2e RIC – JMO

2-ric

 

20 MAI 1940

Au passage à Creil, vers 6H00, la Division fait remettre l’ordre d’opération qui prescrit au 2e RIC de se porter à Boves et Fouencamps pour s’aligner sur l’Avre entre le 24e RTS au sud et la garnison d’Amiens.
PCRI à la ferme de St Hubert.
Point de débarquement Ailly-sur-Noye.
Un groupe d’avions ennemis revenant de la direction de Beauvais laisse tomber quelques bombes aux alentours de la voie ferrée ; un blessé léger au bras.

Arrivée vers 11H00 à Ailly/Noye. Le débarquement en pleine voie se fait rapidement et est terminé vers 13H00. Au sortir de la gare, le général de Division fait connaître au colonel que des engins blindés ennemis progressent au sud d’Amiens et lui prescrit de barrer les issues des villages de Jumel et d’Ailly. Les éléments débarqués (CRE et CDT) vont occuper les sorties nord d’Ailly et les routes partant de Jumel vers l’ouest et le nord. Le dispositif est ensuite resserré pour la nuit, derrière la Noye, à la sortie ouest d’Ailly, avec un bouchon au carrefour ouest de Jumel.

Vers 18H0, l’escadron à cheval du GRD 74 arrive à Ailly et participe à la mise en défense du village. Au cours de la nuit, il recevra une autre destination.
Circulation continuelle de réfugiés vers le sud, et militaires plus ou moins isolés.
Le Régiment en récupère 40 environ, qui forment une section sous les ordres du lieutenant Pozner, du 51e RI, échappé d’Amiens. Cet officier se met à la disposition du colonel et reste au 2e RIC où il demeurera jusqu’au 10 juin.

21 MAI  1940

Vers minuit, le 3e Bataillon, débarqué à Breteuil, est arrivé à Essertaux où il a pour mission d’interdire les routes venant d’AMIENS.
Un détachement commandé par un capitaine, qui s’était porté de St Quentin sur Amiens, se trouve à Guyencourt, le colonel lui prescrit de former un bouchon et d’y tenir le village.
Au cours de la journée, une voiture blindée ennemie suivie de motos se présente à la sortie nord-ouest de Guyencourt. Quelques tirs de part et d’autres ; la voiture blindée se retire. Pertes : 1 tué et un blessé au détachement de Guyencourt.
Le I/2e RIC débarque à Ailly et pousse un élément (2e compagnie) à Guyencourt-Remiencourt, il assure la défense d’Ailly et de Jumel.

22 MAI 1940

Le II/2e RIC arrive dans la soirée à Ailly-sur-Noye, où il prend la mission du 1er Bataillon. Celui-ci se porte sur la Noye.

23 MAI 1940

Le I/2e RIC occupe : 3e compagnie à Fouencamps – 1ère compagnie à Dommartin – 2e compagnie et PC du Bataillon à Remiencourt. Il a pour mission de tenir ces différents points face à l’ouest et au nord.

Dispositif de la 4e DIC :
PC de la Division à la Faloise
A droite : 16e RTS PC à Moreuil
Au centre : 24e RTS PC à Merville-aux-bois
A gauche : 2e RIC PC à Ailly-sur-noye

Le général Tranchant prend le commandement de l’IDC 4 en remplacement du général Quilichini.
Le lieutenant Le Bihan commandant la CRE est promu capitaine à TT pour compter du 1er mai 1940. L’adjudant-chef Le Lay de la 9e compagnie est nommé sous-lieutenant à TT pour compter de la même date.

La 7e DIC arrive à Esserteaux et doit se porter sur St- Fuscien et les hauteurs au sud d’Amiens, vers Dury.
Des éléments de cette Division relèvent le 3e Bataillon du 2e RIC qui doit rejoindre Ailly dans la journée du 24 mai.
Le capitaine Darcy et le lieutenant Pozner effectuent avec des éléments du groupe franc du Régiment, une reconnaissance dans les faubourgs au sud-est d’Amiens (non occupés par l’ennemi).

24 MAI 1940

Le régiment reçoit l’ordre de pousser un Bataillon en liaison avec la 7e DIC pour occuper la côte 82 entre St-Fuscien et Boves et la ville de Boves. LE II/2e RIC exécute cette mission ; il est remplacé à Ailly par le III/2e RIC qui est en réserve de Division.
Le 2e Bataillon se porte en 2 colonnes : à gauche la 5e compagnie (capitaine Le Saout) de Jumel sur la côte 82, à gauche le gros du Bataillon par Guyencourt – Cottenchy sur Boves. Le PC du régiment est à la porte d’Ailly à Cottenchy.

