement garnies.
C'est grâce à leur - effort de tous les instants que la vie du pays a pu être maintenue malgré la défaite. C'est avec eux et par eux que nous pourrons construire demain une France libre, puissante et prospère. Qu'ils attendent, avec moi, les temps meilleurs ; l'épreuve de la France prendra fin.
Quant à la pénurie des hommes, elle est due surtout à l'absence des prisonniers. Tant que plus d'un million de Français, comprenant les éléments jeunes et vigoureux de la Nation, et la meilleure fraction de son élite, demeureront en marge des activités du Pays, il sera difficile de construire un édifice neuf et durable. Leur retour permettra de combler le grand vide dont nous souffrons. Leur esprit fortifié par la vie des camps, muri par de longues réflexions, deviendra le meilleur ciment de la Révolution Nationale.
Et pourtant, malgré ces difficultés, l'avenir de notre pays se construit avec une précision chaque jour mieux assurée.
Familles, métiers, communes, provinces seront les piliers de la Constitution, à laquelle les meilleurs ouvriers de notre redressement travaillent sans relâche et dont le préambule ouvrira sur le " futur français " de claires perspectives.
Nos réformes les plus récentes sont l'objet d'une révision méthodique, dont les grandes lignes apparaîtront plus nettement, lorsque les textes législatifs auront été simplifiés et codifiés.
Mais il ne suffit pas de légiférer et de construire. Il faut gouverner. C'est une nécessité et c'est le vœu du peuple tout entier.
La France ne peut être vraiment gouvernée que de Paris. Je ne puis encore y rentrer, et je n'y rentrerai que lorsque certaines possibilités m'y seront offertes.
La France ne peut être gouvernée qu'avec l'assentiment de l'opinion, assentiment plus nécessaire encore en régime d'autorité. Cette opinion est, aujourd'hui, divisée.
La France ne peut être gouvernée que si à l'impulsion du Chef correspondent l'exactitude et la fidélité des organes de transmission. Cette exactitude et cette fidélité font encore défaut.
La France cependant, ne peut attendre. Un peuple comme le nôtre, forgé au creuset des. races et des passions, indocile et courageux,, prompt au sacrifice comme à la violence et toujours frémissant lorsque son honneur est en jeu, a besoin de certitudes, d'espace et de discipline.
Le problème du Gouvernement dépasse donc en ampleur le cadre d'un simple remaniement ministériel. Il réclame, avant tout, le maintien rigide de certains principes.
L'autorité ne vient plus d'en bas. Elle est proprement celle que je confie ou que je délègue.
Je la délègue, en premier lieu, à l'Amiral Darlan, envers qui l'opinion ne s-)est montrée ni toujours favorable ni toujours équitable mais qui n'a cessé de m'aider de sa loyauté et de son courage.
Je lui ai confié le Ministère de la Défense Nationale pour qu'il puisse exercer sur l'ensemble de nos forces de terre, de mer et de l'air, une action plus directe.
Au Gouvernement qui m'entoure, je laisserai l'initiative nécessaire. J'entends toutefois lui tracer dans certains domaines, une ligne très nette et voici ce que j'ai décidé :
1° L'activité des partis politiques et des groupements d'origine politique est suspendue, jusqu'à nouvel ordre, en zone libre. Ces partis ne pourront plus tenir ni réunion publique, ni réunion privée. Ils devront renoncer à toute distribution de tracts ou d'affiches. Ceux qui ne se conformeront pas à ces dispositions seront dissous.
2° L'indemnité parlementaire est supprimée à dater du 30 septembre.
3° Les premières sanctions disciplinaires contre les fonctionnaires coupables de fausses déclarations, en matière de sociétés secrètes, ont été prises. Les noms de ces fonctionnaires ont été publiés ce matin au Journal Officiel.
Les titulaires des hauts grades maçonniques - dont une première liste vient d être également publiée - ne pourront plus exercer aucune fonction publique.
4° La Légion demeure en zone libre le meilleur instrument de la Révolution Nationale. Mais elle ne pourra remplir utilement sa tâche civique qu'en restant, à tous les échelons, subordonnée au Gouvernement.
5° Je doublerai les moyens d'action de la police, dont la discipline et la loyauté doivent garantir l'ordre publie.
6° Il est créé un cadre de commissaires du pouvoir. Ces hauts fonctionnaires seront chargés d'étudier l'esprit dans lequel sont appliqués les lois, décrets, arrêtés et instructions du pouvoir central. Ils auront mission de déceler et de briser les obstacles que l'abus de la réglementation, la routine administrative ou l'action des sociétés secrètes peuvent opposer à l'œuvre de redressement national.
7° Les pouvoirs des préfets régionaux première esquisse de ce que seront les gouverneurs de provinces dans la France de demain - sont renforcés. Leur initiative vis-à-vis des administrations centrales est accrue ; leur autorité sur tous les chefs de services locaux sera directe et entière.
8° La Charte du Travail, destinée à régler, selon les principes de mon message de Saint-Etienne, les rapports des ouvriers, des artisans, des techniciens et des patrons, dans la concorde et la compréhension mutuelles, vient de faire 'l'objet d'un accord solennel. Elle sera promulguée incessamment.
9° Le statut provisoire de l'organisation économique -sera remanié, sur la base de l'allègement et du regroupement des comités, d'une représentation plus large, dans leur sein, de la petite industrie et des artisans, d'une révision de leur gestion financière, de leur articulation avec les organismes provinciaux d'arbitrage.
10° Les pouvoirs, le rôle et l'organisation des bureaux nationaux de ravitaillement seront modifiés selon des modalités qui, sauvegardant les intérêts des consommateurs, permettront à l'autorité de l'État de s'exercer à la fois sur le plan national et sur le plan régional.
11° J'ai décidé d'user des pouvoirs que me donne l'acte constitutionnel n° 7 pour juger les responsables de notre désastre. Un conseil de justice politique est créé à cet effet. Il me soumettra ses propositions avant le 15 octobre.
12° En application du même acte constitutionnel, tous les ministres et hauts fonctionnaires devront me prêter serment de fidélité, et s'engager à exercer les devoirs de leur charge pour le bien de l'État, selon les lois de l'honneur et de la probité.
Cette première série de mesures rassurera les Français qui ne pensent qu'au salut de la Patrie.
Prisonniers qui attendez encore dans les camps et vous préparez en silence à l'œuvre de restauration nationale, paysans de France qui faites la moisson dans des conditions particulièrement difficiles, habitants de la zone interdite qui mettez toute votre confiance dans l'intégrité de la France, ouvriers de nos banlieues privés de viande, de vin et de tabac et cependant si courageux, c'est à vous tous que je pense.
C'est à vous que j'adresse ces paroles françaises.
je sais, par métier, ce qu'est la victoire; je vois aujourd'hui ce qu'est la défaite. J'ai recueilli l'héritage d'une France blessée. Cet héritage, j'ai le devoir de le défendre, en maintenant vos aspirations et vos droits.
En 1917. j'ai mis fin aux mutineries.
En 1940, j'ai mis un terme a la déroute. Aujourd'hui c'est de vous-mêmes que je veux vous sauver.
A mon âge, lorsqu'on fait à son pays le don de sa personne, il n'est plus de sacrifice auquel l'on veuille se dérober. Il n'est plus d'autres règles que celle du salut public. Rappelez-vous ceci :
