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 Sujet du message : Jean Crouet
MessagePublié : lun. avr. 07, 2008 23:15 pm 
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Bonsoir

Dans le compte rendu d'évasion d'un aviateur américain est mentionné Jean Crouet de Saint-Just-en-Chaussée, ingénieur chez Ford et qui aurait détruit 15 locomotives dans la nuit du 5 janvier 1944. Des infos?

A+


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 Sujet du message :
MessagePublié : mar. avr. 08, 2008 19:28 pm 
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Bonjour

Voici une traduction du rapport qui ne commence malheureusement qu'au moment où les aviateurs rentrent en contact avec la résistance. Si vous avez des renseignements sur les personnes citées... Rapport à aborder avec précautions à cause des malentendus possibles liés à la langue et de ce que l'on avait intérêt à raconter ou non.

A+




Escape & Evasion Report N° 419-420 Appendix C, 3 mars 1944
Louis Feindgold, 2nd Lt, 0-747085 (419)
Warren C. Tarkington, 2nd Lt, 0-673752 (420)
336 Bomb Sq, 95 Bomb Group
Interviews du 27 février 1944

L’homme à bicyclette se trouvait être le chef de la résistance de Saint-Just-en-Chaussée. Son nom est Jean CROUET et c’est un ingénieur chimiste qui travaille pour Ford. Nous passâmes la nuit du 30 décembre 1943 dans son château.
Le 31, il nous emmena dans son usine. Il y fabrique de la peinture de camouflage pour les Allemands. Cette peinture est sabotée et n’offre aucune protection contre les reconnaissances aériennes. Il est le chef régional du sabotage et il a fait exploser 15 locomotives dans la nuit du 5 janvier. Il avait prévu d’en détruire 25. Cette information nous a été donnée par Bernadette. Il nous cacha dans un tunnel sous l’usine jusqu’à midi où l’on pris un repas dans son bureau pendant que les ouvriers déjeunaient. Nous passâmes la nuite et tout le jour de l’an dans son bureau. Pendant ce temps des camions chargés d’allemands sillonnaient la ville à notre recherche. Un mois auparavant l’équipage complet d’une forteresse s’était évaporé grâce aux habitants et les Allemands avaient annoncé qu’ils fusilleraient quiconque trouvé dans la campagne dans l’intention d’aider les aviateurs.
Cette nuit nous fîmes conduit à Monsieur Harry, un boulanger, qui réside dans la rue principale. Nous y restâmes jusqu’au 3 janvier où nous retournâmes chez Jean pour un jour. Dans la nuit du 4 janvier nous fûmes hébergés par Monsieur et Madame Rousseaux qui habitent près de chez Harry.
Dans l’après-midi du 6 janvier nous quittâmes la ville en suivant Jean jusqu’à ce qu’un camion nous embarque. Avant de nous quitter Jean donna ses chaussures, son pantalon et son manteau à Tarkington. Il donna un autre manteau à Feingold. Du camion nous fûmes ensuite transférés dans des voitures qui nous conduisirent jusqu’à Clermont. Nous fûmes introduit rapidement chez madame Odette et son fils Edmond Sauvage. Elle possède une crèmerie. Son mari est un collaborateur qui est parti en Allemagne en 35. Elle vit avec Gaston Legrand, un ex-prisonnier qui fait le boucher au marché noir. Il passe son temps à tirer sur les collabos mais il s’en est abstenu durant notre séjour pour ne pas augmenter le danger. Madame a de si bonnes relations avec le commandant allemand qu’il lui laisse utiliser son automobile. Edmond coupe le lait vendu aux Allemands depuis deux ans et ainsi il peut ravitailler les enfants avec du vrai lait. Quand le commandant s’en est rendu compte il lui a botté le derrière et l’a envoyé un étage plus bas. Il profite de la position de sa mère pour voler des cigarettes au PC allemand et les donner aux évadés. Quand nous arrivâmes le 6 janvier nous fîmes la connaissance du Lt Edward Donaldson (Escape and Evasion Report number 460)
Durant notre séjour nous avons rendu visite tous les après-midi à Melle Bernadette. C’est un membre de l’organisation qui parle Anglais et nous a fourni des livres. Elle est allée à Cambridge et a été gouvernante en Ecosse. Elle a été couturière à Clermont durant sept ans. Elle s’est chargée deux fois de transmettre des lettres à nos familles. Nous avons également fait connaissance de Lucien et Maurice Leclerc, fils du plus gros entrepreneur de Clermont (propriétaire d’une scierie etc…) et par conséquent dispensé du travail obligatoire par les Allemands. Ils nous fournirent de la nourriture et des cigarettes. Leur mère nous a envoyé à chacun un maillot de corps et une chemise neufs et de bonne qualité.
Le 8 janvier nous fûmes rejoints par le Lt Donaldson (pilote), le Lt Glenn Camp (navigateur), le Lt Jarvis Cooper et un mitrailleur, le sergent Parker (E & E number 461). Le 20 janvier mademoiselle Bernadette nous a dit que quatre d’entre nous devaient partir le jour suivant et les deux autres le mardi suivant. Nous décidâmes que les trois qui étaient là depuis le plus de temps partiraient et un autre qui serait tiré à la courte paille. L’heureux gagnant fut le sergent Parker.
Le jour prévu les guides vinrent nous chercher. Nous fîmes conduits à la gare tandis que Lucien Leclerc patrouillait en voiture. Nous pensions aller à Beauvais mais nous descendîmes à Creil. A cause d’une confusion nous fûmes séparés. Tarkington partit avec Parker et Feingold avec Donaldson. Tarkington passa la nuit dans la maison d’une femme non identifiée. Feingold fut embarqué dans une voiture d’épicier et envoyé chez un homme. Sa femme pensait que nous allions partir en sous-marin.
Le 22 janvier tout le monde se rejoignit à la gare. Edmond Sauvage et un des guides de la veille nous conduisirent à Noailles. Les guides nous laissèrent et une voiture nous conduisit dans la ferme de Mr et Mme Robert Eckert à une dizaine de km. Le 24 janvier une camionnette nous embarqua jusqu’à Auneuil où nous allâmes chez l’un de nos guides, Mr Gilbert, juge de paix. C’était un ancien officier qui s’était évadé d’Allemagne. Il est le chef local de la résistance. Un docteur vint examiner Tarkington qui n’avait pu en voir un chez les Eckert. Gilbert prit des photos d’identité et fabriqua des cartes. Le 26 janvier, le sergent Reeves qui avait été abattu le 21 vint nous rejoindre. Un barbier nous coupa les cheveux. Il s’avéra plus tard que c’était notre guide parisien.
Le 27 janvier on roula environ sur 25 km pour rejoindre un gare et de là partir pour Paris.


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