1st Lt HJELM Rex Paul

1st Lt HJELM Rex Paul

343rd Fighter Squadron (55th Fighter Group)

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Embarquement dans un camion pour les pistes
Bas à gauche Edward J. Dvorak, à droite Joseph B. Jiorle
Haut à gauche Rex P. Hjelm, à droite Bill (William) H. Hallen

Le 11 juin 1944 le 1st Lt Rex Paul HJELM fut abattu dans la région de Compiègne aux commandes de son P38. Après s’être parachuté, son avion alla s’écraser à Bailleul-le-Soc près du hameau de saint-Germain-le-Pauvre.

rex3Rex P. HJELM dans le cockpit de son P-38J 42-68102

 

Témoignage du 2nd Lt L.H. Sturdivan : 

« Le 11 juin 1944 j’étais le N°2 du Tudor Yellow Flight mené par le Cpt Hoeper. Le Lt Hjelm conduisait le deuxième élément avec le Lt Goethal comme ailier. Nous arrivâmes sur notre cible à Compiègne vers 15H00. Le Cpt Hoeper piqua sur la rotonde de chemin de fer et la gare de triage. Après avoir largué mes bombes, nous effectuâmes un 270° et le capitaine amorça sa passe. Je le suivais en le surplombant, Hjelm et Goethal étaient derrière. Délesté de ses bombes le Cpt Hoeper gagna les nuages qui étaient formés à 7 ou 8/10e par des cumulus. En regardant derrière je vis que la rotonde avait reçu des coups directs. C’est alors que Hjelm appela le Cpt pour connaître sa position, ce dernier la lui indiqua. Quelques minutes plus tard Hjelm appela de nouveau pour dire qu’il ne nous trouvait pas et se joignait à deux autres appareils. Le Lt Goethal était encore probablement dans son aile. Je n’ai plus entendu parler des Lt Hjelm et Goethal après cela. »

Témoignage du Major Edward B. Giller :

« Alors que je menais le Tudor Squadron dans une mission de bombardement le 11 juin 1944, nous fûmes assaillis par une dizaine de 190 et de 109 dans le secteur nord-ouest de Compiègne entre 15H00 et 15H30, de 4000 à 8000 pieds. Quand nous fûmes alertés par l’arrière notre escadrille (blanche) vira à 180° et je vis un 190 descendre en flammes à 7000 pieds. Quelques minutes après je distinguai un parachute à 5000 pieds puis un autre à 400 pieds plus bas. (…) Je pense que l’un des parachutes ou les deux pourraient être ceux des Lt Hjelm et Goethal descendus par la première attaque ennemie venant de l’arrière. »

 

Témoignage du 1st Lt Ralph S. Seely :

« Alors que je volais à 2 miles à droite et devant une escadrille de P 38 au cours d’une mission le 11 juin 1944, je remarquai qu’ils étaient attaqués. Je vis l’un des P 38 en perdition. Les 190 passèrent alors sur le dos et je tentais de les suivre mais je dus renoncer à cause de deux 190 qui s’étaient mis dans ma queue. Je dépassai un P 38 qui fumait et perdait des débris. Je ne sais pas s’il s’agissait d’un avion qui avait subi l’attaque dont j’avais été témoin plus tôt. Après avoir effectué un Luftberry autour d’un nuage, je vis deux parachutes sensiblement au même niveau. Je passai suffisament près de l’un d’eux pour constater que c’était un Américain et je pense que c’était un de nos gars. Je n’étais pas assez proche pour distinguer qui était l’autre. »

 

Cinq FW surgirent à l’arrière et le ciel fut rempli de traçants. L’ailier fut abattu immédiatement. Rex parvint à descendre deux adversaires avant de succomber sous le nombre, instruments détruits et dérive endommagée. C’est ainsi que le Leutnant Wiegand qui se trouvait en-dessous quand il ouvrit le feu fut amené à passer devant Hjelm qui put tirer à son tour. Les deux pilotes se parachutèrent.

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Lt Gunther « Gerd » Wiegand, Jagdgeschwader 26, 32 victoires. Ce fut sa dernière victoire. Son fémur brisé l’empêcha de piloter à nouveau

 

Au cours de sa descente Rex observa des troupes allemandes qui convergeaient vers les deux points de chute. Il repéra un champ de blé qui pouvait offrir un bon couvert s’il l’atteignait avant que les Allemands n’arrivent. Aussitôt arrivé au sol il se débarrassa de son parachute et avança à quatre pattes aussi vite qu’il le pouvait. Les Allemands arrivèrent et tirèrent sur le parachute et les alentours pendant un court instant. Il ne pénétrèrent pas dans le champ de blé et quittèrent la zone. Rex ne quitta le champ de blé qu’à la nuit tombée, marcha un peu et se dissimula dans une meule de foin.

Le matin il vit des Français sortir de leurs maisons et se diriger vers le champ en agitant les mains et en criant. La famille française l’accueillit comme l’un des siens, quelques uns parlaient un peu Anglais. Il resta avec elle environ deux semaines. La Résistance fut prévenue. A deux reprises elle signala que les Allemands cherchaient toujours Rex dans le secteur et à chaque fois, apeurée, la famille le cacha dans une crypte. La place voisine était occupée par un capitaine tombé au cours de la Première Guerre Mondiale. Un peu plus tard des petits tracts furent distribués dans la région avec son nom et d’autres informations qui figuraient sur le fuselage de son appareil. D’après la Résistance, le pilote qu’il avait descendu était semble-t-il d’un rang élevé et était en colère d’avoir eu une jambe brisée (soit par une balle, soit en sautant).

Au cours de la troisième semaine la résistance décida de transférer Rex à Paris, chaque jour de son trajet fut soigneusement planifié. Le matin il quittait son asile avec une miche de pain et du fromage et poursuivait sa route. A Paris on lui indiqua qu’il devrait rester dans sa planque jusqu’à l’arrivée de l’US Army qui n’était plus très loin. En attendant il accompagna le résistance presque partout. Une fois avec un résistant il était assis à la terrasse d’un café quand un officier que le Français connaissait vint s’asseoir avec eux. Il commença par dire une blague et tapa sur la cuise de Rex tout en riant très fort. On avait dit à Rex de se taire et de rire quand tout le monde riait. Cela a marché.

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Fausse carte d’identité fournie par la Résistance.
L’éloignement entre les lieux de naissance et de résidence rendait les vérifications difficiles.

Sources :

HJELM Jr P. Rex
MACR 5574
« Mavré » page 269
http://www.web-birds.com