Un pays battu, s'il se divise, est un pays qui meurt.
Un pays battu, S'il sait s'unir, est un pays qui renaît.
Vive, la France! »
Lundi 18, 13 heures, déclaration de décès de Charles CUGNIERE, natif de Gury (31/01/1874), cantonnier retraité du Service Vicinal, est décédé ce jour à 4 heures, rue de Bailly, , fils des défunts Charles CUGNIERE, et d’Estelle PECHON, époux de Eugénie LASANTE. Le déclarant est René BRUNEL, cultivateur, 51 ans.
Certificat de décès de Charles CUGNIERE, fait par le docteur ….
Mardi 19, Ce message du 18 courant, lu ce jour par Lucien ROMIER, Président de la Commission, au Conseil national. Deuxième session de la Commission de Réorganisation Administrative Organisation interne des Provinces : « Un cours d'une première session, la commission que vous présidez a procédé, conformément à la mission que je lui avais confiée, à l'établissement d'un projet d'ensemble de définition et de délimitation des provinces françaises.
Depuis lors, pendant que le comité d'organisation professionnelle posait les bases de la Charte du Travail, deux autres commissions ont été convoquées.
La première s'est occupée de l'adaptation de l'organisation municipale aux nécessités présentes. La seconde a fait une étude du projet de Constitution, au cours de laquelle le problème de la représentation départementale et régionale a été évoqué.
Ce que je demande aujourd'hui à votre commission, c'est, tenant compte de tous ces travaux de me donner son avis sur l'organi-interne de cette unité territoriale et administrative que doit constituer la province dans la structure nouvelle de l'État. Sur le plan administratif, le cadre départemental sera respecté. Dans le domaine économique, tous les organismes existants, qui paraissent adaptés aux nécessités actuelles, seront maintenus.
Suivant ces deux directives, la commission devra rechercher les moyens propres à faire de la province, un centre de coordination, d'information et d'action en vue de renforcer l'autorité de l'Étel d'accélérer les décisions et de susciter dans tous les domaines un renouveau de la vie régionale.
A la tête de la province, dont le rôle est ainsi défini, sera placé un gouverneur, haut personnage représentant le Chef de l'État. C'est lui qui incarnera l'autorité. Son prestige sera incontesté.
Son action personnelle s'exercera sur toute l'étendue de la circonscription provinciale dans laquelle il se déplacera fréquemment.
En étudiant les attributions du gouverneur, ainsi que la composition de ses services, la commission ne devra pas perdre de vue que nous entrons dans un ordre nouveau, où le chef de la province doit gouverner, plus qu'intervenir lui-même dans l'administration.
Le gouverneur devra donc grouper autour de lui, non pas des services administratifs, mais des collaborateurs peu nombreux et de qualité, dégagés des routines bureaucratiques, ayant le goût des responsabilités, l'esprit d'équipe et le sens profond de l'intérêt général.
L'organisation administrative des régions doit être réalisée sans dépense nouvelle. Toute création d'emploi dans le cadre régional devra être compensée par une suppression correspondante dans le cadre des administrations centrales ou départementales.
Auprès du gouverneur, un conseil, nommé sur sa proposition, doit se faire l'écho des forces spirituelles, morales, intellectuelles et économiques de la province.
Ce conseil délibérera sur les affaires régionales, et chacun de ses membres donnera son avis motivé sur les propositions budgétaires du gouverneur et étudiera les projets d'emprunt qui pourraient être soumis à l'approbation du Gouvernement pour des travaux d'intérêt régional. Il répartira entre les départements les dépenses relatives à ces travaux.
En aucun cas, il ne se transformera en assemblée politique.
Autour de ces organes essentiels, gouverneur et assemblée, subsisteront et s'intensifieront les activités des groupements sociaux, professionnels, familiaux et légionnaires.
Ainsi renaîtra dans le cadre de la province et sous l'impulsion du gouverneur, cette vie locale dont l'admirable diversité enrichira et élargira la vie nationale tout entière.
C'est donc à une œuvre essentielle pour la reconstruction de l'État que j'associe votre commission en lui demandant de formuler sur le problème de l'organisation interne des provinces, toutes les suggestions qu'elle croira devoir me faire pour éclairer ma décision. »
Discours a été prononcé à Ro par le Maréchal PETAIN devant MM. les Membres du Conseil d'État, réunis en Assemblée générale solennelle à l'occasion de la preste du serment : « MESSIEURS
J'ai tenu à venir parmi vous, dès qui la lourde charge des affaires de l'Etat ni en a laissé la possibilité. Mon dés de vous connaître et de prendre contact avec vous était bien naturel, puisque vous êtes ni conseillers. Vous avez, à ce titre, mission de m'assister dans l'élaboration des projets lois, dans la rédaction des règlements, dans décision sur toutes les matières où je suis opportun de vous consulter.
Le Conseil tiendra une grande place dans le régime que je veux instituer. Plus le chef, en effet, se sent seul à tête de l'État, plus est haute sa situation plus il éprouve le besoin de s'entourer de conseils.
Il est entendu que le Chef doit être libre de sa décision. Mais, lorsqu'il a fait connaître ses intentions, il vous appartient de lui apporter les suggestions que vous croyez utiles, pour l'aider à choisir les matériaux, à les assembler harmonieusement, à jeter la lumière sur l'ensemble.
Ma venue a aussi pour motif de recevoir votre serment.
Depuis le jour où, par la force irrésistible des circonstances, plus encore. que par la volonté des hommes et surtout de moi-même, j lai été placé à la tête de l'État j'ai multiplié les appels au bon sens, à la raison, à la notion de l'intérêt publie. J'ai réclamé avec insistance le concours et la bonne volonté de tous les Français. Aujourd'hui, le temps des équivoques est passé.
Il reste peut-être encore des insensés qui rêvent de je ne sais quel retour d'un régime dont ils étaient les profiteurs. Je suis sûr que la Révolution Nationale triomphera pour le plus grand bien la France, de l'Europe et du Monde.
Quoi qu'il en soit, il faut se prononcer. On est avec moi ou contre moi, et cette pensée est surtout vraie pour les serviteurs de l'État, et d'abord pour vous qui êtes les premiers.
Telle est la portée du serment que je suis venu entendre.
La gravité du péril intérieur et extérieur rend plus affirmative que jamais ma résolution de m'appuyer sur tous les éléments sains du pays., rassurés par ma volonté de mettre le autres hors d'état de nuire.
Je maintiendrai l'ordre matériel. Mais cet ordre ne suffit pas à satisfaire mes plus hantes et mes plus chères ambitions. Il me faut If concours cordial du pays. J'espère l'obtenir.
Je veux rétablir la prospérité matérielle et j'y parviendrai, dès que l'horizon informationnel se sera éclairci.
Je veux la répartition plus juste, plus humaine, plus fraternelle des produits du sol C'est l'œuvre la plus urgente.
J'ai le souci de l'enfance, printemps de la nation.
Je pense aux pères de famille, « ces grandi aventuriers des temps modernes », comme les a définis un sociologue.
Ma sollicitude paternelle, qui s'étend à tous va d'une façon particulière à ceux qui s'usent aux besognes les plus ingrates pour la rémunération la plus modeste et la plus incertaine.