Vers 17H00, la côte 82 et Boves sont occupés sans incidents, des mouvements ennemis se manifestent au nord de l’Avre à Longueau et à l’est. Vers 16H00, la DI donne l’ordre de pousser à la Somme, d’occuper Longueau et la Somme jusqu’à Blangy. Le 2e Bataillon reçoit en conséquence l’ordre d’occuper Longueau et le hameau sud de Camont. Le 1er Bataillon se portera à droite sur Glisy – château de Tronville et Blangy.

Le 2e Bataillon se heurte à des résistances à Cagny ; le pont de l’Avre est sauté. Le 2e Bataillon amorce son mouvement vers le nord de la voie ferrée. Le lieutenant Massy de la 6e compagnie est tué. Le lieutenant Barc, de la 5e compagnie est blessé. L’ennemi occupe Longueau et les croupes de l’est.

Au cours de la nuit, la 5e compagnie traverse la voie ferrée et marche vers la sortie est de Longueau par la route sud. La 7e compagnie occupe Cagny. Une section de la 5e compagnie a passé l’Avre. La 6e compagne, en liaison avec le 1er Bataillon, se porte sur la Somme.

25 MAI 1940

Le 1er Bataillon occupe sans incidents les points qui lui sont fixés : 3e compagnie à Blangy, en liaison à droite avec le 24e RTS et au château de Tronville – 1ère compagnie à Glisy.
2e compagnie et PC dans les bois au sud de la route d’Amiens –Villers-Bretonneux. La 6e compagnie est au cimetière américain (Sic) de Glisy.
La 5e compagnie se heurte devant Longueau à une vive résistance ; elle est renforcée par deux sections de la 7e compagnie.
Le III/2e RIC est remis à la disposition du Régiment. La 9e compagnie est envoyée à la côte 82 pour assurer la liaison avec la 7e DIC entre Boves et St-Fuscien, et s’opposer au débordement de Cagny par l’ouest.

5 chars FT sont envoyés à la disposition du 2e Bataillon. Vers 13H00, 3 des chars débouchent de la voie ferrée au nord de Boves, sur les trois routes partant de Longueau vers l’est et permettent aux éléments du 2e Bataillon très éprouvés devant Longueau, de s’installer défensivement face à Longueau entre le château et la lisière est du terrain d’aviation.

Pertes : capitaine Le Saout, commandant la 5e compagnie, tué d’une balle (plaie au foie), sous-lieutenant Leblanc, de la 7e compagnie, tué par balle. Capitaine Gardebois, commandant la 7e Compagnie, tué par éclat de bombe à Cagny.

26 MAI 1940

Le 3e Bataillon relève le 2e Bataillon à Boves et Cagny. Il occupe :
11e compagnie : ferme de la côte 107, en liaison avec le 7e DIC.
9e compagnie : Cagny et l’Epinette.
10e compagnie : Boves.
PC du Bataillon : Boves.
Liaison à la sortie nord de Boves avec le 1er Bataillon.

Le 1er Bataillon s’est resserré sur la gauche : Blangy et le château de Tronville ayant été occupés par le 24e RTS. La 3e compagnie occupe Glisy, la 1ère compagnie en réserve au bois du PC du Bataillon.
Le 2e Bataillon reçoit l’ordre de tenir la Noye de Fouencamps (2 section) Dommartin (1ère compagnie) – Remiencourt (PC et 1ère compagnie) – à ailly (2 section).
Le capitaine Kervella, adjudant-major au 1er Bataillon, est tué par un éclat d’obus. Le capitaine Darcy commandant la 1ère compagnie, est blessé à la main.

Le PC du Régiment se porte à Fouencamps. Le 2e RIC dispose des feux d’un groupement d’artillerie aux ordres du lieutenant-colonel Fage.

Dans l’après-midi, la DI fait connaitre que la 7e DIC, appuyée par un bombardement d’avion à 19H00, doit déclencher une attaque en direction d’Amiens. En liaison avec le mouvement de la 7e DIC, le 2e RIC occupera Longueau et s’alignera sur la Somme. Il dispose à cet effet d’un groupement d’artillerie et d’un groupe de 105 long. Les ordres sont donnés au 1er Bataillon qui doit occuper Longueau et porter la 1ère compagnie en direction du hameau sud du pont de Camon. L’heure « H » est fonction de l’avance de la 7e DIC. Le 3e Bataillon, en liaison avec la 7e DIC, assurera vers le pont de Longueau la liaison avec le 1er Bataillon.

27 MAI 1940

A 2 H 00, il n’y a encore aucune nouvelle de la 7e DIC. Vers 4 H00, le 1er Bataillon rend compte qu’il a atteint ses objectifs. Le 3e Bataillon reçoit l’ordre de chercher la liaison avec le 1er Bataillon vers le pont de Longueau. A cet effet, il occupe la gare de Longueau avec une section et envois une autre section en liaison avec le 1er Bataillon. Une patrouille allemande venant de la Boutillerie laisse 2 blessés prisonniers à la 9e compagnie à Cagny.

