Robert BASSAC
81e RANA (Régiment d’Artillerie Nord-Africaine)
Vous avez tous vu Robert Bassac (né à Nice le 29 janvier 1910) : il faisait partie de la troupe de Marcel Pagnol où il interprétait des seconds rôles. Il fut Pierre Dromard dans « César » (1936), le percepteur dans « Regain » (1937), l’instituteur dans « La femme du boulanger (1938), Dromard dans le Schpountz (1938). Il tourna deux films avec d’autres réalisateurs en 1939 avant de s’engager et de devenir agent de liaison au 81e R.A.N.A, matricule 1658, recrutement de Marseille.
Robert Bassac aux côtés de Raimu dans la « Femme du boulanger » (1938)
Sans nouvelles, sa famille lança des recherches : il avait disparu à Erquinvillers le 9 juin 1940. Certains le déclaraient mort tandis que le Capitaine Daudet, adjoint au Colonel, et le Lieutenant Segond affirmaient qu’il avait été évacué dans un état très grave. En fait la batterie hors rang du 81e R.A.N.A le déclarait mort dans sa situation administrative du 9 juin 1940 mais sans donner de précision.
Le Lieutenant Decarpigny, 1er peloton du 34e Escadron anti-chars rattaché au GRDI 97 (7e DI), donne un récit de son passage à Erquinvillers dans une lettre du 23/2/41 :
« J’arrive à Erquinvillers à 5H45. À l’entrée nord du pays des réfugiés refluent, 40 casques français d’artillerie gisent sur le trottoir. Un capitaine d’artillerie, j’ignore son régiment, paraissant affolé me donne des explications confuses, une rapide reconnaissance du pays m’apprend ceci : des chars ennemis sont venus donner un coup de poing. Ils ont dû faire des prisonniers (les casques). Un immense drapeau à croix gammée est accroché au toit de l’église. Un lieutenant artilleur français voulant le décrocher a fait sauter un P.A.C (Piège à Con) qui en tombant sur la chaussée a enflammé un camion d’essence. L’officier a reçu une rafale de balles explosives. Un conducteur de T.C se meurt à quelques pas de là (c’était paraît-il un artiste de cinéma) »
La liste des militaires tombés à Equinvillers mentionne un inconnu, présumé Bassac du 81 R.A, transféré au cimetière le 24.4.41 (source : Service des Sépultures Militaires de l’Oise). En avril 1942 on se préparait à l’exhumer pour identification. Celle-ci devait être assez aisée car il devait porter des vêtements de grosse toile kaki de motocycliste, présenter des blessures aux deux jambes, au bassin et au bras droit. De plus il avait la particularité d’avoir un tour de tête peu commun : 62. Son corps fut identifié et restitué à la famille qui le transféra au cimetière de Vallauris.
On trouve ici un portrait de lui en uniforme et une lettre de l’aumônier qui l’a assisté dans ses derniers moment
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