Mais la réforme matérielle ne me satisfait pas. Je -veux par surcroît la réforme morale. Je veux assurer à mes compatriotes le réconfort de certitudes éternelles : la vertu, dont j 1) ose dire le nom démodé, la Patrie, la discipline, la famille et ses mœurs, la fierté, le droit et le devoir du travail.
J'ai ressenti, plus amèrement peut-être que tout autre, la tristesse de l'abaissement de la Patrie, mais je connais aussi la possibilité des réactions de salut.
J'ai multiplié, et je continuerai les multiplier, les contacts directs, non seulement avec de grands organismes comme le votre, mais avec le peuple lui-même, auquel je m'adresse directement, qui me parle sans intermédiaire.
J’ausculte le cœur de la Nation et, en dépit des efforts des mauvais bergers, je le trouve sain.
J'ai été heureux de constater que le sentiment de la liberté reste vivace dans l'esprit toujours fier du peuple français.
Mais un peuple libre est celui où chacun est sujet de la loi et où la loi est plus puissante que tout le monde. C'est là le principe du régime que j'entends fonder et que j'édifie patiemment, au milieu de difficultés sans nombre.
Après la paix, le premier besoin des peuples est l'ordre, l'ordre dans les choses dans les institutions, dans la rue, dans les esprit.
Sans ordre, pas de prospérité, pas de libertés.
La grandeur de votre mission vient de que vous êtes l'organe de la régularité dans l'administration et dans la gestion des services publics.
Toute porte donc à croire que, dans la France de demain, le Conseil d’Etat, animé de l'esprit nouveau du régime, saura jouer son rôle.
Messieurs, j'attends maintenant votre serment. »
Samedi 23, HITLER décrète que tous les internés deviennent des otages.
Lundi 25, le Préfet signal aux Maires que le cumul des allocations familiales avec majorations par enfants, accordées au titre de l’allocation aux réfugiés ou de l’allocation aux sinistrés est interdite. Que le Ministre, secrétaire d’Etat à l’Intérieur vient de décider que les prestations auxquelles peut prétendre pour leurs enfants, les familles bénéficiaires de l’allocation aux réfugiés ou l’allocation aux sinistrés, leur seront versées dorénavant par un seul organisme : le Service Départemental des Réfugiés et des Sinistrés. Ces dispositions sont en vigueur à partir du 1er septembre prochain.
Mardi 26, message du Maréchal PETAIN aux prisonniers libérés enregistré à Vichy et diffusé à Compiègne ce jour même : « MES CHERS AMIS
Le problème des prisonniers de guerre posait et se pose dans des conditions douloureuses et difficiles. Bien que la paix ne soit pas signée, le Chancelier Hitler n'a pas voulu, et je l'en remercie, que les hommes les plus douloureusement éprouvés, les plus chargés de famille, les anciens combattants de la guerre mondiale ou les catégories les plus essentielles à la reprise de la vie économique du pays, restent en captivité.
Vous êtes donc libérés.
La France vous attendait; vous l'avez retrouvée, différente sans doute de l'image que vous vous en faisiez. Ne cédez pas à un mouvement de découragement; ne vous laissez pas surtout surprendre par les propagandes adverses qui s'abattent sur notre pays.
Il ne s'agit pas pour vous d'être pour ou contre quelqu'un; il s'agit d'être simplement et uniquement Français, de penser Français, de parler Français. Ce n'est qu'à cette condition que vous vous sauverez et que vous nous sauverez.
Votre rôle, d'ailleurs, n'est pas terminé. Après quelques jours de repos, vous allez reprendre l'outil, l'outil professionnel comme l'outil national. Maniez-le avec intelligence et avec force.
Vous m'avez suivi et vous m'avez fait confiance lorsque vous étiez en Allemagne. Vous me devez aujourd'hui votre concours et
votre travail.
Vous me devez mieux encore: c'est sur vous que je compte pour être l'aile marchante Xe du grand mouvement de redressement national, le véritable ciment de cette unité française que j'ai le devoir, de maintenir.
Dans vos camps, vous avez pu, au milieu à de rudes épreuves, accumuler, dans la pureté de vos âmes, un merveilleux capital humain faites-lui rendre ses fruits.
Le temps de votre captivité n'aura pas été perdu.
Donc, mes amis, au travail, j'ai confiance en vous. »
Mercredi 27, à 20 heures, Monsieur L. GOVAERT, ouvrier agricole, chez ses parents GOVAERT-CUGNIERE, à reçut un coup de pied de cheval dans un champ d’avoine de l’exploitation, le témoin de l’accident est Monsieur J. GOVAERT, son frère. Il a une fracture de l’humérus droit. Soigné à l’hôpital de Compiègne
Samedi 30, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Madame A LEBOEUF-HAUET et Stéphane GAY.
Dimanche 31, message du Maréchal PETAIN du premier anniversaire de la Légion française des Combattants : « LÉGIONNAIRES DE FRANCE ET D'OUTRE-MER
Une année s'est écoulée depuis que je vous ai appelés à entreprendre à mes côtés la grande œuvre de rénovation française.
Vous vous êtes comptés, organisés, hiérarchisés, selon les disciplines que vous avez pratiquées dans l'armée.
Les fanions de vos sections sont la marque de cet idéal moral et spirituel au nom duquel vous menez le bon combat du travail régénérateur, dans vos familles et pour la Patrie.
Je salue ceux qui sont aujourd'hui groupés autour de moi et ceux qui planent au-dessus de vos réunions lointaines.
je salue le drapeau national de la Légion, que je confie à votre fervente dévotion.
Les exemples que vous avez donnés depuis un an dans vos existences privées et dans votre participation à la vie publique, votre esprit d'entr'aide, votre zèle à " servir " loyalement auprès des représentants responsables du pouvoir central m'amènent à rechercher votre collaboration de plus en plus intime.
Vous êtes les hommes fidèles sur lesquels nous entendons. Le Gouvernement, l'amiral Darlan et moi, nous appuyer.
Ralliez à nous les hésitants et les mécontents qui, dans leur incompréhension de notre désastre et de ses conséquences, continuent à se maintenir dans les illusions du passé. Vous imposerez silence à leurs critiques sournoises ou tumultueuses.
La France n'a qu'un Gouvernement, c'est celui que je dirige avec les collaborateurs de mon choix.
Le Gouvernement n'a qu'une politique, c'est celle dont - conscient de mes engagements, soucieux de l'honneur et de l'intérêt français - je prends la responsabilité devant l'Histoire.
Sur ces données, vous nous aiderez à main tenir le pays dans l'ordre et la concorde.
Selon les instructions que nous adresserons à votre directoire, vous vous tiendrez, dans vos cités et vos campagnes, à la disposition des gouverneurs, résidents, préfets et sous-préfets pour faire régner partout l'esprit nouveau.
Pour donner accès à ceux qui - sans avoir eu l'honneur d'être " combattants " comme vous - partagent votre foi et veulent participer à votre action salvatrice, il conviendra sans doute d'élargir votre cadre.
Vous m'avez proposé, dans ce dessein, de vous appeler désormais « La Légion Française des Combattants et des Volontaires de la Révolution Nationale ».
J'accepte ce titre nouveau qui accroîtra votre rayonnement.
Combattants, légionnaires et volontaires, je vous adresse donc ce nouvel appel.
Réalisez autour de vous le grand rassemblement des énergies françaises.
Avec mon Gouvernement et pour lui, travaillez au grand jour, car votre activité pacifique et sociale ne saurait inquiéter personne.
Le travail est la loi sacrée et fondamentale de la Révolution Nationale. »