28 MAI 1940

Une section de tirailleurs sénégalais de la 7ème DIC vient occuper le cimetière de Cagny en liaison avec la 9e compagnie (il y a déjà à Cagny des éléments du GRD de la 7e DIC).
LONGUEAU est organisé en point d’appui aux ordres du capitaine Feyler qui disposent des éléments de la 9e compagnie et de ceux du 1er Bataillon (2e Cie et CA).
La 1ère compagnie est au sud de Camon derrière la Somme, en liaison à droite avec la 3e compagnie à Glisy. L’ordre est donné de s’installer en points d’appui fermés approvisionnés qui devront résister sans esprit de recul. Une patrouille allemande vient devant Cagny ; elle laisse 1 tué (un Feldwebel) sur le terrain.

Le Sous-Lieutenant Perrodo de la 2e compagnie est évacué malade. Le sous-Lieutenant Vandenschrick prend le commandement de la 5e compagnie en remplacement du Capitaine Le Saout tué. Le Lieutenant Gouriou prend le commandement de la 7e compagnie en remplacement du Capitaine Gardebois, tué.

29 MAI 1940

Nouvelle patrouille ennemie au sud-ouest de Cagny ; elle laisse 2 tués sur le terrain. Un avion ennemi tombe en panne sur l’aérodrome de Glisy, l’équipage (1 officier, 3 sous-officiers ou hommes) est fait prisonnier. Le Génie de la Division essaie de faire sauter le pont de Longueau, mais sans résultat.

30 MAI 1940

La 7e DIC commence à être relevée par la 16e DI. Les éléments du GRD de Cagny sont relevés.

31 MAI 1940

Le 89e RI (de la 16e DI) relève les Sénégalais du cimetière de Cagny.

1er JUIN 1940

Un groupe de combat du 89e RI exécute une patrouille sur la Boutillerie, fortement tenue par l’ennemi.

2 et 3 JUIN 1940

Le 89e RI doit occuper Cagny et Longueau dans la nuit. Le I/2e RIC tiendra la Somme depuis le cimetière de Glisy (3e compagnie) en liaison avec le 89e RI jusqu’à Blangy inclus (1ère compagnie). PC du Bataillon : bois sud de la route Amiens-Villers-Bretonneux. Le 3e bataillon maintiendra un élément (10e Compagnie) à Boves, et portera une compagnie (11e Cie) à l’est au bois de Gentelles. La 9e Cie occupe Fouencamps (2 sections) et la Ferme du Paraclet (1 section) et Cottenchy (1 section).

P.C. du bataillon au Nord de Fouencamps, puis à Fouencamps. Les relèves prévues sont effectuées dans les nuits du 1er au 2 juin et du 2 au 3 juin. Le groupement du Lieutenant-Colonel Fage quitte Fouencamps ; il est remplacé par le groupement du Commandant Galbert (305e R.A.).

4 JUIN 1940

L’ennemi attaque en force sur le sous-secteur du 89e R.I., dont le P.C. au Chalet reste en liaison avec le P.C. du 2e R.I.C. toute la journée (liaison téléphonique ou radio).
L’artillerie du sous-secteur du 2e R.I.C. effectue de nombreux tirs au profit du 89e R.I.
Importante circulation ennemie sur la route Amiens-Albert.
L’attaque ennemie progresse, mais éprouve de sérieuses résistances à Saint-Fuscien et à Sains.
La liaison est rompue avec le 89e R.I. Le lieutenant Lemordant effectue, avec son G.F., une patrouille pour reprendre la liaison avec le 89e R.I.

5 JUIN 1940

La liaison est rétablie par fil avec le 89e R.I. La Division prescrit de relever le 24e R.T.S. à la ferme 2 km N.E. de Blangy. Le S/Lieutenant Vasseur, de la 1ère Cie s’y porte avec sa section. Ils sont attaqués le soir ; le S/Lieutenant Vasseur est blessé ainsi que 2 hommes de sa section, et se replie sur le carrefour 1 km est de Blangy où doit se faire la liaison avec le 24e R.T.S.

L’attaque à l’ouest continue. Le 2e R.I.C. reçoit l’ordre de recueillir et de ravitailler les éléments restant du 89e R.I. Des chars ennemis se présentent devant Cottenchy. Le Colonel Commandant le 89e R.I. se porte au Paraclet et, avec ses éléments régimentaires et la 9e Cie du 2e R.I.C., assure la défense de la Noye au Paraclet-Cottenchy : face à l’ouest et au nord.