Je vous souhaite à tous une bonne lecture...

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. mai 30, 2014 23:40 pm 
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Inscription : ven. déc. 02, 2011 23:22 pm
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Au risque de briser ta belle cadence. Grand merci pour ce récit ponctuel et surtout très intéressant
Amicalement
Prosper :wink:

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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. mai 30, 2014 23:51 pm 
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Inscription : jeu. sept. 27, 2007 22:28 pm
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Prosper a écrit :
Au risque de briser ta belle cadence. Grand merci pour ce récit ponctuel et surtout très intéressant
Amicalement
Prosper :wink:

...pour ça qu'on ne dit rien ... on lit et on attend la suite ... :wink:

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Président association "Picardie 1939 - 1945"


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : lun. juin 02, 2014 10:30 am 
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Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonjour à tous,

Avant tout, un grand MERCI à Prosper et Frédéric de leur encouragement ...

Aujourd'hui nous sommes en septembre & octobre 1941, et la guerre et loin d'être terminée ...

Septembre
Lundi 01, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Jacques BONIN.
122 demandes d’attribution de pain pour le mois.
Lundi 08, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Léone et Daniel BOUCAUX.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Léon BOUCAUX.
Suite à la demande de Pierre PILLOT, Maire de Gury, le Préfet de l’Oise, nomme René LHELLEZ, au grade de sous-lieutenant, commandant le corps de sapeurs-pompiers de la commune pour une période de huit années. (Demande de la commune en vue de faire libérer René LHELLEZ, tenu prisonnier en Allemagne).
Arrêté préfectoral (reçu en Sous-préfecture le 13 courant) : « …..
ARRÊTE :
Article 1.- M. LHELLEZ (René-Paul) est nommé au grade de sous-lieutenant, commandant le corps de sapeurs-pompiers communal de GURY pour une période de huit année.
Article 2.- M. le Sous-Préfet de COMPIEGNE est chargé de l’exécution du présent arrêté dont ampliation est adressé à M. le Commandant-Inspecteur du Service départemental de secours et de défense contre l’incendie. »
Jeudi 11, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour mademoiselle A. et monsieur P. LOIRE.
Vendredi 12, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour mesdemoiselles F. et G. BLONDEL.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour monsieur L. GOVAERT.
Lundi 15, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Paul GAY.
Maurice LHELLEZ, donne sa démission au sein des Sapeurs-Pompiers de Gury, ayant atteint l’âge limite.
Jeudi 18, Gilbert BELLARD, chauffeur, a eut un accident dans l’exploitation de Léon BOUCAUX, en refermant la trappe du ventilateur de menu paille, la main a glissée et les ailettes ont raflées les 2 doigts (Plaies coutures et hémotorie sous …. pinal, index et médius main gauche, il ne semble pas y avoir de fracture). Soigné à son domicile. Le témoin de l’accident est Eugène LECLERE.
Gury est imposé pour 50 quintaux de fourrage et 100 quintaux de paille par le Directeur au Ravitaillement Général de l’Oise. Les dates de livraisons seront transmises en temps utile au fur et à mesure des demandes. Et adresser d’urgence le nombre de cultivateurs à Gury.
Samedi 27, 18 heures, réunion du Conseil Municipal.
- Vote du compte administratif de 1940.
Lundi 29, ordre de réquisition pour un porc à livrer en gare de Roye-sur-Matz, en date du vendredi 03 octobre, à 10 heures.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Maurice, Renée et monsieur J. BONNIN.
Mardi 30, dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour Alfred ROBERT et Stéphane GAY.

Octobre
Mercredi 01, ordre de réquisition d’un veau pour le 11 courant, à 9 heures.
122 demandes d’attribution de pain pour le mois.
Vendredi 03, à 10 heures, réquisition d’un porc qui sera amené à la gare de Roye-sur-Matz.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Anna NOGA PESZEK, monsieur J. et mademoiselle T. PILLOT
Samedi 04, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Jeanne VIGNOLLE-HAUET.
Dimanche 05, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Pierre GUIZIOU, Zilda GUIZIOU-FOURNIER, monsieur L. et mademoiselle L. DEJOUY.
Lundi 06, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour messieurs J., J., P. et C. POLY, mademoiselle et monsieur L. et D. BOUCAUX et Albert DELNEF.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de vêtements pour monsieur A. GUIZIOU.
Samedi 11, 9 heures, nouvelle réquisition, d’un veau, lui aussi amené à la gare de Roye-sur-Matz.
Lundi 13, cet appel aux écoliers de France du Maréchal PETAIN a été radiodiffusé de l'école de Périgny (Allier), à l'occasion de la rentrée des classes : « JEUNES ÉLÈVES DES ÉCOLES DE FRANCE
Si j'ai désiré vous parler aujourd'hui, au moment où vous recommencez une année scolaire, c'est qu'il faut que vous sachiez que je compte absolument sur vous pour m'aider à reconstruire la France, à faire des Français un grand peuple loyal et honnête.
Et je ne veux pas attendre que vous soyez devenus de grandes personnes pour vous demander de le faire. L'année dernière, pour Noël, plus de deux millions d'entre vous m'ont dit qu'ils m'aimaient de tout leur cœur et ils m'ont envoyé de magnifiques dessins. C'est très bien, mais puisque vous voulez être avec moi, il ne suffit pas de me le dire, il faut le montrer à tout le monde.
Comme tous les hommes, les écoliers ont contre eux des adversaires. Il me faut des filles et des garçons courageux pour entreprendre la lutte contre deux de ces principaux adversaires.
Le premier, c'est l'oubli des bonnes résolutions. Je me souviens très bien que, lorsque j'avais votre âge, mes camarades et moi, devant nos cahiers et nos livres neufs nous en avions de ces " bonnes résolutions ". Nous étions tous désireux de bien travailler et je suis sûr que vous êtes comme nous... Mais certains oublient très vite les bonnes résolutions prises le jour de la rentrée des classes. Je viens justement vous demander de les garder en vous aussi longtemps qu'il le faudra. C'est ce qu'on nomme la ténacité.
C'est une qualité qui manque un peu aux Français. La ténacité, pourtant, est très utile dans la vie et elle permet à ceux qui la possèdent de réussir mieux que ceux qui n'en n'ont pas.
Et voici maintenant le second adversaire à combattre : je veux parler de la déloyauté en classe. Je suis attristé en pensant que certains d'entre vous ne résistent pas à tentation et qu'ils copient ou qu’ils trichent pour gagner quelques points. C'est une faute et je veux qu'elle cesse.
Parmi vous, les plus nombreux ne copie pas. Je leur demande d'avoir le courage leur opinion et d'arriver à empêcher les autres de le faire. On m'a expliqué que certaines d'entre vous ont déjà agi, qu'ils ont organisé des " ligues de loyauté " qui ont eu beaucoup de succès. Je les en félicite. Je suis certain que vos maîtres et vos professeurs vo conseilleront et vous aideront dans cette voie. Adressez-vous à eux et surtout donnez le bon exemple à vos voisins..
Donnez un bon exemple, même si dans le passé vous vous étiez laissé entraîner. Rachetez-vous en résistant davantage dans l'avenir.
Il faut que vous sachiez que, dans votre vie, vous aurez à dire « Non » à toutes sortes de tentations. C'est pourquoi je vous dis vous ce que je disais à mes soldats dans l'autre guerre : Courage, ne cédez pas...
Je vous demande de m'aider de ces deux façons-là dès aujourd'hui. Vous pouvez faire même si vous êtes encore tout jeune Une bonne action a de la valeur à tout âge.
Faites donc des efforts pour bien travailler pendant toute l'année et pas seulement pendant quelques jours. Ensuite, soyez des filles et des garçons francs et loyaux.
Essayez. Tenez-moi au courant de vos efforts.
A tous, je souhaite pour cette année bon. travail, bon courage et bons résultats ! »
Mardi 14, ce message du maréchal PETAIN est lu par Joseph BARTHELEMY, Garde des Sceaux, Président de la Commission au Conseil National - Deuxième session de la Commission de la Constitution : « MESSIEURS
En ouvrant votre première session, le 8 Juillet dernier, je vous ai exposé les principes qu'une longue méditation et l'exercice du pouvoir m'ont conduit à considérer comme la base indispensable de la structure nouvelle de l'État.
Je vous ai rappelé que les malheurs de la Patrie sont venus avant tout d'un individualisme excessif, d'une fausse conception de la liberté et d'un fléchissement de la conscience nationale remplaçant trop souvent le respect du devoir par la revendication des droits. Ne considérant que l'individu, les institutions lui avaient tout subordonné. La Patrie, la Nation, la Famille la Religion étaient trop souvent méconnues et bafouées. La vie sociale était devenue une lutte ouverte entre des intérêts dressés égoïstement les uns contre les autres.
Facilement asservi par les maîtres qu'il avait l'illusion de choisir' au moyen d'élections ne pouvant ni donner une représentation exacte du pays, ni dégager des élites, le Français n'avait plus qu'une ombre de liberté. Encore payait-il cette illusion, qui lui était chère, de tous les maux qu'engendrent le désordre et la démagogie.
Enfin, incité par les promesses électorales à revendiquer plus qu'à servir, chacun n'avait que trop pris l'habitude d'oublier les devoirs, qui sont pourtant la conséquence et la justification des droits. Peu à peu, la disparition des disciplines, la méconnaissance de la hiérarchie, l'effondrement de l'autorité avaient abouti à l'impuissance totale de l'État.
Je vous ai indiqué que, tirant la leçon du passé, la Constitution doit avant tout restaurer, dans tous les domaines, l'autorité et la hiérarchie.
Elle doit, d'autre part, réagir contre l'individualisme en s'attachant à organiser et articuler les éléments sociaux composant la Nation sous le triple signe de la Famille, du Travail et de la Patrie. Et c'est par ces éléments sociaux que devront être dégagées et sélectionnées à chaque échelon les compétences véritables appelées à jouer un -rôle essentiel dans la vie politique du pays.
IR lui appartient enfin d'exercer un rôle éducatif afin de déterminer et de hâter la renaissance morale et spirituelle indispensable au relèvement de la Nation.
je sais que, déjà, ces principes ont inspiré vos travaux. J'ai suivi de près vos débats et j'ai étudié avec grand intérêt les suggestions que vous m'avez présentées.
L'œuvre est si vaste et votre collaboration m'est si précieuse que je vous demande de vous pencher, une fois de plus, sur les problèmes essentiels qui me paraissent nécessiter de votre part un nouvel examen.