Le Commandant du 3e Bataillon se porte à Boves, dont il assure la défense face à l’ouest et au nord ; il prend sous ses ordres le bataillon du 89e R.I., qui tient Longueau. Situation du 1er Bataillon : inchangée. Des infiltrations ennemies sont signalées au cimetière de Glisy.

6 JUIN 1940

Patrouille ennemie sur Boves. Visite des Généraux cdt. La D.I. et l’I.D. La ferme N.O. de Blangy est occupée par un élément de la 1ère Cie, qui signale des infiltrations ennemies dans l’après-midi. Dans la nuit du 6 au 7 juin, le Régiment reçoit l’ordre de se replier au sud de la route Ailly-Moreuil. Le II/2e R.I.C. doit assurer la protection en occupant la Noye du pont nord de Fouencamps jusqu’à Remiencourt, faisant sauter les ponts une fois le mouvement terminé.

7 JUIN 1940

Les mouvements des 1er, 3e bataillons, éléments régimentaires, éléments du 89e R.I. s’effectuent sans incidents. Le 1er bataillon se rassemble au bois d’Ailly, en liaison à gauche avec le 78e R.I. à Ailly. A droite, occupation de la Briqueterie en liaison avec le 3e bataillon. Le 3e bataillon occupe Merville-au-Bois (9e et 10e Cie, P.C. du Btn). La 2e Cie est à Louvrechy. Les éléments de la 5e Cie de Fouencamps sont accrochés, vers 8 heures, sur le plateau sud-est de Louvrechy. Le Lieutenant Robert, blessé, est évacué par le 24e R.T.S. A la fin de la matinée, le 2e Bataillon est entièrement aux prises avec l’ennemi. Vers 14 heures, le Chef du Btn, BLOIN, Cdt le Bataillon rend compte par T.S.F. que le cercle se resserre autour de Remiencourt. Le S/Lieutenant Fetis, de la 7e Cie, est tué.
Une partie des éléments de la 5e Cie atteint Rouvrel, occupé par le G.R.D. Une section est faite prisonnière au bois de Machoublin.
Vers 18 heures, le G.R.D. abandonne Rouvrel, enlevant ainsi toute possibilité aux éléments de Remiencourt de se replier. Deux sections de la 5e Cie et 1 S.M. rejoignent Louvrechy, où se trouve le P.C. du Régiment. Le Lieutenant Lebaudy, de la C.R.E. est blessé par un éclat d’obus à Merville-au-Bois.

Ordre est donné d’occuper le cours de la Noye, de Ailly jusqu’à La Faloise, face à l’ouest, en liaison avec le 78e R.I. Le 24e R.T.S. occupe Merville-au-Bois. Le 2e R.I.C. occupe Louvrechy et la briqueterie d’Ailly. P.C. du régiment à Chirmont. En conséquence, le 1er Bataillon porte une compagnie au nord de Thory (1ère Cie). La 2e Cie et le P.C. du Bataillon à la Carrière de Corcelle, la 3e Cie à La Faloise. Le 3e Bataillon occupe Louvrechy et porte une Cie (10e Cie) à la Briqueterie d’Ailly. P.C. du Bataillon à Louvrechy. 2 sections de la 2e Cie à Chirmont. Le Capitaine Aballain arrive au Régiment, il prend le commandement des éléments du 2e Bataillon qui ont rejoint Chirmont, encadrés par les Lieutenants Vandenschrick, de la 5e Cie, et Dubois, de la C.A. 2.

8 JUIN 1940

Au jour, les différents emplacements prévus sont réalisés. La liaison est établie avec le Commandant du 78e R.I. A 11 heures, la D.I. prescrit de faire occuper Paillard, pour éviter un débordement par le sud. Deux sections de la 2e Cie et 1 section de mitrailleuses de la C.A. 1 sont envoyées sur ce point qui est occupé par l’ennemi avant leur arrivée.

A 14 heures, le Commandant de la C.H.R. rend compte que l’E.M. du 10e C.A. signale la présence de l’ennemi à Breteuil et sa progression vers le sud-est. A 16 heures, le Lt-Colonel Rousseau va en liaison à la D.I. A 17 heures, le 78e R.I. quitte la Noye et se replie dans le bois de la Faye. Parti de la Division vers 20 heures, le Lt-Colonel Rousseau trouve le chemin barré par l’ennemi à l’entrée sud d’Esclainvillers. Il parvient à rejoindre Chirmont vers 22 heures, avec l’ordre de replier le Régiment sur Quinquempoix (1er Bataillon) et Brunvillers (2e bataillon) et P.C. du Régiment.

Le mouvement commence aussitôt. L’ennemi a évacué Esclainvillers, mais occupe les environs. Le mouvement s’effectue sans difficulté jusqu’au sud de Coulemelle. Seule, la 2e Cie, qui voulant éviter Esclainvillers, l’a contourné, s’est heurtée à des forces ennemies et a disparu.