Depuis votre précédente réunion, plusieurs grandes réformes ont été réalisées par mon Gouvernement : la charte du travail, le statut des fonctionnaires, la réforme de l'enseignement. Vous aurez à tenir compte de ces textes nouveaux ainsi que des études poursuivies par la première commission du Conseil National sur la création et l'organisation interne des provinces.
Mais l'objet de cette nouvelle session est surtout, à mes yeux, l'étude plus poussée, plus complète, des principes qui sont à la base même de la Constitution.
Sans fixer un cadre rigide à vos investigations, je vous demande de faire porter votre examen notamment sur les dispositions relatives au respect de la personne humaine, à la vie de la profession organisée, au fonctionnement des divers conseils, à la procédure de ratification de la Constitution, au statut de l'Empire.
Vous étudierez surtout l'organisation du circuit continu entre l'autorité de l'État et la confiance du peuple.
C'est, à mes yeux, le problème capital.
Il met en jeu l'organisation de la représentation et la vie des divers groupements au sein desquels devront se former les élites.
Un peuple, ai-je dit souvent, n'est pas simplement composé d'individus. Il est essentiellement une hiérarchie de familles, de professions, de communes.
C'est donc dans la réalité familiale, professionnelle, comme aussi dans la réalité communale, provinciale ou nationale, qu'il convient de rétablir le citoyen.
Ainsi se dégageront les hiérarchies, les responsabilités, les compétences.
Il ne suffira donc plus, je l'ai dit, de compter les voix : il faudra peser leur valeur.
Ces problèmes si délicats, je vous- demande de les examiner en faisant abstraction de vos préférences doctrinales, pour ne penser qu'aux réalités vivantes en face desquelles nous devons nous placer.
Il ne s'agit pas de faire revivre plus ou moins telle ou telle conception périmée, ni de sacrifier à telles ou telles erreurs, qui, parce qu'elles sont partagées par un grand nombre d'individus, n'en deviennent pas pour cela des vérités. Ce que je désire, c'est assurer une représentation réelle des forces vives du pays.
Les Assemblées nationales, régionales, départementales - ou municipales ne représenteront plus une poussière inorganique d'individus, mais la Nation elle-même avec ses cadres traditionnels. Elles seront la représentation aussi exacte que possible des forces spirituelles, morales et économiques du pays.
Je voudrais qu'on y trouvât l'écho et le reflet du cabinet du penseur, du bureau de l'écrivain, de l'établi de l'artisan, de l'atelier de l'artiste, de la boutique du commerçant, de l'usine de l'ouvrier, du champ surtout, où le patient cultivateur sème le blé, taille la vigne, récolte les moissons.
Ainsi conçues, les assemblées ne seront plus ces arènes où l'on se battait pour conquérir le pouvoir, où se nouaient des intrigues et des combinaisons d'intérêts. Elles seront, dans l'Etat autoritaire et hiérarchique où chacun se trouve mis à sa place, les conseils éclairés du chef qui, seul, est responsable et commande,
A cette œuvre, si essentielle pour la rénovation de la France, je vous demande encore de vous attacher, comme je le fais moi-même, avec toute votre foi.
La Constitution que nous avons le devoir de tenir prête, ne doit pas être une construction hâtive, purement juridique et abstraite.
Elle aura une âme. Elle aura un esprit. Elle fera reprendre au pays le sens et le goût de la grandeur.
Aidez-moi, par vos avis, à édifier, dans la foi patriotique et dans l'espérance, la maison qui abritera la France rayonnante de demain. »
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Stanislawa GAY-KOZACZYK.
Mercredi 15, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour mademoiselle V. BRUNEL, monsieur J. BONNIN, Marcelle GOVAERT-CUGNIERE, monsieur J. GOVAERT, Eugénie CUGNIERE-LASANTE et Georgette BAUDHUIN-FROISSART.
Les cultivateurs font une attestation individuelle dans laquelle il s’engage à tenir à la disposition du Ravitaillement Général du foin et de la paille. Seul Léon BOUCAUX, demande que lui soit avancé la moitié de la valeur de ces fournitures, valeur calculée sur la base des prix en vigueur à ce jour.
Le Capitaine E. MASSON, vice trésorier de la Fédération Nationale des Sapeurs-pompiers, au Maire de Gury : « Je me permets de vous rappeler notre dernière correspondance concernant votre contrat N° 3824 « ASSURANCE ENVERS LES TIERS » à laquelle étaient jointes différentes pièces en vue du règlement de vos primes arriérées jusqu’à 1941 et une proposition de nouveau contrat pour 1942.
Je vous serais reconnaissant de vouloir bien :
1°) nous couvrir des primes des années 1940 et 1941 (dont quittance incluse), celle de 1941 vous ayant été adressée précédemment.
2°) nous faire retour de la proposition pour votre nouveau contrat 1942, remplie suivant la nouvelle responsabilité que vous aurez choisie.
La diligence avec laquelle vous répondrez nous permettra d’établir les polices définitives en vous faisant bénéficier des nouvelles conditions si vous vous conformez à l’article 8 des conditions générales et nous facilitera notre travail pour l’établissement des quittances de l’année 1942 ….. »
Samedi 18, ordre de réquisition d’un bovin pour le 21 courant, à 10 heures en gare de Roye-sur-Matz.
Mardi 21, 10 heures, réquisition d’un bovin qui est mené à la gare de Roye-sur-Matz.
Jeudi 23, à 20 heures, Jean GOVAERT, c’est fait une ablation d’une partie de la 1ère phalange du médius gauche, en coupant les collets de betteraves, la main a glissé sous le couperet, dans le champ de betteraves. Soigné au domicile de ses parents GOVAERT-CUGNIERE.
Lundi 27, L'armée roumaine massacre les Juifs d'Odessa.
Jeudi 30, liste établie des véhicules moteurs
* - LECLERE Eugène, cultivateur : 1 voiture berline de marque MATHIS (achetée le 09/04/1938), transport de personne.
* - LAMERANT Georges, cultivateur : 1 camionnette commerciale, conduite extérieure de marque PEUGEOT (achetée le 04/12/1940), transport de marchandise.
* - BAUDHUIN Léandre « Albert » : 1 voiture berline de marque FIAT (achetée le 08/07/1932), transport de personne, abandonnée à Breteuil (Oise) au cours des évènements de mai 1940, au moment de son abandon elle n’était pas en bon état.
* - BLONDEL Fernand : 1 voiture Torpédo de marque PEUGEOT (achetée le 04/04/1930), transport de personne, est restée en panne à Vernon (Eure), lors de l’évacuation de juin 1940.
* - PILLOT Pierre, cultivateur : 1 voiture berline de marque RENAULT (achetée le 01/02/1939) transport de personne.
* - BOUCAUX Louis, louageur : 1 voiture Torpédo de marque MATHIS (achetée le 26/02/1930), transport de personne et de matériel, endommagée par faits de guerre. 1 voiture berline de marque CITROEN (achetée le 10/08/1936), transport public et ravitaillement.
Dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour monsieur et mademoiselle P. et P. BELLARD, messieurs P. et Fernand BLONDEL, Gabrielle LHELLEZ-ESCLADE, Paulette LELIEUX, Maurice LHELLEZ.

A suivre ...

Bonne lecture à tous

Camille


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 Sujet du message : Re: GURY ... 1939-1945 ...
MessagePublié : ven. juin 06, 2014 13:05 pm 
Hors-ligne

Inscription : mar. déc. 04, 2007 10:15 am
Messages : 111
Bonjour à tous,

... nous poursuivons avec novembre 1941 ...


Novembre
Samedi 01, 130 demandes d’attribution de pain pour le mois.
Mardi 04, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Lucienne ROBERT et Adrien PILLOT.
Jeudi 06, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Isabelle GAY.
Mardi 11, ce message du Maréchal PETAIN est lu par CI. J. GIGNOUX, Président de la Commission au Conseil National - Commission d'Étude de l'Organisation Économique : « MESSIEURS
J'ai attendu, avant de vous réunir, que la Charte du Travail fût promulguée.
Trop d'erreurs s'étaient, en effet, manifestées dans notre organisation sociale d'avant-guerre, pour que mon premier devoir ne fût pas d'y remédier.
L'étroite solidarité de l'économique et du social nous impose, aujourd'hui, de porter plus loin nos efforts. Ces efforts devront tendre à doter la France d'une organisation économique nouvelle, fondée sur un régime corporatif souple, harmonieux et juste.
Les exigences de l'heure me contraignent, toutefois, à ne bâtir que pour un lendemain immédiat.
De ce lendemain les perspectives sont encore sombres.
Il n'est sans doute pas en notre pouvoir de supprimer d'un trait de plume les tristes contingences - difficultés du ravitaillement, pénurie des matières premières - qui sont le legs de la guerre et de la défaite. Mais j'ai le devoir de tout tenter pour mettre de l'ordre dans l'économie française et pour l'adapter aux possibilités que lui offrent la Métropole, l'Empire et le Monde.
La guerre nous a conduits à adopter un régime d'économie dirigée, dont nous n'avons su prévoir à temps ni le dispositif, ni les exigences. Aussi avons-nous été contraints de ne procéder que par ajustements et par retouches aux corrections qu'imposait l'expérience de chaque jour.
Ce n'est pas à la construction définitive de cette économie que je vous convie pour le, moment. En matière économique, les conseils des hommes compétents ne sont, certes, pas moins nécessaires que la leçon
des expériences étrangères. Mais je me préoccupe moins, aujourd'hui, d'un système que d'une méthode. Et la méthode que je vous propose est celle qui m'a toujours guidé : aborder le concret, relever le moral.
C'est par le concret, c'est-à-dire par l'étude des résultats -acquis au cours d'une année d'épreuves qu'il y a lieu de commencer vos travaux.
C'est avec le souci du redressement moral qu'il convient de les poursuivre, dans un domaine où le progrès matériel s'obtient tant par des améliorations techniques que par de longs efforts d'initiative, de désintéressement et de sacrifice.
L'œuvre de l'année qui vient de s'écoule s'est surtout résumée dans la création el dans le premier fonctionnement des comités d'Organisation, institués par la loi d 16 août 1940.
Ces comités, conçus dès l'origine, comme des organismes provisoires, puisqu'ils nt devaient être que le prélude et l'instrument d'une organisation définitive, ont suscité de grands espoirs, donné lieu à de vastes travaux, et provoqué, comme il était inévitable, d'âpre polémiques.
J'ai tenu, dans mon message du 12 août, sans vouloir porter un jugement d'ensemble sur leur œuvre, à relever ce qui me paraissait insuffisant, erroné ou dangereux dans l'action même de quelques-uns d'entre eux. J'ai souligné que ces erreurs et ces abus provenaient moins de l'institution elle-même que de son utilisation parfois défectueuse.
Nombreux sont ceux qui,, parmi vous, Messieurs, ont participé à l'œuvre de ces comités, qu'ils y soient entrés, ou qu'ils les aient animés du dehors.
Vous n'ignorez pas qu'ils sont, dans leur grande majorité, constitués par l'élite de l'industrie et du commerce, c'est-à-dire par des hommes conscients de l'étendue de leurs devoirs et soucieux de travailler, en étroite union avec les pouvoirs publics, à la grandeur de notre pays.
Vous savez donc que les condamnations que j'ai portées contre les excès que permet une excessive concentration des entreprises et des capitaux, contre la volonté de puissance et de corruption de certains hommes, sont très loin ' d'atteindre tous les comités d'organisation, et que, d'ailleurs, elles s'appliquent à certains éléments qui leur sont extérieurs.
Qu'a voulu le gouvernement en édictant la loi du 16 août 1940 ?
Tout d'abord, parer à des dangers immédiats.
Les comités, devant agir vite, ne pouvaient être alors que centralisés, pour négocier avec l'Allemagne et pour éviter à tout prix la désorganisation de nos forces économiques.
Si les comités d'organisation ont pu décevoir certains espoirs, ils ont, du moins, assuré l'essentiel de leur mission. Dans nos usines, les machines tournent et la vie a continué. Si elle est ralentie, c'est que les matières manquent, et que les échanges économiques ne sont plus normaux. Le mal a été réduit au minimum.
Les comités ne peuvent ni ne doivent se borner à ce rôle, capital certes, mais insuffisant.
Il leur faut maintenant aborder les premières tâches de direction économique prévues par la loi du 16 août.
Le problème à résoudre est délicat. Pour être efficace, une expérience de plus l'a bien montré, l'action des comités doit être suffisamment spécialisée.
De fait, on ne peut réunir avec fruit autour d'une table que des hommes ayant des préoccupations communes et parlant des mêmes choses, dans la même langue.
Cependant de nombreuses questions intéressent plusieurs comités et rendent nécessaires des groupements, d'abord par comités généraux, puis par familles.
Les relations des comités avec les Commissaires du Gouvernement ont besoin d'être mieux définies, leurs liaisons avec leurs membres mieux assurées; il n'existe pas de contrepoids utile aux décisions ou aux sanctions qu'ils prennent.
Vous savez.) aussi, que leur autorité morale gagnerait parfois à s'appuyer sur une représentation accrue des petites et moyennes entreprises,, grâce auxquelles se maintient l'équilibre social de notre pays.
Enfin, la liaison des comités avec les Chambres de Commerce et les Chambres Syndicales doit être renforcée dans le cadre général de l'organisation nouvelle.
Je n'entre pas plus avant dans l'examen des améliorations utiles. Avant que vous abordiez votre tâche, il convient que je précise les directives qui peuvent être, dès maintenant, données en matière économique.

Quel est le but ? Préparer, dans l'ordre et la méthode, l'avenir industriel et commercial de la France.
Il faut fixer des programmes de travaux, sans lesquels tout n'est que désordre et incertitude.
Il faut dresser le bilan de toutes les professions, avec netteté, sans illusion, en dehors de tout esprit de système.
Il faut rechercher les meilleurs et les plus simples circuits de distribution commerciale.
Il faut connaître nos forces, nos faiblesses industrielles, déterminer les développements, renouvellements ou créations d'outillages el de moyens d'étude qui s'imposent.
il faut que certaines professions, qui on connu des années de trop grande facilité reprennent le goût de l'initiative et du risque
Qu'elles n'attendent de mon Gouvernement aucune faiblesse. La protection, la subvention à tout prix, c'est la faillite pour tous. Ma sollicitude n'ira qu'à ceux qui s'en seront montrés dignes par leurs efforts.
Mais elle leur sera totalement acquise e ainsi, se renoueront entre l'État, le commerce et l'industrie, ces liens de confiance, sans lesquels rien de grand ne peut être accompli.
Les combinaisons financières, parasitaires et stérilisantes, devront disparaître devant l'honnêteté.
Qu'est-ce qu'un chef d'entreprise digne de ce nom?
Un homme qui, certes, a le droit et le devoir de faire fructifier les fonds qu'il possède ou qu'on lui a prêtés. Mais avant tout, c'est un homme, conscient et fier de ses responsabilités sociales, capable de commander à d'autres, de leur assurer le travail et la vie, un homme qui a la passion de créer et de produire.
Grande, moyenne, petite industrie, artisanat constituent les divers éléments de l'édifice industriel national et doivent collaborer harmonieusement pour assurer au pays le maximum d'activité et de bien-être.
Je ne tolérerais pas qu’on essayât de les dissocier ou de les opposer.
En effet, mesurées à l'échelle internationale, nos entreprises sont, en général, de modeste importance. Si cet état de choses, conforme à notre esprit national, peut avoir des conséquences sociales heureuses, il nous rend, dans certains domaines, incapables de lutter contre la concurrence extérieure.
Seules des unions convenables, dûment contrôlées par l'État remédieront à cette faiblesse. Il est d'ailleurs possible de donner du travail à certaines petites ou moyenne entreprises, aux dépens de quelques grande usines à activités trop nombreuses, et, ai total, d'abaisser le prix de revient.
La plupart de ces tâches ont déjà et abordées par les comités d'organisation e par mes représentants. Il faut les poursuivre d'urgence, avec une volonté jamais lassée.
J'en ai assez dit pour faire sentir l'ampleur et le poids de la mission dévolue aux hommes qui ont charge de l'organisation économique Il est indispensable qu'ils possèdent u autorité forte, pour jouer leur double rôle d'animateurs et d'arbitres. Rien ne doit affaiblir leur responsabilité, ni leur pouvoir contrôlé d'ailleurs par le gouvernement.
Les travaux que je vous confie exigeons sans doute, plusieurs sessions de votre commission.
Un projet d'ordre du jour, joint à cette déclaration, vous permettra de les entreprendre méthodiquement. J'ai la certitude que vous m'aiderez dans un grand élan d'union et de foi. Patrons grands et petit techniciens,, ouvriers, artisans, délégués d'organisations d'intérêt général, votre place a été soigneusement marquée dans cette commission. Deux agriculteurs siègent parmi vous, pour attester la solidarité de toutes les forces productives de la nation.
Je vous demande, enfin, de ne pas oublier que vous aurez à préparer, par une articulation judicieuse de l'économique et du social, les bases des futures corporations.
Comités sociaux de la Charte, d'une part, comités économiques réformés et fortifiés d'autre part, devront être les piliers de ces corporations dont les Français attendent pour une bonne part, la renaissance de la Patrie, et qui, sous le contrôle de l'État gardien de l'intérêt collectif, prendront demain la charge du destin économique et social de vos professions.
Que ce but reste présent à vos esprits. Gardez dans votre étude ce souci d'une construction logique et bien faite, ce goût de la valeur technique, ce sens des responsabilités et de l'autorité morale qui, dans la discipline librement consentie de tous les éléments de la production, permettront à la France de jouer son rôle et d'affirmer sa place dans le monde nouveau de demain. »
Le Service Local des Œuvres de la Marine de Paris, fait une demande auprès de la Mairie : « Nous avons l’honneur de bien vouloir nous faire connaître si un acte de décès a été établi par vos soins pour le second-maître radio volant Roger LAFON, 1127 B 29, décédé le 20 Mai 1940 et inhumé au cimetière communal de GURY.
Voudriez-vous éventuellement nous dire si cet acte a été envoyé pour transcription à la mairie du dernier domicile du defunt. »
Jeudi 13, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour Georges LOIRE, Mesdemoiselles M. et A. BLONDEL, Nestor CUGNIERE et Georgette BAUDHUIN-FROISSART.
Vendredi 21, composition du cheptel de la commune : 40 chevaux, 1 mulet, 2 ânes, 2 taureaux, 69 vaches, 19 génisses, 42 veaux, 1 verrat, 9 truies, 9 porcs, 40 porcelets.
Naissances d’animaux dans la commune : 2 poulains, 54 veaux, 65 porcelets
Animaux vendus à la boucherie par les exploitants de la commune : 17 gros bovins, 11 veaux, 2 gros porcins, 25 porcelets.
Dimanche 23, À Auschwitz, première utilisation des chambres à gaz pour tuer des Juifs
Cyrille GOVAERT, d’origine belge, et cultivateur à Gury, demande le renouvellement de sa carte de séjour.
Jeudi 27, la Préfecture au Maire : « L’archiviste en chef du département de l’Oise, M. BEREUX, ayant dû brusquement interrompre son service, et M. le Préfet m’ayant chargé d’en assurer le fonctionnement par note du 4 octobre, j’ai trouvé des pièces relatives à la reconstitution des archives dévastées au cours de la guerre de 1914-1918.
Ces affaires exigent un prompt règlement, les créances sur les indemnités allouées à ce titre devant être forcloses au cours du mois prochain.
Je vous prie en conséquence de vouloir bien adresser d’urgence au Service de la reconstitution au palais de Compiègne, une demande d’acompte à laquelle vous annexerez les pièces comptables ci-jointes. »
Samedi 29, dépôt de fiche pour demande d'achat de chaussures pour monsieur R. et Paul DEJOUY, Idamir DEJOUY-AMBEZA et Léandre « Albert » BAUDHUIN.

Prochainement : Décembre 1941 ...

Bonne lecture à tous.

Camille


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